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Critiques de Ali Zamir (130)
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Anguille sous roche

Anguille sous roche est le premier roman de Ali Zamir, jeune Comorien de 29 ans, directeur de la culture de l'île autonome d'Anjouan. Comme un crachat sauvage sorti du fond des océans, une logorrhée anguilliforme, une déferlante de souvenirs, un maelström de passion, ce roman nous engloutit dans cette atmosphère de survit.

Ce monologue s'étend d'une seule phrase de près de 317 pages, style courageux et ambitieux comme l'avait utilisé déjà Mathias Enard en 2008 avec Zone, puis aussi "La danse du fumiste" écrit par Paul Emond constitué aussi d'une seule et longue phrase de 166 pages, et plus récemment Sylvain Prudhomme dans Là, avait dit Bahi en 2012. Ali Zamir, de son héroïne se noyant, libère sa mémoire de sa vie, cette longue et brutale agonie sème rapidement un flots de souvenirs inextricables, se broyant comme l'écume de lucidité de notre victime, happée par les frondeurs de son univers, l'océan qui la vit naitre et la verra mourir, de ce choix, se justifie naturellement, cette tirade ponctuée de virgule rythment l 'écoulement avec stimulation. Résonne au loin les interrogations et les interpellations de notre victime à des personnes invisibles, muettes comme pour survivre à son isolement, devenant fantôme, ces blancs figent les paragraphes, les doutes tintent, le récit de son histoire doit se finir, sans faille, au prix d'une lutte sans merci conte elle-même s'autoflagellant puis s'encourageant.

Ali Zamir entremêle langue orale et mots précieux avec justesse mais l'osmose tarit lentement comme le fil de cette histoire, terne, sans consistance, où traine des longueurs, des incertitudes où l'imagination reste en berne au détriment du lecteur que je suis.Les Comores, avec l'île d’Anjouan illustre des coutumes locales alimentaires, vestimentaires ou festives où s'imbrique la pauvreté de cette langue dans le chaos de cette pensée mourante.Dans cette ville de Mutsamudu, les pêcheurs majoritaires peuplent les rumeurs, celle des légendes, celles des anecdotes puis celles de Anguille, cette jeune fille de 17 ans, jumelle de Crotale, perdue dans les rouages et mœurs de ces us, celles de son père, Connait-tout, pêcheur septuagénaire, veuf à la naissance de ses deux filles.

Cette fuite mortelle, cette vie courte, cette obsession imperturbable de cette jeune naufragée où s'enfuit ses souvenirs, d'une trahison, de la féminisation de la gente masculine, l'écoulement de la vie anguilliforme, tête relevée, tel une anguille qui ne regrette jamais ces choix, ces choix l’amèneront à cette noyade entre son île et celle de Mayotte.

Une belle lecture où l'ennui vient de temps à autre vous engourdir, le final réveille nos sens avec une révélation improbable cassant la monotonie.

J 'adore les prénoms choisis à chaque personnage, comme une vérité de l'acteur jouant le rôle de son patronyme, comme Anguille, Crotale, Vorace, Tranquille, Voilà puis l'humour aiguise nos sens avec le leitmotiv des petites histoires sur les pets, cette ironie amusante.

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Anguille sous roche

Anguille, c'est son prénom et au moment où commence le récit qu'elle nous fait dans l'urgence d'une mort prochaine, elle est accrochée à un réservoir, naufragée au milieu de l'Océan Indien. Comme des vagues qui submergent, se retirent, sont recouvertes partiellement par d'autres flot, le flux de sa pensée se tourne vers sa vie qu'elle raconte dans une prose haletante, où seules les virgules apportent un très bref espace pour reprendre sa respiration. Anguille a 17 ans, une soeur jumelle nommée Crotale, un père Connaît-Tout et un amant infidèle forcément Vorace. Sur l'île d'Anjouan dans l'archipel des Comores, elle est anguille, se faufilant dans les interstices pour échapper à l'image forgée par son père, glissant de la sagesse factice à la révolte obstinée. Agrippée à sa bouée de fortune, ballottée par l'océan, elle nous prend à témoin de la succession d'évènements qui l'ont portée jusqu'ici.

Avant de plonger dans ce texte incroyable, il est nécessaire de prendre une grande respiration car la lecture s'effectue quasiment en apnée. Dans ce roman aquatique, les métaphores filées entremêlent leurs images de manière si extraordinaire que l'on perçoit et ressent physiquement les sensations de la narratrice. Aussi bien celles du passé que celles du présent. Car jamais elle ne nous laisse sur le rivage. Jamais elle ne nous permet d'oublier sa situation présente. Son long récitatif épouse les mouvements de l'anguille, de la mer, de l'anguille dans la mer, dansante, serpentine, méfiante, secrète...

La voix d'Anguille s'insinue sous la peau, pique les paupières, corrosive comme le sel, exigeante, absolue. Elle irrigue une histoire singulière et nous blackboule, nous chavire, nous emporte dans son flot sensuel et colérique, plein d'une énergie vitale. Sous la roche de cette voix, un splendide personnage de jeune fille se dessine, complexe, contradictoire, réalisant en son être la fusion des éléments et des règnes. Un personnage "anguilliforme" sublimé par cette langue animée, physique, vivante d'une force poétique saisissante.

Ce premier roman d'Ali Zamir m'a stupéfiée ! Je le trouve admirable de sens profond, de maîtrise et d'inventivité langagière. Si je ne le compte pas au nombre de mes coups de coeur, c'est que l'émotion éprouvée m'a semblé rester "intellectuelle" sans le bouleversement total que je peux éprouver lorsqu'un roman s'adresse autant au coeur qu'à l'esprit, autant à l'âme qu'au corps, autant au passé qu'au présent... (oui, je sais ! je deviens très exigeante !)

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Anguille sous roche

Comores, fuite, écriture, original, départ
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Dérangé que je suis

C'est assez drôle car j'ai trouvé ce roman très théâtral. Chaque situation, je l'ai très bien imaginé et visualisé. Et j'aime beaucoup ce genre de récit. Les personnages sont sympathiques, surtout le trio Pipipi qui m'a beaucoup fait rire par leur naïveté et leur humanité à la fois. Ce pauvre Dérangé est balloté au gré des aventures et au final le lecteur se perds un peu parfois. C'est son seul reproche, une fin un peu branlante et une inégalité des péripéties. Même si la plupart étaient bien écrites et drôles.
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Jouissance

J'ai dévoré ce roman atypique ! Je dois dire qu'il est surprenant, poétique, drôle et surtout jouissif. Oh ! Un OVNI réussi. c'est un coup de maître ! Etes-vous déjà entré dans la peau d'une page pour ressentir ce qu'un livre éprouve et subit quotidiennement ? Avez-vous déjà lu une histoire vécue par le livre lui-même ? Je dis Bravo à l'auteur. J'ai adoré la manière dont il a construit l'histoire. On a envie de devenir un livre. C'est rare que je dise ça d'un auteur, mais je le dis : c'est un génie !
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Dérangé que je suis

Dérangé est un docker. Sa vie est bouleversée lorsqu’il croise les Pipipi (trio de dockers) et une femme mariée aguicheuse. Dérangé passe pour être « simple », peut-être l’est-t ‘il ? Un peu ? Ou est-ce un excès d’honnêteté ?



Un livre doux-amer qui ravit par la beauté et l’originalité de la langue, par son humour et la sagesse qu’il porte.
Lien : https://etsisite.wordpress.c..
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Dérangé que je suis

Amoureux de la langue française ce livre est fait pour vous. Venez vous délecter au fil des pages de la virtuosité linguistique et de la vitalité de cet auteur.



C'est avec plaisir que je retrouve la plume et le style d'Ali Zamir.

Sa verve, sa gouaille, son univers haut en couleur donne cette fois ci vie à Dérangé, un honnête et humble docker. Un personnage à mi chemin entre la folie de Don Quichotte et la naïveté de Candide. Il mène une vie paisible jusqu'au jour où les célébrités des dockers, les Pipipi, lui lance un défi qu'il ne peut refuser.



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Dérangé que je suis

Anguille sous roche avait été son premier coup d’éclat, Mon Etincelle était venu confirmer tout cela. Ali Zamir revient cette fois avec Dérangé que je suis, son troisième roman publié chez Le Tripode. L’occasion de retrouver l’écriture d’un auteur qui ne cesse de se confirmer dans les plus hautes sphères.



# La bande-annonce



Sur l’île d’Anjouan, Dérangé est un humble docker. Avec son chariot rafistolé et ses vêtements rapiécés, il essaie modestement chaque jour de trouver assez de travail pour se nourrir. Mais un matin, alors qu’il s’est mis à la recherche d’un nouveau client, Dérangé croise le chemin d’une femme si éblouissante qu’elle « ravage tout sur son passage ». Engagé par cette femme dans un défi insensé qui l’oppose au Pipipi (trio maléfique des trois dockers Pirate, Pistolet et Pitié), le pauvre homme va voir son existence totalement chamboulée.



# L’avis de Lettres it be



C’est le grand retour d’Ali Zamir, auteur d’origine comorienne et qui vit désormais du côté de la belle Montpellier. L’auteur de 32 ans signe avec Dérange que je suis son troisième roman seulement alors que les attentes le concernant ne cessent de grandir. Cette fois, l’occasion est donnée de partir à la rencontre de Dérangé dans un roman qui fait se croiser les genres, les émotions et les mots.



Nous suivons ainsi les pas de cet Hercule des temps modernes, modeste docker dont le destin va basculer en prenant les traits d’une femme subtile, mais assurément redoutable. Des personnages hauts en couleur, des situations aussi rocambolesques que touchantes… Tout cela et bien d’autres choses encore viennent ponctuer un roman qui remet en lumière toutes les qualités d’écriture d’Ali Zamir, des qualités que nous avions pues goûter dès son premier roman. Et tout est encore bien en place !



Pour son troisième roman Dérangé que je suis, Ali Zamir s’inscrit définitivement dans cette grande et belle tradition d’écrivains africains francophones. L’auteur comorien signe un récit touchant, un conte chaud et rempli d’imagination. Inévitablement, on pense aux romans signés d’Alain Mabanckou ou consorts, ces mélanges de langues sonnantes et trébuchantes qui donnent à notre bon vieux français écrit un coup de fouet, un coup d’ailleurs. Après Anguille sous roche paru en 2016 et Mon Etincelle en 2018, Ali Zamir confirme sa place d’auteur central, indispensable dans le paysage littéraire français actuel.



Retrouvez la chronique en intégralité sur Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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Anguille sous roche

Cette fois-ci direction l'archipel des Comores, avec ce premier roman à la jolie couverture, "Anguille sous roche", d'Ali Zamir. Anguille, c'est d'ailleurs le nom de son héroïne, jeune fille en train de se noyer en pleine océan indien. Avant de quitter ce monde, elle se remémore sa vie et les évènements qui l'ont conduite jusque là...

Il y a d'abord tous ces personnages aux drôles de noms : à coté d'Anguille, nous découvrons sa sœur jumelle Crotale, son père Connait-tout, pauvre pêcheur qui élève seul ses filles, le beau Vorace qui ne fera d'elle qu'une bouchée, et tant d'autres. Il y a aussi l'écriture, qui plait ou qui déplait (pour ma part je rentre plutôt dans la 2ème catégorie), mais qui a au moins le mérite d'être originale : en effet pas un seul point ne vient arrêter le flot de pensées d'Anguille, rajoutant ainsi à l'urgence de la situation (la mort imminente), mais noyant le lecteur dans une vague ininterrompue l'entrainant aussi vers le fond... Bref, un avis mitigé : l'histoire d'Anguille est touchante et même poignante, mais la forme fatigante. Je vous laisse voir !





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Anguille sous roche

Première oeuvre très singulière par le cadre (Ile d’Anjouan de l’archipel des Comores dans l’Océan Indien) et l’écriture. Ce “jeune” auteur nous entraîne dans une histoire d’amour aux ressorts banals - la lâcheté des hommes y est une fois de plus mis en exergue - où l’héroïne répondant au surprenant sobriquet d’Anguille va essayer de s’échapper en se faufilant d’une vie déjà écrite par son père. L’écriture très riche et très imagée, entre Afrique et Antilles, nous entraîne, sans avoir trop le temps de respirer au bout d’un destin universel, qui une fois de plus fait écho au sort des migrants économiques européens … et comoriens (qui tentent de rejoindre Mayotte, seule île de l’archipel faisant partie intégrante du territoire français).

Le personnage principal est d’une densité rare et emplit toutes les pages de sa rage de vivre.

Petit bémol : l’écriture parfois tellement originale qu’elle perd le lecteur mais sa musique et son rythme général nous bercent encore longtemps après la dernière page.
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Anguille sous roche

Ce n’était pas gagné d’avance et dès les premières lignes, j’ai commencé à avoir le mal de mer. Non seulement, j’ai peur de l’eau, non seulement il m’est difficile de poser le pied sur une barque mais en plus, j’adore les phrases courtes, la ponctuation qui donne le rythme et permet de respirer. Et là, je me suis retrouvée dans l’eau, une eau profonde et noire, au bord de la noyade et entourée de virgules. Comment allais-je m’en tirer ?

"Anguille sous roche" d’Ali Zamir nous plonge d’emblée dans le grand bain. Anguille, c’est son prénom, se retrouve en pleine mer et, sur le point de rendre l’âme, voit sa vie défiler. Elle est comorienne, sœur jumelle de Crotale, fille de Connaît-Tout, amante de Vorace et nièce de Tranquille, oui l’auteur a un certain goût pour les prénoms, comment dire, peu communs. Elle va nous raconter sa vie, ses bonheurs et surtout ses malheurs et tout ça en une seule phrase…

Pas de points, pas de majuscules, des virgules, des virgules à perte de lignes et le souffle court. Véritable logorrhée qui m’a laissée pantoise et haletante, mais pas pour autant complètement conquise. J’ai l’impression d’avoir été plus impressionnée par la prouesse littéraire, le vocabulaire imagé, inhabituel, le phrasé ondoyant, que par le fond du récit. Hypnotisée par l’écriture, j’en ai souvent oublié l’histoire et les personnages. Il m’a manqué un équilibre entre le fond et la forme et je n’ai pas ressenti de véritable empathie pour les personnages.

Comment allais-je m’en tirer ? Je suis allée au bout mais j’ai lu ce roman comme une copie à corriger, intriguée par certains mots, étonnée par les tournures, en attente d’une surprise langagière et j’ai laissé filer le reste, ce supplément d’âme qui fait d’un récit un coup de cœur.

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Anguille sous roche

Dans ce roman qui n’est qu’une seule et unique phrase, une jeune femme, sur le point de se noyer dans l’océan Indien, retrace les amours et les désillusions qui ont forgé sa vie et nous emporte dans sa prose vertigineuse, sensuelle et révoltée.


Lien : http://www.lemonde.fr/afriqu..
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Anguille sous roche

Une ecriture qui nous emporte , graduellement , Vers une culture et des lieux lointains . Le quotidien d'etudiants Comoriens .. attentess et ferveurs universelles .

Dans un monde ,pourtant intensement Etranger

Des mots qui nous decalent par leur simple expression . Fleurie. Une ecriture voyageuse ,oui , repetitive, hypnotique mais poetique ,
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Dérangé que je suis

On découvre dès les premières pages l'avenir funeste de Dérangé, un docker du port Mutsamudu aux Comores. Il a été ligoté et battu et se trouve enfermé...

Le roman revient sur les jours précédents cette mauvaise situation...



Dans ce roman, on est catapulté dans la vie de cet étrange docker, sans nom, surnommé Dérangé... Il survit tant bien que mal en essayant d'être honnête et franc, jusqu'au jour où une femme riche va débouler sur son chemin et va tout faire basculer...



Dans ce roman, vous y trouverez un vocabulaire très recherché (gardez le dictionnaire à portée de main !) ce qui peut parfois créer un peu de lourdeur. Néanmoins, on passe du rire aux larmes, du pathétique au tragique, de l'espoir au désespoir, ce qui rend ce roman très vif et agréable à lire...
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Dérangé que je suis

« Dérangé que je suis » est une pépite de l’auteur d’origine comorienne Ali Zamir, aux éditions Le Tripode. Outre les aventures rocambolesques du narrateur, vous découvrirez une exploration inédite, poétique et tendre de la langue française, ‘d’une beauté sans pareille’ – tout comme la femme mystérieuse dont l’apparition va bouleverser la vie du héros.

‘Dérangé’ qu’ils l’appellent : le narrateur est un pauvre docker arrimé au port de Mutsamudu aux Comores, qui transporte sur son chariot les paquets des voyageurs qui débarquent. La concurrence est vive. Un beau jour, une femme merveilleuse lui demande de convoyer un nombre astronomique de colis. Dérangé est forcé de passer un accord avec les Pipipi, un trio de gugusses peu fréquentables, pour honorer la commande.

« Dérangé que je suis » agrège tous les ingrédients du conte : une princesse sublime mais inaccessible, des brigands hauts-en-couleur, et un héros au cœur pur qui a le chic pour se fourrer dans des situations…inconfortables. Le récit, truffé d’anecdotes savoureuses et de rebondissements inattendus, est rehaussé par un style très original, ponctué de mots inusités. L’ensemble est empreint d’un humour tout en finesse, et le lecteur en vient à s’attacher pour de bon à Dérangé, dont les vêtements en guenilles cachent un cœur d’or et une solide philosophie de l’existence. Pour la suite, cliquez sur le lien !
Lien : https://bit.ly/2U202sa
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Mon étincelle

L‘histoire de l’amour.



Sous toutes ses formes. Dans ce qu’il a de plus beau et de plus tragique.



L’histoire de l’amour racontée par des personnages haut en couleur. On rencontre tout d’abord Étincelle, à bord d’un avion en grande difficulté. Pour ne pas penser à ce qui pourrait arriver comme malheur, elle nous raconte l’histoire d’amour entre ses deux parents, Douleur et Douceur.



Dès les premiers mots, on assiste à un jeu de poupées russes. Chaque personnage rencontré raconte une nouvelle histoire.

On y lit l’amour mais aussi la jalousie, les tromperies.

Si le début m’a désarçonnée, je me suis vite prise au jeu des aventures romanesques offertes par Ali Zamir. Celui-ci s’amuse à dépeindre des personnages aux prénoms prédestinés: Efferalgan, Dafalgan, Vitamine, Calcium …

Il prend aussi beaucoup de plaisir à utiliser des mots rares voire non usités.

J’avoue avoir dû regarder certaines définitions au dictionnaire mais le tout est facilement compréhensible.

Si j’ai apprécié ce roman atypique pour son originalité, je n’ai malheureusement pas éprouvé de réel coup de cœur. Les multiples péripéties m’ont plu mais j’ai vécu ce roman comme une suite d’histoires sans réel lien entre elles.
Lien : https://pagesversicolores.wo..
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Mon étincelle

Écriture aussi imagée que son premier livre mais un peu moins onirique.

Les hommes toujours aussi maltraités, à l’inverse des femmes.

Très belle histoire d’amour parallèle avec un jeu de poupées russes avec des petits contes de la vie quotidienne plein de personnages truculents, tristes histoires de famille, d’abandons de mariages forcés traités avec une légèreté. mais la gravité nous tombe définitivement dessus.

Petit bémol : on sent que l’oeuvre est antérieure à la précédente (maturité de l’écriture) et doit résulter d’un collage entre plusieurs écrits de l’auteur : autour d’un récit général s’articulent pleins d’histoires qui auraient pu être narrées indépendamment.

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Anguille sous roche

Il faudrait lire ce roman d’une traite, sans reprendre véritablement sa respiration mais en aspirant de petites bouffées d’air pour devenir Anguille, pour s’assimiler à cette noyée dont l’inévitable destinée est de retrouver son état de bête sous-marine se tortillant pour survivre. Cependant n’étant pourvus de branchies, notre voyage sous cet océan tumultueux de paroles nous oblige à remonter à la surface, à faire des pauses.



Nous avons dû changer nos habitudes de lecture en nous délestant des règles sacrées de ponctuation. Tâche ardue et douloureuse pour des livrovores telles que nous ! Nous avons dû nous laisser guider par cette jeune fille de 17 ans. Nous avons dû écouter ses histoires sentimentales, découvrir sa vie familiale dominée par un patriarche obstiné, suivre les pérégrinations de sa pensée pour enfin parvenir à un signe de ponctuation forte : un ultime point d’exclamation. Soulagement du lecteur et délivrance d’Anguille !



Cette dernière connaît en effet au cours de sa vie une série de malheurs qui vont crescendo dans le roman et qui semblent l’accabler de toutes part : morts, trahisons, tromperies, abandons, etc. Pourtant derrière ce portrait de fillette mal dans sa peau évoluant dans un environnement crasseux et défavorisé, se cache une jeune femme indépendante qui tente de s’affranchir de la destinée qu’on lui collait à la peau.



Amoureuse de Vorace, le beau gosse du quartier pour lequel elle mène une vie de débauchée, elle ne tombe pas dans les comportements stéréotypés de ces congénères. Ni pleurs en rafale, ni cris perçants, ni pot de glace sous un tas de couettes. Anguille ne flanche pas et prend la décision de garder l’enfant de cet homme déjà sorti de sa vie. Ce choix s’élève ainsi contre tous les principes d’une société liberticide, patriarcale et violente. Violente contre les femmes qui ne respectent pas les règles, violente comme les hommes dont Connaît-tout, le père, qui en est le meilleur exemple.



Ali Zamir, qui signe là son premier roman, ne donne toutefois pas à voir la fresque sociale d’une île défavorisée du milieu de l’Océan Indien. Il s’attarde davantage à observer les tréfonds, les étrangetés, les incohérences de la pensée de son personnage. Contrairement au nom qui lui a été attribuée, Anguille n’est pas lisse, rien ne coule de source pour elle. Sans cesse aux prises avec son esprit, elle tente de construire un discours clair et cohérent. Ce n’est pas tant par le fait qu’elle est aux bords de la mort que ses phrases sont confuses mais surtout par cet effet de stream of consciousness. L’auteur n’a pas désiré nettoyer les pensées d’Anguille de toutes les aspérités, de toutes les divagations, de tous les commentaires qui en font sa particularité et sa beauté.



Même si le vocabulaire gras, gros, grossier qu’elle emploie et qui pèse sur nos petites âmes vertueuses ne correspond guère à l’idée de beauté littéraire qu’on se fait, ce singulier ensemble donne à redéfinir les tragédies classiques en cinq actes pour laisser place au spontané, à l’immatériel et à l’oralité.



Un roman détonnant par sa structure, son héroïne et son détournement des règles !
Lien : https://mastereditionstrasbo..
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Anguille sous roche

« Dans l'océan Indien, une femme est sur le point de se noyer. Alors qu'elle lutte pour sa survie, elle se remémore son existence ».



Un des livres les plus intéressants de la rentrée littéraire : Premier roman d’un jeune Comorien de 27 ans ; une écriture impressionnante de maîtrise tant dans les portraits des personnages que dans la narration.

Le roman, qui se compose de six chapitres, est écrit sans aucune ponctuation, à part la virgule, ce qui donne une respiration et le rythme à ce roman épique évoquant la tragédie des migrants.

Roman plébiscité par les lectrices de la bibliothèque. Sélection Prix littéraire des cinq continents pour la Francophonie.



Ludmilla (Oinville)
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Anguille sous roche

Roman spécial........

Une seule phrase pour tout un livre... Rythme/débit rapide....

Anguille sous roche se noie en allant à Mayotte.. et elle tient à nous faire part de sa vie... Elle nous raconte sa naissance avec la mort en couches de sa maman, sa sœur jumelle, son père Connait tout.. Suite à une histoire amoureuse elle se fait expulser de chez son père...et de la communauté.

On apprend sa vie, l'histoire de son pays, son dialecte....



Surprenant....
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