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Citations de Anne Percin (723)


J'aimerais aimer. Comme tout le monde, peut-être, mais plus qu'un autre. Impression d'être fait pour ça, comme mes jambes pour courir. Pour l'instant j'aime tout le monde, c'est-à-dire personne. Socialement, c'est suffisant. Ça me permet, malgré mon insondable timidité, de fréquenter des gens, d'entretenir quelques molles amitiés. Mais, pour mon désir, ça ne suffit pas. J'ai envie d'avoir quelqu'un, que quelqu'un m'ait...J'ai envie d'une présence. J'ai envie d'une main sur mon épaule. J'ai envie... de quelque chose que je ne peux pas écrire, même pas ici.
J'ai envie d'aimer, j'ai envie de crever. C'est pareil, au point où j'en suis, c'est pareil.
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Supporter d'entendre sa propre pensée demande un courage que je n'avais pas il y a encore quelques années. Je préférais me taire et m'oublier dans la musique.
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Chacun était convaincu d'être dans son bon droit, du bon côté de la vie. Mais, je le savais désormais, il n'y avait pas de bon côté. Et je savais aussi je ne n'échapperais pas à cette fatalité. Sans le savoir, j'avais déjà glissé du côté où les hommes se croient sauvés : du côté de la raison, de la morale, de la normalité.
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Ses toiles au musée d'Orsay me faisaient un peu grincer des dents, parce qu'on m'avait appris à la fac et, plus tard, à l'école du Louvre, à avoir du goût. J'en suis revenu, depuis.
En art comme en amour, il faut avoir le courage de ses opinions. Nul n'est tenu d'aimer comme il faut.
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Il fallut expliquer à Boumédienne ce qu'était un carlin et, après s'être fait décrire l'animal, il assura qu'à son avis, un chien si moche ne devrait pas faire long feu en liberté. S'il n'avait pas été prévenu et qu'il venait à le rencontrer en pleine nuit, rôdant autour de son potager, il lui mettrait un bon coup de belle et on n'en parlerait plus.
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A seize ans, la peau n'est pas un rempart assez solide pour se passer de carapace. Il faut des déguisements, des masques, pour supporter le regard des autres sur soi alors qu'on ignore totalement à quoi on peut ressembler.
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OK, on habite près d'une forêt. Mais c'est un champ de tir militaire dont l'accès est interdit, alors pour batifoler dans les feuilles mortes avec son petit panier en osier tout en sifflotant, on peut rêver mieux. Si on traverse les barbelés malgré les panneaux à tête de mort, on trouvera plus de douilles de balles que de châtaignes, et si on en ressort, ce sera avec l'aide de Dieu et quelques champignons irradiés.
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Même si tu venais me chercher en cet instant - hypothèse hautement improbable - , je ne bougerais pas. C'est trop tard. Je ne suis pas dedans, je ne suis pas là... C'est moi qui suis de trop, ou c'est le monde.
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Il venait d'apprendre la raison à grands coups de pied dans le cœur. Les leçons de courage sont des leçons de cruauté. Le petit Alain avait renoncé à adopter le chaton blanc, renoncé à savoir si c'était un mâle ou une femelle, renoncé à lui donner un nom, il était en train de renoncer à le savoir vivant. A le voir si raisonnable, si distant, ravalant sa peine et les larmes qui auraient dû couleur, on comprenait qu'il venait de vieillir prématurément. Tous les crève-cœurs de l'enfance sont des douleurs saignantes qui se referment et laissent des cicatrices. La sagesse n'est rien d'autre qu'un réseau de stigmates.
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Déjà, quand j'étais gamin et que j'entendais craquer le lit de mes parents, je me demandais lequel des deux pouvait bien se gratter aussi fort pour faire grincer la literie et arracher à l'autre autant de soupirs. Ca m'a pris un certain temps pour comprendre que mes parents n'avaient pas de puces. (p. 232)
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" Tu sauras qu'avec moi, c'est toujours n'importe quoi. Je suis un grand N'importe Quoi géant."
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Je ne suis probablement pas meilleur non plus. Je suis juste de plus en plus, de mieux en mieux si l'on préfère, singulier. Et singulier, cela veut dire seul, aussi...

p.321
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Serais-je capable de supporter le climat, s’il me rend maussade et que je n’ai plus personne à qui parler sauf des pêcheurs mutiques, plus personne à observer sinon les paysans remontant, voûtés, le long des murs de pierre, les femmes et les enfants calfeutrés dans leurs maisons grises et ne sortant que pour les messes ?
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- N'empêche qu'il est trop gentil, Julius, a commenté Alice. Il fait tout ce que tu veux !
- Ah non, pas tout ! a répliqué Chris en souriant. Mais c'est vrai qu'il est gentil. Tout le monde en abuse, même moi [son compagnon].
- C'est horrible, ce que tu dis !
Christian a souri en regardant sa nièce dans le rétroviseur.
- Ne t'inquiète pas. On croit que c'est une faiblesse, mais en fait, c'est sa force... Il est inoxydable.
(p. 144)
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- Si tu veux vraiment y aller, dans cette école de cols blancs*, pour faire partie de l'élite de la nation, t'as intérêt à la jouer fine ! Va falloir apprendre la modestie, mon gars. La classe dirigeante, ça s'intègre pas comme ça, les doigts dans le nez. Qu'est ce que t'as cru ?
Mon père, ce héros marxiste.
- Papa, c'est juste une école, c'est pour apprendre des trucs ! Je veux pas devenir ministre et enfumer le peuple.
- T'apprends autant de trucs à la fac. C'est moins prestigieux, mais si c'est le prestige que tu cherches, compte pas sur nous pour te soutenir. On va pas chialer parce que t'es recalé chez les petits-bourgeois.
- Philippe, calme-toi. Tu deviens grossier, on dirait ton père.
C'était pas faux. Une sacrée famille de prolos gauchistes, quand même, les Mainard ! Du point de vue paternel, c'est certain, je devais avoir un gène défaillant.
(p. 49-50)
* IEP de Paris
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Je vous demande pardon. Humblement. Enfin, disons, avec toute l'humilité dont je suis capable, c'est-à-dire pas des caisses.
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Le mariage, c'est bien connu, aiguise l'esprit mais émousse le corps.
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Une dernière fois après avoir refermé sur moi la porte du jardin, j'avais croisé son regard. Un regard de chien abandonné d'autant plus terrible qu'il n'exprimait pas la détresse, mais la confiance. Ce regard plein d'espoir dont vous gratifient les bêtes, avant de rendre l'âme sous vos coups. (p156)
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Ils font ça tout le temps, les vieux. Ils mâchonnent. Ils digèrent leur vie. Ils la ruminent, se la repasse en plusieurs fois, au ralenti, pour en tirer le meilleur. Leur cerveau est un estomac de vache. Si le verbe a pris un sens négatif, c'est parce qu'on croit à tort que ruiner, c'est stagner.
Mais mâchonner sa vie, c'est un travail.
Ici, à la campagne, on rumine volontiers. On fait même ça à plusieurs, chacun y va de son anecdote. On ne se gêne pas pour saouler le voisin de son remâchis de vielles histoires en voie de putréfaction.
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" Ma chérie, quand tu seras grande, tu comprendras qu'être femme, ça ne se résume pas à être mère."
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