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Citations de Ali Smith (46)


Bonjour, dit-il. Tu lis quoi ? Elisabeth lui montra ses mains vides. Je donne l’impression d’être en train de lire ? dit-elle. Il faut toujours être en train de lire, dit-il. Même quand on ne lit pas réellement. Sinon, comment lirions-nous le monde ?
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- J'ai presque eu le temps de lire un livre ici, ce matin, dit Elisabeth. Alors je me dis que ça serait une bonne idée de mettre des ouvrages à disposition des gens qui attendent afin qu'ils puissent lire s'ils le souhaitent. Avez-vous déjà songé à ouvrir ou installer une petite bibliothèque ?
- C'est drôle que vous parliez de ça, dit le type. Parce que la plupart des gens ici ne viennent pas là pour les services de la poste. La bibliothèque a fermé, alors quand il pleut ou quand le temps est trop moche, les gens se réfugient ici.
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Il aurait cru que la mort épure une personne, la débarrasse de toute sa pourriture pourrissante jusqu’à lui donne l’inconsistance d’un nuage.
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Ah, les jeux de mots : la richesse des pauvres ; ce pauvre vieux John Keats. Pauvre, certainement, mais vieux, non, ça jamais. Lui, le poète de l’automne dans une Italie d’hiver s’était surpris, à quelques jours de sa mort, à faire des jeux de mots comme s’il ne devait pas y avoir de lendemain…
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Ensemble, tout prenait forme. Tout devenait possible.
Avant nous, j’ignorais que chaque veine de mon corps transportait la lumière, comme une rivière vue d’un train trace une ligne de ciel dans le paysage. J’ignorais que je pouvais être tellement plus que ce que j’étais. J’ignorais qu’un autre corps puisse me faire cet effet.
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Parce que personne n'a la moindre idée de qui nous sommes et de qui nous avons été, pas même nous-mêmes,
sauf dans le souffle d'un échange sans arrière-pensée entre inconnus, ou un signe de tête entre amis.
Sinon, nous restons aussi anonymes que des insectes et ne sommes que pigments de couleur, battements d'ailes dans un rayon de lumière, posés sur un brin d'herbe ou une feuille un soir d'été.
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Peindre la vie relève du sensitif : toute chose, créature ou personne disparue, voire imaginaire, possède une essence : peignez une rose une pièce de monnaie un canard ou une brique et vous aurez l'impression que si la pièce de monnaie avait une bouche, elle vous expliquerait ce que c'est que d'être une pièce, de même la rose vous expliquerait ce que sont les pétales, leur douceur, leur moiteur, leur pellicule de couleur plus légère et plus fine qu'une paupière, le canard vous parlerait de l'humidité et de la sécheresse de ses plumes, et la brique du baiser rêche de sa surface.
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La librairie d’occasion était située dans une ancienne église. Maintenant, c’est l’église des livres. Mais il y avait là-bas tellement de livres dont les gens s’étaient débarrassés qu’on ne pouvait les feuilleter sans ressentir une vague nausée. Je repensai à ce poème qui parle des livres qu’on lit puis qu’on referme et qu’on range sur une étagère, et peut-être, la vie étant si courte, qu’on meurt avant d’avoir ouvert à nouveau ce livre et que ses pages, des pages solitaires, enfermées sur l’étagère, ne verraient plus jamais la lumière, alors j’ai dû sortir de la boutique, car le gérant me regardait bizarrement, parce que je me suis surprise à faire ce que je faisais dans les librairies à cause de ce poème exaspérant, prendre un livre sur une étagère et l’ouvrir en grand pour que toutes les pages voient un peu la lumière, puis le ranger, prendre le suivant et recommencer, ce qui est un excellent moyen de passer le temps, même si, dans les librairies d’occasion, cela semble moins les gêner que dans les Border, Watterstone, etc., où ils ont tendance à ne pas aimer qu’on plie ou qu’on casse le dos des livres neufs.
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La langue, c'est comme des coquelicots. Il suffit de retourner la terre, et des mots en sommeil surgissent, tout rouges, tout neufs. Ils éclosent. Puis leurs péricarpes s'agitent, et les graines tombent. Et de nouveaux mots poussent.
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C'est possible, dit-il, d'être amoureux non pas d'une personne mais de ses yeux. De la façon dont des yeux qui ne sont pas les vôtres vous permettent de voir vraiment où vous êtes, qui vous êtes.
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Cela avait était excitant de ne pas savoir qui était Robin, de le découvrir. La zone grise, avais-je compris, était bien mal nommée : la zone grise était en fait un spectre de couleurs nouvelles pour les yeux. Robin paradait comme une fille. Elle rougissait comme un garçon. Elle avait la dureté d’une fille. Elle avait la douceur d’un garçon. Elle était aussi courageuse, belle et solide qu’une fille. Elle était aussi jolie, délicate et fine qu’un garçon. Elle faisait tourner la tête des garçons comme une fille. Elle faisait tourner la tête des filles comme un garçon. Elle faisait l’amour comme un garçon. Elle faisait l’amour comme une fille. Elle était tellement garçon qu’elle en devenait fille, et tellement fille qu’elle en devenait garçon. Elle me donnait envie de parcourir le monde en écrivant nos noms sur tous les arbres. Je n’avais jamais rencontré quelqu’un de plus juste, tout simplement. Parfois, j’en étais tellement frappée que j’étais incapable de parler. Parfois, quand je la regardais, je devais détourner les yeux. Elle était déjà pour moi comme personne d’autre. Je craignais déjà qu’elle ne me quitte. J’étais habituée aux gens qui disparaissent. J’étais habituée aux départs vers... Ou plutôt verts, mais d’un vert ancien, qui appartenait à l’ancien spectre.
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Je repensai à ce poème qui parle des livres qu'on lit puis qu'on referme et qu'on range sur une étagère, et peut-etre, la vie étant si courte, qu'on meurt avant d'avoir ouvert à nouveau ce livre et que ses pages, des pages solitaires, enfermées sur l'étagère, ne verraient plus jamais la lumière.
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On a un portable mais on ne s'en sert presque jamais, expliqua l'enfant, parce que ma maman dit toujours, A quoi ça sert d'être dans un train pour hurler dans un portable, Je suis dans un train, du coup c'est comme si on n'y était pas vraiment, dans le train. Elle pense que quand on est dans un train, on doit vraiment y être, ne pas être au téléphone à la place.
J'aimerais bien rencontrer ta mère. Elle a l'air formidable.
Elle est formidable, acquiesça l'enfant en hochant la tête.
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Je suis fatiguée de ces nouvelles. Je suis fatiguée de la façon dont on rend spectaculaire des choses qui ne le sont pas, dont on traite de façon simpliste des choses terribles. Je suis fatiguée du vitriol, je suis fatiguée de la colère. Je suis fatiguée de la méchanceté. Je suis fatiguée de l'égoïsme. Je suis fatiguée qu'on ne fasse rien pour empêcher ça. Je suis fatiguée de la façon dont on encourage ça. Je suis fatiguée de la violence qui existe, et je suis fatiguée de la violence à venir, qui ne s'est pas encore produite, mais qui arrive. Je suis fatiguée des menteurs. Je suis fatiguée des menteurs assermentés. Je suis fatiguée de la façon dont des menteurs ont laissé ça se produire. Je suis fatiguée d'avoir à me demander s'ils ont fait ça par bêtise ou volontairement. Je suis fatiguée des gouvernements qui mentent. Je suis fatiguée des gens qui s'en foutent qu'on leur ai menti. Je suis fatiguée que tout ça me fasse peur. Je suis fatiguée de l'animosité. Je suis fatiguée de la pusillanimosité.
Je ne crois pas que ce mot existe, dit Elisabeth.
Je suis fatiguée de ne pas connaître les bons mots, dit sa mère.
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J'aurais aimé être vieille. J'en avais marre d'être aussi jeune, de savoir aussi bêtement, d'oublier aussi bêtement. J'en avais marre de devoir être quoi que ce soit. Je me sentais comme Internet, pleine d'informations dont aucune n'a plus d'importance que l'autre, avec plein de petits liens comme des racines blanches sur une plante arrachée et couchée à terre, en train de mourir. Et quand j'essayais d'accéder à moi-même, si j'essayais de cliquer sur Moi, si j'essayais d'aller plus loin quand j'arrivais à Moi, je veux dire plus loin qu'une page de Facebook ou de Myspace qui se charge en un instant, c'était comme si je savais qu'un matin, j'allais me réveiller, tenter de me connecter et découvrir que même cette version de Moi n'existait plus, parce que tous les serveurs du monde étaient K-O. Pas de racines. Que de la fragilité. Et qu'est-ce que la pauvre Anthea ferait, alors, pauvre d'elle?
Je m'abriterais dans une grange. Et je me tiendrais chaud. Je blottirais ma tête sous mon aile, pauvre chose que j'étais.
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Il lui demanda si elle serait capable de résumer un siècle de journalisme en dix mots.
Vas-y, toi, dit-elle.
Je vous parle de ça. Je vous parle de là, énonça-t-il.
C'est devenu une évidence, reprit-il. Au milieu du vingtième siècle, tout ce qui comptait, c'était le sujet. Désormais, c'est le lieu.
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Midge, mon petit cœur, fier et cynique, dit notre grand-père. Tu vas devoir apprendre l’espoir qui transforme la réalité en histoire. Sinon, il n’y aura plus aucun espoir ni vérité pour tes petits-enfants.
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Partout dans le pays, ce n'était que tristesse et réjouissances.
Partout dans le pays, ce qui venait d'avoir lieu se balançait tel un fil électrique tout à coup doté de vie car arraché à un pylône par une tempête. Il s'agitait au-dessus des arbres, des toits, des voitures.
Partout dans le pays, les gens avaient le sentiment d'avoir fait ce qu'il ne fallait pas faire. Partout dans le pays, les gens avaient le sentiment d'avoir fait ce qu'il fallait faire. Partout dans le pays, les gens avaient le sentiment d'avoir tout perdu. Partout dans le pays, les gens avaient le sentiment d'avoir tout gagné. Partout dans le pays, les gens avaient le sentiment d'avoir fait le nécessaire et d'autres de ne pas l'avoir fait. Partout dans le pays, les gens tapaient sur Google : UE définition. Partout dans le pays, les gens tapaient sur Google : partir Ecosse. Partout dans le pays, les gens tapaient sur Google : passeport irlandais.
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And maybe you don't like me, maybe you're embarrassed that I said what I felt, well, never mind, I won't mind, I'm a grown-up, I'll be okay, but I needed to say it out loud, to tell you anyway, and I'm tired of feeling things I never get to express, things that I always have to hold inside, I'm fed up not knowing whether I'm saying the right thing when I do speak, anyway I thought I'd be brave, I thought it was worth it, and I hope you don't mind me saying.
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Ambre, un puzzle de ciel.
C'est Ambre qui rend acceptables les choses. Si Ambre aussi est un morceau de puzzle dispersé, pense Magnus, alors elle doit être plusieurs morceaux de ciel bleu encore assemblés. Peut-être est elle un ciel intact, encore composé en entier.
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