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Critiques de Ali Zamir (130)
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Mon étincelle

Cette lecture vient après une rencontre avec l'auteur (expérience inhabituelle) et j'y ai retrouvé l'homme qui nous a parlé de son amour des mots rares, des histoires circulaires et enchâssées, du narrateur qui intègre le lecteur, et de son inventivité dictée par les tabous de la pudeur comorienne face à certains sujets : le sexe, les choix amoureux des filles... C'est un bon point, cette cohérence entre l'écrivain et le livre. Comme le sont le plaisir d'un riche vocabulaire inconnu qui ne rend pas les phrases complexes, le voyage dans l'archipel des Comores tourné vers Madagascar, et le côté génial (pour des raisons très personnelles) d'une histoire où les personnages se nomment Douleur, Efferalgan, Dafalgan, Douceur...

Mais il y a aussi ce bandeau "une des histoires d'amour les plus extraordinaires d'après Alain Mabanckou" qui dessert parce qu'au final, ce qui est original, c'est surtout la forme. Il y a cette impression de phrases un peu bancales (l'utilisation du présent et de l'imparfait ?), et puis cette sensation de répétitions parfois.

Ça fait un "waouh" un peu effrité mais une belle découverte quand même.
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Anguille sous roche

La meilleure image qui me vienne à l’esprit pour résumer ce roman qui est composé d’une seule phrase de plus de 300 pages est celui du filet de pêche. Sauf que celui-ci est tissé d’une manière bien particulière. Les mailles y sont quelquefois très serrées afin de pouvoir attraper le plus petit des poissons – des souvenirs très précis – et quelquefois elles sont très lâches, laissant passer de gros poissons – des épisodes dont il vaut mieux ne pas s’encombrer. Dans ce filet, on va trouver tous les personnages du roman, puisqu’ils ont tous leur équivalent dans la mer « un cachalot comme Vorace, une daurade comme cette garce qui était dans sa chambre, un thon comme Connaît-Tout, un dauphin comme Tranquille et son mari, un cœlacanthe comme Crotale, un requin comme Cobra ». Et s’il y a aussi des langoustes, des crevettes, des tortues, des crabes. Il ne manque que la mère de la narratrice, décédée au moment de mettre au monde des jumelles, l’anguille du titre et sa sœur Crotale.

Si Ali Zamir a jeté son filet dans la mer, c’est qu’il y a urgence. Anguille lance sa longue phrase parce qu’elle est en train de sombrer. C’est pour elle une nécessité de témoigner, de laisser une trace, comme un dernier souffle. « Quand on perd son antre on perd aussi son silence, donc sa vraie vie, avec tous ses secrets, cela est une évidence criante, je n’ai pas à vous faire une leçon de morale là-dessus, me voici devenue une minable apatride pour avoir été un sordide foutriquet, laisse-moi donc me déboutonner jusqu’au vertige du sommeil éternel ».

Voici, après le drame originel, l’histoire de sa famille. Autour de Connaît-Tout, le père, on va voir s’agiter les souvenirs scolaires, les différences se creuser avec Crotale, une sœur plutôt dissipée. Mais les premiers émois amoureux et l’arrivée de Vorace, le beau pêcheur, vont changer la donne. Anguille entend vivre pleinement sa passion, quitte à sacrifier son avenir.

Là voilà fuyant vers Mayotte, ballottée entre colère et espoir. Plus que l’exercice de style et cette longue phrase ponctuée de virgules et de points-virgules, c’est la langue qui vous emporte.
Lien : https://collectiondelivres.w..
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Dérangé que je suis

Dérangé est humble, honnête, et travailleur. Dans une ile des Comores il exerce le métier de docker. Mais voilà qu'une troublante créature rencontrée sur le port va le mettre au défi de gagner, contre ses ennemis les pipipi, un trio bête et méchant. Une écriture réaliste, juste, souvent truculente, des personnages à la Marcel Ayme, et voila un roman que je ne suis pas prête d'oublier, même si souvent le rire est amer.
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Dérangé que je suis

Deuxième livre que je lis de cet auteur et je ne suis pas déçue !

Pourtant la barre était haute car son premier roman avait été une folle lecture, une découverte, une lame de fond.

Ali Zamir nous fait débarquer sur d’Anjouan au milieu des dockers. Et nous allons suivre un docker pas tout à fait comme les autres nommé Dérangé. Suite à la rencontre d’une femme singulière, Dérangé va devoir défier les fameux Pipipi: Pirate, Pistolet et Pitié.

L’aventure de Dérangé est aussi une aventure de la langue, un voyage foisonnant où les mots révèlent leur musicalité et leur poésie.



Partez pour un voyage immobile avec Ali Zamir !

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Anguille sous roche

Dans la série "on a tout essayé", voici un texte sans points (remplacés qunad même par une ligne blanche). Si les textes sans ponctuation sont lassants, celui-ci donne l'impression d'un robinet trop ouvert qui inonde de mots. Le folklore de la langue exotique sur 266 pages perd vite son charme. La peinture naïve d'une famille sous les tropiques est cependant parfois amusante et peut se lire le soir : pas de risques de cauchemar.

(simple opinion, bien évidemment)
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Anguille sous roche

Anjouan, archipel des Comores, dans l'Océan Indien.Mutsamudu, un nom qui sent bon lAfrique.

et son lot de couleurs et de senteurs.Ali Zamir, jeune écrivain comorien,nous raconte l'histoire d'Anguille et des nombreux personnages originaux et exotiques.

Délibérément, le livre n'est qu'une longue phrase comme si l'auteur voulait nous empêcher de prendre notre souffle dans un monde qui paraît pourtant tranquille et immuable.

Choix discutable. Sur une île , on prend son temps.J'aurais préféré une ponctuation plus proche de la réalité . Bien sûr , il y a le contexte géopolitique et économique régional , peut-être mal connu . La lecture est quelquefois difficile , le style certes original mais encore imparfait.

Peu importe , c'est un livre très prometteur.Comme je vis dans un île tropicale du Pacifique , mon avis est un peu spécial. Pas de surprise dans la description de l'environnement et des personnages . Manque une certaine épaisseur dans la construction du roman (j'ai pensé à Mia Couto et son Accordeur des Silences) .A conseiller aux lecteurs qui veulent s'évader de façon intelligente en évitant les clichés habituels sur les Tropiques .Un écrivain à suivre









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Dérangé que je suis

Dérangé, c'est ainsi que les dockers du port de Mutsamudu, sur l'île d'Anjouan le surnomme. Dérangé est reconnaissable entre tous grâce a ses tee-shirt qu'il porte avec le jours de la semaine dessus. La concurrence est rude entre les différents dockers sur le port, surtout a cause d'un trio qui monopolisent le "commerce" : les PiPiPi (Pirate, Pitié et Pistolet).



Les gens se moquent de Dérangé, celui ci est imperméable au qu'en dira t-on ! Mais, un beau jour, une femme croise son chemin, une femme charmante, éblouissante, qui lui propose du travail et beaucoup plus... Dérangé entre dans un tourbillon d'aventures : un travail énorme a fournir, un pacte a passer avec les PiPiPi, une course incroyable dans une ville peuplée, et une femme mangeuse d'homme qui le mènera a sa perte.



Récits incongrus, conte merveilleux, fable moralisatrice, chacun peut le lire comme il le voudra. Tous les ingrédients sont là : les gentils, les méchants, une femme telle une princesse des milles et une nuits et un héros. Un roman pleins de vitamines, d'actions, d'aventures rocambolesques.



Ali Zamir a une style très original, une finesse a travers les mots, une cruauté décrite avec humour, une plume pleine de puissance avec des mots rares et précieux. Ce roman plaira aux amoureux de la langue française grâce a un vocabulaire riche et oublié de notre époque.



Un roman qui fait voyager du a une histoire de rivalité et de séduction, raconté avec sensibilité aux notes poétiques dissimulé entre satire sociale et mythe.

Ali Zamir est un magicien des mots et c'est incroyablement beau !



Roman sélectionné et lu en tant que membre du jury du prix roman France Télévisions 2019.
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Anguille sous roche

J'ai eu du mal à rentrer dans ce livre, puis je me suis laissée aller et enfin j'ai réussi à le lire.

Un récit qui est sans point, juste quelques virgules.

Ce roman se déroule sur l'île d'Anjouan aux Comores. Les personnages principaux ont des noms originaux tel que Anguille, Crotale, Connaît-tout, Vorace, Tranquille .... qui nous emmènent complètement ailleurs.

Une jeune fille au sortir de l'adolescence prend un amant et se fait jeter. Elle décide donc de partir et de rejoindre Mayotte et se noie. Elle nous raconte son histoire en accélérée.

Pour un premier roman, c'est vraiment original.
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Dérangé que je suis

Ils s’appellent Pirate, Pistolet, Vibreur ou Dérangé et sont dockers sur l’île d’Anjouan aux Comores. Une dramatique histoire de rivalité et de séduction sous le soleil, racontée dans une langue vibrante, colorée et inventive, à la limite entre le mythe et une triste description sociale.

Un court roman reçu dans le cadre de Masse Critique Babelio.
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Dérangé que je suis

Ce n'est pas le personnage principal, "Dérangé", qui m'a le plus ... dérangé, non .



C'est le style extrême, rude, brusque de l'auteur.



A lire si on a envie d'une expérience littéraire un peu décalée ?



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Anguille sous roche

Anguille se noie. Avant de mourir, elle décide de nous raconter son histoire, de ce qui l'a menée dans cette situation tragique.



Après un démarrage brut de décoffrage - je ne fais ici qui dévoiler ce qui se passe dans les premières lignes, et qui est également présentée dans la quatrième -, le reste du récit d'Anguille suit les mêmes traces, en une écriture respiration sans ponctuation forte, qui se laisse glisser au fil des réminiscences de la jeune comorienne, qui nous embarque et nous fait perdre le souffle au même rythme qu'elle, dans une histoire d'amour douce-amère somme toute banale, mais derrière laquelle se dévoile toute une réflexion sur ce que la société attend de chacun, de ce qu'il se passe si l'on ne suit pas le chemin qui nous est tracé. Anguille, c'est celle qui, comme son nom la prédestine finalement très bien, ne fait pas ce que l'on attend d'elle, ce qui la mènera à sa perte.



Un roman intense, qu'il est difficile de lâcher une fois commencé, tant par sa structure si particulière que par ce qu'il nous conte à travers elle : le destin terrible d'une jeune femme, un parmi de nombreux autres, qui, par choix, par contrainte, prendra, un jour, la route de l'océan, de la mer, dans des conditions précaires, pour un autre monde, un autre avenir.
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Jouissance

Je me suis ré-JOUIE à l’idée de le trouver en librairie et qu’il devienne ma propriété

J’ai été ré-JOUIE par la beauté de sa couverture et ses lettres-miroirs de lumière

J’ai pris le temps de JOUIR de ce titre trisyllabique qui m’a appelée de ses promesses induites

J’ai été en-JOUEE à l’idée d’un retour vers Ali Zamir.



Et puis je l’ai ouvert.

Et alors il m’a parlé,

Un peu bousculée,

Intriguée et surtout amusée par son espiègle provocation sous forme de mise en garde.

Mais j’ai signé le pacte, sans hésiter,

J’ai lu attentivement l’avertissement.

J’ai su que j’entrais dans un verbe sauvage, « non apprivoisé », un verbe libre et libertin, un verbe nomade qui déciderait pour moi de mes actions, mes réactions et guiderait mes émotions (et j’allais être servie).



Car on le sait, le livre et les mots ont tous les pouvoirs.



Lorsque vous ouvrirez Jouissance (car on ne résiste pas à une invitation comme celle-ci), vous ferez la connaissance d’un livre qui se révolte, qui exige, qui commente à tout va, un livre qui parle à son lecteur et qui se nourrit de main en main de ceux qui le saisissent, l’observent, le touchent, caressent ses pages et se laissent aller à ses lignes en toute confiance mais pétris d’une ardente envie d’aventure et d’émotion.



Car Ali Zamir aime surprendre et déconstruire les codes romanesques. Dès l’incipit le tourbillon verbal emporte le lecteur dans une tempête littéraire, le charivari verbal l’entraine irrésistiblement dans un mélange de langue raffinée et vulgaire, dans un texte tout à la fois comique, dramatique, dans des scènes aux allures cinématographiques côtoyant l’épouvante, l’aventure, le thriller, les courses poursuites ou encore l’érotisme…



Oui le roman peut tout affronter, il est sans limites. Il est le genre aux superpouvoirs.



J’ai donc été ré-JOUIE de voir ce livre passer de main en main comme on transmet un témoin dans une course de relais. Ici c’est la course narrative. Chacun saisit le livre et lui insuffle une part de lui-même. Une scène se joue, puis une autre et de scène en scène une histoire se construit.



C’est donc ça écrire.

C’est laisser vagabonder l’histoire pour qu’elle s’écrive.



Un livre libre, qui ne se laisse pas abuser par les codes traditionnels, en prend le contre pied et engage son lecteur dans un rapport charnel à la lecture, aux pages, aux mots, et pourquoi pas à l’écriture. Un coït littéraire, parce que comme dans l’acte amoureux, dans les bras de la lecture nous oublions tout …



Alors oui, sans honte ni impudeur, je peux avouer que j’ai goûté à la fantasque JOUI-SSAN-CE renfermée dans ce roman malicieux qui ne demande qu’à vivre d’autres nouvelles aventures au rythme de vos cœurs et vos corps ré-JOUIS.

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Dérangé que je suis

Les premières pages peuvent déstabiliser mais progressivement une intrigue assez cocasse se met en place. Les péripéties sont pour le moins étonnantes et font passer du rire à la terreur - plus que doux-amer, je trouve qu'on est dans un drame à la Shakespeare.

Le tout mené par un narrateur à la fois naïf, humble et craintif, à qui l'auteur donne une voix (un style) singulière.



Un auteur à suivre, sans aucun doute, pour qui aime l'insolite, tant dans le style que dans la narration.

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Dérangé que je suis

Dérangé est un jeune docker qui, chaque matin, espère pouvoir participer au déchargement des bateaux et monnayer l'utilisation de son chariot et de ses bras.



Mais la concurrence est rude, et les autres dockers parfois bien plus malins que lui ... 



Un matin la chance lui sourit quand une femme resplendissante le choisit lui, et aucun autre pour convoyer ses biens.



Dans une succession de chapitres, qui montrent divers aspects de la vie de Dérangé, comme son difficile voisinage entre cris et déjections des volatiles de la basse-cour sur son linge fraîchement lavé, mais aussi la courses de chariots dans les rues de la ville, digne de Ben-Hur, mais aussi sa résistance aux avances de cette belle femme et les malheurs subséquents ...



Car il ne fait pas bon dire non quand la vérité est si facilement détournée et les rôles inversés ...  



Un court roman, à la très riche langue poétique et inventive qui roule sous la langue, et donne envie de lire à haute voix ...



Un roman aux personnages bien décrits, tant les roublards que les naïfs avec une narration efficace qui se plait aux retournements de situations.  



Un roman qui enveloppe et entraîne dans la poussière de ce pays lointain, dans les odeurs fortes du port et des maisons bringuebalantes où se côtoient humains et animaux ... 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Anguille sous roche

J’aurai du faire attention à la comparaison de ce roman avec l’art de la joie, qui ne m’avait pas du tout touchée.

J’ai connu le même ennui avec ce roman phrase. Pourquoi cette absence de ponctuation ? Dans « A la ligne » elle relève du génie mais pas là.

Dans ma rubrique : Au suivant !
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Dérangé que je suis

Wao! Quelle langue, riche, colorée, chantante!

L'histoire atypique de Dérangé nous absorbe pour nous relâcher à la fin du roman complètement sous le charme. Personnellement j'ai lu le roman à voix haute, pour laisser sortir ce langage riche et chatoyant qui caractérise tant Ali Zamir.

L'histoire tient en peu de mots : Dérangé, docker sans le sou, est tourmenté par une bande de dockers nommée les Pipipi qui veulent lui voler ses clients. Parallèlement Dérangé est harcelé par la plus belle femme du monde... les personnages sont attachants et atypiques, et le texte oscille entre la fable et le conte cruel. Un texte magnifique à lire et à défendre, avis aux amateurs de belle littérature.
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Mon étincelle

« Ici, tout n'est que beauté littéraire. Tous ces contes entremêlés conjuguent en effet parfaitement humour et émotion, dans une langue sidérante d'inventivité. Étincelant, forcément. » Baptiste Liger - Lire

« L'écrivain comorien, auteur d'Anguille sous roche et de Mon étincelle, porte un grand amour à la langue française et maîtrise l'art d'alpaguer le lecteur.» Marine Landrot, Télérama : http://www.telerama.fr/livre/ali-zamir-de-a-a-z,-portrait-dun-agitateur-des-lettres,n5206426.php
Lien : https://www.pressreader.com/..
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Dérangé que je suis

Tout commence mal pour Dérangé, docker sur au port de Mutsamudu, que le lecteur découvre blessé et lié; on découvrira où et pourquoi. Dérangé est considéré comme dérangé car il porte chaque jour une chemise avec écrit dessus le jour de la semaine. Les gens se moquent de lui, il n'en a cure, il est pauvre, laborieux et poursuit chaque jour son bonhomme de chemin, trimant pour gagner son riz.



La concurrence est rude avec les autres dockers, surtout le trio des Pipipi, Pirate, Pistolet et Pitié. Un défi va les opposer, à cause de l'intervention d'une femme qui aimerait beaucoup inscrire le pauvre Dérangé sur son menu. La catastrophe surviendra. Pauvre dérangé!



Tragi-comique, dixit la quatrième de couverture; en effet. La boucle sera bouclée. Mais ce qui frappe c'est la langue utilisée, à la fois familière et inusitée, voire inventée (mais toujours compréhensible ou devinable)



"Le meilleur des hommes, c'est celui qui cherche non seulement à étreindre un rayon de soleil, après avoir percé les voiles, mais surtout à le partager. Sans arrière-pensée. En inondant de lumière la nuit des autres."



"Pirate s'était senti obligé de les accoiser tous les deux "



"L'astre de la nuit brillait à ravir sur nos têtes illuminées et le ciel était majestueusement diamanté jusqu'aux entrailles."



"Dans ma chienne de vie, je n'étais pas du genre à mettre ma main ou mon insolent doigt sur un plat cuisiné pour un autre."
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Dérangé que je suis

Dérangé, c’est ainsi qu’ils l’appellent, les autres dockers du port de Mutsamudu, sur l’île d’Anjouan ; tout comme les habitants. Dérangé, il l’est peut-être, lui a écrit sur chaque tee-shirt un jour de la semaine pour ne pas se tromper. « Comment expliquez-vous le simple fait qu’il y ait des gens qui ne supportaient pas de me voir ou d’entendre parler de moi parce que tout simplement mes vêtements portaient les jours de la semaine ? En quoi mes hardes les gênaient au juste ? Peut-être est-ce la première chose dont je dois vous parler pour mieux me faire connaître, moi, Dérangé, comme on m’appelait à mon insu. » Les autres se gaussent, se moquent, l’interpellent et lui le sait, les entend, mais il garde sa dignité. Oui, Dérangé est digne, très digne.

Sur les docks, avec son chariot tout déglingué, il décharge les containers pour pouvoir s’acheter de quoi manger.

« Dans ma chienne de vue, j’ai toujours dérangé ceux que dérangent les vies rangées » Vous avez quatre heures pour développer et je ramasse les copies !

Un jour, le trio infernal des Pipipi lui propose un défi qu’ils comptent bien gagner, faire une course à travers la ville avec leurs chariots. Défi « parrainé » par Elle « C’était une femme éblouissante… Une beauté divine, un chant d’oiseau. » Ah ! cette femme qui l’aguiche, le met en érection mais qui sera sa perte. Mariée, il ne veut répondre à ses avances et sa vengeance sera terrible

Ali Zamir a une écriture éblouissante, imagée, truculente. Il utilise des mots rares qui, dans son texte ne sont pas incongrus, déplacés mais donne un petit plus.

Ali Zamir passe du rire aux larmes, de la tragédie au comique avec une grande tendresse dans ses mots pour Dérangé.

Un livre aussi survitaminé qu’une samba, un bonheur de lecture.

Monsieur Dérangé, les pipipi vous traitent de tardigrade, alors sachez, que ce petit ourson d’eau renait toujours, il est immortel.

Livre lu dans le cadre du cercle des lecteurs de la librairie le Cyprès.




Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Anguille sous roche

Attention, très beau premier roman ! C'est l'histoire d'Anguille, jeune fille de 17 ans, effacée, et de sa vie avec son père pêcheur et sa sœur sur l'île d'Anjouan dans l'archipel des Comores. Le livre n'est qu'une seule grande phrase, sans autres signes de ponctuation que les virgules et le point final. Anguille tombe amoureuse de Vorace, beau pêcheur qu'elle observe discrètement depuis sa terrasse. Elle va connaître l'amour, l'alcool, la cigarette, avec cet homme, ce qui fait aussi de ce roman un récit d'initiation. La langue de l'auteur est très riche, parfois très enfantine, d'autres fois très savante. On est charmé par la force de caractère mais aussi par l'humour de la jeune fille. Une langue très métaphorique, notamment autour du monde marin. L'héroïne s'appelle anguille, elle se noie, son père est pêcheur et l'histoire se passe sur une île. Une belle lecture, très dépaysante. Il y a quelque chose du réalisme magique, j'ai parfois pensé à Garcia Marquez, pour le foisonnement de digressions et la galerie de personnages loufoques dans un milieu exotique. J'espère qu'il réécrira bientôt !
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