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Citations de Andrea Camilleri (1033)


J’ajoute cette note à la fin, comme on fait dans les polars, pour piquer ta curiosité (et note que je déteste les polars.
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Parfois, il ne raisonne plus. Aveuglé par la jalousie, il en serait arrivé à dire que j’étais consentante. Et puis, j’ai pensé que si je le lui racontais… il aurait pu avoir un malaise. J’ai voulu lui épargner…
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Et ce qu’il y avait de curieux dans ce désir, c’est qu’il n’avait rien de sexuel, il aurait seulement voulu sentir la chaleur d’un autre corps à côté du sien. Il pinsa au titre d’un film qui exprimait exactement son désir : Je voulais juste dormir avec elle.
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Pourquoi avait-il dit tout de suite oui quand elle lui avait proposé de dîner ensemble ? Vingt ans auparavant, il aurait répondu différemment, il aurait arefusé peut-être même brusquement.
Peut-être parce qu’à une femme aussi élégante et belle, il était difficile de dire non ? Et n’avait-il pas dit non tant de fois à des femmes plus belles encore que Marian ?
Alors, cela ne pouvait signifier qu’une chose. Que son caractère avait subi un changement à cause de l’âge. La vraie vérité était que, maintenant, plus souvent qu’à son tour, il ressentait la solitude, la fatigue de la solitude, l’amertume de la solitude.
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Et chaque partie, chaque détail était présenté de manière à accroître le sentiment de réalité. Et la frontière entre le rêve et la réalité finit par adevenir trop mince, presque ‘nvisible. Heureusement que, dans la partie finale, la logique avait disparu, passque sinon ça aurait été un de ces rêves dont, au bout de quelque temps, on ne sait plus s’il s’agit d’un fait réellement advenu ou s’il a été rêvé.
Sauf que dans le rêve qu’il avait fait, il n’y avait absolument rin de vrai, pas même la venue du ministre.
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CHIOVIRIA ASSUPPAVIDDRANU. PLEUVOIR À TREMPER UN PAYSAN. C’est quand il tombe des gouttes légères et clairsemées, de sorte qu’on ne peut pas vraiment parler de pluie. Et par le fait, sous cette bruine, le paysan, u viddranu, continue imperturbablement le travail qu’il était en train de faire, tailler, sarcler, semer, butter, même si le soir, quand il rentre chez lui, il est trempé jusqu’aux os.
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Quand il ne resta plus du bateau que quelques débris ballottés par les flots, le père Manuele Mandracchia partit d’un grand rire retentissant.
« Mais qu’avez-vous donc à rire ? demanda un des pêcheurs d’un ton un peu vif.
— Je ris, répondit le père Manuele, parce que je pense à la tête du patron demain matin, quand il s’apercevra que son bateau a disparu. »
Et, comme de juste, aux premières lueurs de l’aube, le père Manuele fit l’amère découverte que le caïque qui avait disparu, c’était précisément le sien.
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Avec le temps et la paille, les nèfles mûrissent. Ce n’est pas une petite affaire, je n’ai pas besoin de te le dire, et il faut y aller doucement. Ce grand homme qu’était le Duce a prononcé une fois un discours qui expliquait comment on mène un âne, avec la carotte et le bâton. C’est ce qu’il faut faire avec Vito, sauf que Vito n’a besoin ni qu’on lui donne à manger, ni qu’on lui frotte les côtes. Il suffit de lui montrer la carotte et de lui promettre le bâton. Et tu peux me croire, non seulement tu mènes l’âne, mais au trot.
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C’était absurde, mais cette indifférence générale qui soudain faisait de lui un étranger, un exclu, le tourmentait bien plus que la mort qui l’avait effleuré.
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J'ai lu beaucoup de pièces et de poèmes consacrés à Jeanne d'Arc, et à chaque fois la Pucelle d'Orléans m'apparaissait sous les mêmes traits.
Les interprétations que les poètes et les dramaturges donnaient de son parcours pouvaient diverger, et de beaucoup, son visage pour moi était unique.
La même chose m'est arrivée au cinéma : à un moment, le visage d'Ingrid Bergman a disparu, remplacé par un autre.
Je veux parler du visage de Renée Falconetti, l'interprète principale du film muet de 1928 intitulé La passion de Jeanne d'Arc, dû au réalisateur danois Carl Theodor Dreyer.
Si ce film a marqué non seulement l'histoire du cinéma, mais l'art du vingtième siècle, il le doit aussi, selon moi, à l'interprétation bouleversante de la comédienne corse.
Tout tourne autour de l'interrogatoire de Jeanne mené, sous la houlette de l'évêque Cauchon, par des juges déterminés à l'accuser d'hérésie et à l'envoyer au bûcher.
Renée Falconetti, le crâne rasé, sans maquillage, filmée toujours en gros ou très gros plans n'est plus la meneuse d'armée victorieuse et inspirée, mais une jeune femme, dont les traits passent de la résignation à la fierté, de la peur à l'affirmation décidée de sa foi, du doute à l'extase, de la fatigue à l'angoisse, de la crainte à l'indignation, avec un art consommé qui redoublait leur expressivité.
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Dès qu’ils furent hors du pays du côté de Montereale, Gallo prit une route de terre en pleine campagne. Après quelques kilomètres, il tourna à gauche, entrant dans une draille pleine de bosses et de pertuis, qu’on se serait cru à bord d’un bateau par mauvais temps.
Malgré l’état de la route et la recommandation qui lui avait été faite, Gallo fonçait et Montalbano avait du mal à suivre.
Ce fut un long chapelet de jurons.
Au bout d’un quart d’heure, durant lequel ils n’avaient pas rencontré âme qui vive hormis un chien à trois pattes et un oiseau en vol, ils virent, avant un virage, un homme au milieu de la chaussée qui leur faisait signe de s’arrêter.
Ils coupèrent les moteurs, descendirent. L’homme s’était approché. C’était un paysan quinquagénaire, sec comme un coup de trique, grand, le visage recuit de soleil.
– Vous êtes monsieur Melluso ? lui demanda le commissaire.
– Oh que oui, c’est moi. Donato Melluso.
– Où est la voiture ?
– Juste après le virage.
La voiture brûlée était là, sur l’esplanade derrière un abreuvoir qui n’avait plus d’eau depuis une centaine d’années. Il n’y avait plus de plaque, on ne discernait pas la marque.
Sur ce qui avait dû être le siège arrière, il y avait une chose noire, un corps humain, tordu dans une position bizarre.
Homme ou femme ?
Montalbano s’approcha pour mieux voir, se pencha en avant et alors seulement lui arriva aux narines, la terrible, la collante odeur de chair brûlée.
Elle n’était pas forte, elle s’était en grande partie dissoute dans l’air, signe que la voiture était là depuis un moment, mais cela suffit pour que le commissaire ait une brusque envie de vomir.
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Et puis le commissaire était furieux contre lui-même parce que le fait d’avoir tenu entre ses bras ‘ne belle femme l’avait plongé dans une agitation d’adolescent. Comme si c’était la première fois que ça lui arrivait. Alors, quoi, la vieillesse pouvait-elle être une régression vers la jeunesse ? Mais non, éventuellement, c’était une progression vers l’imbécillité.
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- (...) Qu'on y réfléchisse au gouvernement. Si, maintenant, on permet que les usines soient occupées, nous autres industriels, nous ne pourrons que tirer les conclusions qui s'imposent : le gouvernement n'est absolument pas en mesure de faire face à ce dramatique développement de la crise.
- Cela me paraît un peu fort, observe Guido.
- Crois-moi, c'est comme ça qu'on les mène, en maniant le bâton et les pots-de-vin.
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À cheval donné, on ne regarde pas les dents.
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Diego est un quadragénaire riche, élégant, il a un visage beau quoiqu’un peu pâle, il est très mince et beaucoup plus petit que la moyenne. Et pourtant, on raconte que les femmes tombent à ses pieds, le préférant à de vigoureux culturistes et à de musculeux joueurs de foot.
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Il glissa dans sa poche la liste des trois patrons de casse automobile, appela Gallo et partit pour Montelusa dans une voiture de service.
Il mit une bonne heure à convaincre le proc’ Tommaseo de mettre sur écoutes les trois téléphones.
Dès qu’on parlait d’écoutes, le proc’ courait aux abris.
Et s’il arrivait qu’un braqueur, un casseur ou un maquereau soit ai très proche d’un député ? Ça finirait sûrement très mal pour le magistrat.
C’est pour cela que le gouvernement venait de faire ‘ne loi interdisant les écoutes mais, par chance, elle n’était pas encore votée.
Il s’en retourna satisfait au commissariat.
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La veille au soir, Livia, et c’était là le motif particulier, s’était, par jalousie, énormément engatsée contre lui, gâchant ainsi le plaisir que lui avait procuré sa venue.
Ça s’était passé comme ça.
Le téléphone avait sonné et elle était allée arépondre.
Mais à peine avait-elle prononcé « allô » qu’une voix féminine avait dit à l’autre bout de la ligne :
– Excusez-moi, je me suis trompée.
Et la communication avait été ‘mmédiatement coupée.
Et alors Livia s’était aussitôt fourré dans le crâne que c’était ‘ne femme qui le fréquentait, lui, que ce soir-là elle avait rendez-vous et qu’elle avait reposé le combiné en entendant qu’elle, Livia, était à la maison.
« Je vous ai pris les doigts dans la confiture, hein ? »
« Quand le chat n’est pas là, les souris dansent ! »
« Loin des yeux, loin du cœur ! »
Il n’y avait pas eu moyen de la faire changer d’idée, la soirée avait tourné à l’engueulade passque Montalbano avait mal réagi, écœuré par le déluge inépuisable d’expressions toutes faites que Livia débitait, plus encore que par ses soupçons.
Et maintenant, Montalbano espérait que Livia dirait une quelconque connerie qui lui donnerait la possibilité de se prendre sa revanche dans les grandes largeurs.
Il fut pris d’une violente envie de se fumer une cigarette, mais il se retint. D’abord, passque si Livia rouvrait l’œil et le surprenait à fumer dans la chambre à coucher, ça ferait un ramdam de tous les diables. Ensuite passqu’il craignait que l’odeur la réveille.
Deux heures plus tard, il lui vint tout à coup une violente crampe au mollet gauche.
Pour la faire disparaître, il acommença par balancer la jambe d’avant en arrière et ce fut ainsi que, pied nu, il donna par inadvertance un grand coup au rebord extérieur de lit de bois.
Malgré la forte douleur, il aréussit à garder pour lui l’avalanche de jurons qui allait lui échapper.
Mais le coup contre le lit produisit son effet, car Livia soupira, bougea un peu et parla.
Distinctement, la voix nullement empâtée, elle dit juste après une espèce de gloussement :
– Non, Carlo, par derrière, non.
Pour un peu, Montalbano tombait de sa chaise. On t’en demandait pas tant, santantó, saint Antoine !
Montalbano se serait bien contenté de quelques paroles confuses, le minimum indispensable pour bâtir un jésuitique échafaudage d’accusations basées sur rien.
Mais Livia avait dit une phrase très claire, putain !
Comme si elle était parfaitement réveillée.
C’était ‘ne phrase qui pouvait faire penser à tout, y compris au pire.
Pour commencer, elle ne lui avait jamais parlé d’un type appelé Carlo. Pourquoi ?
Et puis, c’était quoi, ce truc qu’elle ne voulait pas que Carlo lui fasse par derrière ?
Et par conséquent : par derrière, non, mais par devant, oui ?
Il commença à avoir des sueurs froides.
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La parole d’honneur, ce sont les hommes qui la donnent. Mais vous n’êtes pas un homme, vous êtes une demi-épave !
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Gendarmes et voleurs avaient ceci en commun quand ils fouillaient un appartement : un tremblement de terre aurait certainement laissé les choses plus en ordre.
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Mais Livia avait dit une phrase très claire, putain !
Comme si elle était parfaitement réveillée.
C’était une phrase qui pouvait faire penser à tout, y compris au pire.
Pour commencer, elle ne lui avait jamais parlé d’un type appelé Carlo. Pourquoi ?
Et puis, c’était quoi, ce truc qu’elle ne voulait pas que Carlo lui fasse par-derrière ?
Et par conséquent : par-derrière, non, mais par-devant, oui ?
Il commença à avoir des sueurs froides.
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Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Il s'est mis au polar sur le tard, avec un très grand succès. C'était en :

1985
1992
1994
1998

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