Citations de Agnès Martin-Lugand (1240)
Pour être honnête, il n'avait pas l'air dangereux, c'était plutôt le contraire, mais la méfiance avait à nouveau tout absorbé chez moi.
L’imminence de ma mort offrait à ma mémoire une clarté exceptionnelle, à moins que, contrairement à ce que j’espérais, de les avoir enfouis aussi profondément les ait préservé de l’oubli.
En matière de cuite et de gueule de bois, peu importe le pays, les effets étaient les mêmes.
Et depuis un an, je me répétais tous les jours que j'aurais préféré mourir avec eux. Mais mon cœur battait obstinément. Et me maintenait en vie. Pour mon plus grand malheur.
Et depuis un an, je me répétais tous les jours que j'aurais préféré mourir avec eux. Mais mon cœur battait obstinément. Et me maintenait en vie. Pour mon plus grand malheur.
« Moi qui craignais d’être effacée par ma mort, j’avais effacé une partie de ma vie. Une partie de moi était déjà morte depuis plus de vingt ans. Il me restait peu de temps pour lui redonner vie une dernière fois. » (p. 74)
J’étais un privilégié. Je connaissais la beauté. Celle qui coupe le souffle, celle qui provoque des larmes tellement on se sent petit face à la nature. La beauté que l’on veut enfermer à tout jamais dans les yeux.
J’avais oublié que l’attirance pour quelqu’un frappait sans prévenir, c’était peut-être le meilleur, d’ailleurs. La surprise de la rencontre que l’on n’imaginait pas, que l’on n’attendait pas, que l’on ne cherchait pas.
Ce n'était pas un cadavre qu'il avait dans le placard, mais un fils de dix-sept ans d'un mètre quatre-vingt-cinq.
Ne te justifie pas auprès de moi, il y a des choses, des sentiments, des désirs qu'on ne peut pas expliquer, on les vit.
𝑳’𝒂𝒎𝒐𝒖𝒓 𝒆𝒔𝒕 𝒗𝒓𝒂𝒊𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒖𝒏 𝒔𝒆𝒏𝒕𝒊𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒆́𝒕𝒓𝒂𝒏𝒈𝒆. 𝑰𝒍 𝒔𝒆 𝒅𝒆́𝒄𝒖𝒑𝒍𝒆, 𝒔𝒆 𝒅𝒆́𝒎𝒖𝒍𝒕𝒊𝒑𝒍𝒊𝒆, 𝒊𝒍 𝒏𝒂𝒊̂𝒕 𝒔𝒂𝒏𝒔 𝒒𝒖𝒆 𝒍’𝒐𝒏 𝒆𝒏 𝒂𝒊𝒕 𝒄𝒐𝒏𝒔𝒄𝒊𝒆𝒏𝒄𝒆 𝒆𝒕 𝒔𝒂 𝒓𝒆́𝒂𝒍𝒊𝒕𝒆́ 𝒗𝒐𝒖𝒔 𝒑𝒆𝒓𝒄𝒖𝒕𝒆.
J'aurais tant aimé emporter cette image avec moi de l'autre côté. Conserve-t-on ses souvenirs ? Ou bien disparaissent-ils ? Mon esprit, s'il existait encore sous une forme quelconque, pourrait-il se réfugier, se ressourcer auprès de ces images que j'engrangeais encore et encore ? Ou bien était-ce le vide ? Le néant le plus total. J’aurais vécu pour rien.
On ne doit pas culpabiliser de vivre.
On doit savourer. Jouir de la vie. Encore et encore.
J’avais la chance inouïe d’avoir des sœurs dans ma vie, chance que ne possédait pas Lisa. Mais elle avait des tantes ; les meilleures, les plus aimantes les plus drôles, les plus envahissantes.
…
Elle m’apprenait le beau, le merveilleux, l’inimaginable. Elle n’avait aucune idée du cadeau qu’elle venait de m’offrir.
« Holà… j’avais pensé à voix haute. J’en avais marre de passer pour la méchante, incapable de s’intéresser à ce qu’on lui racontait et se demandant ce qu’elle faisait là. Pourtant, je décidai d’arracher le pansement d’un coup sec.
– Écoute, tu es certainement un type très sympa, mais tu vis une trop grande histoire d’amour avec ta caméra sur le front pour que j’aie envie de m’immiscer entre vous. Je me passerai de dessert. Et le café, j’ai ce qu’il faut chez moi. »
Elle était en colère. A juste titre. Mais sa remarque ne me calma pas pour autant. Elle venait de dire ce qu'il ne fallait pas, je m'enfermai dans mon silence.
Je ne sais pas comment il s'y était pris, mais je n'avais plus aucun doute quand à sa sincérité. Il disait vrai, il avait régulièrement côtoyé Ivan ces deux dernières années, il le connaissait.
J'avais vraiment une vie de merde dont j'étais le meilleur et unique artisan. Comment avais-je pu tomber aussi bas? Comment avais-je pu tout rater à ce point?
L'amour est vraiment un sentiment étrange. Il se décuple, se démultiplie, il naît sans que l'on en ait conscience et sa réalité vous percute.
Un mort existe, et laisse une empreinte, une trace de son passage sur terre.