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EAN : 9782355021398
64 pages
Cahiers de l'Egaré (06/03/2023)
4.77/5   13 notes
Résumé :
IL Y A LONGTEMPS, Alain Cadéo accompagna à voix haute et en mots couchés sur le papier, le voyage utérin du fœtus offert par la Vie. "Le ciel au ventre", fut le titre fabuleux de ce récit. Aujourd'hui, tiré d'un tiroir, "M." est le titre du récit offert par Alain Cadéo à la femme porteuse, la femme aimée, unique, multiple, singulière-plurielle. Traversé et passeur d'un dire "au-dessus", lui est offert cet énoncé inouï : Aimer c'est goûter du bout des lèvres, du bout... >Voir plus
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« C'est l'histoire d'un amour éternel et banal
Qui apporte chaque jour tout le bien, tout le mal
Avec l'heure où l'on s'enlace. Celle où l'on se dit adieu
Avec les soirées d'angoisse. Et les matins merveilleux »

Dans le Ciel au ventre, ouvrage coup de coeur s'il en est, Alain Cadéo inversait le voyage de la Vie, retrouvant l'innocence calabrienne des premiers hommes, pour s'offrir un point de rencontre in utero avec son enfant à naître, au sein du ventre-lac de Liouma.

Cette conversation intime entre un père et son foetus, bercée de murmures aquatiques, de notes amniotiques et de poésie bleue, trouve enfin avec M., une vingtaine d'années plus tard, son prolongement sur l'océan du Beau.

Vingt ans… Petit ludion, devenu grand, poursuit son voyage… Il était temps à présent de donner voix, ou plutôt place dans cette intime conversation, à celle qui lui a donné vie.

En bon chasseur-cueilleur du Savoir et du Sacré, toujours à l'affût de l'Esprit et du Verbe, Alain Cadéo s'est vêtu de son paletot de trappeur, a épaulé sa besace élimée de boucanier et repris la mer contre vents et marées, afin de remonter une nouvelle fois le flux du temps, au-delà de la Matrice, retrouver l'Autre sur une rive déserte d'une île sans nom, tous deux et seuls au Monde…

Retrouver M. à ses origines primitives, c'est semblable à un vol de goéland, à la recherche effrénée des courants ascendants maintenant vaille que vaille le cap malgré les vents violents. C'est une Odyssée sans fin. C'est un questionnement, une perpétuelle redécouverte. C'est remettre mille fois l'ouvrage sur le métier. C'est un pèlerinage fusionnel et gémellaire fait de A quoi bon poursuivre cette route ? et de Merci à toi d'illuminer le chemin.

C'est la Matrice Mère et le Miracle de la vie.
C'est le Mistral qui souffle sur une Mer d'encre.
C'est la Mémoire du temps qui passe mais c'est encore ici et Maintenant.
C'est une Mélodie qui se joue à quatre mains.
C'est M.

« Mon histoire, c'est l'histoire d'un amour
Ma complainte, c'est la plainte de deux coeurs
Un roman comme tant d'autres. Qui pourrait être le vôtre
Gens d'ici ou bien d'ailleurs » - Dalida –


***

Dois-je encore vous dire tout le bien que je pense de l'écriture d'Alain ? Ce petit livre (à peine 60 pages), l'un des plus intimistes de son oeuvre, est une heureuse prolongation d'un de mes livres coups de coeur le Ciel au ventre, que je vous conseille de lire en premier lieu, sans plus attendre.

Avec M., Alain Cadéo adresse un magnifique message à la femme qui partage son quotidien, son âme soeur, empli de gratitude, de doutes, de hauts et de bas, de bienveillance et d'amour.

Merci pour ce cadeau, Alain !

Chronique le Ciel au Ventre :
https://www.babelio.com/livres/Cadeo-Le-ciel-au-ventre/1284695/critiques/2466657
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Alain Cadéo est un auteur que je suis depuis très longtemps. C'est un auteur dont l'écriture est à nul autre pareille. Et c'est avec impatience que j'attends chacun de ses ouvrages. Aujourd'hui, mercredi 15 mars 2023, paraît aux Editions "Les Cahiers de l'Égaré", "M."

"M.", en voilà un titre bien mystérieux, tout comme l'est le portrait en couverture, une aquarelle de Michel Cadéo, frère de l'auteur. Un bien bel objet que ce petit livret élégant en papier écru.

Un titre mystérieux et cinquante-quatre pages de lecture, pas une de plus… Mais comment parler de ce récit, comment utiliser de simples mots de lectrice pour dire la beauté de ceux de l'auteur ? C'est difficile et la seule chose à faire est de lire, de se laisser bercer, de savourer. Et puis que dire d'un récit intime et pourtant tout en pudeur ? Que dire de cette sublime déclaration d'amour à la femme, la mère, celle qui a porté son enfant. Une déclaration dont toute femme rêve. Les mots sont profonds et feutrés à la fois, posés là et le doute s'installe : "Je voudrais tant encore pouvoir intellectuellement te séduire. Dois-je continuer à apprendre ? Trouver de nouvelles idées ?...Que de nouvelles ondes résonnent jusque dans ton ventre…cheminement vibratoire, chant secret d'un désir à jamais inconsommé."

C'est ainsi que l'on chemine au gré de phrases musicales, que l'on se pose les questions, qu'est-ce qu'aimer ? L'amour, c'est quoi ? Dit par lui, l'homme auteur, c'est tellement fabuleux, tellement beau que je n'en dirai pas davantage. Je préfère lui laisser le dernier mot : "A plus tard ma soeur, à demain. Et cette fois j'espère, je pourrai te porter plus loin encore, si c'est possible. Et on irait se fondre tous les deux au coeur des cumulo-nimbus. Parce que mon rêve à moi, ce serait, mais ici-bas c'est impossible, que nous puissions enfin n'être qu'un…Oui, mon rêve…comme une promesse que je tiendrai… pour toi… quoiqu'il arrive."

Un merveilleux hommage à une femme, LA femme

Lien : https://memo-emoi.fr
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Par un après-midi d'hiver, délaissant pour quelque temps ses petits billets ou le carnet de ses futurs écrits l'auteur, farfouillant dans ses tiroirs, remet les doigts sur une liasse de feuillets aux coins écornés par divers déménagements. Dans la pièce le silence est accompagné par le crépitement des braises sommeillant dans l'âtre de la cheminée. Sur le genou, un cheveu blanc insolent rappelle le temps écoulé. D'un geste leste l'homme chasse l'intrus qui a osé prendre repos sur le jean foncé. le geste est trop nerveux, quelques cendres de cigarettes viennent s'étaler.

— Merde, lance-t-il !

Quinze ans déjà…

J'ai honte de me relire quinze ans après pour les facilités ou bêtement pour tout l'inachevé d'une phrase qui, par manque de ténacité, de rigueur, d'épaisseur, encombre le papier. Si l'on n'est pas au coeur de son sujet, c'est mou et inutile, c'est à côté, c'est comme avoir noyé une famille de lévriers.

Je m'aperçois en les tapant que ces pages manuscrites auront été dansées, écrites en ton absence, dans une incoercible précipitation, dans la très particulière vivacité d'un langage de chair, omniprésent, entre deux astres noirs, avec, en filigrane, tes longues mains de vierge primitive.

Ce qui n'est pas bien formulé meurt avec et dans nous. Et ça croupit, fermente et finit par mourir. Certains mots sont inséminatoires. Un seul d'entre eux parfois suffit à ensemencer un ventre de papier alors que des milliers d'autres pratiqués chaque jour endorment, éteignent, tuent, ou pire contribuent à flanquer la nausée.

Revoir sa vie, kaléidoscope, fragments, bribes, mais le tout « habité ».

On a bien fait de se faire battre le coeur, une mesure au-dessus toujours, sans se soucier de la raison. Il m'a fallu longtemps pour saisir ce qu'il y avait d'unique dans toute rencontre. Surtout la nôtre…

Et un jour j'étais là, dans le faisceau de tes phares, contre un platane bleu-vert, au coeur d'une ville. Et tu m'as vu, mais vraiment vu, au gramme près et moi je te vois toujours, vingt ans plus tard, au millimètre près, telle que tu as sans doute toujours été, telle que tu seras, telle que tu es. Et je me dis que c'est un sacré rendez-vous celui qui abolit le Temps. Rien jamais n'a pu brouiller les pistes. Rien jamais n'a pu détruire ce qui devait être. Et puis ça se travaille. Au burin, à la gouge, au marteau, au stylet, à la brosse, au pinceau en poils de martre, à la tronçonneuse, à la Kalachnikov.

C'était la seconde fois que l'on se rencontrait. La première, dans un bureau, c'est à peine si tu m'avais remarqué. Moi le plouc illuminé, le qui ressemble à rien avec ces mots de la passion en vrac, le pas vraiment cul-terreux avec ses airs de gentleman-farmer, le fauché» faisant jamais pitié, le «veste en velours jeans et basket» face à toi madone des ministères, reine des mairies blanches, statut rôle fonction, importante, agendas téléphones, tailleurs, brushing, jouant de l'émeraude tandis que j'extirpais nerveusement de ma poche des brindilles de thym et des poignées d'immortelles dont le parfum me fait du bien. Je venais défendre un projet et très professionnelle tu m'écoutais alors qu'en réalité, mais je ne l'ai su que bien plus tard, tu pensais à ton rendez-vous avec des amis qui suivait notre « entretien ».

Tu ne me « vis » donc que quelques mois plus tard. Nous devions nous retrouver devant un café, un soir, car tu voulais savoir où en était mon projet. Tu es arrivée en voiture « et j'étais là dans le faisceau de tes phares, contre un platane bleu vert…»

« Tu ressemblais à un loup, une lueur blanc-nacrée était autour de toi, j'étais pétrifiée, je te regardais et je n'osais même pas sortir de ma voiture, cela ne m'était jamais arrivé de me sentir si petite… »

Après tout ce sont tes mots. Tu me les as souvent répétés et je connais par coeur cette histoire qui bien malgré moi est devenue la mienne.

L'homme est là, feuillets en main, il se souvient… des marées, des orages, des silences…

M. ma soeur de feu, ma soeur de pierre, ma soeur de chair, n'oublie jamais qu'on est presque jumeaux. Capricornes et tigres. Vaillants, rebelles et fainéants. Orgueilleux, courageux, sans ambition.

Il y a l'enfant rêveur qui se fabrique une aventure et l'enfant cabossé par l'Aventure-vie qui se fabrique un rêve.

Il y a l'homme amoureux qui souffle son chant d'amour à sa mie.

Alain Cadéo signe une nouvelle tout en délicatesse.

Tous les arguments sont bons pour peaufiner notre travail de découverte de l'autre.

Émouvant !
Lien : https://lesplaisirsdemarcpag..
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IL Y A LONGTEMPS, Alain Cadéo accompagna à voix haute et en mots couchés sur le papier, le voyage utérin du foetus offert par la Vie. "Le ciel au ventre", fut le titre fabuleux de ce récit. Aujourd'hui, tiré d'un tiroir, "M." est le titre du récit offert par Alain Cadéo à la femme porteuse, la femme aimée, unique, multiple, singulière-plurielle. Traversé et passeur d'un dire "au-dessus", lui est offert cet énoncé inouï : Aimer c'est goûter du bout des lèvres, du bout de la langue pour voir "quel goût ça a" cette peau et cette âme d'une adorable étrangeté.
L'éditeur
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Éditeur et lecteur, qu'ai-je envie de dire ? après ces notes de lecture donnant envie de lire M. ? (j'en ai reçu 6)
Ce récit, en fragments, a selon ma lecture un trait dominant : tout est indéfini. Pas de repères spatio-temporels, pas de dates, d'heures, de lieux précis, pas de noms, de prénoms, de descriptions détaillées des visages, des corps, des sentiments, des paysages.
Ce qui finit par devenir évident, c'est l'effacement de tout ce qui fait la trame des innombrables récits de vie, des traumas de l'enfance aux troubles urinaires de la vieillesse, coups de coeur des libraires.
Ne subsistent dans l'univers cadéolien que les grands vents porteurs de rêves déjà rêvés depuis les origines, tissés dans l'inconscient collectif et la cabane des deux enfants que nous sommes pour toujours : Il y a l'enfant rêveur qui se fabrique une aventure (c'est l'enfant solaire ou divin) et l'enfant cabossé par l'Aventure-vie qui se fabrique un rêve (c'est l'enfant blessé et ses cinq blessures).
Cet indéfini, qui gomme toutes les superficielles particularités, singularités que l'on croit être nôtres, constitutives de notre identité, est en lien avec l'essentiel (le mot est dans le texte) qui est indéfinissable et qui a à voir avec l'infini, le Tout, l'univers, les multivers, l'éternité, le parfait, la Vie, Dieu.
Nous en sommes issus, nous y baignons le temps de nos vies, nous y retournons.
La Toile est là, invisible rendant visible. La Lumière est là, éclairant la caverne où nous prenons les ombres pour la réalité, le labyrinthe où les fils rouges sont cousus de fil blanc, les catacombes de nos crânes.
Issus d'une mémoire immémoriale où tout est déjà dit, écrit, ne sommes-nous que des perroquets ?
Le créateur, Dieu, a l'humilité de s'effacer pour laisser la créature, vivre sa vie en liberté d'où la présence forte du diable, du tentateur donc, dont M., assaillie par lui, une nuit, triomphe en le mordant à la cuisse ce qui stupéfiera le curé exorciste.
L'autre, c'est le mystère absolu renvoyant à notre solitude absolue, c'est M., c'est l'homme aimant M., faisant l'expérience, non de la déception de l'impossible rencontre, de l'impossible fusion mais de l'approche savoureuse et délicate de M.
L'autre c'est l'auteur et les mots, ses mots et ceux au-dessus, ce sont les autres comme si les identités devenaient elles-mêmes floues.
L'étrangeté, adorable mais aussi inquiétante, charmante est la couleur de tout ce que vit, voit, ressent le poète, albatros que ses ailes..., étrangeté le rendant étranger pour les hommes collés à la réalité, manchots goudronnés, englués dans le bitume de leurs certitudes.
L'étrangeté est aussi dans l'écriture. D'où viennent les mots, les images ? C'est quoi ce dire « au-dessus » pour dire que l'amour ce n'est pas de l'anthropophagie, bouffer, se faire bouffer ?
Le rapport à l'écriture de l'auteur n'est pas simple. Il se fustige, s'énerve, s'en prend aux médiocres et méchants, s'y inclue, s'en exclue, jouit de sa singularité, est traversé, habité, passeur, jouant des grands écarts parce que M., tu n'as jamais été la tiède et que la tapisserie de ta vie, contrastée, point à l'endroit, point à l'envers, contient toutes les tapisseries de nos frères et soeurs en humanité.
Pour conclure, je lis M., comme un récit à haute valeur spirituelle, particulièrement déstabilisant pour les réalistes, matérialistes, hédonistes, jouisseurs sans entraves, profondément nourricier pour ceux qui croient que l'on ne sait rien du miracle de la vie, du mystère de la mort (absente de ce récit), du mystère de l'amour, du miracle de la rencontre pour te regarder te faire, te regarder engendrer ta propre vie.
M. comme Merci.
Jean-Claude Grosse, 20 mars 2023
Lien : https://cahiersegare.over-bl..
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Ode à la femme aimée

Difficile de mettre mes mots sur ceux de l'auteur, forcément bien pauvres en regard de la richesse des siens.

M. Juste une initiale pour la femme aimée,  celle qui a porté l'enfant, l'autre, ce continent étranger, à re-découvrir sans cesse pour en explorer l'intime "comme un pays à délicatement parcourir".

Une réflexion sur l'amour, et la vie. A la fois intime et pleine de pudeur.
"Tous les arguments sont bons pour peaufiner notre travail de découverte de l'autre. Se mettre dans l'urgence...Mieux que l'urgence  "l'inquiétude"... Un mot qui implique une bienheureuse instabilité, un mot qui révèle une attitude de guetteur...L'éprouver, c'est le plus beau cadeau que l'on peut se faire. C'est un archet en perpétuel mouvement, lent et lancinant ou en rapides staccatos sur les cordes de nos vies pleinement éveillées."

"C'est fou comme on peut facilement passer à côté des êtres avec qui l'on vit. D'abord pour ce qu'ils ne disent pas,  ensuite pour ce qu'ils ne savent pas formuler,  surtout pour ce que nous n'entendons pas. La délicatesse,  ce ressenti partage, n'a plus souvent l'occasion d'exercer son travail souple et silencieux."

M.
Aime.
Des mots choisis, malaxés, triturés, transcendés pour leur faire dire l'indicible  beauté de l'amour, vaincre la peur d'aborder l'intime de l'autre  et rendre visible l'invisible...
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Tous les arguments sont bons pour peaufiner notre travail de découverte de l'autre. Se mettre dans l'urgence. Aucun confort, pas de détente.
Kazantzaki disait : "Que ma vie Mon Dieu soit comme un arc entre Tes mains, tends-moi, tends-moi encore et tant pis si je casse".

Mieux que l'urgence, 'l"inquiétude". Un mot "moteur", la torpédo de nos désirs, frémissements de l'eau bouillante. Un mot qui implique une bienheureuse stabilité, un mot qui révèle une attitude de guetteur. Rien de morbide, rien de paralysant, seulement un courant continu faisant grésiller les filaments de nos ventres, nous tenant en haleine.
L'éprouver, c'est le plus beau cadeau que l'on peut se faire. L'inquiétude. Elle ne peut tolérer la résignation, elle n'est jamais repue, elle réintroduit tout le sens du mystère, sa fonction animale nous prépare à toutes les éventualités. Certes elle n'est pas la paix, mais elle n'est pas non plus la guerre. C'est un archet en perpétuel mouvement, lent et lancinant ou en rapides staccatos sur les cordes de nos vies pleinement éveillées. Et à ce titre elle est rédemptrice, tueuse de sommeil, tueuse de tranquillité, assassine de certitudes, étrangleuse de lieux communs. Trois fois sainte inquiétude, mère des réprouvés, puisses-tu tenailler le cuir des avachis. Aussi curieux que cela puisse paraître, tu gardes intacte au creux de tes frissons une vraie joie, sérénité... et à grands coups de claques tu nous reflanques au ciel du merveilleux.

Dans mon silence aigu parfois comme un vêtement à clous, je vérifie l'intuition que j'ai eu de ma vie, il y a si longtemps déjà. Ma vie, jouée, exactement jouée, jour après jour, consciente, délicieusement consciente. Ma vie qui n'a de cesse que d'attendre la tienne, chassé-croisé, quel tissage ! Point contrepoint, fascinante lecture, du braille, à l'aveuglette et pourtant, tout coïncide. Je ne peux l'expliquer, quoi qu'il en soit, aussi inconfortable que ce soit, c'est bien du sur mesure.
Dans l'infini qui nous entoure, tu me manques déjà. Et je nage, brasse coulée, d'une étoile à une autre dans l'espoir de retrouver l'âme de ton visage.
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Si l'on me demandait aujourd'hui pour qui j'écris, je répondrais que ce n'est jamais pour les Autres. Seulement pour l'autre, avec un petit "a", le discret, l'humble, le timide, l'inquiet, le tourmenté. Et plus il est obscur, caché, recroquevillé, silencieux, solitaire, plus je m'implique. J'écris avec l'idée qu'un jour l'un d'entre eux sortira ces phrases de l'ombre, et qu'elles lui serviront comme un outil bien fait, aiguisé, pas trop lourd, adapté à la main de chacun, pour se frayer un clair passage dans des forêts abandonnées.
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Allez, souviens-toi petit… Dans ce monde, il y a si longtemps, ta mère te regardait… Et l’œil bleu savourant ta naissance caressait ta peau de nouveau-né. Le frémissement des premiers vents glaçait ton corps fripé couleurs d’argile rouge. C’est que tu descendais, dégringolais serait plus juste, de notre éternité, te souvenant à peine d’un lieu tenu secret contenant le Savoir, une insensée béatitude.
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Quelle drôle d’écriture ! C’est que dans mon état, on n'a pas le cœur à faire des phrases, on ne cultive pas la logique, on n'a pas envie de faire de la littérature, on laisse venir, ça fait du bien, ça t’occupe les doigts et le bout de cervelle qui te reste. Tu peux pas réfléchir. Je vous l’ai dit, c’est comme de l’ivresse. Pourtant je ne carbure qu’à la vitamine C, et naturelle en plus.
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Qu'y a-t-il en effet de plus admirable, de plus exaltant qu’un être différent, autre chose, une autre terre à contempler que la sienne ? Mais souvent nous pensons : “ce qui ne fonctionne pas comme moi, m'agace ou m’indiffère…” alors que nous devrions toujours nous demander : “Pourquoi celui-là ou celle-là se comporte-t-il ainsi ? Que dois-je comprendre ? Que me permet-il de découvrir ?”
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