Citations de Alain Badiou (245)
La capitalisme appartient à la culture du néolithique.
Au fond, l’idée est que les femmes, non seulement peuvent faire tout ce que font les hommes, mais que, dans les conditions du capitalisme, elles peuvent le faire mieux que les hommes. Elles seront plus réalistes que les hommes, plus acharnées, plus tenaces. Et pourquoi ? Justement parce que les filles n’ont plus à devenir les femmes qu’elles sont, alors que les fils ne savent pas comment devenir les hommes qu’ils ne sont pas.
L'amour est toujours la possibilité d'assister à la naissance du monde.
Ce n'est pas simple du tout de dire ´ je t'aime ´
"Déclarer l'amour, c'est passer de l'évènement-rencontre au commencement d'une construction de vérité. (...) La déclaration d'amour est le passage du hasard au destin, et c'est pourquoi elle est si périlleuse (...)"
"(...) l'amour s'adresse à l'être même de l'autre, l'autre tel qu'il a surgi, tout armé de son être, dans ma vie ainsi rompue et recomposée."
La confiance en la rationalité est très souvent ignorante et, du coup, comme on le voit aujourd'hui, bien des gens, peut-être la majorité, ont aussi confiance en des fausses sciences, des miracles absurdes, des vieilleries et des imposteurs. cela rend la situation tout à fait obscure, et génère des prophéties inconsistantes concernant " le jour d'après"
Dans le journal "Le Soir" du 4 juin 2020
Qu'est ce que le temps présent, pour nous autres, qui tentons de maintenir ouverte la porte par laquelle on s'évade de la caverne de Platon ? du règne démocratique des images ? (...) nous sommes entre deux mondes, dont l'un tombe peu à peu dans l'oubli, et dont l'autre n'est que fragmentaire. Il s'agit de passer. Nous sommes des passeurs. Nous créons par fragments une politique sans fétiches, pas même, surtout pas, le fétiche démocratique.
Un amour véritable est celui qui triomphe durablement, parfois durement, des obstacles que l’espace, le monde et le temps lui proposent.
Oui, le bonheur amoureux est la preuve que le temps peut accueillir l'éternité. Comme aussi […] l'enthousiasme politique quand on participe à une action révolutionnaire [...].
Nous avons la relation dialectique typiquement occidentale entre un extrême contentement arrogant de soi-même et une peur constante. D'où la définition de l'art des gouvernements démocratiques aujourd'hui. Il consiste à diriger cette peur qui anime leur base idéologique et électorale - la classe moyenne -, non pas contre eux, les gouvernements, mais contre tels ou tels représentants de la masse démunie. C'est une opération majeure : faire comprendre à la classe moyenne qu'en effet les risques existent, que sa peur est légitime, mais que cette peur n'est aucunement motivée par les sages mesures du gouvernement et la gestion démocratique des affaires. Sa cause unique est l'intolérable pression exercée constamment sur la classe moyenne par l'énorme masse des démunis, et en particulier par les représentants internes à nos sociétés de cette masse : les ouvriers de provenance étrangère, leurs enfants, les réfugiés, les habitants des sombres cités, les musulmans fanatiques. Voilà le bouc émissaire livré en pâture par nos maîtres et leurs plumitifs à la peur des classes moyennes. Ce qui est l'organisation d'une sorte de guerre civile rampante, dont nous observons de plus en plus les sinistres effets. Tels sont les aléas subjectifs de ceux qui représentent, en un certain sens, le corps même de l'Occident.
p.40
Il est important que le philosophe se rappelle les innombrables circonstances de la vie dans lesquelles il ne se distingue en rien de n’importe qui d’autre. S’il l’oublie, du reste, la tradition théâtrale, singulièrement la comédie, le lui remettra un peu rudement en mémoire. C’est en effet, sur scène un type bien défini que celui du philosophe amoureux, où l’on voit que toute sa sagesse stoïcienne, toute sa méfiance argumentée à l’égard des passions tombent en poussière parce qu’une femme rayonnante vient d’entrer dans le salon et qu’il en est pour toujours foudroyé.
Tout le monde le sait , l'amour est une réinvention de la vie
Ce que dit Platon sur l'amour est assez précis: il dit qu'il y a dans l'élan amoureux un germe d'universel. L'expérience amoureuse est un élan vers quelque chose qu'il va appeler l'Idée.
Avec comme point de départ une chose qui, réduite à elle même, n'est qu'une rencontre, presque rien, on apprend qu'on peut expérimenter le monde à partir de la différence et non pas seulement de l'identité.
s'il n'est pas conçu comme le seul échange d'avantages réciproquues, ou s'il n'est pas calculé longuement comme un investissement rentable, l'amour est vraiment cette confiance faite au hasard.
L'amour n'est pas à proprement parler une possibilité, mais plutôt le franchissement de quelque chose qui pouvait apparaître comme impossible.
L'amour est aussi le ´dur désir de durer ´
La Culture est ce qui met les citoyennes et les citoyens à l’abri des excréments.
Et puis la deuxième menace qui pèse sur l’amour, c’est de lui dénier toute importance.
Je pense que nous devons absolument trouver quelque chose qui se situe du côté de l'universalité et de l'égalité, que nous devons créer quelque chose de neuf. Nous ne pouvons plus répéter, nous devons inventer.
L'amour ne peut pas se réduire à la rencontre, car il est une construction. [...] Le point le plus intéressant, au fond, ce n'est pas la question de l'extase des commencements. Il y a bien sûr une extase des commencements, mais un amour, c'est avant tout une construction durable. Disons que l'amour est une aventure obstinée. Le côté aventureux est nécessaire, mais ne l'est pas moins l'obstination. Laisser tomber au premier obstacle, à la première divergence sérieuse, aux premiers ennuis, n'est qu'une défiguration de l'amour. Un amour véritable est celui qui triomphe durablement, parfois durement, des obstacles que l'espace, le monde et le temps lui proposent.