Amélie Sarn

J'adore nager, c'est vrai, mais ce que j'aime par-dessus tout, c'est nager seul. J'aime le silence qui règne quand je sors la tête de l'eau, j'aime ne plus me soucier de rien ni de personne. Quand je nage, je me sens dans mon élément, plus rien n'entrave mes mouvements, je me sens plus léger, plus vivant aussi. Quand je sors de l'eau, je suis épuisé et en parfait accord avec moi-même. Neuf.

Ces derniers temps, il avait tout essayé pour se ressaisir, redevenir celui qu'il était : le déni, l'autodérision, la rationalisation. Mais un simple sourire de Marie le remplissait d'une chaleur inexplicable et si, au contraire, elle paraissait contrariée, c'était aussitôt comme si on lui broyait les entrailles. Il devait cesser de se mentir. Il la considérait vraiment comme sa fille. Il l'aimait. Ce mot fit naître sur ses lèvres un sourire qui ressemblait plus à une grimace. L'amour : un concept si flou qu'il est impossible à définir. Le cauchemar du scientifique !

Je n'ai pas le droit, moi, de rire, de m'amuser. Je n'ai pas le droit d'aimer la baise; Parce que j'aime ça, tu sais, j'aime ça. Je n'ai pas le droit de vivre normalement, car je porte en moi une petite fille toute déchirée et tellement laide, tellement laide...

C'est pour ça que tu me tâtais partout? Moi qui croyais que tu t'inquiétais pour moi ! Mais tout ce qui t'intéresse, c'est de savoir si je vais me transformer en un de ces trucs, hein? C'est ça?

Voilà ce qu'est l'amour : des sensations mêlées de plein et de vide, de joie et de peur, de bonheur et d'appréhension.... Oui, l'amour est tout cela, et ce qui lie ces sentiments ensemble, c'est le désir que l'autre soit heureux à tout prix.

Mes trucs, mes machins, mes seins, là, finalement, ils ne m'empêchent pas de grimper aux arbres.
Je ne les ai même pas sentis.

...la faim est le meilleur assaisonnement.

Elle ferma les yeux. Elle n’avait plus besoin de la voir, elle la sentait, l’ombre autour d’elle qui la recouvrait, légère comme un voile et pesante comme une chape de plomb. Pour la première fois, elle n’essaya pas de la repousser, au contraire elle s’efforça de l’épouser. Elle s’étendit doucement et laissa son corps reposer sur le béton glacé. Une lumière colorée passa sous ses paupières. Un bruit résonna dans sa tête. La vision surgissait et elle l’appelait de ses vœux.

Thorgal AERGISSON, fils des orages et de la mer : une destinée hors du commun pour un garçon venu d'ailleurs...

[...] lorsque je lis, je suis en même temps seule et accompagnée d'une multitude de gens, dans la réalité et complètement ailleurs. Je sens mon corps mais c'est comme si je l'oubliais; je ressens chaque émotion tout en ayant l'impression d'être en parfaite apesanteur...

" J'adore les private jokes. Rien ne m'amuse plus en société que de glisser dans une conversation banale que mon père avait le fantasme des culottes Petit Bateau.
"Cela ne fait rire que moi. c'est déjà ça.

Être un homme nous oblige-t-il à endosser la cruauté inhérente au genre humain?

Alex ne se pose pas de questions.Il règle son pas sur ceux de Stéphane et d'Eric, il suit Ludo. En traversant le parking, il se sent fort.
Dans la lumière orangée du supermarché, les derniers clients poussent leurs Caddie pleins à craquer vers leurs voitures. Certains jettent un œil vers les quatre adolescents. Alex bombe le torse.
Lui, Alex, le petit, le minus, le débile, le crétin,celui que tout le monde engueule à longueur de journée, il va devenir un vrai dur et tout le monde aura peur de lui. On le respectera, enfin.

- Suis-moi. Et ne tombe pas. [...] Je n'irai pas te rattraper.

- Mais pourquoi font-ils ça ?
- Pour détruire la forêt.
- Mais pourquoi ?
- Parce qu'ils ne peuvent pas la contrôler.

Je les entends bien ricaner quand j'enlève mon manteau pour l'accrocher dans le couloir avant de rentrer en classe.
Vous me direz que les garçons font toujours ça, ricaner et se donner des coups de coude, mais je vous assure que ce n'est pas pareil quand ils le font, en vous regardant par en dessous

La vie continue. Une semaine déjà que nous avons repris l'école
Mes seins ont arrêté de grossir.
Pour le moment en tous cas.
Je ne me fais pas d'illusions. J'ai recommencé à manger normalement.
Inutile de se battre contre la fatalité.

« Tu sais, on fait un tour complet du problème, on l'explore de fond en comble et on se l'approprie. C'est bien ce que tu disais, non ? »
Elle hoche la tête et un sourire se dessine sur ses lèvres. Je lui tends les mains.
« Viens. On va dans la cuisine et on se prépare une tonne de crêpes pendant que tu me décris la pétasse que Papa à amenée cet après-midi. Et on invente plein de saloperies sur elle ! Qu'est-ce que tu en penses ? »
Cette fois, Maman rit franchement et je me dis que ce serait chouette si ça faisait un arc-en-ciel quand on rit et qu'on pleure en même temps.

Que sont quelques jours face à l’incroyable projet qui nous attend, hein ?

La plupart du temps, je ne me sens pas à ma place. Quand je parle, j’ai l’impression que mes mots résonnent trop fort et que tout le monde va se moquer de moi. Ça n’arrive jamais évidemment, mais, tu sais, au lycée tout le monde croit me connaître. Tout ça parce que j’ai régulièrement ma photo dans le journal local. J’ai parfois l’impression de ne pas pouvoir faire un mouvement sans être observé, scruté. Je déteste ça. Parfois, je voudrais être… invisible.