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Critiques de Alessandro Barbero (64)
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Barbares : Immigrés, réfugiés et déportés dans l'Empi..

Ouvrage un peu difficile mais dont le point de départ m'a amusé: comment interpréter les invasions barbares en ce servant de la problématique, des outils et du vocabulaire actuels?

Je ne sais si j'ai tout compris mais ce livre mérite qu'on s'y attarde
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Barbares : Immigrés, réfugiés et déportés dans l'Empi..

Immigrés, réfugiés et déportés n'ont-ils pas émaillés le XXe siècle ? Ils sont toujours au centre des débats publics. Qui sont les Barbares ? À l'origine, ce sont ceux qui ne parlent pas la langue grecque ; ce sont ceux qui blablataient, qui parlaient par onomatopées. Ils sont appellés les barbarophones. Pour les Romains voilà bien de curieux adversaires. Ils sont moins nombreux, militairement inférieurs, mais ils parviennent à les mettre en échec ! Pourtant, ce qu'ils cherchent, en fait, c'est une terre située du côté romain du limes... Ils veulent être protégés par Rome et non envahir l'Empire. Cette incompréhension va être à l'origine d'une des plus fantastique incompréhension de l'histoire.



Après la lecture de ce livre, une chose est sûre, on a perdu nos préjugés sur cette période et on s'interroge activement sur la période présente. L'intelligence de l'auteur est de nous emmener en voyage dans le temps tout en faisant des clin d'œil au présent. Deux raisons de lire ce livre : il est très accessible et très en phase avec l'actualité !
Lien : http://le-cours-du-temps.ove..
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Barbares : Immigrés, réfugiés et déportés dans l'Empi..

Cette monographie tente d’entériner une nouvelle herméneutique pour décrypter et analyser l’histoire des migrations dans le monde romain .



Il faut s’efforcer en histoire de se préoccuper du contexte historique en lui-même .

S’il ne faut pas projeter , injecter , systématiquement , du présent dans le passé , il ne faut pas hésiter à s’efforcer de dégager du sens en proposant des grilles de lecture productives , en lien avec les avancées contemporaines des sciences humaines .

Je suis intrinsèquement méfiant relativement aux ravages causés par les idéologies dans le champs de la science historique , ( marxisme , fascisme et autres ismes ... ) , paradoxalement ces élans perturbateurs sont eux-mêmes le plus souvent , intéressants à analyser si on les met en rapport avec leur époque .

J’ai été pris , par exemple , d’une véritable nausée en essayant de lire des études indiennes sur l’histoire des migrations indo-européennes , car c’est un fatras de préjugés idéologiques qui est plus le reflet d’un délire , que celui de réalités historiques tangibles . Mais il parle tellement de l’idée de l’Inde que l'Inde se fait d’elle-même , du moins de celle d’une certaine intelligentsia indienne . Cette vague historiographique serra probablement balayée par tout ce que sous-tend l'actuelle vague BjP . Je précise Que j’aime beaucoup l’Inde et la civilisation indienne . Ces transports hindous nationalistes perturbateurs , ont un certain échos en Europe , cf , l’histoire de l’inde, par Danielou , qui est un auteur hautement recommandable en civilisation hindoue mais manifestement pas en histoire de l'Inde apparemment ....



L’Europe de la deuxième moitié du XXe siècle a été l’objet et cela continue de nos jours , de migrations de populations exogènes de grandes ampleurs . La construction Européenne est venue menacer les antiques cadres souverains et nationaux . Les échanges internationaux , les dynamiques d'acculturation (de toutes nature) génèrent également des contacts et des points de frictions entres les populations . Ces facteurs suscitent occasionnellement en Europe , des crispations identitaires d’inspirations chauvines ou nationalistes ( ce n’est pas la même chose ) .



C’est dans ce contexte de pente savonneuse que l’histoire des mouvements de populations antiques est revisitée . L’Italie est d’ailleurs à la pointe de cette dynamique pour des raisons aisées à mettre en lumière . Ce pays est passé du statut de terre d’émigration à celui de terre d’accueil de migrations , souvent spectaculaires et répétitives . Et ce pays se réapproprie significativement son histoire , celle de Rome et celle de son empire , avec un certain panache , qui vole heureusement bien plus haut que le débat contemporain politique et public nationaliste italien .

L’histoire de Rome , se fait actuellement à Rome et elle n’est plus du tout un domaine réservé Anglo-Franco-Allemand.



Cette étude est une véritable étude historique . Un texte riche un peu aride , très enracinée dans le détail et dans le factuel . Un peu difficile à lire car il faut toujours penser à raccrocher les wagons et à voir plus loin que les détails .



L’auteur aborde clairement , en faisant ressortir les points clefs , les fluctuations temporelles , donc sans effacer l’épaisseur du temps , les causalités différentielles pour des notions de géographies ( géographie humaine ) , telle que la notion de frontière et ses conséquences locales . La frontière avec la perse , la « berbèrie » , les germanies , étant placées sur des dynamiques intrinsèquement différentes les unes des autres . L’auteur mobilise également et judicieusement des notions économiques , des notions de politique étrangère ( guerres et paix ) , de politique intérieure du monde romain , telle que l’extension progressive de la citoyenneté romaine à presque tous les habitants de cet ensemble politique reparti sur trois continents , l’évolution de l’idéologie impériale aussi et celle de l’idée de Rome . Avec cette vocation civilisatrice au destin expansionniste , au départ sur un mode opportuniste , et ensuite par nature avec l’élaboration d’un discours politique approprié et celle de véritables stratégies de gestion des populations en lien avec ces objectifs politiques .



Le facteur militaire a été le cadre dominant pour cadrer les vagues migratoires dans le monde romain , un monde par nature très cosmopolite et très militarisé ( avec pourtant peu d’armée et peu de police , sauf aux frontières ) , avec également le facteur de la pression des populations germaniques et autres , aux marches de l’empire . Des pressions assez peu assises sur des élans expansionnistes finalement , mais principalement assises sur des besoins pressants et urgents (alimentaires ou bien sécuritaires très souvent ) . Enfin le passage des frontières par des populations et des individus , résidant ou non dans l’empire , fut toujours très encadré et plus ou moins libre , en fonction des époques et des situations régionales particulières ...



L’auteur ne fait pas suffisamment ressortir , à mon humble avis , les incidences en matière de dépopulations ponctuelles , souvent massives , de certains ensembles géographiques , dues à des facteurs épidémiques , qui causèrent régulièrement d’incroyables vides humains dans de vastes régions ( qui transcendaient souvent les frontières ) . De même l’auteur ne s’étend pas assez sur la mise en place progressive du colonat , qui eut pour effet de fixer rigidement les populations romaines dans les terroirs où elles furent progressivement et littéralement , affectée rigidement au sol , avec pour conséquences la fin très nette de la mobilité géographique interne des populations au sein du monde romain , mais étonnement pas de celles des élites et des marchandises , y compris les pondéreux .



Bon voilà , ... un sujet riche , passionnant , avec un traitement par l’auteur , absolument exempt de sous-entendus idéologiques nauséabonds , mais qui demande au lecteur un incontestable effort d’assemblage constant et systématique des données sur un large spectre temporel . En même temps que la nécessité absolue en histoire , de s’affranchir du cadre de son époque de référence .

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Barbares : Immigrés, réfugiés et déportés dans l'Empi..

La conclusion de cet ouvrage est décevante au regard de l’argumentation fouillée qui la précède ; la volonté de rapprocher les barbares du IVe siècle et les immigrés du XXIe siècle y est sans doute pour beaucoup.
Lien : http://www.laviedesidees.fr/..
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Charlemagne

le sous-titre "un père pour l'Europe" résume le point de vue de l'auteur qui replace les diverses actes politiques, guerriers, organisationnels, de gouvernement, ... de Charlemagne dans le contexte européen et ainsi réfute le "roman historique" français (ou allemand - Karl der Grosse).

une biographie qui replace "l'inventeur de l'école" dans la continuité de l'empire romain, dans la mémoire de Francs, qui évoque les campagnes contre les Lombards, les Saxons, les Avars et qui met l'accent sur l'homme et sa famille, sur les institutions mises en place, sur le projet intellectuel qui sous-tend la gouvernance, sur ce qui préfigure le "Moyen-Age"
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Charlemagne

Charlemagne était très croyant.
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Dante

Dante est mort ! Vive Durante degli Alighieri !



HISTOIRE - Il y a 700 ans disparaissait un génie. Il y a 700 ans, Dante nous quittait et nous ne nous en sommes toujours pas remis. Des monuments, des films, des partitions musicales, des jeux vidéo, son profil sur la pièce italienne de 2€ et depuis le 25 mars 2020, une journée officielle de commémoration approuvée par le Conseil des ministres italien. Et tout cela majoritairement grâce à une œuvre, la Divine Comédie. 700 ans plus tard, un autre livre fait date, celui d’Alessandro Barbero, spécialiste d’histoire médiévale, publié chez Flammarion et traduit de l’italien par Sophie Royère. Son titre ? Dante. 



La suite sur : https://actualitte.com/article/99677/chroniques/dante-est-mort-vive-durante-degli-alighieri

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Dante

La courte vie (56 ans) de Dante est aussi mal connue car assez peu documentée ,que son oeuvre majeure « La Divine Comédie » est célèbre . Alessandro Barbaro en historien rigoureux s’attache à une étude minutieuse et critique des sources pour en retracer le cours . Et au-delà du destin de ce génie de la littérature se révèle l’Italie de son époque , Florence et ses brutales péripéties politiques qui nous rappellent qu’imbroglio est un mot du pays . Se découvrent aussi d’autres œuvres moins connues d’un homme qui démontra de multiples talents . Un très beau travail ,parfois de lecture aride ,mais passionnant.
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Dante

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il s'agit d'une étude très approfondie de ce que l'on sait de la vie de Dante Alighieri, l'auteur de la Divina Commedia que j’idolâtre tant (oui, « idolâtre », vous avez bien lu). Il n'y a pas d'autre livre que j'ai lu autant de fois, dans différentes langues (y compris l'italien florentin original), qui me touche toujours au plus profond de mon âme. C'est irrationnel, je sais, mais c'est vrai. Cette année marque le 700e anniversaire de la mort de l'auteur, je n'ai donc pas pu m'empêcher de me plonger dans la littérature récente entourant la Divina Commedia et Dante. Ce livre d'Alessandro Barbero a été présenté comme la biographie que vous devez lire pour vous mettre sur la bonne voie avec l'étude Dante. Et c'est vrai, du moins si vous voulez connaître les subtilités de tous les aspects de la vie de Dante.



Alessandro Barbero est considéré en Italie comme l'un des principaux experts de l'histoire de la fin du Moyen Âge, en particulier de l'histoire militaire. Et c'est immédiatement évident : ce livre commence au milieu d'une bataille qui a eu lieu près de Florence en 1289, et à laquelle Dante a participé. L'auteur utilise l'événement pour déterminer l'origine sociale exacte de Dante. Il le fait très ingénieusement, sur la base de témoignages indirects, de documents et d'allusions que Dante lui-même a faites dans ses livres. Cela caractérise la démarche de ce livre : l'auteur travaille avec minutie, soupèse diverses sources et témoignages, afin d'en arriver à un jugement probabiliste.



En d'autres termes, il s'agit d'une étude historique de premier ordre, qui offre en effet un excellent regard sur le peu que l'on sait de la figure de Dante Alighieri (et de sa famille). Le résultat est que les véritable amoureux de la littérature restent affamé : l'accent est mis sur le biographique et non sur le littéraire, sans parler du contenu philosophico-spirituel de l'œuvre de Dante. Ce livre est certes écrit avec aisance, mais la démarche de l'auteur, suivant consciencieusement la méthode historique, ne fait pas vraiment appel à l'imagination. Le simple fait qu'un tiers de ce livre se compose de notes et de bibliographie en dit long. Ne vous méprenez donc pas sur ma mauvaise note de 2.5 étoiles : c'est vraiment un travail académique décent, mais malheureusement il ajoute peu à la lecture de la Divina Commedia. Pour cela, je peux vous référer en toute conviction à l'ouvrage de Prue Shaw, ‘Reading Dante’, que je suis en train de lire.
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Dante

L'historien Alessandro Barbero a publié en 2021, pour le septième centenaire de la mort de Dante, une biographie complète de ce poète. C'est un travail remarquable, où l'auteur relève, commente et discute toutes les sources disponibles, ainsi que certains écrits historiques et biographiques antérieurs, depuis Pétrarque et Boccace jusqu'à nos jours. La lecture de cet essai nous plongera dans la vie politique agitée d'une des plus riches cités d'Europe, Florence, au tournant du XIII°s, et nous initiera aux stratégies familiales et foncières d'une famille florentine aisée du temps. On apprendra donc tout ce qu'il est possible d'apprendre sur l'homme Dante Alighieri, mais l'historien a choisi de se tenir loin de l'oeuvre littéraire et poétique de son personnage, sauf pour prélever quelques rares renseignements ou questionnements biographiques. On peut donc se demander : pourquoi écrire ce livre sur Dante et pas sur n'importe quel puissant citoyen florentin de la même époque ? Et que recherche le lecteur actuel de la poésie de Dante, sinon des éclairages biographiques et historiques sur sa rédaction, sa publication, sa réception du vivant de l'auteur, et même un peu après ? Cela, Barbero se garde bien de l'évoquer, et se borne strictement à raconter Dante de l'extérieur. Ce bon livre d'histoire m'a rappelé la vie de Montaigne d'Arlette Jouanna : certes, c'est bien le gentilhomme gascon qu'elle dépeint qui a écrit les Essais, mais savoir cela ne suffit pas à éclairer son ouvrage. Il y a mieux à faire, dans une biographie d'écrivain, que d'éliminer a priori la littérature.
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Dante

Nous connaissons l’œuvre de Dante (Durante) Aligierhi, du moins son œuvre principale qui est la Divine Comédie, mais il est vrai que de l’homme nous ne connaissons rien ou peu de chose lorsque l’on n’est pas dantologue. Alessandro Barbero, spécialiste d’histoire médiévale, répare cette erreur et se propose à travers cette biographie de nous présenter l’homme, mais également sa famille au sens large ainsi que l’Italie.



Je ne vais pas y aller par quatre chemins, ce livre est par instant fastidieux et compliqué à lire. En effet, dans son souci du détail l’écrivain a parfois trop développé son propos ce qui le rend un peu abscons, notamment quand il développe l’arbre généalogique de Dante et ses rencontres (attendez-vous à des fils de nom). Néanmoins, je dois avouer qu’en dehors de ses passages nominatifs où les liens ressortent, ce livre se révèle être intéressant à lire et les choses se retiennent plus facilement. Bien évidemment, je ne dirais pas que j’ai tout retenu, loin s’en faut ! Mais il est vrai qu’à défaut de retenir les noms et démêler correctement les liens, j’ai retenu ce qui avait fait le sel et le piment de la vie de Dante.

Enfin, si tant est qu’il soit possible d’avoir de la certitude sur ces évènements. Car effectivement là est la limite principale de tout chercheur sur Dante et donc du livre, malgré quelques affirmations et théories correctes, la réfutation d’autres théories par l’auteur, Dante reste nimbé de zone d’ombre et sa vie est pleine d’incertitude. La faute à l’absence d’archive et à son exil sans doute…



Et oui, on peut s’appeler Dante, avoir écrit un livre renommé et vivre d’exil et d’absence. Laisser des trous dans son histoire. Mais ses études, ses centres d’intérêts, sa femme, ses enfants, sa position politique… nous sont plus ou moins connus. Et nous savons par exemple que c’est parce qu’il est l’ainé d’une famille, héritier de la petite fortune familiale qu’il se met à écrire des poèmes, à étudier, à s’intéresser à la philosophie, à améliorer son latin pour mieux comprendre les écrits antiques. Nous savons également que malgré son exil il a pris le temps de placer ses enfants, comme sa fille Béatrice qui apparemment n'est pas Antonia puisque en 1332 un document fait mention de Gemma et d'Antonia pour la vente d'un bien à Pagnolle. Or Béatrice étant dans les ordres, il est impossible selon l'auteur qu'elle ait été convoquée pour cet acte, étant donné qu'en rentrant dans les ordres elle a dû renoncer à ses droits héréditaires.



"En effet, dans l'acte de 1332, on demande le consentement de Gemma et Antonia pour la vente de la propriété de Pagnolle. On en a donc déduit qu'à cette date aucune autre fille de Dante n'était vivante. Mais c'est un raisonnement erroné. Si Béatrice était nonne, alors elle avait renoncé à ses droits héréditaires, et elle ne fut évidemment pas convoquée pour l'acte de 1332 ; d'ailleurs, si nous imaginons qu'elle entra au monastère du vivant de son père lorsqu'il habitait Ravenne, alors cet acte démontre que Béatrice et Antonia étaient bien deux personnes différentes" p. 212



Mais Dante c’est aussi un politicien engagé tant du côté des armes - et oui, on aurait du mal à le croire et pourtant ! -, que du côté des ambassades. Cela étant ses positions pro-guelfe lui vaudront des ennuis avec la justice… alors, après recherche pour cause de malversation, Dante se verra en effet exilé et ses biens confisqués. Mais l’atout du livre par rapport à une page Wikipédia, c’est qu’il va nous indiquer comment se passe une confiscation de bien, et ainsi nous en apprendre un peu plus sur les pratiques judiciaires de Florence. En ce qui concerne l’exil la chose est courante, la confiscation également, mais ce qui est amusant à remarquer, c’est que l’état florentin fait la différence entre la dot de la femme et les biens du mari, la différence entre les biens de l’exilé et ceux de sa famille. En définitive, seule la part de Dante est confisquée, mais elle reste sous son nom malgré tout. Nous retrouvons également, des informations sur la politique militaire, par exemple il est intéressant de découvrir que noblesse et chevalerie ne sont pas liées. On peut être chevalier mais ne pas être noble.



Un autre intérêt de ce livre et malgré sa difficulté, c’est de voir à quel point l’œuvre de Dante est intrinsèquement lié à sa vie. En effet, dans sa Divine Comédie on retrouve des personnages qu’il a croisés comme Béatrice son amour caché d’enfance qu’il a idéalisée, ou ses craintes comme celle d’avoir tout à perdre. Mais la Divine Comédie n’est pas la seule source écrite de la main de Dante qui parle de ce dernier, ses autres textes comme De Monarchia en disent long sur les positions de l’auteur. Mais disons que dans ce dernier texte l’évidence est plus flagrante, la Divine Comédie donne des conclusions qui disent tout et son contraire.



J’ai dit un peu plus haut, en un petit jet de mot, que l’auteur avait abordé la famille de Dante au sens large, car pour l’époque l’ascendance est importante. Dans Storia Voce l’écrivain disait que c’était la partie la moins intéressante pour le lecteur, et… il avait raison ! J’ai souligné la file de noms qui perd le lecteur, mais il faut bien que j’avoue que les liens, les dates, les suppositions également, perdent aussi le lecteur, et dans cette partie c’est assez conséquent. Car comme je le disais quelques lignes au-dessus, l’auteur va reprendre ce qui a été dit sur Dante ou sa famille, mais quand ça ne colle pas avec les quelques archives, en bon historien Barbero le souligne. Du coup, il nous entraine dans son argumentaire, son raisonnement, et c’est assez complexe à suivre hélas. Et finalement, de tout cela, vous ne retiendrez surtout que la conclusion de l’écrivain, la date de son mariage avec Gemma ou encore sa conclusion sur ses ancêtres, sa mère, son père. L’argumentaire, le raisonnement, la méthode, passeront très loin au second plan. Pour bien l’assimiler je pense qu’il faudrait que je le relise.



En résumé, même si le livre est assez complexe à lire et même si je n’ai pas tout retenu, et même s'il reste beaucoup d'incertitude, je suis contente d’avoir lu ce livre pour découvrir un peu plus Dante avant de me lancer dans la Divine Comédie (qui m’attend depuis 3 ans !). Je suis également satisfaite de découvrir ici plus de subtilité qu’une page Wikipédia peut offrir. C’est un livre à lire pour découvrir ce grand poète, mais je préviens il ne se lit pas en une semaine.
Lien : http://encreenpapier.canalbl..
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Dante

Alessandro Barbero, que l'on ne présente plus commémore les sept cents ans de la mort de Dante Alighieri, par cet essai sur le poète florentin. Le Dante d'Alessandro Barbero est un livre utile, bien écrit et à sa manière tout en humilité, à la différence de certains ouvrages plus « lourds », de manuels d'introduction parfois trop superficiels ou à l’inverse trop hermétiques. Ici, l'auteur n'ose pas de nouvelles interprétations ou de commentaires sur des vers isolés, il place plutôt Dante dans son temps, en suivant méticuleusement ses différents âges, de l'enfance à la maturité jusqu’à ses dernières années (en partie enveloppées de mystère) : éducation sentimentale, clans familiaux, quartier, mariage, affaires, activité politique, les amitiés, l'exil, les études et la bibliothèque.

La vie de Dante y est racontée à travers les différents aspects de sa personnalité, qui émergent des traces laissées dans les archives, donnant un fondement historique à ce qui semble presque un roman. On découvre, un Dante avec armes et armures, un Dante politique, un Dante courtisan, etc... Barbero parvient à donner au lecteur un aperçu de « La Vraie Vie de Dante », comme est sous-titré le livre, d'un caractère fondamental de la culture italienne, comme peut l’être également Boccaccio ou Machiavel. Auteurs qui nous sont précieux parce qu'ils sont éloignés et en partie insaisissables. Par un travail de limier à la recherche de correspondances, de lectures croisées, de recherches bibliographiques très abouties Alessandro Barbero nous rend Dante un peu plus proche.

Dante est plongé dans le Moyen Âge, dans l'idée antimoderne d'un univers stable, orienté vers un but. Mais en même temps il nous parle du bien et du mal, du penchant incorrigible au péché et de la responsabilité humaine, et invite chaque lecteur à une transformation radicale, à une autre vision des choses, qui échappe à toute orthodoxie religieuse, à toute liturgie, et qui à chaque fois nous frappe par son audace. Et à la lecture de ce livre on se rend compte que la Divine Comédie est aussi un livre ou Dante nous parle de faits et de conséquences.

On ressort de ce livre avec une furieuse envie de lire ou relire La Divine Comédie, de refaire le chemin jusqu’au Paradis en sa compagnie.

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Dante

Dante Alighieri c'est quoi ? Un simple poète du Dolce stil novo torturé et perdu avec lui même ? Pas seulement. Difficile de le décrire en totalité... Il n'était pas entièrement noble socialement parlant mais pas entièrement pauvre non plus. L'idée de noblesse s'apparentait davantage à une valeur. Dante Alighieri c'est ensuite sa rencontre inoubliable avec Béatrice Portinari alors qu'il n'avait que neuf ans et qu'il ne pourra jamais oublier. Il continuera de la faire vivre dans ses écrits en en faisant sa muse (bien entendu à cette époque, les sentiments et les sensations amoureuses ne pouvaient que se décrire d'une certaine manière).

Dante, ou plutôt Durante, tel qu'il s'appelait à l'origine, c'est l'Italie des communes, mais surtout la lutte entre les Guelfes Blancs et Guelfes Noirs (tous deux partisans du Pape mais eux même divisés...) avec face à eux, le parti des ghibelins (alliés de l'empereur).

Dante c'est aussi une famille et un parcours avec plusieurs points obscurs, pourtant les ancêtres et les noms sont plutôt bien expliqués, un mariage dont on a peu de sources...

Enfin, Dante c'est un engagement dans la politique qui le perdra plus ou moins, lui apportant un exil douloureux loin de Florence.



Dans l'ensemble j'ai apprécié la lecture d'Alessandro Barbero, qui tente, avec les quelques informations pertinentes, de démêler le vrai du faux, la réalité du mythe et de peser le pour et le contre.

La divine comédie, elle, demeure avant tout un reflet du contexte politique, religieux et historique de l'Italie du XIIIe siècle et du rapport de l'homme face aux vicissitudes de la vie.



Même si je mets 4 étoiles, certains passages du livre sont très denses et un peu longs. Mais l'écriture de Monsieur Barbero est authentique et sait nous plonger au coeur de l'histoire.
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Dante

Il s'agit plus d'une étude épistémologique sur le versant politique de la vie de Dante qu'une véritable biographie. Le livre est cependant intéressant mais ne tient malheureusement pas toutes ses promesses. Même si, à décharge, il faut bien avoir conscience qu'il nous reste bien trop peu de trace de cet illustre personnage.
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Dante

Le professeur Alessandro Barbero profite de ses recherches sur Dante pour nous décrire la vie d'un homme du Moyen-Âge, ayant vécu à Florence durant le XIVe siècle. En plus de découvrir la vie du grand poète, nous découvrons donc l'homme avec ses défauts et les erreurs qu'il a pu commettre dans sa vie. Si vous vous intéressez à La Divine Comédie, c'est certainement un livre que vous devez vous procurer.
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Divin Moyen Age

L’auteur, professeur universitaire d’histoire médiévale tente de nous faire revivre le Moyen Âge à travers 6 destins de personnalités de cette époque. Il nous fait découvrir ainsi le mode de vie, les aspirations, les conflits à travers le récit de leur vie. Démarche intéressante qui n’invente pas une histoire qui se passe au Moyen Age mais déduit l’Histoire ou plutôt la petite histoire à travers des vies bien réelles. Comme nous dit l’auteur ce sont des « fenêtres sur le monde médiéval ». Il nous donne l’envie d’en savoir plus. Pour ma part je trouve que le titre italien : Donne Madonne Mercanti e Cavalieri susciterait plus notre intérêt. GB
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Divin Moyen Age

Un style très clair, légèrement souriant, pour une vision très humaine et très juste.
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Divin Moyen Age

Divin Moyen-Âge, court essai d'histoire médiévale de l'universitaire italien Alessandro Barbero, présente six portraits d'individus ayant vécu entre le XIIIème et le XVème siècle en France et en Italie. Trois hommes : Salimbene de Parme, un moine franciscain ayant écrit une chronique sur l'Italie à partir du Haut Moyen-Âge ; Dino Compagni, un entrepreneur (entendez un marchand) florentin, contemporain de Dante, qui a participé à la politique de sa cité dans ses heures les plus terribles, à savoir la lutte sociale entre la noblesse et le peuple, dont il représente la faction aisée (popolo grasso) ; Jean de Joinville, chevalier français proche de Saint-Louis et premier auteur connu d'un récit dans lequel les événements sont rapportés à la première personne. Trois femmes : la sainte Catherine de Sienne, mystique ayant reçu des visions de Dieu et qui eut en son temps une importante influence sur les souverains régnants en Europe, y compris le pape ; Christine de Pisan, première écrivain femme (depuis Sapho peut-être !) ayant de manière tout-à-fait avant-gardiste mis en avant la cause de ses semblables ; enfin, la très célèbre Jeanne d'Arc.



Au travers de ses six personnages, l'auteur souhaite ouvrir "autant de fenêtres sur le monde médiéval (...) celui des XIIIème, XIVème et XVème siècles", en les envisageant sous ses aspects politiques, sociaux et surtout religieux. Ces hommes et ces femmes extraordinaires, aussi bien par leur caractère que par leur destin, nous permettent, affirme-t-il, de dégager les grands traits de ce temps : la prédominance d'un christianisme exigeant (notamment frappant dans le cas de Catherine de Sienne et de Jean de Joinville) ; celle d'une noblesse qui argue de sa valeur guerrière pour s'imposer au sein de la société civile (voir le conflit des Blancs et des Noirs dans la Florence de Dino Compagni ainsi que le mépris de Joinville pour les "vilains") ; la place de la femme, aussi, dans un monde où une séparation nette place d'un côté les hommes sur la scène publique tandis que leurs épouses sont retranchées "sur la scène privée, entre grossesses et maternités".



Un essai tout-à-fait intéressant, de fait, mais qui décevra sans doute les plus avertis des passionnés du Moyen-Âge, car chaque portrait, très court (le livre compte 200 pages), ne reprend guère que les grands traits de vies déjà bien connues. Il peut en ce sens donner envie de se plonger dans les biographies complètes de chacun de ces grands personnages.
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Divin Moyen Age

Avec ce livre, intitulé en français Divin Moyen Âge, on pourrait croire que l'auteur marchait dans les pas de Régine Pernoud, de Jacques Le Goff et de Jacques Heers, qui avaient tout fait pour changer notre vision de l'époque médiévale et tenter d'effacer ce que les mots Moyen Âge pouvaient laisser d'apparence obscure et de ténébreuse aux générations antérieures. Il est d'ailleurs encore fréquent que l'on trouve des jugements qui associent ces mots avec toute situation dans notre époque où l'on trouve des comportements qui nous semblent barbares.

Or, tel n'est pas vraiment l'impression qui ressort de la lecture du livre d'Alessandro Barbero, qui choisit six figures pour illustrer son propos. Parité oblige, on y trouve trois femmes et trois hommes. Des gens connus, bien sûr, car ne laissent de traces que les personnes appartenant à une certaine élite (l'historien le constate, cela reste vrai en tout temps, même si certains s'efforcent de faire de grandes analyses sociales, on n'arrive pas à faire une biographie personnelle et complète de tel ou tel individu issu du peuple avec toute la richesse documentaire voulue pour retracer sa vie, puisque, c'est bien connu, "on ne prête qu'aux riches", dont on essaye de noter scrupuleusement tous les faits et gestes, en les mythifiant et les embellissant souvent). Les Italiens sont à l'honneur mais aussi les Franco-Italiens et les Français, dans un savant dosage (choix de l'auteur, qui limite ici son aire géographique) : Salimbene de Parme qui passa de la noblesse à l'état monacal chez les Franciscains ; Dino Compagni qui fut marchand, patricien à Florence et qui y fit de la politique ; Jean de Joinville qui raconta la vie (idéalisée) de Louis IX, Catherine de Sienne qui plaida pour le retour de la papauté à Rome mais eut peu d'égards pour sa propre personne et fit macération au nom de sa foi, Christine de Pizan, qui porta aux nues Charles V le Sage et Jeanne d'Arc, regardés comme des modèles et des exemples d'action utile, et Jeanne elle-même enfin.

Livre riche en réflexions et destiné non pas à des savants mais à un large public, cible choisie par Alessandro Barbero.



François Sarindar, auteur de Charles V le Sage, Dauphin, duc et régent (2019)
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Divin Moyen Age

6 personnages : 3 hommes et 3 femmes, plus ou moins connus. Livre très descritpif. A réserver aux fans de cette période.
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