Citations de Annelise Heurtier (511)
C'est terrible, la peur. Ça tétanise, ça paralyse. Ça empêche de réfléchir. Ça empêche de vivre.
C'est dur de reconnaitre qu'on a merdé... et plus le temps passe plus c'est compliqué. J'aurais dû...
Est-ce qu'on peut se défaire d'une rumeur, d'une image une fois qu'elle a été collée? (p199)
Ayumi avait cédé à la récente mode du tsuke-yaeba. Après être passée entre les mains d'un dentiste ... large d'esprit, elle arborait désormais une dentition parfaitement non-alignée, le parfait nec plus ultra en matière de mignonnerie.
( p 33)
On dirait que tu as capturé quelque chose de moi, quelque chose que je ne connaissais pas. Je ne savais pas que je pouvais avoir ce regard là. Je ne savais pas que je pouvais être… cette fille là.
J'aime la peur qui enfle au fur et à mesure que l'horloge me rapproche de mon entrée en scène, la voix dans le haut-parleur, celles des filles - aalleeez, avec l'intonation qui remonte sur la fin - le sentiment d'être importante, d'être là, maintenant, pour quelqu'un, pour quelque chose, d'avoir un rôle à jouer dans une équipe, d'être une brique, une brique solide, une brique pour vivre plus fort, plus haut, une brique parmi d'autres pour élever l'édifice.
J'ai posé mes mains à plat de chaque côté de la feuille et j'ai regardé les mots que j'avais tracés. Concrètement, il ne s'agissait que de petites courbes pleines ou déliées. De minuscules traces noires posées à intervalles réguliers. Mais une fois que l'on savait lire, il n'y avait plus de contemplation possible : on ne pouvait pas empêcher les courbes de produire du sens. (p. 173)
"le monde change grâce à nous ! Il est fini, le temps où les jeunes devaient se taire. On ne veut plus obéir ! Nous revendiquons le droit d'exister en tant que classe et d'avoir nos idées ! Nos idées sur le monde dans lequel nous voulons vivre !!"
Tout pouvait arriver, et même si, finalement, la plupart du temps il ne se passait rien, c'était en premier lieu cette peur qui rendait son quotidien insupportable. (p. 120)
Son père attendait deux pas plus loin, la tête baissée sur ses pantoufles au vert encore plus coupable que d'habitude.
Une foule incroyable était massée devant l'école.
Les trottoirs étaient noirs de Blancs.
Certains riaient, assis sur la pelouse, d'autres discutaient, adossés aux arbres.
Il y avait même des femmes avec des petits dans les poussettes.
Un homme souriait, accoudé à une pancarte qui indiquait
" Interdit aux nègres et aux chiens".
On n'aimait pas que les filles osent.
On n'aimait pas que les filles explorent.
On n'aimait pas que les filles aient un avis.
On n'aimait pas que les filles soient drôles.
Et c'était exactement ce que l'on encourageait (voir exigeait) des garçons.
Pourquoi ?
Quarante-deux kilomètres ... j'en restais admirative. Un homme pouvait donc courir une si longue distance ! Et tout cela parce qu'il n'avait pas d'utérus ? Comme la nature était injuste !
Une foule incroyable était massée devant l'école. Les trottoirs étaient noirs de Blancs
La puissance et l'autorité conférées au statut social étaient si écrasantes qu'elles réussissaient à opérer une bascule de la suprématie de l'homme sur la femme.
Il portait un vêtement de marque avec le nom du logo disproportionné, au cas où un lycéen atteint de cataracte précoce puisse louper l'info.
Bien sûr, nous avions l'habitude d'être considérées comme inférieures. Tout nous rappelait que nous étions moins intelligentes, plus faibles et somme toute moins importantes. A l'église, les cloches sonnaient moins longtemps lorsque c'était les filles que l'on baptisait.
La sempiternelle question que se posait Molly refit surface :
- Pourquoi ne voient-ils pas que je suis… Molly ? Pourquoi ne voient-ils que ma peau ?
Plus tard, je crois que tu mesureras la force et le courage que tout cela t'a donné.
Je me suis enfoncée sous les couvertures. Je voulais dormir. Quand on dort, on ne pense pas.