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Citations de Alain Cadéo (289)


« Si tu cessais de rêvasser… » Quel enfant n’a pas entendu cette voix familière le tirer de ses songes ? N’est-ce pas pourtant dans ces ailleurs que nous cherchons, non pas à nous perdre, mais à retrouver ce qu’est l’essence même de l’existence…
Cela me fait toujours penser à ces parents qui traînent leurs enfants, leur demandant d’aller plus vite alors que leurs petites jambes et leurs constantes distractions ne peuvent suivre les trajectoires « importantes » de leurs aînés.
Il nous aura sans cesse fallu apprendre à accélérer pour d’un point à un autre bâcler nos vérités, oubliant que le vrai est loin des apparences, que le vagabondage est un maître à penser et que la rêverie est le plus sûr moyen d’ouvrir son cœur au Monde entier.
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Tous les arguments sont bons pour peaufiner notre travail de découverte de l'autre. Se mettre dans l'urgence. Aucun confort, pas de détente.
Kazantzaki disait : "Que ma vie Mon Dieu soit comme un arc entre Tes mains, tends-moi, tends-moi encore et tant pis si je casse".

Mieux que l'urgence, 'l"inquiétude". Un mot "moteur", la torpédo de nos désirs, frémissements de l'eau bouillante. Un mot qui implique une bienheureuse stabilité, un mot qui révèle une attitude de guetteur. Rien de morbide, rien de paralysant, seulement un courant continu faisant grésiller les filaments de nos ventres, nous tenant en haleine.
L'éprouver, c'est le plus beau cadeau que l'on peut se faire. L'inquiétude. Elle ne peut tolérer la résignation, elle n'est jamais repue, elle réintroduit tout le sens du mystère, sa fonction animale nous prépare à toutes les éventualités. Certes elle n'est pas la paix, mais elle n'est pas non plus la guerre. C'est un archet en perpétuel mouvement, lent et lancinant ou en rapides staccatos sur les cordes de nos vies pleinement éveillées. Et à ce titre elle est rédemptrice, tueuse de sommeil, tueuse de tranquillité, assassine de certitudes, étrangleuse de lieux communs. Trois fois sainte inquiétude, mère des réprouvés, puisses-tu tenailler le cuir des avachis. Aussi curieux que cela puisse paraître, tu gardes intacte au creux de tes frissons une vraie joie, sérénité... et à grands coups de claques tu nous reflanques au ciel du merveilleux.

Dans mon silence aigu parfois comme un vêtement à clous, je vérifie l'intuition que j'ai eu de ma vie, il y a si longtemps déjà. Ma vie, jouée, exactement jouée, jour après jour, consciente, délicieusement consciente. Ma vie qui n'a de cesse que d'attendre la tienne, chassé-croisé, quel tissage ! Point contrepoint, fascinante lecture, du braille, à l'aveuglette et pourtant, tout coïncide. Je ne peux l'expliquer, quoi qu'il en soit, aussi inconfortable que ce soit, c'est bien du sur mesure.
Dans l'infini qui nous entoure, tu me manques déjà. Et je nage, brasse coulée, d'une étoile à une autre dans l'espoir de retrouver l'âme de ton visage.
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Si l'on me demandait aujourd'hui pour qui j'écris, je répondrais que ce n'est jamais pour les Autres. Seulement pour l'autre, avec un petit "a", le discret, l'humble, le timide, l'inquiet, le tourmenté. Et plus il est obscur, caché, recroquevillé, silencieux, solitaire, plus je m'implique. J'écris avec l'idée qu'un jour l'un d'entre eux sortira ces phrases de l'ombre, et qu'elles lui serviront comme un outil bien fait, aiguisé, pas trop lourd, adapté à la main de chacun, pour se frayer un clair passage dans des forêts abandonnées.
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En bon naufragé, je cultive le manque.
Reflet de lune dans une petite cuillère, mondes dilués dans un peu d'eau sucrée. Et je flotte sur ce doux marécage comme un noyé, bras en croix, ivre de voie lactée
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Revoir sa vie, kaléidoscope, fragments, bribes, mais le to “habité”. Tu comprends : “habité”. Couleurs, odeurs, touchers, musiques, moments du cœur, le tout “vivant”. Tu comprends : “vivant”. Tu ne t'en rendais pas compte lorsque tu les vivais ces moments et cependant tu les vivais, à un point tel d’ailleurs que tout sans cesse te revient dans ce présent comme immuable.
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Quelle drôle d’écriture ! C’est que dans mon état, on n'a pas le cœur à faire des phrases, on ne cultive pas la logique, on n'a pas envie de faire de la littérature, on laisse venir, ça fait du bien, ça t’occupe les doigts et le bout de cervelle qui te reste. Tu peux pas réfléchir. Je vous l’ai dit, c’est comme de l’ivresse. Pourtant je ne carbure qu’à la vitamine C, et naturelle en plus.
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Allez, souviens-toi petit… Dans ce monde, il y a si longtemps, ta mère te regardait… Et l’œil bleu savourant ta naissance caressait ta peau de nouveau-né. Le frémissement des premiers vents glaçait ton corps fripé couleurs d’argile rouge. C’est que tu descendais, dégringolais serait plus juste, de notre éternité, te souvenant à peine d’un lieu tenu secret contenant le Savoir, une insensée béatitude.
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Qu'y a-t-il en effet de plus admirable, de plus exaltant qu’un être différent, autre chose, une autre terre à contempler que la sienne ? Mais souvent nous pensons : “ce qui ne fonctionne pas comme moi, m'agace ou m’indiffère…” alors que nous devrions toujours nous demander : “Pourquoi celui-là ou celle-là se comporte-t-il ainsi ? Que dois-je comprendre ? Que me permet-il de découvrir ?”
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Rien n'est plus revigorant enfin, que de omprendre d'où on vient, où l'on va et pourquoi. Rien n'est pire que de ne pouvoir accéder en conscience à la clarté de son destin.
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L'amour est un cadeau tombé du ciel qui fait fuir toutes les ombres. Et on se sent tout neuf et plein de force. L'amour ne s'apprivoise pas, ne se confine pas. Il est une surprise éternelle, l'équation parfaite entre le temps réel et le temps rêvé.
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Le seul vrai cadeau que nous offrent l'isolement et la solitude est un puissant imaginiaire draguant les gouffres de l'esprit. Ce sont des vagues lourdes, déposant sur les plages de nos consciences neuves, toutes sortes de monstres remontés des grands fonds. À nous ensuite d'en faire des colliers fantaisie, comme la joie d'un zoo ayant brisé ses cages, une nouvelle espèce créant sa liberté.
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L'habitude est un poison. Les souvenirs sont des pièges. Mayacumbra, à ce titre, est une vraie toile d'araignées, un bol boueux qui ne mérite d'être habité que par des fantômes. Ce qui est neuf pour moi, c'est ce que tu m'as révélé.
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Et puis tu sais, je ne m'ennuie jamais. J'ai mes plantes, mes liqueurs que vous aimez bien, mes livres, ma vie, tous les voyages que j'ai faits avec mon cher époux. Ma tête est une mappemonde qui tourne, tourne, pleines d'images.
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Je me demande aussi souvent, dans ce lieu moussu et maternel, ce que peignent et dessinent les embryons et les foetus dans le ventre sucré de leurs mères. L'oeuvre en gestation, l'esquisse première de ces étranges cosmonautes, tournant, ruant, dansant, dans le liquide amniotique est peut-être une formidable synthèse de tout l'univers. Et si nous ne faisions, une fois nés, que vaguement nous souvenir d'une perfection perdue ? Il n'est pas si facile de passer du royaume de l'apesanteur, de la grâce d'une danse liquide à la grotesque lourdeur de bipèdes soumis à la loi de gravitation.
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Parce que tu es absente, là-bas, dans ton beau collège blanc, je ne peux m'empêcher de tricoter des mots, pour ne pas rompre le fil de nos voix aimant tellement se faire des confidences.
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Il y a de la lumière dans le regard de certains hommes. Plus que de la lumière, il y a de la chaleur. Ceux-là seuls sont bons et généreux, qui vous transmettent, sans calcul ni méfiance, la récolte fruitée de leurs vies. Ils vous en font cadeau, sans en avoir même conscience. Et c’est à prendre, aussi sec, sans chichis, sans réserve, au goulot, comme une rasade d’alcool pur.
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Tout est cadeau mais seulement pour ceux qui n'attendaient plus rien.
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Tout l'amour que j'ai si mal ou si peu distribué jusque là, s'est niché tout entier dans ta seule existence.
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J'avais enfin charge d'âmes et ma relative indifférence native se mua d'un seul coup en un amour dont jamais je ne me serais cru capable. Comme quoi... déplace ton centre de gravité et tu découvriras, ailleurs, bien loin de ta quiétude, sur les franges de l'inconnu, des tonnes d'or dont jamais tu n'aurais soupçonné l'existence si tu n'étais pas sorti, hébété, de ta mine de plomb.
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Le bel inutile à la valeur de ce qui ne prétend pas s'imposer. Il ne laisse d'autre trace que le vague souvenir d'un sourire pour rien. Ni ambition, ni sourde volonté de marquer son passage. Le bel inutile, c'est l'ébauche d'un rêve entre deux cris d'hirondelle. Et même là, bien qu'il s'agisse de murs, de dur, de pierres, il sait bien que ce qu'il est en train d'accomplir, c'est pour autre chose que du pratique. Ce "superfétatoire" est le génie de ceux, qui n'écoutant que leur inconscient, bâtissent des nuages.
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