AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Anne Wiazemsky (177)


L'amour éait dangereux mais noble. Il donnait sens à la vie, rehaussait ce qui était médiocre, et méritait donc qu'on s'y brûle. Je pardonne d'avance à tout ceux qui aiment, fut-ce en dehors des lois et du mariage.
Commenter  J’apprécie          70
Je m’étais adaptée à cette drôle de vie où je tournais avec lui le jour et me transformait en amante, parfois, la nuit. Le décor du film redevenait alors notre appartement. (…)
J’avais cessé de m’étonner que Jean-Luc mélange fiction et vie privée et n’hésitais plus à lui proposer quelque chose de personnel, une pensée ou une réplique. Extrait de la page 182
Commenter  J’apprécie          70
La journée qu'elle a eue pèse sur son humeur.
Avec Rolanne, elles ont dû, à deux reprises, retirer leur bébé à des jeunes femmes allemandes. C'était un ordre.
Les pères français de ces enfants ont été portés disparus, les enfants doivent être arrachés à leur mère pour être rapatriés en France où, peut-être, personne ne les désire.
Commenter  J’apprécie          70
Il ne subsiste vraiment plus rien de Baïgora. Mais les lieux et les personnes existent tant qu'on pense à eux. Quelque chose de ce qu'ils ont été palpite encore et me les rend mystérieusement proches. Grâce au "Livre des Destins".
Commenter  J’apprécie          70
Nathalie et moi avons donné un concert : Mozart et Beethoven au programme. "En musique les nationalités n'existent pas", a plaidé Nathalie pour excuser ce choix résolument germanique.
Commenter  J’apprécie          70
C'était surtout lui qui parlait, mais mes silences 'disaient beaucoup de choses' m'écrirait-il le lendemain.
Commenter  J’apprécie          70
Je la suivis des yeux alors qu'elle descendait lentement le chemin caillouteux qui menait au portail. Une petite femme courbée, essoufflée, qu'une bourrasque soudaine aurait pu renverser. Et je me mis à pleurer à mon tour. Sur elle, sur moi, sur le temps qui passe. Sur sa vieillesse prématurée et sur le parfum de mort qui semblait l'escorter comme un halo.
Commenter  J’apprécie          60
Dans un cadre en bois doré, une photo la représente agenouillée, Vicouny dans les bras au milieu dune prairie. L'herbe très haute, les fleurs sauvages, la lumière, sa chemisette et le sourire heureux qu'elle arbore évoquent l'été, l'insouciance, le bonheur. Wia a pris cette photo le dernier jour de leur voyage de noces, à une vingtaine de kilomètres de Berlin.
Commenter  J’apprécie          61
17 fevrier 2004

Elle est assise devant moi concentrée, attentive soucieuse d'apporter des réponses à mes questions .Sa petite taille ,la minceur de son corps enfoui dans une robe de chambre et l'expression sérieuse de son visage la font ressembler à une enfant un peu malade,momentanément consignée dans sa chambre.
Commenter  J’apprécie          60
Une phrase de Colette que adolescente j'avais inscrite dans mon cahier de textes me revint en mémoire : "Petit souci, je ne veux pas que tu deviennes un gros chagrin."
Commenter  J’apprécie          60
Il aime sortir le soir et je déteste ça ; il aime voir des amis et je déteste ça, il aime boire et je déteste ça... nous n'avons aucun point en commun, mais je pense que c'est peut-être avec lui que j'ai une toute petite chance d'être heureuse.
Commenter  J’apprécie          60
C'était le printemps et pour la première fois depuis deux ans, depuis la mort de mon père, je l'attendais avec impatience. Dans ma cahier de textes, j'avais recopié ces lignes extraites d'un roman de mon grand-père, François Mauriac : "Le bonheur, c'est être cerné de mille désirs, d'entendre autour de soi craquer les branches." Si la première partie de cette définition m'était encore inconnue, je commençais à entrevoir la seconde : j'écoutais, j'entendais "autour de moi craquer les branches". C'était diffus, nouveau, troublant. Cela surgissait sans raison, n'importe où.
Commenter  J’apprécie          50
Tous pensent avoir vécu à Berlin les années les plus belles de leur vie, les plus intenses. Ils étaient jeunes, avec un désir fou d'oublier les souffrances de la guerre, d'aider les autres. Rechercher les personnes disparues, les retrouver, les sauver était un idéal à la hauteur de leurs exigences. Cet idéal a cimenté leur amitié. Ils furent toutes et tous sur ce sujet d'une discrétion et d'une modestie admirables.
Commenter  J’apprécie          50
Il me revenait en mémoire une phrase entendue quelque part : "Les gens que j'aime ont mon âge." C'était exactement ça.
Commenter  J’apprécie          50
- Maintenant je descends en mon coeur comme dans le fond d'une mine et j'en retire - aussi froide que le métal - la pensée qui va m'anéantir. Ce métal, je le purifie au feu de la détresse - j'en fais un dur acier - je le trempe de part en part dans le venin du remords ...

Comme un écho grotesque aux déchirantes paroles de Penthésilée, des grognements s'échappaient de la coulisse, côté jardin. Des grognements qu'on tentait de retenir mais qui fusaient tout de même et qu'on entendait du plateau.

Toujours encadré par quatre machinistes et surveillé par le pompier, Lucerne maintenant pleurait les morts d'Achille et de Penthésilée. De gros sanglots spasmodiques, sonores et qu'il cherchait à étouffer en s'enfonçant un pan de sa chemise dans la bouche. Un bâillon de fortune sans grande efficacité et qui révélait un ventre blanc et mou.

Sur scène, Penthésilée achevait de mourir du seul fait de sa volonté. Le ciel entier s'enflammait, une aurore glorieuse commençait qui niait la mort et le destin tragique des deux amants. C'était comme la fin d'un cauchemar. Enfin, le noir se fit.

Aussitôt, dans la salle, éclatèrent les premiers applaudissements. Enthousiastes, frénétiques, d'autant plus nourris que des hurlements de mécontentement y faisaient écho. Tout de suite, on s'insulta avec une rage inouïe. Les acteurs saluaient, éberlués par cet accueil, épuisés physiquement et nerveusement, presque en état de choc. Leur retour sur scène attisait toutes les passions. Les hurlements et les applaudissements redoublaient. La salle entière était maintenant debout, tournée vers le plateau, criant qui son bonheur, qui sa détestation. Des bravos à n'en plus finir, mais aussi des insultes ordurières. Les deux camps s'affrontaient au balcon, à l'orchestre, dans le hall, partout. Et toujours Jo, de la cabine technique, envoyait les noir-lumières. ... [...]
Commenter  J’apprécie          50
- Vous êtes deux enfants, corrigea-t-elle
Dans l'ascenseur, Jean-Luc maugréa :
- Oui, on est deux enfants. Et alors ? C'est très bien, les enfants !
Commenter  J’apprécie          50
- Soif.
Il tenait la bouteille de jus d'orange inclinée au-dessus de sa bouche et Betty vit son poignet. Et tout de suite elle mit un nom sur les marques bizarres qu'on aurait dites imprimées sur sa peau : c'étaient des cicatrices. Son fou s'était "tailladé les veines", comme elle avait entendu son père le déclarer à la police, et ce qu'elle venait fugitivement de voir en était la preuve. Elle en conçut un brutal chagrin. Son fou avait souffert, souffrait encore. Que pouvait-elle espérer lui offrir? Comment le consoler? Elle ignorait tout de lui, de son mal, de sa douleur.
- Elisabeth?
Il avait terminé le sandwich, déposé à ses pieds la bouteille de jus d'orange et, bien assis sur la chaise, la fixait de son regard clair et intense, où, pour la première fois, Betty crut déceler de la reconnaissance et de l'affection.
Commenter  J’apprécie          50
Je n'aurai pas su l'expliquer à l'époque, mais dans mon amour pour Jean-Luc, il y avait l'amour de son métier, de ses films et de ses amis: j'étais autant amoureuse de lui que de son univers. (p.195)
Commenter  J’apprécie          50
Il me conduisit à la librairie Maspero dont je n'avais jamais entendu parler, et nous nous offrîmes des livres en gage d'amitié. Lui, Un beau ténébreux de Julien Gracq et le Journal d'un voleur de Jean Genet ; moi, Eugène Onéguine de Pouchkine et Un héros de notre temps de Lermontov. Puis nous rentrâmes dans un cinéma, le premier qui s'était présenté. On y projetait Pour qui sonne le glas. Entre deux longs baisers, je retrouvais les beaux visages d'Ingrid Bergman et de Gary Cooper.

184 - [Folio n° 4722, p. 103-104]
Commenter  J’apprécie          50
Des petites pluies fines d'été qui rafraichissaient l'air et redonnaient vie aux plantes. Les prairies parurent plus vertes et sous les arbres le sable des allées était encore mouillé. Nathalie sautait d'un pied nu sur l'autre pour éviter les flaques et préserver ainsi ses espadrilles neuves.
Commenter  J’apprécie          40



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Anne Wiazemsky (1996)Voir plus

Quiz Voir plus

Anne Wiazemsky

"Fille de", non, mais petite-fille de :

André Malraux
André Maurois
François Mauriac
Georges Duhamel

10 questions
75 lecteurs ont répondu
Thème : Anne WiazemskyCréer un quiz sur cet auteur

{* *}