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Critiques de Alan Duff (30)
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L'âme des guerriers

La cité des Pins, une banlieue pauvre d'une grande ville que l'on devine être Auckland. Un quartier démuni, principalement habité par les Maoris. C'est là que vit Beth une jeune femme de trente cinq ans, usée par son quotidien, qui deploit toutes ses forces pour élèver ses six enfants. Jake, son mari violent, passe la plupart du temps dans les bars à jouer des poings pour assurer son emprise sur le quartier quand il n'use pas de violence avec sa femme. Et puis il y a Grace, treize ans leur fille, sensible et renfermée qui voit cette famille se détruire et qui en souffre. Et puis il y a Nig leur fils aîné, en errance, qui ne rêve que d'intégrer les Brown Fists, une des deux bandes violentes qui s'affrontent régulièrement. Un contexte sombre qui va encore se noircir avec un drame familial qui va faire exploser la famille.



Alan Duff offre avec l'Âme des guerriers un tableau sombre de la société dans ce quartier où se concentrent les Maoris et surtout il illustre les conséquences de leur discrimination et la volonté passée de les assimiler de force à une société occidentale, les privant de leurs cultures, de leur langue, un peuple devenu assisté économiquement et, pour une grande majorité, dependant des aides sociales. Des jeunes générations en perte de repères, se fourvoyant dans des bandes de quartiers pour retrouver l'âme du guerrier qui caractérisait leur peuple mais qui se méprenent en s'enfonçant dans la violence et la drogue, oubliant cette force de caractère qui leur permettrait de se relever. Et puis il y a cette mère de famille qui, après un drame et une cérémonie rituelle Maori, va décider de se battre et c'est elle qui va véritablement comprendre comment réinsuffler l'histoire et la force de son peuple, quand Jake va dériver lentement sans pouvoir vraiment se relever.

L'Âme des guerriers est un roman noir, sombre, âpre, dur, où les mots orduriers peuvent choquer mais c'est une peinture réaliste d'un peuple perdu qui cherche à retrouver ses valeurs détruites.

Une lecture sans complaisance sur une réalité sombre.

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Nuit de casse

Quelle belle surprise ce roman !



Je l'avais réservé pour le prendre en vacances, mais il a pris du retard et s'est pointé en plein milieu de la rentrée littéraire. Je n'ai aucun regret, car cette découverte est un petit trésor que je n'oublierai pas de sitôt.



Et pourtant au début ce n'était pas gagné. le style un peu particulier m'a dérouté et un petit retour en arrière, m'a été nécessaire pour me mettre sur la bonne route.



Alan Duff nous présente un roman puissant et captivant et nous fait entrer dans le monde des ex-taulards. Ce n'est pas la vie rêvée ni pour nous, ni pour nos deux personnages qui tentent d'oublier tout dans l'alcool. Si Sonny se met tout le temps en question, cela ne l'empêche pas de suivre Jube qui a toujours des idées derrière la tête. Gagner de l'argent facile, quoi de mieux que le vol?



Voleurs jusqu'à la fin ? Ou pas ?

Ne comptez pas sur moi pour le savoir.



Alan Duff est un conteur remarquable qui sait attirer le lecteur, grâce à ses personnages très aboutis.

J'ai été pris en otage par ses personnages, je les ai suivis dans leur aventure, j'ai ri avec les situations drôles, je...



Un roman dans la même veine que ‘Nous rêvions de liberté' d'Henri Loevenbruck et beaucoup plus réaliste que ‘Le gang des rêves' de Luca di Fluvio, avec l'humour grinçant en prime.



PS : Ne vous y attendez pas, à un vocabulaire raffiné, nos héros connaissent celui de la rue...



J'ai tout dit ou presque. A vous de voir !

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Les âmes brisées

Six ans après le drame qui a conduit à la mort de la jeune Grace, son père Jake tente de reprendre les rênes de sa vie. Beth, la mère de Grace a quitté la maison du quartier des Pins pour emménager avec Charlie, directeur d'un centre social. Mais le drame n'a pas fait qu'éclater le couple, il a profondément marqué la fratrie, Polly se ferme et tente de vivre et comprendre les raisons du geste de sa soeur Grace, et Huata intègre le gang rival responsable de la mort de Nig, l'aîné de la fratrie.



Un deuxième opus qui reprend les personnages de l'âme des guerriers, six ans après la mort de Grace, la jeune adolescente. Ses frères et soeurs ont grandi et cherchent à comprendre ce geste qui les hante. D'autres destins sont évoqués, celui de Gordon Trambert, le riche propriétaire qui doit vendre les terres sur lesquelles se construisent des logements sociaux, pour faire face à des dettes énormes et sa femme superficielle, qui ouvre peu à peu les yeux sur sa vie, Mulla, un des membres du gang des Brown fists, tout juste sorti de prison, lutte pour ne pas retomber dans le crime, les frères Douglas qui donnent une chance de rédemption à Jake, en l'accueillant dans l'équipe de rugby.

Beaucoup de nouveaux personnages apparaissent, peut-être un peu trop, des situations quelquefois confuses, et toujours dans la violence, une violence verbale mais également une violence dans les rapports entre les différents personnages. Cette violence que je trouvais légitime dans l’âme des guerriers m'a lassée car Alan Duff y recoure avec abondance et systématiquement. A cela s'ajoute de nombreux apartés entre parenthèses qui alourdissent le style.

Une figure de style que j'avais appréciée et qui, devenue trop fréquente et systématique a plombée ma lecture, que j'ai terminée en diagonale.

Une suite dispensable.
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Un père pour mes rêves

Quel beau roman plein de charme et de sincérité, et si dur en même temps !

Mark, surnommé Yank, est le fruit d’un adultère entre sa mère et un Yankee venu en Nouvelle-Zélande lors de la dernière guerre.

Sa vie est racontée tout à tour par lui-même, par sa mère, par son père, par son meilleur ami, par son père biologique.

C’est un livre parlant de l’enfance, de la femme, de la musique, du racisme

Les personnages sont formidablement vivants.

Alan Duff rend belles et optimistes les situations les plus graves. C’est plein d’humanité et de chaleur, de confiance en la vie. S’accrocher dans les conditions les plus sombres, remonter à la surface, rester en vie.

Profondément teinté de son expérience, on découvre la culture des maoris, la beauté de la Nouvelle-Zélande.

Je reste toute imprégnée de cette belle histoire.

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Les âmes brisées

Si un jour vous avez envie de découvrir 'Les âmes brisées', il vaut mieux savoir qu'il s'agit de la suite du roman 'L'âme des guerriers' et faire les choses dans l’ordre, sachant que le style d'Alan Duff peut dérouter n'importe quel lecteur durant les premiers chapitres.

C'est ce qui c'est passé avec moi, mais je n'ai pas de regrets, même si j'aurais aimé connaître Grâce, une fillette décédée probablement à la fin du premier livre.

Les premiers pages du roman 'Les âmes brisées' s'ouvrent avec la description des conditions de vie de Jake Heke, le père de Grâce. C'est un homme au passé violent qui est séparé de sa femme et de toute la famille. Tenu pour responsable du suicide de sa fille, il tentera au fil des pages de donner un sens à sa vie.

Il y a aussi Mulla, un taulard qui a finalement décidé de ne plus revoir le chemin de la prison.

Mais comment agir correctement si les mauvaises fréquentations sont toujours au rendez-vous ?

Il y a beaucoup de violence dans ce roman, beaucoup de pauvreté et de tristesse. Il faut dire qu'Alan Duff n'embellit pas la réalité, les miracles n'existent pas, mais heureusement une lueur d'espoir se trouve quelque part.

Un roman puissant et bouleversant que j'ai fermé les larmes aux yeux.



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Un père pour mes rêves

Yank est issu d'une fratrie de quatre enfants. Il vit avec sa mère Lena et son beau-père Henry qui ne l'aime pas et qui ne manque pas de le montrer. En cause, le garçon est le fruit d'une liaison adultérine de Lena, alors que lui était engagé au front, pendant la seconde guerre mondiale.



Sa couleur de peau basanée et les conditions de sa naissance sont un handicap dans sa communauté maori de Waiwera. Ainsi, le jeune homme se passionne pour la musique et s'imagine un père fort, aimant et blanc qui viendrait l'extirper de sa situation. Mais un jour, sa mère reçoit une lettre de cet amant furtif, plus tard c'est autour de Yank de recevoir la sienne. D'autres suivront dont l'une avec une photo de ce père tant rêvé. Il s'écria en le voyant :" Oh bordel, je suis à moitié noir."



D'abord refroidi, Yank se reprend puis s'interroge ; il constate et compare la condition des Noirs, en Nouvelle Zélande et dans l'Amérique ségrégationniste.

Un roman instructif et humaniste qui sous couvert de tragédie familiale nous plonge dans les us et coutumes d'une communauté en proie à ses fissures et, face à des Blancs qui les considèrent comme inférieurs.
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Un père pour mes rêves

Ce roman est l'histoire d'un garçon qui cherche à retrouver son père.

C'est aussi l'histoire d'une très belle femme maorie,qui aime son fils et veut son bonheur.

C'est l'histoire d'un peuple méprisé en Amérique, martyrisé par le Ku Klux Klan.

C'est enfin un hymne à la musique des années 50/60 et des messages portés par les chanteurs de ce moment. Une page de l'histoire américaine.

C'est un texte magnifique, qui m'a beaucoup touchée!
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Les âmes brisées

Encore une belle découverte que ce livre, grâce à Patima !

Comme Russell Banks, Alan Duff nous emmène chez les minorités (qui est pourtant une majorité à travers le monde).

Auckland en Nouvelle-Zélande, cité des Pins. Un gros propriétaire, mauvais gestionnaire, vend peu à peu ses terres qui verront pousser des cages à deux étages de logement sociaux occupées par des maoris, ces sans avenir, dont le quotidien est peuplé de violence, débrouille, rejet, alcool, chômage, violence conjugale, gang, tandis que les blancs sont cachés dans leur propriété... Jusqu’au jour où pendra dans un de leurs arbres, le corps de la jeune Grace. Son père, sera tenu pour responsable du suicide de sa fille.On suivra le parcours de cet homme au passé violent qui n'aura de cesse de tout faire pour retrouver une dignité. Le début est un peu difficile avec beaucoup de personnages. Mais après l’effort…

Une histoire puissante qui secoue, qui va au fond des choses, de l’humain et de son intimité. Constat juste d’une société contemporaine qui n’est pas jolie du tout. La profondeur vient certainement du fait que l’auteur a vécu lui-même une enfance agitée et une adolescence de rébellion, puis de délits qui lui ont valu 21 mois de prison. Aujourd’hui son combat est la lutte de la violence.

Livre qui restera en mémoire, ainsi que certaines scènes comme celle de cette jeune Maorie qui se fait tabasser par d’autres filles, parce qu’elle travaille à l’école. Je cite : … mais une Maorie maltraitée par d’autres Maoris pour qui les notions de réussite, de but dans la vie et d’ambition résonnaient comme des menaces contre leur collectivité. Elles m’ont tabassées parce que je souhaite une vie meilleure ?

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L'âme des guerriers

Le film est une expérience d'une radicalité rare . Le livre est encore plus dur . Ici point d'espoir , l'enfance est sacrifiée au millieu de l'ultra violence du à l'alcool quand ce n'est pas les abus physiques . Ici les corps souffrent , mais les ames restent fiéres , la téte droite . Ce livre là n'a pas d'équivalent a ce jour , parceque la plongée est si rude que l'on ne peut l'oublier . Une oeuvre majeure trop méconnue .
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L'âme des guerriers

Je vous préviens tout de suite : Le match est perdu d'avance dans une banlieue pourrie d'une ville pourrie de Nouvelle Zélande.

La culture maorie est une culture orale, ségrégationniste ( il y avait des maîtres et des esclaves) et une de ces valeurs essentielles est "l'art de la guerre" ( tout homme se doit d'être un guerrier).

Il nous est donc raconté un combat, avec des hommes qui doivent toujours nous prouver qu'ils ne sont pas soumis à l'autorité et qui cherchent toujours à nous démontrer leur force et leur liberté de choix.

L'auteur est issu de deux mondes, celui des maoris et celui des pakehas. Nous assistons constamment à cette confrontation. Les deux communautés vivent chacune de leurs côtés et s'ignorent complètement.

L'ambiance du livre est surprenante et plutôt "plombante" : Tout est malsain, les relations humaines, les sentiments amoureux. Les enfants sont livrés à eux mêmes, ils n'ont aucune chance de s'en sortir. L'alcool fait des ravages, la misère nous saute au visage à chaque page, les agressions sexuelles font naturellement partis du paysage, la violence est constante, pesante, elle se répand sur nos épaules tout au long des pages.

La colonisation a laissé ses marques, comment s'approprier une histoire qui n'est pas la sienne ? (Souvenir d'école : le "nos ancêtres les gaulois" enseigné aux enfants de nos colonies).

L'assistanat, remède économique à la survie, est devenu un mal très lourd à porter car pourquoi travailler quand on recevra le même salaire à ne rien faire ?

L'histoire est sordide, douloureuse et les solutions proposées, vite évoquées, me semblent digne d'un très mauvais Happy end :

Renaissance des valeurs oubliées, avec la révélation de l'histoire d'un peuple au travers de prédicateur !

Condamnation de l'alcool comme mère de tous les vices !

La Bonne volonté est une bonne solution qui permet de changer le cour des choses !

Je reste très sceptique sur ces "fausses ?" portes ouvertes sur l'avenir !

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Un père pour mes rêves

Les guerres sont aussi des périodes où la vie d'individus lambda vacillent car tout bouge. La seconde guerre mondiale a, ici, dessiné un entrelacs de destins entre la Nouvelle Zélande et les USA.



Une femme Maori, mariée, a mis au monde un enfant, né d'une union illégitime avec un Américain pendant que son guerrier et chef de mari était sur les champs de bataille. Le retour du guerrier est douloureux pour tout le monde, pour lui, humilié par la situation et incapable de la dépasser, pour elle qui prend les coups, physiquement, moralement, sexuellement, et pour l'enfant qui bien qu'adoré par sa mère se voit exclu au sein de ce qui est malgré tout sa famille.



Pour tenir, il s'invente un père, héroïque, blanc, riche... Quand ce père, après de longues années de silence, écrit à sa mère, il doit s'adapter au père réel qui va lui apparaître peu à peu et qui est bien différents du père rêvé.



Ce roman, sans être exceptionnel, a l'avantage de nous promener entre différentes cultures et différents pays. Il offre un beau panel de personnages et donne une belle part aux femmes et à la relation père/fils, sans oublier un contexte "racial" où les couleurs de peau détermine la place de l'homme.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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L'âme des guerriers

"L'âme des guerriers" est un roman dur et âpre, souvent à la limite de l'insoutenable. Dans cette ville de Nouvelle-Zélande règnent la violence, l'alcool, la pauvreté et le désespoir.



Suite à un événement tragique, l'héroïne va pourtant transcender cette misère sociale et spirituelle pour chercher une porte de sortie et redonner espoir à sa communauté.



Le roman se déroule sur un rythme tendu et incisif. Au final, une lecture très intéressante mais il faut tenir le rythme et supporter certaines scènes!
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Un père pour mes rêves

Alan Duff, c'est l'auteur de ce livre remarquable "L'âme des guerriers" traduit en français en 1996 et adapté au cinéma où ceux qui l'ont vu ne l'ont pas oublié. La société maorie et ses traditions est au centre de la littérature de cet auteur qui s'inspire largement de son vécu et dont la dimension des écrits prend une valeur de témoignage social.



"Un père pour mes rêves" fait partie de ces livres qui mêle la petite histoire à la grande. Le contexte se situe d'une part dans les années 40 lorsque certaines troupes américaines se trouvant en Nouvelle-Zélande ont combattu aux côtés des maoris contre les Japonais et d'autre part, dans le Missouri raciste du Ku Klu Klan des années qui ont suivi la guerre jusqu'à Martin Luther King. Mais tous ces événements sont esquissés dans le roman et c'est surtout les personnages et leurs défis quotidiens qui prennent place au premier plan.

Le roman est d'ailleurs construit sur le mode polyphonique ce qui rend chaque personnage d'autant plus consistant et permet de se projeter dans le ressenti de chacun sans jugement.



J'ai beaucoup apprécié ce roman dont le récit prend son temps pour se dérouler. Les situations sont crédibles et résonnent terriblement dans le contexte historico-politique d'une époque mais dont la portée est encore tellement actuelle. Car s'il est un thème central qui se déroule comme une colonne vertébrale tout au long du récit, c'est celui de la ségrégation et de ses ravages. Après les dernières lignes écrites par Alan Duff, une photo est reproduite, qui laisse perplexe... et si tout cela était plus que du roman? Et puis enfin, un texte magnifique et bouleversant de Richard Wright, intitulé "Entre le monde et moi" que je vous partage en citation.
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L'âme des guerriers

Quelle tristesse et quelle noirceur dans ce roman. Cela en devient même oppressant. L'auteur nous narre l'histoire de Maoris dans la cité des Pins, lieu perdu de Nouvelle-Zélande où ne règnent que la violence et l'alcool, où les hommes battent leur femme et où les enfants sont livrés à eux-mêmes. Alan Duff est sans pitié pour les personnages et pour ce peuple qui perd ses coutumes, se morfond sur lui-même et surtout n'essaie plus de se battre pour s'en sortir. Peuple presque perdu, accroché aux aides de l'état, qui ne travaille pas et passe sa journée à boire. Parce que quand on est Maori, tout est déjà perdu d'avance. C'est l'excuse qui revient sur toutes les bouches. Mais qu'est donc devenu ce peuple fier et autrefois guerrier ?

Alors non, il est possible de s'en sortir quand on est un Maori de la cité des Pins. Il faut le vouloir et tout faire pour y arriver.

L'auteur évoque aussi assez régulièrement la déchéance de ce grand peuple qui est liée à l'arrivée des colons blancs.

J'ai eu quelques difficultés à entrer dans l'histoire, cela est sûrement dû à la narration si particulière et assez exigeante. Mais le fond était très intéressant. Je souffrais pour ce peuple, pour ces gens pris dans un engrenage, pour ces enfants surtout qui grandissent dans un cruel manque d'amour et qui ont dès le départ de mauvaises bases pour commencer dans la vie.
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L'âme des guerriers

Il y a le fond , il y a la forme. Autant le fond est intéressant, autant la forme m'a horripilé.

"L' âme des guerriers" c'est l'histoire de la famille de Beth et de Jake Heke et de leurs six enfants. Une famille maorie dans la Nouvelle-Zélande des années 1990. L'auteur, Alan Duff, est lui même un métis de maori et de blanc. Donc je suppose qu'il connaît bien les problèmes qu'il aborde.

Beth et Jake vivent dans un quartier que l'on dit "sensible". Doux euphémisme cher à tous les communiquants de quelques pays qu'ils soient...

Dans la "Cité des pins" de la ville imaginaire de "Two lakes" , Beth , Jake et leurs six enfants vivotent du RMI local , de petits boulots plus ou moins légaux, les enfants trainent dans les rues parsemées de carcasses de bagnoles et de machines à laver éventrées, l'aîné veut déjà intégrer une bande , les Brown Fists, un autre est placé en foyer d'accueil et la jeune Grace, 13 ans , se fait violer un samedi soir de beuverie familiale. Car chez ces gens là Monsieur , on boit, on fume, on cogne. Rien de bien nouveau chez les déshérités de tous les pays. Les fiers guerriers maoris n'ont gardé de leur ancienne culture que la violence, qui s'exprime principalement sur leurs femmes et leurs enfants.

C'est un triste tableau que nous donne à voir Alan Duff. L'arrivée des européens au 19e siècle et une suite de guerres tribales sanglantes ont eu raison de la culture maorie. Ce qu'il en reste est une caricature où seuls la violence et les tatouages rituels, déconnectés de toute signification, perdurent.

On pourrait vite , par un raccourci assez répandu, en déduire que les méchants blancs sont responsable de tout cela ; ils ont le dos large en ces temps de repentance . Il n'est pas question de nier bien sûr tous les massacres, les génocides, auxquels se sont livré les occidentaux en envahissant les autres continents , mais les doux sauvages écologistes avant l'heure, naturellement bons, merci Jean-Jacques, sont une vue de l'esprit.

Les Maoris arrivés en Nouvelle-Zélande par vagues successives de différents archipels mélanésiens, ont sans l'aide d'aucune arme à feu , anéantis plusieurs espèces animales endémiques. Comme le disait si bien Mark Twain : " Tout ce qui m'importe est de savoir qu'un homme est un être humain -cela me suffit. Il ne peut pas être pire". Ce peuple de guerriers pratiquait allégrement l'esclavage ; les membres d'une tribu vaincue étaient donc réduit à l'esclavage, et cela de père en fils. Alan Duff montre bien dans son livre, que Jake Heke , le cogneur, le bagarreur, celui qui maudit tout à la fois la "société" , les pakéhas (les blancs),les chinois, le monde entier, celui dont le mot emblématique est "j'les emmerdent" , retourne avant tout sa violence contre lui même, le descendant de guerriers maoris , mais du mauvais côté car issu d'une lignée d'esclaves. Mais comme on le sait bien depuis Jean Ferrat, la femme est l'avenir de l'homme ! Beth, la femme de Jake, à l'image de ces entreprenantes "mères courage" qui s'activent un peu partout dans le monde pour tenter de changer le quotidien, va redonner espoir et ténacité aux gens de son quartier. Elle fonde une association, ouvre une bibliothèque, arrête de picoler, fait venir à la Cité des Pins des musiciens traditionnels, des chefs tribaux, des historiens maoris qui racontent la geste de leur peuple afin de redonner de la fierté à ces laissés pour compte. C'est un peu "cul cul la praline" mais il faut bien une happy end.

Alors oui : la forme ! Pénible la lecture. Je ne sais pas si c'est un parti pris du traducteur ou si c'est vraiment l'intention de Alan Duff, mais les chapitres sont d'une grande densité qui confine à l'opacité. Les dialogues sont insérés sans guillemets dans le cours de la narration. On se perd souvent dans les fils du récit . Qui parle ? il faut souvent arriver vingt lignes plus bas pour connaître l'identité du locuteur. Je suis peut-être trop "classique" , mais ces récits "déconstruits" fatiguent ma patience...





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Qui chante pour Lu ?

Alan Duff, néo-zélandais amoureux de la France nous transporte avec ce nouveau roman en Australie. À Sydney nous rencontrons Lu, serveuse dans un fast-food et ses amis. Lu, issue d’une famille d’alcooliques, fut victime d’abus sexuels de la part de son oncle. L’environnement familial de ses potes n’est guère plus brillant. Tous les trois sont extrêmement soudés. Un jour, ces laissés pour compte, qui se débrouillent comme ils le peuvent dans la vie, croisent au Marché aux poissons Anna et son père, Riley Chadwick, propriétaire d’un haras renommé. Tout les oppose. Elles ne se connaissent pas mais Lu voit en Anna, tout ce qu’elle n’est pas, et ce qu’elle n’a pas : la beauté, la richesse, l’assurance et l’amour de sa famille. Lu décide qu’Anna aussi devrait connaître la souffrance.



Alan Duff met ici en scène avec réalisme les relations victime-bourreau, l’envie, la jalousie, la violence de la société. Sans manichéisme, il se demande si on peut se reconstruire, la rédemption est-elle possible après un tel drame ?


Lien : http://bene31.canalblog.com/..
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L'âme des guerriers

La Nouvelle-Zélande n’est pas seulement le paradis des randonneurs et des amoureux des grands espaces. Comme l’Australie, cette ancienne colonie britannique est confrontée à des problèmes sociaux dus à l’échec de l’intégration des populations indigènes.



Dans ce magnifique roman, l’écrivain néo-zélandais, Alan Duff, d’origine maorie par sa mère, décrit la destruction des communautés indigènes par l’alcool à travers le destin d’une famille vivant dans un lotissement. Chômage, violence conjugale, enfants abandonnés ou négligés, bandes rivales sont les maux habituels des habitants de la cité des Pins. Le glorieux passé des guerriers maoris n’est plus qu’un lointain souvenir et la dignité perdue se transforme en bastons de poivrots. Mais ce récit est bien plus qu’un regard critique sur l’autodestruction des maoris, c’est aussi un regard plein de tendresse sur une famille malmenée par la vie : Beth, la mère, mariée à 17 ans, six enfants, boit pour oublier ses rêves d’émancipation et le manque de tendresse, son mari Jake trouve dans l’alcool et la violence un exutoire à l’humiliation subie dans son enfance en tant que descendant d’esclaves, Grace, la fille aînée, adolescente sensible et rêveuse, veille sur sa famille avec discrétion et Boogy, le frère mal-aimé, dont la faiblesse en fait le bouc-émissaire d’une société où virilité rime avec brutalité. Un événement tragique vient bousculer la vie de Beth qui redécouvre les qualités ancestrales d’endurance et de courage du peuple maori et prend son avenir et celui de sa communauté à bras-le-corps.



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Un père pour mes rêves

J'ai trouvé dans ce roman ce qui m'a manqué dans "De père légalement inconnu": le sujet travaillé en profondeur. Il est ici question de filiations et d'amours, au pluriel, tant familiale que tribale, tant humaine qu'éducative.



L'histoire avance au rythme de chaque personnage, avec son propre point de vue et ses propres émotions, sa place et ses rêves, ses déceptions, ce qui donne beaucoup de relief (en plus du relief géographique) et crédibilité aux mots et à l'histoire elle même.

N'attendez pas de passages larmoyants, vous seriez déçus, mais préparez vous au goût amer des histoires mêlées à l'Histoire: rien ne changera donc jamais nulle part?

Un voyage d'un bout à l'autre du monde pour un véritable choc, et pas que des cultures.



J'ai beaucoup aimé ce roman, malgré mon indomptable incompréhension des plus sordides travers de l'Homme; j.espère avoir l'occasion de lire d'autres romans de cet auteur et recommande fortement celui-ci.

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L'âme des guerriers

Beth vit dans la cité des Pins, une banlieue presque banale pour une Maorie comme elle. Elle se débrouille pour faire tourner le foyer, avec ces enfants aux âges et aux orientations diverses et un mari plus réputé pour faire le coup de poing que pour apporter une aide matérielle. Comme les autres maoris, elle vit en marge de la société néo-zélandaise. Et comme les autres membres de la communauté, elle est persuadée de devoir faire face à l'adversité du monde entier : celle des blancs, les anciens colonisateurs ; celle de son mari, qui n'hésite pas à la frapper même devant ses amis ; celle de l'alcool qui détruit tout lien social. Dans cet univers bien sombre, c'est au comble de l'adversité que Beth va trouver le moyen de redonner un sens à sa vie.



L'âme des guerriers est un roman âpre, dur et violent. Rien ne semble apporter de la joie aux maoris qui vivent dans le ghetto. Et la moindre petite escapade en voiture, qui doit se conclure par un pique-nique avec le fils placé en institution, tourne rapidement au cauchemars. Les hommes boivent, les femmes font parfois de même et les enfants livrés à eux-mêmes parcourent les rues sans but. Ils se réfugient dans la colle ou rêvent d'intégrer l'une des bandes violentes du quartier, pour pouvoir une fois faire la loi et écraser les autres, croyant ne plus être écrasés eux-mêmes.
Lien : http://livres-et-cin.over-bl..
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Danny Boy

Le récit nous tient en haleine, dans l’avancée parallèle de Johno et de Shane, dans le suspense de retrouvailles qu’on pressent tragiques. On a pourtant failli lâcher le livre, surtout dans les premiers chapitres [...].
Lien : http://www.lesechos.fr/week-..
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