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EAN : 9782847348194
352 pages
Tallandier (01/09/2011)
3.92/5   13 notes
Résumé :
De Jules César jusqu’à Théodose, Alessandro Barbero raconte la présence dans l’Empire romain des peuples « barbares », moins envahisseurs que migrants venus du Nord et de l’Est.

Saxons, Francs, Alamans, Burgondes, Vandales, Goths ou Huns, tous fuient la disette et la guerre en se pressant aux portes de l’Empire. Celui-ci les a dans un premier temps parfaitement intégrés, puis la machine s’est grippée. Se gardant de tout anachronisme, l’auteur montre l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Cette monographie tente d'entériner une nouvelle herméneutique pour décrypter et analyser l'histoire des migrations dans le monde romain .

Il faut s'efforcer en histoire de se préoccuper du contexte historique en lui-même .
S'il ne faut pas projeter , injecter , systématiquement , du présent dans le passé , il ne faut pas hésiter à s'efforcer de dégager du sens en proposant des grilles de lecture productives , en lien avec les avancées contemporaines des sciences humaines .
Je suis intrinsèquement méfiant relativement aux ravages causés par les idéologies dans le champs de la science historique , ( marxisme , fascisme et autres ismes ... ) , paradoxalement ces élans perturbateurs sont eux-mêmes le plus souvent , intéressants à analyser si on les met en rapport avec leur époque .
J'ai été pris , par exemple , d'une véritable nausée en essayant de lire des études indiennes sur l'histoire des migrations indo-européennes , car c'est un fatras de préjugés idéologiques qui est plus le reflet d'un délire , que celui de réalités historiques tangibles . Mais il parle tellement de l'idée de l'Inde que l'Inde se fait d'elle-même , du moins de celle d'une certaine intelligentsia indienne . Cette vague historiographique serra probablement balayée par tout ce que sous-tend l'actuelle vague BjP . Je précise Que j'aime beaucoup l'Inde et la civilisation indienne . Ces transports hindous nationalistes perturbateurs , ont un certain échos en Europe , cf , l'histoire de l'inde, par Danielou , qui est un auteur hautement recommandable en civilisation hindoue mais manifestement pas en histoire de l'Inde apparemment ....

L'Europe de la deuxième moitié du XXe siècle a été l'objet et cela continue de nos jours , de migrations de populations exogènes de grandes ampleurs . La construction Européenne est venue menacer les antiques cadres souverains et nationaux . Les échanges internationaux , les dynamiques d'acculturation (de toutes nature) génèrent également des contacts et des points de frictions entres les populations . Ces facteurs suscitent occasionnellement en Europe , des crispations identitaires d'inspirations chauvines ou nationalistes ( ce n'est pas la même chose ) .

C'est dans ce contexte de pente savonneuse que l'histoire des mouvements de populations antiques est revisitée . L'Italie est d'ailleurs à la pointe de cette dynamique pour des raisons aisées à mettre en lumière . Ce pays est passé du statut de terre d'émigration à celui de terre d'accueil de migrations , souvent spectaculaires et répétitives . Et ce pays se réapproprie significativement son histoire , celle de Rome et celle de son empire , avec un certain panache , qui vole heureusement bien plus haut que le débat contemporain politique et public nationaliste italien .
L'histoire de Rome , se fait actuellement à Rome et elle n'est plus du tout un domaine réservé Anglo-Franco-Allemand.

Cette étude est une véritable étude historique . Un texte riche un peu aride , très enracinée dans le détail et dans le factuel . Un peu difficile à lire car il faut toujours penser à raccrocher les wagons et à voir plus loin que les détails .

L'auteur aborde clairement , en faisant ressortir les points clefs , les fluctuations temporelles , donc sans effacer l'épaisseur du temps , les causalités différentielles pour des notions de géographies ( géographie humaine ) , telle que la notion de frontière et ses conséquences locales . La frontière avec la perse , la « berbèrie » , les germanies , étant placées sur des dynamiques intrinsèquement différentes les unes des autres . L'auteur mobilise également et judicieusement des notions économiques , des notions de politique étrangère ( guerres et paix ) , de politique intérieure du monde romain , telle que l'extension progressive de la citoyenneté romaine à presque tous les habitants de cet ensemble politique reparti sur trois continents , l'évolution de l'idéologie impériale aussi et celle de l'idée de Rome . Avec cette vocation civilisatrice au destin expansionniste , au départ sur un mode opportuniste , et ensuite par nature avec l'élaboration d'un discours politique approprié et celle de véritables stratégies de gestion des populations en lien avec ces objectifs politiques .

Le facteur militaire a été le cadre dominant pour cadrer les vagues migratoires dans le monde romain , un monde par nature très cosmopolite et très militarisé ( avec pourtant peu d'armée et peu de police , sauf aux frontières ) , avec également le facteur de la pression des populations germaniques et autres , aux marches de l'empire . Des pressions assez peu assises sur des élans expansionnistes finalement , mais principalement assises sur des besoins pressants et urgents (alimentaires ou bien sécuritaires très souvent ) . Enfin le passage des frontières par des populations et des individus , résidant ou non dans l'empire , fut toujours très encadré et plus ou moins libre , en fonction des époques et des situations régionales particulières ...

L'auteur ne fait pas suffisamment ressortir , à mon humble avis , les incidences en matière de dépopulations ponctuelles , souvent massives , de certains ensembles géographiques , dues à des facteurs épidémiques , qui causèrent régulièrement d'incroyables vides humains dans de vastes régions ( qui transcendaient souvent les frontières ) . de même l'auteur ne s'étend pas assez sur la mise en place progressive du colonat , qui eut pour effet de fixer rigidement les populations romaines dans les terroirs où elles furent progressivement et littéralement , affectée rigidement au sol , avec pour conséquences la fin très nette de la mobilité géographique interne des populations au sein du monde romain , mais étonnement pas de celles des élites et des marchandises , y compris les pondéreux .

Bon voilà , ... un sujet riche , passionnant , avec un traitement par l'auteur , absolument exempt de sous-entendus idéologiques nauséabonds , mais qui demande au lecteur un incontestable effort d'assemblage constant et systématique des données sur un large spectre temporel . En même temps que la nécessité absolue en histoire , de s'affranchir du cadre de son époque de référence .
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Immigrés, réfugiés et déportés n'ont-ils pas émaillés le XXe siècle ? Ils sont toujours au centre des débats publics. Qui sont les Barbares ? À l'origine, ce sont ceux qui ne parlent pas la langue grecque ; ce sont ceux qui blablataient, qui parlaient par onomatopées. Ils sont appellés les barbarophones. Pour les Romains voilà bien de curieux adversaires. Ils sont moins nombreux, militairement inférieurs, mais ils parviennent à les mettre en échec ! Pourtant, ce qu'ils cherchent, en fait, c'est une terre située du côté romain du limes... Ils veulent être protégés par Rome et non envahir l'Empire. Cette incompréhension va être à l'origine d'une des plus fantastique incompréhension de l'histoire.

Après la lecture de ce livre, une chose est sûre, on a perdu nos préjugés sur cette période et on s'interroge activement sur la période présente. L'intelligence de l'auteur est de nous emmener en voyage dans le temps tout en faisant des clin d'oeil au présent. Deux raisons de lire ce livre : il est très accessible et très en phase avec l'actualité !
Lien : http://le-cours-du-temps.ove..
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Ouvrage un peu difficile mais dont le point de départ m'a amusé: comment interpréter les invasions barbares en ce servant de la problématique, des outils et du vocabulaire actuels?
Je ne sais si j'ai tout compris mais ce livre mérite qu'on s'y attarde
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critiques presse (1)
LaViedesIdees
16 décembre 2011
La conclusion de cet ouvrage est décevante au regard de l’argumentation fouillée qui la précède ; la volonté de rapprocher les barbares du IVe siècle et les immigrés du XXIe siècle y est sans doute pour beaucoup.
Lire la critique sur le site : LaViedesIdees

Videos de Alessandro Barbero (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alessandro Barbero
Avec Alessandro Barbero & Diego Marani Rencontre animée par Fabio Gambaro
Italissimo ce sera début juillet et – toute l'équipe du festival croise les doigts – en présence du fidèle public de la manifestation. Dans cette attente, le festival adresse un signe à ses spectateurs : une journée de rencontres et de lectures construites autour Dante et Goliarda Sapienza, deux piliers de la culture italienne, que réunit un pont de cinq siècles.

De Dante Alighieri, le « père de la langue italienne », cette année marque le 700e anniversaire de la mort. Sa Divine Comédie, chef d'oeuvre parmi les chefs d'oeuvre, célèbre en trois chants, de l'Enfer au Paradis, en passant par le Purgatoire, la représentation du monde catholique au Moyen-Âge. le texte est devenu une référence incontournable de la culture occidentale, son influence est incommensurable.

L'historien médiéviste et romancier Alessandro Barbero publie une biographie trépidante du héraut des lettres italiennes. Un portrait vivant qui révèle l'homme de son temps, loin de la sacralisation du Poète à laquelle se livrent bien des commentateurs ! « Je ne cherche pas à expliquer pourquoi, sept cents ans après la mort de Dante, il vaut encore la peine de lire La Divine Comédie : je raconte la vie d'un homme du Moyen Âge, qui eut des parents, des oncles, des tantes et des grands-parents, qui alla à l'école, tomba amoureux, se maria et eut des enfants, s'engagea dans la politique et fit la guerre, connut des succès et des malheurs, la richesse et la pauvreté. Sauf que cet homme est l'un des plus grands poètes qui aient jamais foulé la terre. »

Avec le soutien de l'Ambassade d'Italie en France et du Consulat italien
À lire – Alessandro Barbero, Dante, trad. de l'italien par Sophie Royère, Flammarion, 2021.
+ Lire la suite
Dans la catégorie : inconnuVoir plus
>Péninsule italique jusqu'à 476>Italie et Rome antique>inconnu (20)
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