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Citations de Alexis de Tocqueville (380)


Le riche, que la loi dépouille d'une partie de son superflu sans le consulter, ne voit dans le pauvre qu'un avide étranger appelé par le législateur ,au partage de ses biens. Le pauvre, de son côté, ne sent aucune gratitude pour un bienfait qu'on ne peut lui refuser et qui ne saurait d'ailleurs le satisfaire ; car l'aumône publique, qui assure la vie, ne la rend pas plus heureuse et plus aisée que ne le ferait l'aumône individuelle ; la charité légale n'empêche donc point qu'il n'y ait dans la société des pauvres et des riches, que les uns ne jettent autour d'eux des regards pleins de haine et de crainte, que les autres ne songent à leurs maux avec désespoir et avec envie.
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Souvent l’Européen ne voit dans le fonctionnaire public que la force ; l’Américain y voit le droit. On peut donc dire qu’en Amérique l’homme n’obéit jamais à l’homme, mais à la justice ou à la loi.
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Une grande révolution démocratique, s'opère parmi nous: tous la voient, mais tous ne la jugent point de la même manière. Les uns la considèrent comme une chose nouvelle, et, la prenant pour un accident, ils espèrent pouvoir encore l'arrêter; tandis que d'autres la jugent irrésistible, parce qu'elle leur semble le fait le plus continu, le plus ancien et le plus permanent que l'on connaisse dans l’histoire.
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Les gouvernements périssent ordinairement par impuissance ou par tyrannie.
Dans le premier cas, le pouvoir leur échappe; on le leur arrache dans l’autre.
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Quand je ne puis ni estimer ni admirer mes semblables, ce qui m'arrive bien souvent, je le confesse,

j'aime du moins à rechercher au milieu de leurs vices les quelques bons sentiments qui peuvent s'y trouver mêlés
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Dans presque tous les États où l'esclavage est aboli, on a donné au nègre des droits électoraux ; mais s'il se présente pour voter, il court risque de la vie. Opprimé, il peut se plaindre, mais il ne trouve que des blancs parmi ses juges. La loi cependant lui ouvre le banc des jurés, mais le préjugé l'en repousse. Son fils est exclu de l'école où vient s'instruire le descendant des Européens. Dans les théâtres, il ne saurait, au prix de l'or, acheter le droit de se placer à côté de celui qui fut son maître ; dans les hôpitaux, il gît à part. On permet au noir d'implorer le même Dieu que les blancs, mais non de le prier au même autel. Il a ses prêtres et ses temples. On ne lui ferme point les portes du ciel : à peine cependant si l'inégalité s'arrête au bord de l'autre monde. Quand le nègre n'est plus, on jette ses os à l'écart, et la différence des conditions se retrouve jusque dans l'égalité de la mort.

(Livre 1 - Deuxième partie - Chap. X - Quelques considérations sur l'état actuel et l'avenir probable des trois races qui habitent le territoire des États-Unis - p. 457)
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Une constitution qui serait républicaine par la tête et ultra-monarchique dans toutes les autres parties, m'a toujours semblé un monstre éphémère. Les vices des gouvernants et l'imbecillité des gouvernés ne tarderaient pas à en amener la ruine ; et le peuple, fatigué de ses représentants et de lui-même, créerait des institutions plus libres, ou retournerait bientôt s'étendre aux pieds d'un seul maître.
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Mahomet a fait descendre du ciel, et a placé dans le Coran, non seulement des doctrines religieuses, mais des maximes politiques, des lois civiles et criminelles, des théories scientifiques. L'Evangile ne parle, au contraire, que des rapports généraux des hommes avec Dieu et entre eux. Hors de là, il n'enseigne rien et n'oblige à rien croire. Celà seul, entre mille raisons, suffit pour montrer que la première des ces deux religions ne saurait dominer longtemps dans des temps de lumière et de démocratie, tandis que la seconde est destinée à régner dans ces siècles comme dans tous les autres.
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J'ai toujours pensé que pour un homme qui se destine à la vie publique, la véritable dignité ne consistait pas à éluder des interpellations mais à y répondre.
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Celui qui a enfermé son coeur dans la seule recherche des biens de ce monde est toujours pressé, car il n'a qu'un temps limité pour les trouver, s'en emparer et en jouir. Le souvenir de la brièveté de la vie l'aiguillonne sans cesse. Indépendamment des biens qu'il possède, il en imagine à chaque instant mille autres que la mort l'empêchera de goûter, s'il ne se hâte. Cette pensée le remplit de trouble, de craintes et de regrets, et maintient son âme dans une sorte de trépidation incessante qui le porte à changer à tout moment de desseins et de lieu.
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Si de longues observations et des méditations sincères amenaient les hommes de nos jours à reconnaître que le développement graduel et progressif de l’égalité est à la fois le passé et l’avenir de leur histoire, cette seule découverte donnerait à ce développement le caractère sacré de la volonté du souverain maître. Vouloir arrêter la démocratie paraîtrait alors lutter contre Dieu même, et il ne resterait aux nations qu’à s’accommoder à l’état social que leur impose la Providence.
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La Révolution française ne sera que ténèbres pour ceux qui ne voudront regarder qu’elle ; c’est dans les temps qui la précèdent qu’il faut chercher la seule lumière qui puisse l’éclairer. Sans une vue nette de l’ancienne société, de ses lois, de ses vices, de ses préjugés, de ses misères, de sa grandeur, on ne comprendra jamais ce qu’ont fait les Français pendant le cours des soixante années qui ont suivi sa chute ; mais cette vue ne suffirait pas encore si l’on pénétrait jusqu’au naturel même de notre nation.
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On s’étonnera dans tous les âges en voyant les ruines de cette grande maison de France qui avait paru devoir s’étendre sur toute l’Europe ; mais ceux qui liront attentivement son histoire comprendront sans peine sa chute. Presque tous les vices, presque toutes les erreurs, presque tous les préjugés funestes que je viens de peindre ont dû, en effet, soit leur naissance, soit leur durée, soit leur développement, à l’art qu’ont eu la plupart de nos rois pour diviser les hommes, afin de les gouverner plus absolument.
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« Eh bien, Eugène, lui disais-je le matin, quand il entrait chez moi, comment vont les affaires ? — Très bien, monsieur, parfaitement bien ! — Comment, très bien, mais j'entends toujours le bruit du canon ? — Il est vrai qu'on se bat toujours, répondait-il, mais tout le monde assure que ça finira très bien. » Ceci dit, il ôtait son uniforme, nettoyait mes bottes, brossait mes habits, puis, ayant endossé de nouveau l'uniforme : « Si monsieur n'a plus besoin de moi, disait-il, et s'il veut bien me le permettre, je vais maintenant m'en retourner à la bataille. »
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Dans les temps de révolution, on se vante presque autant des crimes prétendus qu'on veut commettre que, dans les temps ordinaires, des bonnes intentions qu'on prétend avoir.
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Je remarquai que quand on annonçait aux gardes nationaux que Paris était en état de siège, ils en étaient contents, et quand on leur disait que la commission exécutive était renversée, ils poussaient des cris de joie. Jamais peuple ne fut si aise d'être débarrassé de sa liberté et de son gouvernement. Voilà pourtant où la popularité de Lamartine avait abouti en moins de deux mois.
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Je me réveillai de très grand matin ; le soleil était déjà depuis quelque temps sur l'horizon, car nous étions dans les jours les plus longs de l'année ; en ouvrant les yeux, j'entendis un son métallique et sec, qui remuait nos vitres et s'éteignait aussitôt au milieu du silence de Paris : « Qu'est-ce là ? » dis-je. Ma femme me répondit : « C'est le canon, voilà près d'une heure que je l'entends ; je n'ai pas cru devoir vous réveiller, car vous allez sans doute avoir besoin de vos forces dans le jour. »
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C'est alors que je vis paraître, à son tour, à la tribune un homme que je n'ai vu que ce jour-là, mais dont le souvenir m'a toujours rempli de dégoût et d'horreur ; il avait des joues hâves et flétries, des lèvres blanches, l'air malade, méchant et immonde, une pâleur sale, l'aspect d'un corps moisi, point de linge visible, une vieille redingote noire collée sur des membres grêles et décharnés ; il semblait avoir vécu dans un égout et en sortir ; on me dit que c'était Blanqui.
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C’était le moment où Lamartine était au plus haut de sa renommée : il apparaissait à tous ceux auxquels la révolution avait fait mal ou avait fait peur, c’est-à-dire à la grande majorité de la nation, comme un sauveur. Paris et onze départements venaient de l’élire à l’Assemblée nationale ; je ne crois pas que personne ait jamais inspiré d’aussi vifs transports que ceux qu’il faisait naître alors ; il faut avoir vu l’amour ainsi aiguillonné par la crainte pour savoir avec quel excès d’idolâtrie peuvent aimer les hommes. L’emportement de la faveur qu’on lui témoignait alors ne saurait se comparer à rien, sinon, peut-être, à l’excès de l’injustice dont on usa bientôt envers lui.
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Les hommes de la première révolution étaient vivants dans tous les esprits, leurs actes et leurs mots présents à toutes les mémoires. Tout ce que je vis ce jour-là porta la visible empreinte de ces souvenirs ; il me semblait toujours qu’on fût occupé à jouer la Révolution française plus encore qu’à la continuer.
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