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Citations de Ali Smith (52)


Il faut être réaliste, Charlotte. Ils viennent nous prendre nos vies, dit sa mère.

Je crois deviner ce que tu as voté, dit Iris. Dans ce soi-disant référendum. Ma sœur. La soi-disant plus intelligente des deux. Moi, j’étais l’indomptable. Soi-disant.

Mais qu’est-ce que deviendra le monde, Mrs. Cleves, si nous ne résolvons pas le problème de millions et de millions de personnes qui n’ont nulle part ou aller, dont les maisons sont devenues inhabitables, si nous nous contentons de leur dire de partir et de bâtir des clôtures et des murs? Ce n’est pas une réponse satisfaisante de déclarer que certains peuvent décider de la destinée des autres, de les inclure ou de les exclure. Les humains doivent se montrer plus ingénieux que ça, et aussi plus généreux. Nous devons trouver une meilleure réponse.

De colère, la mère d’Art serre les bras de sa chaise.

Ce soi-disant référendum, dit-elle, devait servir à empêcher notre pays de prendre en charge les soucis d’autres pays, et d’avoir à faire des lois autres que celles qui sont faites ici pour les gens d’ici.

Cela ne vaut que si tu considères qu’il y a eux et nous, dit Iris, et pas nous tous. Alors que l’ADN prouve que nous ne formons en fait qu’une seule et grande famille.
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- J'ai presque eu le temps de lire un livre ici, ce matin, dit Elisabeth. Alors je me dis que ça serait une bonne idée de mettre des ouvrages à disposition des gens qui attendent afin qu'ils puissent lire s'ils le souhaitent. Avez-vous déjà songé à ouvrir ou installer une petite bibliothèque ?
- C'est drôle que vous parliez de ça, dit le type. Parce que la plupart des gens ici ne viennent pas là pour les services de la poste. La bibliothèque a fermé, alors quand il pleut ou quand le temps est trop moche, les gens se réfugient ici.
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Dans les gouttières, entre les bardeaux des toits, des paillettes de poudre blanche demeuraient visibles ; quelques semaines plus tôt, c’était tombé comme de la neige sur les toits et les pelouses, sur les champs et les ruisseaux. Aucune sorcellerie, aucune guerre n’avait étouffé la renaissance de la vie dans ce monde sinistré. Les gens l’avaient fait eux-mêmes.
(p. 126-127, Partie 2).
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Imaginez être hanté par le fantôme de toutes ces morts. Imaginez être hanté par le fantôme d’une fleur. Ou plutôt, imaginez être hanté (si tant est qu’être hanté, ça ait une réalité au-delà de la névrose ou de la psychose) par le fantôme (si tant est qu’existe une chose telle que les fantômes, au-delà de l’imaginaire) d’une fleur.
(p. 14, Partie 1).
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Elisabeth était ahurie. Ahurie de la tête aux pieds. Comme si un ahurissement avait ouvert la gueule pour la gober à la manière d’une vieille peau caoutchouteuse.
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Bonjour, dit-il. Tu lis quoi ? Elisabeth lui montra ses mains vides. Je donne l’impression d’être en train de lire ? dit-elle. Il faut toujours être en train de lire, dit-il. Même quand on ne lit pas réellement. Sinon, comment lirions-nous le monde ? »
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Le voyage dans le temps, ça existe, dit Daniel. On fait ça tout le temps. D’un instant à l’autre, d’une minute à l’autre.
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C'est possible, dit-il, d'être amoureux non pas d'une personne mais de ses yeux. De la façon dont des yeux qui ne sont pas les vôtres vous permettent de voir vraiment où vous êtes, qui vous êtes.
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Bonjour, dit-il. Tu lis quoi ? Elisabeth lui montra ses mains vides. Je donne l’impression d’être en train de lire ? dit-elle. Il faut toujours être en train de lire, dit-il. Même quand on ne lit pas réellement. Sinon, comment lirions-nous le monde ?
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Partout dans le pays, ce n'était que tristesse et réjouissances.
Partout dans le pays, ce qui venait d'avoir lieu se balançait tel un fil électrique tout à coup doté de vie car arraché à un pylône par une tempête. Il s'agitait au-dessus des arbres, des toits, des voitures.
Partout dans le pays, les gens avaient le sentiment d'avoir fait ce qu'il ne fallait pas faire. Partout dans le pays, les gens avaient le sentiment d'avoir fait ce qu'il fallait faire. Partout dans le pays, les gens avaient le sentiment d'avoir tout perdu. Partout dans le pays, les gens avaient le sentiment d'avoir tout gagné. Partout dans le pays, les gens avaient le sentiment d'avoir fait le nécessaire et d'autres de ne pas l'avoir fait. Partout dans le pays, les gens tapaient sur Google : UE définition. Partout dans le pays, les gens tapaient sur Google : partir Ecosse. Partout dans le pays, les gens tapaient sur Google : passeport irlandais.
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Je suis fatiguée de ces nouvelles. Je suis fatiguée de la façon dont on rend spectaculaire des choses qui ne le sont pas, dont on traite de façon simpliste des choses terribles. Je suis fatiguée du vitriol, je suis fatiguée de la colère. Je suis fatiguée de la méchanceté. Je suis fatiguée de l'égoïsme. Je suis fatiguée qu'on ne fasse rien pour empêcher ça. Je suis fatiguée de la façon dont on encourage ça. Je suis fatiguée de la violence qui existe, et je suis fatiguée de la violence à venir, qui ne s'est pas encore produite, mais qui arrive. Je suis fatiguée des menteurs. Je suis fatiguée des menteurs assermentés. Je suis fatiguée de la façon dont des menteurs ont laissé ça se produire. Je suis fatiguée d'avoir à me demander s'ils ont fait ça par bêtise ou volontairement. Je suis fatiguée des gouvernements qui mentent. Je suis fatiguée des gens qui s'en foutent qu'on leur ai menti. Je suis fatiguée que tout ça me fasse peur. Je suis fatiguée de l'animosité. Je suis fatiguée de la pusillanimosité.
Je ne crois pas que ce mot existe, dit Elisabeth.
Je suis fatiguée de ne pas connaître les bons mots, dit sa mère.
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La langue, c'est comme des coquelicots. Il suffit de retourner la terre, et des mots en sommeil surgissent, tout rouges, tout neufs. Ils éclosent. Puis leurs péricarpes s'agitent, et les graines tombent. Et de nouveaux mots poussent.
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Ah, les jeux de mots : la richesse des pauvres ; ce pauvre vieux John Keats. Pauvre, certainement, mais vieux, non, ça jamais. Lui, le poète de l’automne dans une Italie d’hiver s’était surpris, à quelques jours de sa mort, à faire des jeux de mots comme s’il ne devait pas y avoir de lendemain…
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Il aurait cru que la mort épure une personne, la débarrasse de toute sa pourriture pourrissante jusqu’à lui donne l’inconsistance d’un nuage.
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« Somehow this wasn't the same as melancholy. It was something else, about how melancholy and nostalgia weren't relevant in the slightest. Things just happened. Then they were over. Time just passed. Partly it felt unpleasant, to think like that, rude even. Partly it felt good. It was kind of a relief. »
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And maybe you don't like me, maybe you're embarrassed that I said what I felt, well, never mind, I won't mind, I'm a grown-up, I'll be okay, but I needed to say it out loud, to tell you anyway, and I'm tired of feeling things I never get to express, things that I always have to hold inside, I'm fed up not knowing whether I'm saying the right thing when I do speak, anyway I thought I'd be brave, I thought it was worth it, and I hope you don't mind me saying.
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I mean, with how eyes that aren’t yours let you see where you are and who you are.
Elizabeth nodded as if she understood.
We have to hope, Daniel was saying, that the people who love us and who know us a little bit will in the end have seen us truly. In the end, not much else matters.
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Cela avait été excitant de ne pas savoir qui était Robin, puis de le découvrir. La zone grise, avais-je compris, était bien mal nommée: la zone grise était en fait un spectre de couleurs nouvelles pour les yeux. Robin paradait comme une fille. Elle rougissait comme un garçon. Elle avait la dureté d'une fille. Elle avait la douceur d'un garçon. Elle était aussi solide qu'une fille. Elle était aussi gracieuse qu'un garçon. Elle était aussi courageuse, belle et solide qu'une fille. Elle était aussi jolie, délicate et fine qu'un garçon. Elle faisait tourner les têtes des garçons comme une fille. Elle faisait tourner la tête des filles comme un garçon. Elle faisait l'amour comme un garçon. Elle faisait l'amour comme une fille. Elle était tellement garçon qu'elle en devenait fille, et tellement fille qu'elle en devenait garçon. Elle me donnait envie de parcourir le monde en écrivant nos noms sur tous les arbres. Je n'avais jamais rencontré quelqu'un de plus juste, tout simplement.
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Parce que personne n'a la moindre idée de qui nous sommes et de qui nous avons été, pas même nous-mêmes,
sauf dans le souffle d'un échange sans arrière-pensée entre inconnus, ou un signe de tête entre amis.
Sinon, nous restons aussi anonymes que des insectes et ne sommes que pigments de couleur, battements d'ailes dans un rayon de lumière, posés sur un brin d'herbe ou une feuille un soir d'été.
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Peindre la vie relève du sensitif : toute chose, créature ou personne disparue, voire imaginaire, possède une essence : peignez une rose une pièce de monnaie un canard ou une brique et vous aurez l'impression que si la pièce de monnaie avait une bouche, elle vous expliquerait ce que c'est que d'être une pièce, de même la rose vous expliquerait ce que sont les pétales, leur douceur, leur moiteur, leur pellicule de couleur plus légère et plus fine qu'une paupière, le canard vous parlerait de l'humidité et de la sécheresse de ses plumes, et la brique du baiser rêche de sa surface.
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