Londres, 1850,
L’inspecteur chef Runcorn envoie son inspecteur William Monk chez Sir Basil Moidore. La fille de ce lord a été retrouvée assassinée dans sa chambre. L’enquête est délicate car elle se mènera dans une famille aristocratique, fortunée et très influente. Il est demandé respect, discrétion et servilité. Si Monk peut se plier aux deux premiers comportements, il lui sera plus difficile de le faire pour le troisième…
Toujours agacé par l’attitude de Runcorn et obligé de lui obéir, Monk embarque son assistant Evan pour Queen Anne Street.
Evan est un jeune homme qu’il respecte et c’est sans crainte qu’il lui a confié son secret. Avec Hester Latterly, ils sont les seuls à savoir que suite à un accident de cab, Monk a perdu la mémoire (1er tome).
Les premières constations, à la vue du corps, indiquent qu’Octavia a été tuée par une arme blanche, la nuit, sans brutalité.
De la famille, personne ne peut donner un renseignement. Aucun bruit n’a été perçu, aucune animosité n’est à déplorer au sein de la maison et tout laisse à supposer que le meurtrier serait passé par la fenêtre grande ouverte.
Famille et domesticité sont sous le feu des questions de Monk…
Hester Latterly a quitté la maison de son frère pour vivre seule dans une petite pension honorable. Callandra Daviot, sa généreuse amie, lui a trouvé un emploi d’infirmière dans un hôpital. Même si au retour de la guerre de Crimée, Florence Nightingale a eu des honneurs royaux, le rôle de l’infirmière est égal à celui d’une domestique, sa fonction étant mal considérée, reste subalterne. Les réformes qu’envisageait Hester, pleine d’enthousiasme, d’expériences et de modernité, se heurtent à l’incompétence et l’indifférence du Dr. Pomeroy. Chef de son service, celui-ci ne tolère aucune ingérence et encore moins si cela est suggéré par une femme.
Le procès de Ménard Grey (1er tome) doit s’instruire et réunir toutes les personnes citées à comparaître, dont William Monk, Hester Latterly et Callandra Daviot. Oliver Rathbone, l’avocat chargé de la défense, est le plus brillant de sa génération. Homme intelligent, intègre, charmant, il est un dernier recours.
Monk retrouve Hester… L’inspecteur vaniteux, suffisant, ambitieux, et l’infirmière autoritaire, acariâtre, vieille fille. Entre les deux, les discussions prennent systématiquement le ton de la querelle. Dans un réjouissant délire partagé, leur duel aiguise leurs propos avec véhémence, jusqu’à l’absurdité.
Alors que le jugement ravit tout le monde… Monk retourne à son enquête. Ambiance feutrée, rigide, sous contrôle de Sir Basil le patriarche, chacun garde sa place, du fils aîné, héritier du nom et de la fortune, au dernier des domestiques.
Une pensée titille l’esprit de Monk… et si… et si le meurtrier vivait dans la maison ? Et si un secret de famille se terrait derrière les lourdes tentures ?
Bien vite, les quelques indices s’orientent vers un valet et cette précipitation n’est pas du goût de Monk. Lorsqu’il s’en épanche auprès de Callandra, elle lui soumet l’idée de recruter Hester qui se retrouve désœuvrée après son renvoi de l’hôpital, ses initiatives n’ayant pas été jugées opportunes par son supérieur.
Hester se fait embaucher au service de Lady Moidore, souffrante depuis le décès de sa fille, et devient le Cheval de Troie de Monk. Attentive à tous les commérages, elle se conforme aux règles des maîtres et valets.
L’enquête chamboulera bien des vies, aussi bien côté salon que côté offices, attisant l’amertume, les regrets, l’impuissance, le découragement, la honte… mais exaltera Monk et Hester qui unis face à l’injustice, ne capituleront jamais.
Deuxième tome de la série, ce roman raconte l’abîme qui sépare les castes dites supérieures à celles dites inférieures. Mais dans ces milieux, on peut distinguer d’autres différences. Chez les aristocrates, les femmes sont subordonnées aux hommes, les cadets aux aînés et les veuves à leur famille. Pour les domestiques, la souillon qui est aux pluches est à cent lieux de la gouvernante ou du majordome. Des étages, des petits salons pour le personnel, des salles à manger, distinguent les hiérarchies, ainsi que des couloirs qui séparent les hommes des femmes. Les structures forment un microcosme ordonné régi par des règles que le XIXe siècle affectionne.
L’histoire policière peut paraître simple. Dès le début, on peut se douter d’où le coup est arrivé, mais plus qu’une intrigue criminelle, le thème d’un orgueil démesuré pétrifie le lecteur car il conduit l’opportun en première ligne au front, la pauvre fille violée à l’hospice et l’innocent à la potence.
Nous retrouvons plusieurs personnages du premier tome avec plaisir. L’énergie qu’ils abordent en toutes circonstances est un plaisir de lecture ! La rivalité de Runcorn envers Monk s’affermit. L’implication d’Hester prend plus d’envergure et son caractère sans artifice, scrupuleux et courageux la rend indiscutablement séduisante. Evan se fait un peu discret mais reste un soutien pour Monk. Callandra, femme d’une cinquantaine d’années, a une force et des idées peu communes pour l’époque, grâce à elle, l’impossible devient possible. Oliver est un homme admirable, patient, fort intelligent et parfois… impulsif ! Quant à William Monk, il est le gentleman qu’il prétend. Sous ses airs froids et mordants, couvent une pitié et une générosité qui l’humanisent. Il est follement attirant !!!
Un épisode de cette saga qui m’a beaucoup plu. Série à recommander + que + !
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Jamais à court de sujets sulfureux la Perry, dans cet opus de la série Pitt, c'est de mutilations et de prostitution qu'il va s'agir... Choqué par la situation devant laquelle le met sa créatrice, l'inspecteur Pitt cherchera dans un premier temps à cacher la vérité sordide de son affaire à son épouse, mais la grande Anne Perry sait bien que nous lecteurs, nous aimons que les Pitt travaillent en duo et elle va bien sûr nous satisfaire! De toutes façons, l'intrépide Charlotte n'aurait pas accepté d'être laissée à l'écart, d'autant que le mystère concerne ici son vieil ami le général Ballantyne, et qu'elle sait bien que si son mari se mêle comme personne à la populace des bas quartiers, elle-même n'a pas son pareil pour se glisser dans les belles demeures et pour prêter l'oreille aux confidences feutrées des boudoirs...
Une belle enquête du couple Pitt ! Un petit régal de lecture!
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L'intérêt principal du livre réside dans le personnage de Charlotte, une jeune fille de bonne famille, dotée d'un caractère peu compatible avec ce que la société victorienne attend d'une femme. Lorsqu'elle rencontre l'inspecteur Pitt, venu enquêter sur une série de meurtre dans son très respectable quartier, elle découvre que le monde est bien plus complexe que ce que son éducation lui a laissé voir. Les autres personnages féminins (la mère et les soeurs de charlotte) sont aussi fouillés et dépeints tout en nuances. Mais, l'intrigue n'est pas très originale ; on se doute bien de le tournure que va prendre la relation entre Charlotte et l'inspecteur et même l'auteur n'a pas l'air de beaucoup s'intéresser à la résolution de l'énigme policière. Bref, rien d'inoubliable mais parfait pour un moment de détente.
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Autant j'ai aimé 'Du sang sur la soie' d'Anne Perry, autant j'ai été déçue de 'Memoire coupable' dont j'attendais un bonheur de lecture similaire...
J'ai trouvé ce roman poussif, caricatural et pour tout dire assez ennuyeux ! Jusqu'au bout, j'attendais une surprise ou un rebondissement, mais non : les méchants sont vraiment très très méchants mais heureusement Monk (pourtant piètre détective dans ce roman) parvient à contrer leurs sombres desseins.
Les gentils sont tellement gentils qu'ils en deviennent mièvres à force de bons sentiments. Puis l'histoire est terriblement prévisible, je me faisais des nœuds au cerveau en me disant 'j'ai du rater quelque chose, elle va nous trouver une péripétie de derrière les fagots, ça peut pas être si plat'. Mais si, ça l'est !
Heureusement qu'Hester est là pour remonter le niveau, avec sa force de vie, sa pugnacité et son refus de respecter les conventions de la bonne société. Mais on se demande un peu ce qu'elle fiche avec ce benêt de Monk, inefficace et geignard...
Bref, plutôt bof et pas indispensable. Cela dit, j'ai vraiment adoré 'Du sang sur la soie' alors je vais peut être retenter la chance sur un autre Monk, ou sur la série des Pitt, pour voir.
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Un Monk de bonne facture dans l'univers de l'art à la fin du 19èsiècle
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Une tragédie grec dans l'Angleterre de Victoria et Monk, l'homme sans mémoire que l'on a appris à apprécié qui enquête encore et toujours.
très bon
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Un Monk de bonne facture et toujours la vie si bien détaillé sous victoria, rapport entre les différentes couches sociales, détails du quotidien
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Un très bon Monk où le trio Détective, avocat so chic et infirmière digne de Florence Nightingale
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Malgré les félicitations de la reine une force obscure chasse Thomas de la police et le voilà dans la Special Branch, officine quasi occulte avec un chef pour le moins antipathique
Un très bon Perry
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Les moeurs pas si comme il faut des femmes comme il faut de l'ère victorienne. Pas le meilleur des Pitt mais intéressant
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Anne Perry est au programme du challenge Solidaire, je n’avais rien lu d’elle et savais vaguement qu’il s’agissait de polars victoriens. Après lecture, effectivement, c’est bien ça. Ce n’est pas mal fichu, pas mal écrit, c’est très classique, les personnages de la haute société anglaise et leur domesticité sont bien brossés, pour un peu, on se croirait dans Downton Abbey. Bref, ce n’est pas un mauvais bouquin, mais le souci, c’est que dans très peu de temps, il ne me restera rien de ce livre hormis la vague idée que c’était un polar victorien.
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Une série policière que je prends en cours de route, mais ce n'est pas dérangeant. Nous sommes en 1891, époque intéressante, à Londres.
Ambiance so British pour cette série sympathique même si le rythme est très lent
Le commissaire Pitt doit résoudre une affaire gênante. Le corps d'un homme vient d'être découvert sur la Tamise. Une scène macabre assez déroutante qui va donner du fil à retordre au commissaire Thomas Pitt.
Je découvre donc cette autrice et cette série. Ce tome est le 20 ème. Aussi les références diverses et variées à des tomes précédents ne m'ont pas vraiment interressé. Toutefois, nul besoin d'avoir suivi la série, pour comprendre ce récit.
J'ai bien apprécié l'ambiance du roman où figure pas mal de petites références historiques et culturelles assez plaisantes. Les protagonistes se rendent souvent au théâtre, puisque l'un d'eux est acteur et nous côtoyons donc l'univers du théâtre. Nous y rencontrons même Oscar Wilde et Yeats. Cela m'a donné envie de lire la maison de poupée d'Ibsen.
Une intrigue secondaire presque plus importante que l'enquête. Beaucoup de bavardages autour d'un thé, de visites au théâtre..., l'enquête, elle, avance lentement mais sûrement, mais passe un peu au second plan.
Très certainement la marque de fabrique de cette grande série, dont le plaisir réside dans le fait de retrouver nos protagonistes au fil des tomes.
Un roman très agréable à lire, mais une enquête très plan-plan, ne pas s'attendre à des courses poursuites et à un suspens insoutenable.
Anne Perry figurant cette année dans le challenge solidaire, j'aurais l'occasion de me replonger dans un autre de ses romans.
Challenge solidaire
Challenge entre-deux
Challenge gourmand
Challenge plumes féminines
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Londres vers 1880, Charlotte Ellison et Thomas Pitt vont tenter d’élucider les meurtres successifs de jeunes femmes étranglées. L’ambiance dans les familles huppées de la haute société, un rien surannée est admirablement décrite et le fossé avec les classes populaires est profond et difficile à franchir. Un polar bien mené qui ne s’épanouit toutefois que dans la seconde moitié du roman, la première partie étant assez touffue. L’intrigue captivante augure bien de la suite de cette série.
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Il y avait longtemps que je n’avais pas lu un livre de cette autrice et je me suis souvenu du pourquoi.
J’avais aussi lu de ses livres de Noël et bien, je n’ai pas vraiment adhéré à l’histoire, ni aux personnages.
C’est un livre assez court mais je me suis un peu ennuyée. Je n’ai pas aimé les personnages non plus ce qui ne m’aide, en général, pas à m’immerger dans l’histoire.
En plus, ce livre ne fait que mentionner a quelques reprise que l’intrigue se déroule dans le temps des fêtes mais il n’y a aucun autre indice (décoration, fête, préparation ...) qui en fait un livre de Noël.
C’est quand même une petite déception pour moi.
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La voix d'Anne Perry s'est définitivement tue et je regrette la perte de cette auteure prolifique qui avait su rebondir et triompher de ses démons personnels par l'écriture de romans policiers se déroulant principalement à l'époque victorienne dont elle excellait à restituer l'ambiance générale.
C'est ici la 24ème ( et dernière enquête) de William Monk le brillant détective amnésique qui a gagné ses galons en compagnie de son épouse et assistante la courageuse Hester, infirmière sur les champs de bataille de Crimée qui de retour à la vie civile n'aura de cesse de venir en aide aux plus défavorisés.
Avec leur fils adoptif Scuff, ils restent familiers de la grande misère des londoniens de la seconde moitié du 19ème siècle et se trouvent confrontés aux crimes abjects et aux assassins retors.
A la tête de la police fluviale, Monk doit prêter main forte à un riche bourgeois dont la femme a été enlevée et il va descendre dans les bas fonds des îles de la Tamise pour remettre la rançon. Mais rien ne se passera comme prévu car la rançon va bel et bien disparaître mais l'épouse enlevée aussi ... Monk aurait il été trahi par un membre de son équipe ? Le veuf inconsolable (et ruiné ) est il vraiment aussi pitoyable qu'il parait ? Quand il y a beaucoup d'argent en jeu, les grands principes peuvent s'effacer devant la cupidité .
Le récit est haletant avec une traque des ravisseurs et ensuite un procès à scandale où intervient le brillant avocat Rathbone , ami du couple.
C'est avec plaisir que j'ai retrouvé le style de ces récits où les éléments psychologiques sont toujours bien mis en avant, chacun des protagonistes se confiant face au lecteur et exposant ses doutes et ses failles.
Une fois de plus les travers de la société victorienne sont exposés sans concession et le roman se fait dénonciation d'un monde cruel aux faibles, corseté dans ses principes moraux qui ne laissent pas une grande part à l'indulgence et à l'empathie.
On pourrait penser qu'au bout de 24 enquêtes quelquefois calquées sur le même moule, la lassitude se fait sentir ...En ce qui me concerne, pas vraiment car il y a si longtemps que j'ai découvert cet auteur que des mois passent entre chaque lecture et la magie peut encore opérer, intacte.
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Défi ABC 2023-2024
Voilà ce que j'appelle un "livre de train": n'y voyez surtout aucun sous-entendu péjoratif, mais un moyen de qualifier ces romans faciles à lire, plaisants, qui ne nécessitent pas le calme feutré d'une bibliothèque, qui se lisent en douceur avec un délicieux petit goût de déjà vu, et qui finalement font oublier l'annulation/le retard/ l'arrêt en pleine voie/la rupture de caténaire (rayez la mention inutile). Sans rien dévoiler de l'intrigue fort bien ficelée, sachez que le ou la coupable n'est pas (seulement) celle qu'on croit, qu'il ne faut pas se fier aux apparences et que les robes à panier sont bien difficiles à porter.
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