Citations de Amélie Antoine (644)
Les gens les plus fous sont ceux qui ont l'air les plus normaux. Les gens les plus dangereux sont ceux qui ont l'air les plus inoffensifs. C'est ce qu'on apprend dans tous les faits divers.
Vous n'avez rien à perdre, oui, c'est ce que vous répétez en permanence. Mais quand on n'a plus rien à perdre, on a aussi tout à gagner, vous ne croyez pas ? Quand un verre est vide, il ne peut qu'être rempli à nouveau.
Pense positif et tu attireras le positif. Sois pessimiste et il n'arrivera rien de bon. Si le bonheur ne tenait qu'à ça, ça se saurait, s'était dit Benjamin.
Quand on a peur de quelque chose, c'est toujours parce qu'on tient à la vie. Parce qu'on ne veut pas mourir.
Mais comment fait-on pour oublier quelqu'un et se reconstruire quand cette personne est toujours en vie, qu'on la croise toutes les semaines, et qu'elle n'a pourtant plus rien à voir avec celle qu'on aimait ? Comment fait-on ?
Les apparences. Faire comme si. Encore et encore.
On devrait toujours faire les choses au moment où l'on a envie de les faire, sans tergiverser, sans vouloir être raisonnable, sans remettre à plus tard. Parce qu'on ne sait jamais s'il y aura un "plus tard", en réalité. Et il suffit d'un minuscule grain de sable pour que le "plus tard" se transforme en "trop tard", pour que l'espoir se métamorphose en regrets. La pire erreur qu'on puisse faire, dans la vie, c'est d'être raisonnable. De temporiser, de douter, d'attendre. Au lieu de se contenter de vivre.
S'enliser dans la douleur, se laisser submerger par la tristesse, c'est risquer de ne plus jamais se relever.
Il aurait suffit de si peu pour que tout soit différent.
Soudain, elle s’agrippe au volant comme s’il s’agissait d’une bouée de sauvetage.
— Il est arrivé quelque chose à mon mari, c’est ça ? Il a eu un accident ?
— Je ne peux rien vous dire au téléphone, madame, j’en suis désolé. Est-ce que vous êtes loin du commissariat ? Préféreriez-vous que je vienne à votre domicile ?
Désemparée, elle laisse échapper un hoquet de terreur. S’il refuse de lui confier quoi que ce soit au téléphone, c’est forcément que quelque chose de grave s’est produit. S’il ne s’agit pas de son mari, c’est que cela concerne l’un de ses enfants. L’angoisse monte en flèche jusqu’à former un nœud dans sa gorge, un nœud qui enfle et lui comprime les voies respiratoires.
— C’est un de mes enfants, c’est ça ? Dites-le-moi, dites-moi ce qui est arrivé !
Elle s’immobilise, son cœur bondit déjà à une allure folle dans sa cage thoracique. Mécaniquement, elle coupe l’autoradio qui fonctionnait encore à faible volume, referme doucement sa portière pour être au calme.
— Comment ça ? Pourquoi ? Qu’est-ce qui s’est passé ? bégaye-t-elle à la vitesse de l’éclair, son cerveau 12essayant de ne pas paniquer face aux paroles sibyllines de son interlocuteur.
Quelques secondes de silence de l’autre côté, trop longues pour ne pas laisser présager le pire. Et puis la voix reprend, imperturbable.
— Je préférerais que vous me rejoigniez, madame. Nous aurons tout le temps de parler lorsque vous serez là…
La sonnerie de son téléphone retentit, et il lui faut quelques longues secondes pour parvenir à mettre la main dessus et à l’extirper des profondeurs de son sac à main. C’est essoufflée qu’elle décroche :
— Allô ?
À l’autre bout du fil, une voix légèrement éraillée qu’elle ne reconnaît pas résonne parmi des crachotements désagréables, lui ânonne son prénom et son nom, et lui demande si c’est bien d’elle qu’il s’agit. Elle confirme, déjà soupçonneuse puisque habituée aux appels intempestifs d’instituts de sondage ou d’opérateurs téléphoniques. Son interlocuteur semble alors se radoucir, sans doute rassuré de savoir qu’il ne perd pas son temps avec la mauvaise personne.
— Bonjour, madame, je suis le lieutenant Berthelot. Je suis désolé de vous déranger, mais nous aurions besoin que vous veniez au commissariat, rue des Longs-Champs.
Édouard a éprouvé sur scène des émotions s'approchant de ce vertige primitif, mais jamais rien de comparable à la naissance de son fils. Bien sûr, il s'est égaré, il s'est perdu en chemin puisqu'on ne prend conscience de son bonheur qu'après l'avoir méprisé, qu'après l'avoir piétiné pour chercher quelque chose d'autre, plus haut, plus loin, toujours un peu plus loin, parce que rien ne semble jamais suffisant.
Le bébé s'agrippe férocement à lui, et Édouard reste là, sans bouger, à contempler les cinq ongles plus petits qu'une miette de confetti.
Tant de fois il aurait voulu aller se blottir contre sa poitrine, sentir la chaleur de sa peau et de son coeur, et tant de fois il avait renoncé à quémander des miettes d'un amour qui paraissait désormais bien trop enfoui sous la colère et le ressentiment. Il n'aurait pas supporté de faire un pas et qu'elle recule, qu'elle se détourne, alors il s'était abstenu, pour se protéger.
Il n’y a rien de plus pathétique que les mauvais perdants, vous ne croyez pas ? Ceux qui refusent la défaite, qui refusent de reconnaître qu’ils n’ont pas été à la hauteur, que leur adversaire était plus fort qu’eux…
Il faut croire que c'est plus fort que moi. Le simple fait de connaitre le pouvoir que j'ai sur cette fille, ça me fait sentir invincible. Et, la vache, qu'est-ce que c'est agréable d'être comme ça!
Citation : « Tous ces instant qui prouvent en une fraction de seconde qu’une famille, ce n’est pas un bonheur lisse et plat comme on voudrait le faire croiser aux autre. Tous ces moments figés qui montrent l’émotion, la vraie. La tristesse, la colère, la joie, la surprise. »
Mieux vaut partir sur la pointe des pieds, comme le bonheur.