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Citations de Aimé Césaire (422)


(...) ou bien se débarrasser du passé comme d'un fardeau encombrant et déplaisant qui ne fait qu'entraver notre évolution, ou bien l'assumer virilement, en faire un point d'appui pour continuer notre marche en avant.
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On ne peut pas dire que le petit bourgeois n'a rien lu. Il a tout lu, tout dévoré, au contraire. Seulement son cerveau fonctionne à la manière de certains appareils digestifs de type élémentaire. Il filtre. Et le filtre ne laisse passer que ce qui peut alimenter la couenne de la bonne conscience bourgeoise.
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J'ai parlé de contact.
Entre colonisateur et colonisé, il n'y a de place que pour la corvée, l'intimidation, la pression, la police, l'impôt, le vol, le viol, les cultures obligatoires, le mépris, la méfiance, la morgue, la suffisance, la muflerie, des élites décérébrées, des masses avilies.
Aucun contact humain, mais des rapports de domination et de soumission qui transforment l'homme colonisateur en pion, en adjudant, en garde-chiourme, en chicote et l'homme indigène en instrument de production.
A mon tour de poser une équation : colonisation = chosification.
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Puisque tu manies si bien l'invective, tu pourrais au moins me bénir de t'avoir appris à parler.
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Aimé Césaire
C'est quoi une vie d'homme ?

C'est le combat de l'ombre et de la lumière…

C'est une lutte entre l'espoir et le désespoir, entre la lucidité et la ferveur…

Je suis du côté de l'espérance, mais d'une espérance conquise, lucide, hors de toute naïveté
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Les habitants de Haïti étaient en pleine mue. Ils avaient attendu, qui, la liberté, qui, l’égalité, du triomphe de la démocratie en France. Ils se rendaient compte maintenant que seule l’indépendance de leur pays pouvait les leur garantir ; que l’indépendance de la nation haïtienne était le boulevard de leur liberté et le rempart de leur dignité d’hommes.
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Corps perdu


…Alors la vie j’imagine me baignerait tout entier
mieux je la sentirais qui me palpe ou me mord
couché je verrais venir à moi les odeurs enfin libres
comme des mains secourables
qui se feraient passage en moi
pour y balancer de longs cheveux
plus longs que ce passé que je ne peux atteindre.
Choses écartez-vous faites place entre vous
place à mon repos qui porte en vague
ma terrible crête de racines ancreuses
qui cherchent où se pendre
Choses je sonde je sonde
moi le porte-faix je suis porte racines
et je pèse et je force et j'arcane
   j'omphale
Ah qui vers les harpons me ramène
   je suis très faible
je siffle oui je siffle des choses très anciennes
de serpents de choses caverneuses
Je or vent paix-là
et contre mon museau instable et frais
pose contre ma face érodée
ta froide face de rire défait.
Le vent hélas je l'entendrai encore
nègre nègre nègre depuis le fond
du ciel immémorial
un peu moins fort qu'aujourd'hui
mais trop fort cependant
et ce fou hurlement de chiens et de chevaux
qu'il pousse à notre poursuite toujours marronne
mais à mon tour dans l’air
je me lèverai un cri et si violent
que tout entier j’éclabousserai le ciel
et par mes branches déchiquetées
et par le jet insolent de mon fût blessé et solennel

   je commanderai aux îles d’exister

p.46-47
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"Tu vois Léopold, le monde est ce qu'il est, tu t'habilles, tu mets ton costume, tu vas au salon, etc... "Mes hommages, Madame". Mais où est le Nègre dans tout çà ? Le nègre n'y est pas. Tu l'as en toi, pourtant. Creuse encore plus profond, et tu le trouveras au fond de toi, par-delà toutes les couches de la civilisation, le Nègre fondamental. Tu m'entends, fondamental.
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Faîtes moi rebelle à toute vanité mais docile à son génie, comme le poing à l'allongée du bras.
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Nocturne d'une nostalgie


rôdeuse

oh rôdeuse

à petits pas de cicatrice mal fermée
à petites pauses d’oiseau inquiet
sur un dos de zébu

nuit sac et ressac

à petits glissements de boutre
à petites saccades de pirogue
sous ma noire traction à petits pas d’une goutte de lait

sac voleur de cave
ressac voleur d’enfant

à petite lampe de marais

ainsi toute nuit toute nuit
des côtes d’Assinie des côtes d’Assinie
le couteau ramène sommaire

toujours

et très violent.

p.26
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…Gonflements de nuit aux quatre coins de ce petit matin
soubresauts de mort figée
destin tenace
cris debout de terre muette
la splendeur de ce sang n’éclatera-t-elle point ?

Au bout du petit matin ces pays sans stèle, ces chemins sans mémoire, ces vents sans tablette.
Qu’importe ?
Nous dirions. Chanterions. Hurlerions.
Voix pleine, voix large, tu serais notre bien, notre pointe en avant.


Trésor, comptons :
la folie qui se souvient
la folie qui hurle
la folie qui voit
la folie qui se déchaîne

Et vous savez le reste

Que 2 et 2 font 5
que la forêt miaule
que l’arbre tire les marrons du feu
que le ciel se lisse la barbe
et cætera et cætera...

p.26-27-28
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Entre colonisateur et colonisé, il n'y a de place que pour la corvée, l'intimidation, la pression, la police, le vol, le viol, les cultures obligatoires, le mépris, la méfiance, la morgue, la suffisance, la muflerie, des élites décérébrées, des masses avilis. [...] J'entends la tempête. On me parle de progrès, de "réalisations", de maladies guéries, de niveaux de vie élevés au-dessus d'eux-mêmes. Moi, je parle de sociétés vidées d'elles-mêmes, de cultures piétinées, d'institutions minées, de terres confisquées, de religions assassinées, de magnificences artistiques anéanties, d'extraordinaires possibilités supprimées
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Le non-temps impose au temps
la tyranie de sa spatialité : dans toute vie
il y a un nord et un sud, et l'orient et
l'occident
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"Et surtout mon corps aussi bien que mon âme, gardez-vous de vous croiser les bras en l'attitude stérile du spectateur, car la vie n'est pas un spectacle, car une mer de douleurs n'est pas un proscenium, car un homme qui crie n'est pas un ours qui danse..."
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Chose significative: ce n'est pas par la tête que les civilisations pourrissent. C'est d'abord par le coeur.
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Aimé Césaire
Gardez-vous de vous croiser les bras en l’attitude stérile du spectateur, car la vie n’est pas un spectacle, car un océan de douleur n’est pas un proscénium, car un homme qui crie n’est pas un ours qui danse.»
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Et nous sommes debout maintenant, mon pays et moi.
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"Liberté, égalité, fraternité", prônez toujours ces valeurs, mais tôt ou tard, vous verrez apparaître le problème de l'identité. Où est la fraternité? Pourquoi ne l'a-t-on pas connue? Précisément parce que la France n'a jamais compris le problème de l'identité.
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Et balaie-moi tous les obscurcisseurs, tous les inventeurs de subterfuges, tous les charlatans mystificateurs, tous les manieurs de charabia. Et n'essaie pas de savoir si ces messieurs sont personnellement de bonne ou de mauvaise foi, s'ils sont personnellement bien ou mal intentionnés, s'ils sont personnellement, c'est-à-dire dans leur conscience intime de Pierre ou Paul, colonialistes ou non, l'essentiel étant que leur très aléatoire bonne foi subjective est sans rapport aucun avec la portée objective et sociale de la mauvaise besogne qu'ils font de chiens de garde du colonialisme.
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Noir que je suis et fier de l'etre
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