Citations de Agnès Martin-Lugand (1238)
Et depuis un an, je me répétais tous les jours que j'aurais préféré mourir avec eux. Mais mon cœur battait obstinément. Et me maintenait en vie. Pour mon plus grand malheur.
J’avais oublié que l’attirance pour quelqu’un frappait sans prévenir, c’était peut-être le meilleur, d’ailleurs. La surprise de la rencontre que l’on n’imaginait pas, que l’on n’attendait pas, que l’on ne cherchait pas.
Ce n'était pas un cadavre qu'il avait dans le placard, mais un fils de dix-sept ans d'un mètre quatre-vingt-cinq.
Ne te justifie pas auprès de moi, il y a des choses, des sentiments, des désirs qu'on ne peut pas expliquer, on les vit.
On ne doit pas culpabiliser de vivre.
On doit savourer. Jouir de la vie. Encore et encore.
Je ne sais pas comment il s'y était pris, mais je n'avais plus aucun doute quand à sa sincérité. Il disait vrai, il avait régulièrement côtoyé Ivan ces deux dernières années, il le connaissait.
J'avais vraiment une vie de merde dont j'étais le meilleur et unique artisan. Comment avais-je pu tomber aussi bas? Comment avais-je pu tout rater à ce point?
L'amour est vraiment un sentiment étrange. Il se décuple, se démultiplie, il naît sans que l'on en ait conscience et sa réalité vous percute.
Un mort existe, et laisse une empreinte, une trace de son passage sur terre.
L'eau était mon élément, elle m'avait offert ma vie, elle me la retirait, il y avait une certaine logique à finir ainsi.
La mer m'avait toujours été fidèle, elle ne m'avait jamais trahi. Elle m'avait joué des tours, fais des frayeurs, mais nous nous étions toujours réconciliés.
C'est pour cette raison que je n'ai pas cherché à te retrouver, à te ramener à moi... je méritais cette condamnation et tu méritais le meilleur, le plus doux. Tu m'avais abandonné pour survivre, et j'en suis l'unique responsable.
L'esprit se rebelle, a envie de gueuler « Je suis là, ne m'oubliez pas! Pas encore. Pas déjà ! »
Mais je n'en avais pas le droit. Je ne voulais pas leur imposer la culpabilite de vivre.
On ne doit pas culpabiliser de vivre.
On doit savourer. Jouir de la vie.
Encore et encore.
Si d’aventure on me demandait « qu’est-ce que tu as?
? », je répondais qu’on s’en moquait royalement. Là n’était plus la question. La finalité était la même. Quand on connaît la fin, pas besoin d’avoir le début, si ce n’était pour satisfaire une forme de voyeurisme. Le diagnostic ne sert plus à rien. Seuls comptent le point final, et ce que l’on vit en attendant qu’il s’inscrive sur le papier.
Je m'étais dit qu'ils étaient mort en riant.
Je m'étais dit que j'aurais voulu être avec eux.
L’amour est un sentiment étrange, Il se décuple ,se démultiplie,il naît sans que l’on en ait conscience et sa réalité vous percute.
On appelle un mort un disparu.
C'est faux.
Un mort ne disparaît pas. Un mort n'est plus en vie, la nuance peut paraître subtile, mais elle est bien réelle.
J’avais toujours rêvé de vivre dans la routine. Je savais que certains la craignaient plus que tout, la trouvaient monstrueuse, destructrice d’amour et de désir, moi, j’étais convaincu du contraire, je l’attendais, l’espérais.
" Avec lui, j'apprenais à ne pas parler pour ne rien dire. "
Nos regards se retrouvèrent. Je ne m'étais jamais sentie aussi bien qu'enveloppée par ses yeux. Nous étions seuls au monde. Plus rien d'autre n'existait à part nous. Mon corps, mon âme étaient appelés par lui. Les mots étaient inutiles, comme depuis la première seconde.