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Citations de Alphonse Allais (364)


“Lamentables pour un amateur de cosmographie, les conditions météorologiques de ce firmament sont de celles qu'accueillent avec ferveur tous les gentlemen dont le travail emprunte quelques danger à être exécuté, non seulement au grand jour, mais encore au plus discret ds clairs de lune“
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A quoi bon prendre la vie au sérieux, puisque de toute façon nous n'en sortirons pas vivants ?
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À cette époque, j’avais le sens moral extrêmement peu développé.
Ayant appris à lire dans Proudhon, je n’ai jamais douté que la propriété ne fût le vol, et la pensée d’abandonner un immeuble, en négligeant de régler quelques termes échus, n’avait rien qui m’infligeât la torture du remords.
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Les asiles d'aliénés comportent dans leur personnel des internes et des internés. J'ai beaucoup fréquenté ces deux classes de gens, et la vérité me contraint à déclarer qu'entre ceux-ci et ceux-là, ne se dresse que l'épaisseur d'un accent aigu.

p.27
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Au galop de son petit cheval arabe, il arrive sur le front du régiment, met la main à son shako et, d’une voix de tonnerre, gueule : « Bonjour, mes enfants ! »
Alors, sans quitter le port d’armes, deux mille mains gauches s’abattent sur deux mille cuisses gauches, produisant deux mille claques formidables.
Le geste se termine en forme de basane ; mais quelle basane mon empereur ! et combien inoubliable !
En même temps, deux mille voix répondent : « Zut ! hé ! vieux daim ! »
Et le plus terrible, c’est que les hommes employèrent, en leur clameur, des expressions autrement vives que zut et que daim.
Raphaël Shoomard ne nous raconta pas ce qu’il advint ensuite ; mais j’ai tout lieu de penser que l’infortuné colonel n’alla pas plus avant dans son essai d’acclimatation des mœurs militaires russes.
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Ils n'eurent pas beaucoup d'enfants, mais ils furent bien heureux tout de même, ce qui est moins encombrant.
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Ces deux lignes de points remplacent pudiquement les détails de l'installation de la gracieuse Alice dans la belle chambre bleur, installation à laquelle le galant M. Bluette tint à présider lui-même.
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LA NUIT BLANCHE D’UN HUSSARD ROUGE

Monologue pour Cadet

Je me suis toujours demandé pourquoi on nomme nuits blanches celles qu’on passe hors de son lit. Moi, je viens d’en passer une, et je l’ai trouvée plutôt… verte.
Ce qui n’a pas empêché mon concierge, quand je suis rentré ce matin, de me saluer d’un petit air… en homme qui dit :
- Ah ! Ah ! Mon gaillard, nous nous la coulons douce !
Et pourtant… Mais n’anticipons pas.
Il faut vous dire que j’étais amoureux depuis quelques temps.
Oh ! amoureux, vous savez !... pas à périr. Mais enfin, légèrement pincé, quoi !
C’était une petite blonde très gentille, avec des petits frisons plein le front. Tout le temps elle était à sa fenêtre, quand je passais.
A force de passer et de repasser, j’avais cru à la fin qu’elle me reconnaissait, et je lui adressais un petit sourire. Je m’étais même imaginé – vous savez comme on se fait des idées – qu’elle me souriait aussi.
C’était une erreur, j’en ai eu la preuve depuis, mais trop tard malheureusement.
Je me disais : « Faudra que j’aille voir ça, un jour. »
En attendant, je m’informe, habilement, sans avoir l’air de rien.
Elle est mariée avec un monsieur pas commode, paraît-il, directeur d’une importante manufacture de mitrailleuses civiles.
Le monsieur pas commode sort tous les soirs vers huit heures, se rend à son cercle, et ne rentre que fort tard dans la nuit.
« Bon, me dis-je, c’est bien ce qu’il me faut. »
Nous étions dans les environs de la mi-carême.
A l’occasion de cette solennité, j’avais été invité à un bal de camarades, costumé, naturellement.
On sait que j’ai beaucoup d’imagination ; aussi tous les amis m’avaient dit : « Tâche de trouver un costume drôle. »
Et je me déguisai, dès le matin, en hussard rouge de Monaco.
Vous me direz qu’il n’y a pas de hussards rouges à Monaco, qu’il n’y a même pas du tout de hussards, ou que, s’il y en a, ils sont généralement en civil.
Je le sais aussi bien que vous, mais la fantaisie n’excuse-t-elle pas toutes les inexactitudes ?
Tout en me contemplant dans la glace de mon armoire (une armoire à glace), je me disais : « Tiens, mais ce serait véritablement l’occasion d’aller voir ma petite dame blonde. Elle n’aura rien à refuser à un hussard rouge d’aussi belle tournure. »
Le fait est, entre nous, que j’étais très bien dans ce costume. Pas mal du tout, même.
Je dîne de bonne heure… Un bon dîner, substantiel, pour me donner des forces, arrosé de vins généreux, pour me donner du… toupet.
Je boucle mon ceinturon, car j’avais un sabre, comme de juste, et me voilà prêt pour l’attaque.
En arrivant près de la maison de mon adorée, j’aperçois le mari qui sort.
Bon, ça va bien… Je le laisse s’éloigner et je monte l’escalier, doucement, à cause des éperons dont je n’ai pas une grande habitude et qui sont un peu longs chez les hussards rouges.
Je tire le pied d’une pauvre biche qui sert maintenant de cordon de sonnette.
Un petit pas se fait entendre derrière la porte. On ouvre... C’est elle… ma petite blonde. Je lui dis :
- ……………………………………………………………………………………………..
Au fait, qu’est-ce que j’ai bien pu lui dire ?
Parce que, vous savez, dans ces moments-là, on dit ce qui vous vient à l’esprit, et puis, cinq minutes après, on serait bien pendu pour le répéter.
Mais ce que je me rappelle parfaitement, c’est ce qu’elle m’a répondu, d’un air furieux :
- Vous êtes fou, monsieur !... Et mon mari qui va rentrer… Tenez, je l’entends.
Et v’lan ! elle me claque la porte sur le nez.
En effet, quelqu’un montait l’escalier d’un pas lourd, le pas terrible de l’époux impitoyable.
Tout hussard rouge que j’étais, je l’avoue, j’eus le trac.
Il y avait un moyen bien simple de sortir de la situation, me direz-vous. Descendre l’escalier et m’en aller tout bêtement. Mais, comme l’a très bien fait remarquer un philosophe anglais, ce sont les idées les plus simples qui viennent les dernières.
Je pensai à tout, sauf à partir.
Un instant, j’eus l’idée de dégainer et d’attendre le mari de pied ferme.
« Absurde, me dis-je, et compromettant. »
Et l’homme montait toujours.
Tout à coup, j’avise une petite porte que je n’avais pas remarquée tout d’abord, car elle était peinte, comme le reste du couloir, en imitation de marbre, mais quel drôle de marbre ! un vrai marbre de mi-carême !
Dans ces moments-là, on n’a pas de temps à perdre en frivole esthétique.
J’ouvre la porte, et je m’engouffre avec frénésie, sans même me demander où j’entre.
Il était temps ! Le mari était au haut de l’escalier.
J’entends le grincement d’une clef dans la serrure, une porte qui s’ouvre, une porte qui se ferme, - la même sans doute – et je puis enfin respirer.
Je pense alors à examiner la pièce où j’ai trouvé le salut.
Je vous donne en mille à deviner le drôle d’endroit où je m’étais fourré.
Vous souriez… donc vous avez deviné !
Eh bien ! oui, c’était là, ou plutôt… ici !
Doucement, sans bruit, je lève le loquet et je pousse la porte… Elle résiste.
Je pousse un peu plus fort… Elle résiste encore.
Je pousse tout à fait fort, avec une vigueur surhumaine. La porte résiste toujours, en porte qui a des raisons sérieuses pour ne pas s’ouvrir. Je me dis : « C’est l’humidité qui a gonflé le bois. » Je m’arc-boute contre le… machin, et… han ! Peine perdue.
Décidément, c’est de la bonne menuiserie ;
Une idée infernale me vient… Si le mari, m’ayant aperçu d’en bas et devinant mes coupables projets, m’avait enfermé là, grâce à un verrou extérieur !
Quelle situation pour un hussard rouge !
Un soir de mi-carême ! et moi qu’on attend au bal !
Non, non, ce n’est pas possible. J’éloigne de moi cette sombre pensée.
Et pourtant la porte reste immuable comme un roc.
De guerre lasse, je m’assieds – heureusement qu’on peut s’asseoir dans ces endroits-là – et j’attends. Parbleu ! quelqu’un viendra bien me délivrer.
On ne vient pas vite… On ne vient même pas du tout.
Que mangent-ils donc dans cette maison ?
Des confitures de coing, sans doute.
De la rue monte à mes oreilles le joyeux vacarme des trompes, des cors de chasse, des clairons, et puis – terrible ! – le son des horloges, les quarts, les demies, les heures… !
Et le libérateur attendu n’arrive pas. Tous ces gens-là se sont donc gorgés de bismuth aujourd’hui ?
La prochaine fois que je reviendrai dans cette maison, j’enverrai un melon à chaque locataire.
De temps en temps, avec un désespoir touchant, je me lève, et, faisant appel à toute mon énergie, je pousse la porte, je pousse, je pousse !
Ah ! pour une bonne porte, c’est une bonne porte !
Enfin, épuisé, je renonce à la lutte. La poignée de mon sabre me rentre dans les côtes. Je l’accroche au loquet et je m’endors.
Sommeil pénible, entrecoupé de cauchemars. Le bruit de la rue s’est éteint peu à peu. On n’entend plus qu’un cor de chasse qui s’obstine héroïquement dans le lointain.
Puis le cor de chasse va se coucher, comme tout le monde…
…………………………………………………………………………………………………Je me réveille !... C’est déjà le petit jour. Je me frotte les yeux et me rappelle tout. Mon sang de hussard rouge n’a fait qu’un tour. Rageusement, je décroche mon sabre et le tire à moi…
………………………………………………………………………………………………
Je n’ose pas vous dire le reste.
Imbécile que j’étais ! double imbécile ! triple imbécile ! centuple idiot ! milluple crétin ! J’avais passé toute ma nuit à pousser la porte…
Elle s’ouvrait en dedans !...

(Pas de bile)

*
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Favorisée par une forte brise S.-O., la mer clapotante affleurait les quais du Havre, et s’engouffrait dans les égouts de ladite ville, se mélangeant avec les eaux ménagères, qu’elle rejetait dans les caves des habitants.
Les médecins se frottaient les mains : « Bon, cela ! se disaient-ils, à nous les petites typhoïdes ! »
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Quand le bon Dieu, sortant enfin de son antique routine, se résolut à mettre un peu d'ordre dans le chaos, il s'occupa d'abord de séparer la Lumière des Ténèbres. Les mémoires de l'époque sont assez chiches de détails sur la façon dont s'opéra cette division. Quoiqu'il en soit, l'opération laissa fort à désirer; (...) la lumière, telle que Dieu la fit, s'entache de beaucoup de ténèbres et, dans les ténèbres, demeurent encore des flots de lumière.
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Dire qu'on a eu vingt ans, qu'on ne les a plus, qu'on ne les r'aura plus jamais !
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Les familles, l’été venu, se dirigent vers la mer en y emmenant leurs enfants, dans l’espoir, souvent déçu, de noyer les plus laids.
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Il me faut encore revenir une fois sur cette étrange question des plantes qui marchent, question magistralement soulevée par notre ami Gustave Mirbeau et brillamment poursuivie par celui qui écrit ces lignes.
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Alphonse Allais
Tout ce qui est public devrait être gratuit. L'école, les transports et les filles.
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Vous êtes malade, votre médecin arrive. Il vous palpe, vous ausculte, vous interroge, tout cela en pensant à autre chose. Son ordonnance faite, il vous dit : "Je repasserai", et - vous pouvez être tranquille - il repassera, jusqu'à ce que vous soyez passé, vous, et trépassé.
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Lune de miel.
-- Dis-moi, ma chérie, à quel moment t'es-tu aperçue, pour la première fois, que tu m'aimais ?
-- C'est quand je me suis sentie toute chagrine chaque fois qu'on te traitait d'idiot, répondit-elle en souriant.
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Alphonse Allais
J'ouvre une parenthèse. Si vous avez un peu trop d'air, je la refermerai tout de suite.
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Alphonse Allais
L'Angleterre, c'est un pays extraordinaire. Tandis qu'en France nous donnons à nos rues des noms de victoires : Wagram, Austerlitz..., là-bas on leur colle des noms de défaites : Trafalgar Square, Waterloo Place.
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Toc, toc, toc ! La porte s’ouvre et on aperçoit la grande barbe d’argent d’un vieillard de haute taille, vêtu d’une longue robe blanche.
- Qui êtes-vous, bonhomme ?
El le vieillard répondit avec une grande simplicité:
- Je suis Dieu.
A cette déclaration, tous les jeunes gens éprouvèrent une certaine gêne; mais Albéric, qui décidemment avait beaucoup de sang-froid, reprit:
- ça ne vous empêchera pas, j’espère, de trinquer avec nous ?
Dans son infinie bonté, Dieu accepta l’offre du jeune homme et bientôt tout le monde fut à son aise. On se remit à boire, à rire, à chanter.
Le matin bleu faisait pâlir les étoiles quand on songea à se quitter. Avant de prendre congé de ses hôtes, Dieu convint, de la meilleure grâce du monde, qu’il n’existait pas.
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L'application de la fécondation artificielle panachée à l'Art vétérinaire est d'une importance qui n'échappera à personne. Le produit incestueux de la carpe et du lapin cessera donc enfin d'être un mythe.
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