Citations de Agnès Martin-Lugand (1240)
Ivan, l’amour ne t’a pas suffi à toi. L’amour de tes enfants. L’amour de ta femme. Tu étais trop abîmé, et je n’ai pas voulu le voir.
Moi qui courais après l'amour, je devais m'éloigner du mien. La plus belle preuve d'amour que je pouvais lui offrir était de le laisser partir...Il pouvait partir parce qu'il était moi, il était une part de moi.
p341.
Tu n’es pas ma béquille. Tu mérites d’être aimé pour toi seul et non pour tes vertus curatives… je sais que je ne t’aime pas comme il faut… en tout cas, pas encore.
Sur chaque photo, sa joie de vivre était palpable, à croire qu'elle voulait profiter, toujours profiter, encore profiter du temps qui lui était offert.
En la voyant, on avait envie de l'aimer et qu'elle nous embarque dans sa douceur souriante.
p48
La Datcha brillait. La Datcha vivait. Tout était prêt, nous y étions. Le soleil rasant tapait sur la façade, les rayons filtraient à travers les feuilles de micocouliers. Le mistral ne s'était pas invité, à notre plus grand soulagement. Les tables avec leur nappe blanche étaient dressées. Les bougies prêtes à être allumées, tout comme les guirlandes. Les musiciens terminaient leur travail de balances en riant. Mon coeur pleurait. Un an auparavant, Jo et Macha étaient là, vivants et heureux. Aujourd'hui, bien plus que d'habitude, ils me manquaient, mais leur présence planerait au-dessus de nous, ils veilleraient sur nous. Ils auraient été si heureux de voir Vassily parmi nous.
J'étais au paradis. Un paradis de lumières, de douceur, de nostalgie bienfaitrice. Et dire que j'étais assise à l'endroit même où Jo et Macha avaient décidé de créer leur hôtel. Je n'y avais jamais pensé jusque là. Il avait fallu que ce soit Vassily qui m'invite à le faire. Pourquoi ?
Reviens, Macha...Promets-moi de revenir...S'il te plaît...
J'attendis sa réponse de longues secondes. En vain. Je l'étreignis plus fort encore. Je respirais son parfum, je m'enivrais de lui, voulant en garder une trace jusqu'à la fin de mes jours. M'en souvenir pour m'apaiser, pour me rassurer. Le parfum de Macha était celui de la douceur maternelle que je n'avais pas connue, mon corps devait s'en souvenir, devait en être imprégné.
Pendant dix ans ...dix ans de ma vie, je m'étais acharnée à l'aimer. A le défendre. A croire qu'il y arriverait. Comment avais-je pu mentir, dissimuler la vérité à mes parents ? ils ne sauraient jamais l'entièreté de mes souffrances avec Ivan.... Comment avais-je pu rester sa femme aussi longtemps ? J'avais enduré ses colères, ses absences, ses silences de tueur,sa présence sombre. Je l'avais cru si longtemps lorsqu'il me promettait qu'il allait mieux, qu'il était heureux....
L’amour est vraiment un sentiment étrange. Il se décuple, se démultiplie, il naît sans que l’on en ait conscience et sa réalité vous percute.
Je rêvais encore d'amour, j'en rêverais certainement toute ma vie, mais je n'y croyais plus.
J'avais vraiment une vie de merde dont j'étais le meilleur et unique artisan. Comment avais-je pu tomber aussi bas ? Comment avais-je pu tout rater à ce point ?
Ce roman est juste fantastique.
Cette auteur ecrit tellement bien ses textes sont tellement vivants que lorsque je les lis je suis de suite plongée dans l histoire et j en oublie mes soucis et mes douleurs.
Ce roman est juste fantastique.
Cette auteur ecrit tellement bien ses textes sont tellement vivants que lorsque je les lus je suis de suite plongée dans l histoire et j en oublie mes soucis et mes douleurs.
Ma quête d'amour ne cesserait jamais. La douleur non plus.
C'est comme ça, dans la vie, il y a des rencontres qui ne doivent rester que des rencontres.C'est comme ça, dans la vie, il y a des rencontres qui ne doivent rester que des rencontres.
J’avais donné tout ce que j’avais pu, et même plus encore. L’énergie s’enfuyait. Je ne souhaitais rien gâcher, aussi décidai-je de m’arrêter. Je fixai mes mains qui s’éloignaient lentement du clavier. Je lui dis au revoir. J’avais eu plus que ce dont j’aurais pu rêver. J’avais joué du piano, j’avais retrouvé mon plus vieil ami aux côtés de Joshua, j’avais renoué avec ces sensations, ces sons qui s’incrustaient au plus profond de mon être, ce toucher, qui m’avaient permis de me connaître et de devenir celle que j’avais été, que j’étais encore. Elle n’avait jamais disparu.
Mes parents et mes sœurs furent totalement désarçonnés par ma transformation. Les repères de ma famille à mon sujet volèrent en éclats. Avant lui, j’étais une petite fille, après notre rencontre, ils se retrouvèrent face à une femme qui avait grandi d’un coup, rageusement amoureuse, en manque du cœur et du corps de celui qu’elle aimait dès qu’elle n’étais plus à ses côtés. Et pourtant, ils n’avaient d’autre choix que de s’incliner, car ils constataient que j’étais - encore - moi-même, mais libérée de toute entrave, de toute timidité. Avec Joshua, je m’affirmais, j’avais confiance en la vie, en l’avenir, en moi, en lui, en nous.
Tout dans son attitude, sa posture me confirmait qu’il était différent d’eux.
Un être à part.
Un homme à part.
Il m’avait dévisagée. Je m’étais sentie nue, totalement nue, et offerte. Moi, pudique et ml dans ma peau d’adolescente, j’avais aimé ça. Ses lèvres s’étaient arquées dans un sourire qui aurait pu paraître arrogant, j’y avais lu l’invitation à bouleverser ma vie.
J'accueillis avec soulagement les prémices de ma perte de conscience, j'arrêterais bientôt de penser. Après tout, je ne laissais personne. Peu de gens me pleureraient. C'est bien pour cette raison que rien ne me bousculait, que rien ne m'incitait à m'accrocher à un détail me permettant de ne plus tanguer. J'espérais simplement que si on me retrouvait, quelqu'un aurait l'idée de disperser mes cendres en mer.
Erin. Cette femme qui m'avait empêché de me noyer, son sourire qui me permettait de remonter chaque jour à la surface. Cette femme dont j'aurais tant souhaité dire "ma femme"...Je ne m'y autorisais pas, elle avait trop souffert de cet instinct de propriété. Je ressentais ce sentiment uniquement dans le fond de mon coeur, mais quand elle me regardait, je savais qu'elle ressentait la même chose que moi. Nous étions l'un à l'autre. Pour toujours.