Une maison natale - Psychanalyse de l?intimité par Alberto Eiguer
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Cette maison je l?ai parcourue des centaines de fois ; j?ai visité tous ses recoins, touché ses murs, meubles, objets, humé ses odeurs et ses parfums. Elle a été témoin de mes joies et de mes souffrances. J?y ai appris à jouer, à marcher, à parler, à lire et à écrire. J?y ai connu les gens de ma famille, appris à identifier leur place dans la parenté. Ils m?ont transmis beaucoup de choses au point de devenir une partie de moi. J?y ai développé un certain goût de la réciprocité et le sentiment d?appartenance à un groupe.
Cette maison a été le témoin des faits marquants de mon existence d?alors. J?y ai appris à cohabiter avec moimême. C?est ma découverte première : la maison sert à développer notre intimité avec nous-même et avec les autres. On devient alors quelqu?un.
Alberto Eiguer est psychiatre, psychanalyste, ancien président de l?Association internationale de psychanalyse de couple et de famille. Il a notamment publié chez le même éditeur "Le pervers narcissique et son complice" et "L?inconscient de la maison".
ISBN 978-2-10-074731-3
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Contrairement au sadique moral, le PN, rappelons-le, n'éprouve pas spécialement de plaisir à faire du mal ou à humilier, et s'il fait montre de dédain, c'est au deuxième degré qu'il s'en félicite, comme pour confirmer l'ascendant qu'il a pris sur sa victime. Plus précisément, il préfère même l'inciter à adopter des comportements d'échec. L'autre en conclura par lui-même qu'il est un "incapable".
[...] le PN, contrairement au narcissique, n'ignore pas totalement autrui. Il feint plutôt de l'ignorer, mais il a l'œil rivé sur ses réactions, ce qui lui permet d'affiner ses "manipulations".
Objecter, c'est exister, être quelqu'un pour soi-même.
[...] le besoin de dominer des PN révèle leur faiblesse. Autrement dit: les PN dépendent de leur victime pour s'affirmer, même pour éviter de sombrer dans la dépression.
[...] les jeunes générations seraient en quête de modèles solides d'autorité, de tuteurs et de référentiels, qui parfois prennent donc le nom de "maîtres" ou de "parrains". Ce n'est pas que le PN soit "un bon père", mais il sait feindre d'en être un. Au fond, il déteste les jeunes gens, et il saisit là l'occasion de les museler.
Dans tous les cas, le futur PN ne développera pas d'attachement véritable, faute d'être entretenu dans cette illusion d'une relation mère-nourrisson satisfaisante. Souffrance, tristesse ou sentiment d'abandon seront étouffés. L'enfant apprendra vite qu'il peut obtenir satisfaction en étant coléreux et tapageur. Tout lui est dû. Déstabiliser les autres lui paraît bientôt plus efficace que de les charmer ou de leur demander ce dont il a besoin. Fort de constater l'efficacité de sa méthode, il se considérera progressivement comme autosuffisant.
Les PN n'hésiteront pas à se présenter comme des victimes ayant subi des abus et des injustices. Cela les autorisera à se poser en juge. Face au monde, ils ont tendance à s'ériger en surmoi; ils sont ce que l'on appelle couramment des "donneurs de leçons".
Révéler des secrets intimes, c'est briser le pacte de discrétion qui lie les conjoints entre eux. Une fois ce contrat rompu, les autres deviennent des spectateurs indiscrets.
Le travail représente un moyen privilégié pour le développement de la personnalité en contribuant à la révélation de la vie émotionnelle et de l'expérience intellectuelle du travailleur.
En tout état de cause, ce qui est caractéristique de la note PN, c'est la volonté de dominer l'autre, d'entamer son amour-propre, incompatible avec un "bon amour".