Amélie Antoine

C'est comme si j'étais enfermée dans une pièce qui devenait, de manière mystérieuse et illogique, de plus en plus exigue. Comme si les murs se rapprochaient de moi dès que j'ai le dos tourné ; comme si l'air se faisait de plus en plus rare et que je n'osais même pas crier à l'aide par peur de gâcher le peu d'oxygène res-tant, par peur que, de toute façon, personne ne vienne à mon secours.
C'est comme si d'immenses mâchoires se refermaient sur moi et me broyaient sans que quiconque s'en aperçoive.
Comme si j'étais à la fois complètement transparente pour ceux qui pourraient peut-être me protéger, et aussi visible que le nez au milieu de la figure pour ceux qui ont décidé de s'en prendre à moi sans relâche.

La question qui ricoche toutes les nuits sur les parois de mon crâne, comme une boule de billard qui ferait des bandes à l'infini, c'est celle de savoir ce que je leur ai fait pour qu'ils me détestent à ce point. Si j'attise autant de haine, c'est forcément ma faute, c'est forcément que j'ai fait quelque chose de travers, qu'il y a un truc qui cloche chez moi. Tous mes efforts pour passer le plus inaperçue possible semblent vains, j'ai le sentiment que ma simple existence suffit à déclencher un chaos sans nom. Je voudrais être quelqu'un d'autre, n'importe qui ; n'importe qui, mais pas moi.

Les adolescents peuvent être tellement stupides.... et surtout tellement méchants les uns envers les autres. A les écouter, c est comme si rien n était jamais grave, avec eux. Comme si leur âge les rendait intouchables.

Cette année c est Orlane qui a obtenue direct le rôle de la strange de la classe. Moi, je ne l aurais peut être pas particulièrement remarquée, mais dès la rentré, Sarah l'a choisie. Parce qu elle l'a trouvée faible, fuyante, pitoyable. C est un peu comme les tributs dans Hunger Games; il faut que quelqu un paie, que quelqu'un se sacrifie oour que les autres aient la vie sauve, c est comme ça.

La peur n'évite pas le danger, c'est certain. Mais l'insouciance non plus.

Comme s'ils appelaient à l'aide. Comme s'ils les suppliaient de Revenir

J'entends un petit rire , le même rire cristallin et joyeux que tout à l'heure . Je prends mon courage a deux mains et je tourne sur mes talons en me forçant à ne pas fermer les yeux.

La colère s'insinue en moi, quand bien même je sais qu'elle ne m'aidera pas à m'endormir, au contraire. C'est tellement facile, pour lui, il suffit d'éteindre la lumière, de fermer les yeux pour aussitôt tomber dans les bras de Morphée.

L'impression que j'ai en permanence, c'est d'être enfermée tout en haut de la tour d'un château, d'attendre vainement que quelqu'un s'en aperçoive et vienne me délivrer.

Mais ,avant même que je trouve le courage de poursuivre mes questions ,papa a posé son index sur mes lèvres pour me faire taire et interrompre ce nouveau flot d'interrogations.
--Chut ...Chut....Je ne sais pas,je ne sais pas ce qui va se passer,c'est trop tôt. Mais ce dont je suis certain c'est que tout ira bien.Tout ira bien ,d'accord?
Il a planté son regard sérieux dans le mien,pour me faire comprendre que je devais l'écouter attentivement.
--Tout ira bien ,a-t-il répété une troisième fois en détachant les trois mots pour leur donner plus de poids.
Alors j'ai fait comme lui.
J'ai répété :
--Tout ira bien.(Page 377).

« Est-ce qu’il pourrait suffire de paraître quelqu’un d’autre pour devenir quelqu’un d’autre ? »

"...C'était dans doute parce qu'il était comédien qu'elle l'avait choisi sur Tinder, comme Ken-à-la-plage sur les catalogues de Noël de Macy's quand elle était petite..." p 133 Gaufrette - Laurence Peyrin

"Un faible rayon de jour naissant filtre à travers les persiennes, oblique vers le sol, diamante sa lumière fragile d'étoiles de poussière..." p119 Nous trois - Jérôme Loubry

"L'amour, on dirait bien que personne n'y comprend rien, c'est une maladie, une folie, une épreuve, tout le monde a sa définition. Comment savoir lequel y voit plus clair que la moyenne ?..." p 69 Parfait - Hervé Commère

"...Une très belle histoire, mais j'aime laisser le champ des possibles ouvert... À ce stade, il peut encore arriver n'importe quoi au héro, rien n'est joué... Et c'est le moment que je préfère, à vrai dire !..." p 19 - Vingt-cinq mille - Amélie Antoine.

On ne peut donner de l'amour que si l'on s'aime soi-même.
Gloria (in excelsis Deo) - Mathieu Lecerf

On vit une drôle d’époque, qui fait ressortir le pire de l’homme… Vous considérez les Allemands comme des monstres, mais vous, les Français, vous n’êtes pas mieux que nous, en vérité : vous dénoncez votre voisin sous n’importe quel prétexte ; parce qu’il est juif, parce qu’il est communiste, parce qu’il fait du marché noir, parce qu’il est résistant, parce qu’il n’a pas respecté le couvre-feu et que vous l’avez vu sortir, de derrière vos persiennes…

Jusqu'où peut-on aller par amour de l'autre ?
La réponse à cette question, il ne l'auras pas trouver dans l'un de ses nombreux livres de philosophie, mais dans les yeux de sa femme, puis dans son cœur à lui.

Au fil des semaines, Claire en est venue à hair le chien de son voisin. Elle a cru qu'à la longue, il s'habituerait à rester seul toute la journée dans le petit jardin qui jouxte le sien. Qu'il cesserait d'aboyer et de gémir en permanence.
Mais ce n'est pas le cas.
Les bruits du dogue l'obsèdent tellement qu'elle les entend même par-dessus le vrombissement de sa machine à coudre ; elle a l'impression d'être incapable de se concentrer sur autre chose.
Elle est la seule de la famille à pâtir de ce vacarme ;
Frédéric et les enfants n'ont même jamais entendu le dogue, puisqu'il ne fait plus un bruit dès que son maître rentre à la maison, à dix-huit heures.

Un mois et demi seulement, qui me parait une éternité. Un long tunnel dans lequel je me suis engouffrée, et, à présent, je ne vois plus aucune lumière. Je suis seule dans l’obscurité et les pleurs, à chercher à tâtons la sortie et l’espoir.