J'avais beaucoup aimé "Toute la lumière que nous ne pouvons voir", mais lorsque ce dernier roman est paru, je me suis méfiée... tout le monde parlait de chef-d'oeuvre !
J'ai quand même fini par le lire, mais effectivement comme certains j'ai trouvé que c'était bien complexe.
Alors j'ai décidé de recommencer la lecture en la fractionnant par période, et cela m'a paru beaucoup moins rébarbatif mais franchement, Konstance dans son vaisseau spacial ou Aethon le berger ne m'ont guère inspirés.
J'ai en revanche bien aimé Anna et Omeir, à Constantinople.
Mais je n'avais qu'une hâte... terminer ce pavé décevant !
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Je suis un peu ennuyée de ne pas crier au chef-d’œuvre, comme clamé sur la couverture par la maison d’édition, ou comme expliqué avec enthousiasme par certains de mes amis babéliotes avec lesquels je suis souvent du même avis.
Il faut dire que j’étais impatiente de me plonger dans cette ode à la lecture, à la langue grecque, aux bibliothèques, à la nature.
Mais avant d’être satisfaite par mes attentes, il m’a fallu patienter pendant plus de 150 pages, au moins.
J’étais perdue parmi ces personnages de différentes époques et aux lieux éclatés :
- Konstance, une jeune fille de quatorze ans, apparemment seule avec l’ordinateur central, dans un vaisseau spatial, l’Argos, dans le futur de l’humanité ;
- Zeno, un octagénaire américain faisant répéter une pièce de théâtre à des enfants dans une bibliothèque de l’Idaho, à notre époque
- Seymour, un adolescent américain de 17 ans avec des caractéristiques autistiques, prêt à faire sauter sa bombe contre un mur de cette même bibliothèque
- Omeir, un garçon né à trois cents kilomètres de Constantinople, et affligé d’un bec-de-lièvre, nous sommes en 1453
- Anna, une jeune habitante de Constantinople, ouvrière dans un atelier de broderie en compagnie de sa grande sœur (je rappelle que nous sommes en 1453, et j’avais appris à l’école : « 1453 : chute de l’Empire romain d’Orient »)
Avec des flash-backs dans l’enfance des protagonistes et des bonds dans le temps.
Le tout « relié » par une histoire d’oiseaux, de paradis, de tortues portant sur leur dos des galettes de miel, de hautes tours magnifiques, et d’un garçon, Aethon, voulant atteindre ces hautes tours là-haut dans le ciel et se transformer en oiseau. Transformation qui ne réussira pas du premier coup, loin s’en faut. Cette histoire, on la connait grâce à un manuscrit trèèèèèèèèès ancien et super abimé.
Il m’a fallu donc de la patience pour trouver les liens entre ces différents personnages, mais une fois que cela s’est produit, ça y est, j’étais lancée. J’ai donc sauté de page en page, trouvant le temps long à certains moments, surtout lorsque l’histoire de ce manuscrit mystérieux est racontée (que de descriptions…) ainsi que lors du siège de Constantinople (les armes, les sièges et moi, on ne s’entend pas très bien).
J’ai aimé les évènements, les personnages, et les idées qui s’y propagent : il faut sauver la nature et la Terre, les livres sont essentiels à l’être humain, quoiqu’ils se détériorent, il faut donc sauver les anciens de la décrépitude. Oui, je suis entièrement d’accord ! Mais cela m’a semblé si …comment dire pour ne pas choquer…commun ? Rebattu ? Comme si l’auteur surfait sur la vague des idées auxquelles tout le monde se doit d’adhérer.
Bref, j’ai passé un tout bon moment, sauf pendant les trop nombreuses pages du début, et avec une petite voix qui me titillait, qui me susurrait « Il en fait trop ».
N’empêche, je conseillerai quand même ce livre aux lecteurs qu’un pavé ne rebute pas, qui aiment les énigmes, et qui sont intéressés par l’écologie et les livres.
Un chef-d’œuvre, non, pas pour moi, mais un parcours intéressant dans le passé, le présent et le futur de notre planète, où les livres et les ordinateurs se côtoient pour le meilleur et souvent pour le pire.
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Si vous voulez être emporté•e ailleurs, voyager dans le temps et l’espace, être fasciné•e par de multiples histoires et de nombreux personnages, ce livre est celui que vous cherchiez ! Au cœur de ce roman vertigineux, les fragments d’une œuvre d’Antoine Diogène qui, de la chute de Constantinople à la mission spatiale Argos dans les années 2100 en passant par l’Amérique contemporaine, va bouleverser le destin de nombreuses vies, peut-être de l’Humanité tout entière…
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Je n'étais pas loin d'un billet sous forme d'ode au livre doudou, avec ce roman. le livre qu'on prend plaisir à ouvrir, auquel on pense dans la journée et qui nous réchauffe comme une couette douillette, à la veillée. le livre que l'on lit avec une pointe de regret une fois la première moitié passée, constatant que ce qu'il reste à lire s'amenuise de jour en jour, hélas. de ces belles rencontres trop rares qui nous poussent tous à ouvrir des romans, en quête du Graal, des cinq belles et pleines étoiles du babéliote repu d'une bonne lecture.
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Qu'y a-t-il dans mon roman doudou ? de l'Emotion, du Dépaysement, et du Mystère (avec majuscules).
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L'émotion naît des personnages, dans ce livre. Un entrelacs de personnages vivant à différents endroits, à différentes temporalités. Konstance dans une capsule spatiale; Anna et Omeir qui vivent la chute de l'empire romain à Constantinople. Zeno immigré aux States, fait prisonnier lors de la guerre de Corée, qui tâche de marcher sur les pas de son père héros de guerre. Seymour un jeune américain à la sensibilité exacerbée qui le conduit à l'extrémisme. le duo qu'il forme avec sa mère est bouleversant. Il peut s'avérer frustrant de passer de l'un à l'autre de ces personnages, dont l'histoire nous est contée en alternance, et dont on ne saisit pas immédiatement le rapport entre eux. Mais Anthony Doerr nous parle d'eux de telle manière que je n'ai ressenti aucune frustration, même à abandonner un personnage au coeur d'une scène à suspens. J'ai été touchée par chacun d'eux. Par un mélange de force et de faiblesse qui me les a rendus très réalistes, de parfaits imparfaits. Par l'humanité et la douceur dont fait preuve l'auteur, les brins de lumière qui éclairent des destinées parfois très sombres. Tout est en nuances, rien ni personne n'est tout noir ou tout blanc.
La langue de Anthony Doerr est saisissante. Il se fait conteur, déliant une sorte de ruban de soie de mots, coupée tout à coup assez brusquement par une phrase plus courte, presque sèche, qui change le rythme et la tonalité de l'écriture.
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Konstance dans sa capsule s'est entourée de petits papiers, emballages de la nutri-poudre qui la nourrit, écrits de sa main où il est en partie question d'un livre écrit par Diogène en grec ancien au premier siècle "La cité des nuages et des oiseaux". Zeno en est le traducteur. Anna est une orpheline vivant avec sa soeur dans un couvent. Son extraordinaire curiosité se pique à l'apprentissage du grec ancien. La trame du rapport entre les personnages se tisse autour de ce livre, au pouvoir défiant les lois du temps.
Chacun des vingt-quatre chapitres est précédé d'un extrait de ce roman ancestral, qui conte l'histoire d'Aethon, le berger en quête de la cité fabuleuse où les richesses coulent à flots, et qui détient les secrets de l'Univers. Nous évoluons de l'univers des contes ancestraux, sages et un brin naïfs de prime abord, à la pesante ambiance de Constantinople sur le point d'être assiégée. Nous vivons avec Anna, qui vit dans l'enceinte de la ville, mais aussi avec Omeir, un bulgare enrôlé par le sultan pour conquérir ce dernier bastion de l'empire romain. Nous partageons la vie de Zeno et de Seymour, l'Amérique contemporaine, et nous abordons le futur, avec Konstance à bord de l'Argos...Je crois que ce terme de dépaysement convient bien à ce roman; d'autant plus que tous ces tableaux de personnages et de périodes bigarrées sont loin d'êtres survolés, ils sont riches et denses.
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Le tour de force de ce livre est finalement justement sa structure, telles des pièces de puzzle toutes si singulières que l'on pourrait à tort croire l'assemblage de guingois. C'est aussi l'aura de mystère qui imprègne l'histoire de ce livre de Diogène, la façon dont il traverse les siècles, la façon dont il peut soigner et extraire de situations périlleuses. Et surtout...Contient-il réellement "la totalité du monde"?
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Ma cinquième étoile brillait pourtant, mais elle a perdu de sa superbe à la toute fin du roman. Une fin quelque peu expédiée ce qui est sidérant pour un roman si généreux tout du long (du coup je fais pareil avec mon billet, na). Sans compter une pièce de puzzle qui s'est égarée. Anthony Doerr sera tout excusé s'il nous fabrique un tome 2.
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Formidable ! Un vrai plaisir de lecture que cette histoire. Je referme le livre avec regret, j’aurais aimé que ça continue !
Bravo à Anthony Doerr pour ce roman puzzle, ces personnages attachants dont les vies ou les époques si éloignées ne finissent par former qu’une seule et même histoire.
Du grand art !
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Noël est une fête que j'aime pour sa magie et son esprit. C'est un moment que j'attends avec impatience, j'aime offrir mais c'est aussi un moment où je retombe en enfance, attendant avec impatience d'ouvrir mes cadeaux. Parmi ceux que j'aime recevoir, les livres ont une place de choix.
J'en sélectionne toujours quelques-uns, préparant ma liste comme lorsque j'étais petite. Autant vous dire que j'y consacre beaucoup de temps et que mes choix sont mûrement réfléchis.
Pourquoi est-ce que je vous parle de Noël au mois de Mars ? Tout simplement parce que ce roman est un de ceux que j'ai découvert au pied du sapin.
« La cité des nuages et des oiseaux » est le premier que je lis d'Anthony Doerr.
Pour ceux qui commencent à me connaître, je ne pouvais pas passer à côté de cette histoire : le titre, la couverture aux jolis tons bleutés, l'incipit prometteur me laissaient à penser que cette lecture me plairait.
« Il fait sombre dans la pièce, mais Aethon voit à la clarté de la lune les plumes qui poussent dans le dos de la femme, sur son cou et jusqu'au bout de ses doigts. Son nez durcit et s'incurve, ses pieds se recourbent pour former des serres jaunes, ses bras se changent en de magnifiques ailes brunes, et ses yeux… »
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« Mon enfant, chacun de ces livres est un portail, une ouverture qui te donne accès à un autre lieu, à une autre époque. Tu as toute la vie devant toi, et ils ne te feront jamais défaut. »
« La cité des nuages et des oiseaux » est un roman à l'imagination foisonnante, un conte original incroyable, un livre contemplatif où l'on s'évade de la vie quotidienne. Il nous ouvre les portes d'un monde enchanteur, celui de l'amour des livres, de la puissance de l'imagination, et des idéaux de paix et de liberté.
« … les livres meurent, de la même manière que les humains. Ils succombent aux incendies ou aux inondations, à la morsure des vers ou aux caprices des tyrans. Si personne ne se soucie de les conserver, ils disparaissent de ce monde. Et quand un livre disparaît, la mémoire connaît une seconde mort. »
Les premières lignes du récit pourraient commencer par « Il était une fois, un homme à la recherche d'une cité merveilleuse aux tours de bronze et d'argent, bâtie entre ciel et terre, une cité-refuge pour les oiseaux. »
Et s'il demande un peu de temps, les 700 pages sont un vrai bonheur pour les amateurs de fantastique, de rêve et de poésie.
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Ce roman parle d'un texte ancien intitulé « La cité des nuages et des oiseaux ». Trouvé dans une tombe de la cité antique que Tyr, ce manuscrit mystérieux, écrit vers le premier siècle de notre ère par Antonius Diogenes, a été détérioré par le temps..
Néanmoins, il est le fil conducteur de cette histoire.
Il raconte l'histoire d'un berger, Aethon, résolu à devenir un oiseau pour s'envoler, loin du monde terrestre, vers un monde paisible, magique et enchanteur caché au milieu des nuages.
Cette histoire est donc celle d'une quête d'un monde meilleur, un pays idyllique, en apesanteur, où les oiseaux volent, libres, insouciants, dans un ciel baigné de nuages. Elle parle de magicien, de sorcière, de chouettes gardiennes des portes de la cité, d'une clé et de bien d'autres choses.
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Anthony Doerr a construit un univers riche et dense qui s'articule autour de cinq personnages principaux, Anna, Konstance, Zeno, Seymour, Omeir, cinq fils narratifs tous reliés à ce texte ancien auquel il manque des passages entiers. La construction du scénario sous la forme d'une tresse, entremêle, entrecroise, enroule ces histoires autour de cet axe commun, sans jamais perdre un seul instant le lecteur.
Chaque récit est comme une parenthèse à part qui nous happe et nous transporte dans une époque et un univers très différents. Ainsi, on plonge dans le passé, en 1453, au moment de la prise de Constantinople par les Ottomans ; dans l'Idaho d'aujourd'hui où le dérèglement climatique et la dégradation de notre environnement menacent la biodiversité et l'avenir des hommes ; et dans un futur proche à bord de l'Argos, un vaisseau interstellaire dans lequel Konstance et sa famille voyagent à la recherche d'une planète d'asile.
Les personnages, avec leur personnalité bien définie et leur histoire, sont attachants. Si Aethon est le personnage central qui les relie tous, aucun ne prend le pas sur les autres. Chacun participe à renforcer l'ossature du récit.
Ce roman choral est comme un puzzle dont les pièces éparpillées attendent de retrouver leur place afin de révéler un tableau complet qui va se déployer à travers plusieurs siècles d'histoire. Chaque personnage nous embarque dans une aventure dont les décors mouvants nous laisse imaginer la Thessalie durant l'Antiquité, le siège de Constantinople, la guerre de Corée, la ville de Lakeport à notre époque, et la vie à l'intérieur de l'Argos.
« … il se peut bien qu'une obscure magie vive entre les pages des vieux livres. Tant qu'il lui restera des phrases à lire à sa soeur, tant qu'Aethon s'obstinera dans son périple insensé, poursuivant à tire-d'aile son rêve dans les nuages, les remparts de la ville résisteront peut-être ; il est possible que la mort demeure un jour de plus à la porte. »
A première vue, le scénario pourrait sembler décousu et complexe, mais il n'en est rien. Les récits fragmentés s'imbriquent parfaitement dans une histoire plus vaste. Anthony Doerr est comme un chef d'orchestre : il donne le ton, laisse entrer sur scène les acteurs au moment idéal, dissémine de belles émotions et rend chacune des histoires prenantes.
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Anthony Doerr est un fabuleux conteur. Avec un talent immense et singulier, il bâtit un monde enchanteur, dessinant l'intime, la vie et la mort, enchevêtrant les évènements passés, présents et futurs, nous laissant entendre le silence réconfortant des livres et la violence des guerres.
Avec comme point d'ancrage cet amour irrépressible pour les livres et les histoires, je me suis laissée emporter dans cette aventure qui traverse le temps et les conflits humains, entre récit mythologique et conte merveilleux, quête initiatique et science-fiction, roman historique et récit d'aventure.
L'écriture, onirique, poétique, colorée, contribue à créer une atmosphère enveloppante et douce, envoûtante et feutrée dans laquelle je me suis sentie merveilleusement bien.
« Tourner la page, se frayer un chemin sur les lignes : le barde se lance et fait apparaître dans votre tête un univers débordant de bruits et de couleurs. »
Ce roman m'a rappelé le roman étonnant et inclassable d'Erin Morgenstern, "La mer sans étoiles". Très vite, on se retrouve embarqué dans un voyage à travers les siècles qui fait la part belle à la littérature, aux bibliothèques et aux livres.
" Je sais pourquoi les bibliothécaires t'ont lu ces vieilles histoires : si elles sont bien racontées, celui qui les écoute reste en vie aussi longtemps que dure le récit."
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Pour conclure, ce roman est un livre-univers qui fait appel au pouvoir de l'imagination et du rêve, qui nous fait voyager à travers le temps et l'espace pour nous emmener très loin, dans des lieux incroyables et merveilleux, mais aussi dans des contrées où les hommes sèment la peur et la mort.
Métaphoriquement puissant, émotionnellement fort, magnifiquement écrit, l'ambiance magique met à l'honneur le pouvoir de la littérature qui appelle aux rêves mais qui peut aussi envoyer des messages forts.
Un magnifique roman que je vous conseille.
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Encensé par la critique et affublé d’un bordereau qualifiant le roman de chef-d’œuvre, c’est donc avec une certaine excitation que je me suis plongée dans la lecture de ce petit pavé.
Je n’irai pas dire grande déception car j’ai trouvé tout de même l’idée du roman audacieuse mais j’ai peiné à aller au bout du roman.
On découvre cinq histoires à travers différentes époques liées entre elle par un livre ancien datant de la Grèce antique.
J’ai apprécié les personnages et l’histoire mais je lui ai trouvé quelques longueurs et les aller-retours incessants entre les époques et les personnages m’ont parfois un peu lassé.
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Voyager, rêver, imaginer et plus encore. La littérature peut faire tant de choses ! Pourvu que les chefs d'œuvre littéraires de l'humanité continuent à se transmettre, à toucher et à bouleverser !
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𦀜omment un texte antique de Diogène a-t-il pu bouleverser la vie d'Anna au XVe siècle, de Zeno au XXIe siècle et de Konstance vivant dans un futur non-daté ?
Et je n'oublie pas Omeir et Seymour, qui évoluent en parallèle d'Anna et de Zeno, comme un binôme, dont le parcours est tout aussi lourd de sens !
☁Les destins s'entrecroisent, le tout m'emporte d'une époque à l'autre au côté de personnages bien campés. Ce livre se dévore tout du long avec beaucoup de curiosité et de plaisir !
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Il y a quelque chose d'universel dans ce roman qui parle de transmission des mots et qui fait la part belle à l'imagination.
Il y a quelque chose de doux et d'intense dans ce roman qui transporte et demeure lorsque j'y pense après l'avoir refermé.
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Un grand prix de la littérature américaine, voilà ce qui sera sans doute bien ficelé, me disais-je en commençant cette édifiante lecture.
L’action se passe un peu dans l’espace, un peu à Constantinople, tout était parfait. Jusqu’au chapitre, lequel se déroule dans un village quelque part dans les Rhodopes.
Lesquelles montagnes sont en Bulgarie, je le sais, j’y suis né dans ce pays, j’ai skié dans les Rhodopes. Et donc, bien avant la prise de Constantinople par les Turcs, mes ancêtres auraient souhaité, selon cet auteur, longue vie au Sultan turc? Et des petits Bulgares s’appelaient Omeir, toujours selon l’auteur? Comme Omer, le poète aveugle de la Grèce Antique, mais en plus con?
Les Bulgares ont été asservi par les Turc APRÈS la chute de Constantinople, laquelle devient Byzance, et mes compatriotes de passer 5 siècles à sa faire imposer l’Islam ou se faire couper la tête. Au choix.
Jamais de la vie ces gens n’auraient pu souhaiter longue vie au Sultan, avant ou après la chute de Constantinople.
Encore moins des Turc auraient pu passer par la Bulgarie en route vers le siège de Constantinople, c’est géographiquement impossible
Je prends ça personnel, me diriez-vous, l’auteur fait une mise en scène pour mieux nous raconter son histoire. Je veux bien. Mais errer dans l’histoire sous prétexte que c’est loin et puis personne ne connaît, compromet toute l’invention d’un auteur. Quand on commence à se dire que la qualité de l’invention littéraire est la même que les divagations historiques.
Mais le livre a reçu le grand prix de la littérature américaine 2022. Alors comment ne pas s’émerveiller? Et puis, les Américains sont réputés réinventer l’histoire, et ce à coup de bombes parfois, alors que reste t’Il d’un livre?
Bravo à Babellio pour m’avoir offert cette lecture instructive. J’en suis à la guerre de Corée en 1957 et je continue. En attendant ce frisson que me guette chaque fois que rencontre un chef d’œuvre….
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J’avoue avoir eu un peu de mal à entrer dans ce roman choral, écartelée entre des personnages et des histoires se déroulant dans des lieux et des périodes on ne peut plus dissemblables.
Et pourtant, petit à petit, la magie a opéré, les pièces du puzzle ont commencé à s’assembler, et j’ai terminé ma lecture quasi en apnée, plongé dans ce récit aussi foisonnant que la vie.
Car il s’agit bien de cela : de notre vie, de notre condition humaine. Des rêves qui nous soutiennent, mais qui nous éloignent aussi du bonheur, qui nous entrainent parfois vers l’enfer, alors que le paradis est bien ce jardin imparfait que nous avons sous les yeux.
L’auteur nous dit qu’il a conçu ce roman comme un hommage à l’univers des livres, et c’est bien de cela qu’il s’agit. Les livres nous sauvent, car c’est dans l’écrin de leurs pages fragiles que se cache notre vérité.
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Ne connaissant pas cet auteur, je me suis plongé dans ce roman grâce à Babelio !
Le style d'écriture est très agréable à lire avec une plongée dans différentes époques très simples à distinguer les unes des autres.
Un roman très simple et très bon en même temps !
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A tous les bibliothécaires passés présents et à venir …
Voilà les premières lignes de la cité des nuages et des oiseaux.
Tout à la fois roman d aventures, roman historique, roman de science fiction c est aussi un hommage aux conteurs, aux aèdes grecs et tout simplement à la littérature …. Seul lien qui unit les hommes à travers le temps et les mondes …
Cette lecture fut un pur moment de bonheur j avais tout à la fois envie de connaître la suite des aventures des personnages tout en regrettant que le roman s achève trop vite …. A lire sans modération …
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Ce livre m’a littéralement happé.
Un mystérieux ouvrage datant de la Grèce Antique va se transmettre de main en main à travers les siècles.
Leurs détenteurs ne sont ni des princes, ni des politiciens, ni des hommes de pouvoir ; ce sont des gens bien ordinaires ballotés par la vie et le tragique de l'Histoire. Ils seront les gardiens fidèles et intransigeants de ce livre fascinant.
Un codex grand comme un livre de poche avec ses pages à moitié effacées, si détérioré qu’il donne l’impression d’être « resté mille ans au fond de la cuvette d’un WC ».
Un livre venu du fond des âges et qui poursuivra son chemin chaotique bien au-delà de notre siècle.
Un livre qui changera l’existence de ceux dont le destin a donné mission de l’étudier, de le comprendre, de le conserver comme le plus précieux des trésors, de lui permettre de poursuivre sa route à travers les incertitudes du temps.
Nos passeurs de relais se nomment Anna, Omeir, Zeno, Seymour, Konstance…
Constantinople au moment de sa chute, la guerre de Corée, les trente glorieuses, la terrible machinerie humaine qui tue à petit feu la planète Terre, la fuite éperdue vers les étoiles… Les époques sont différentes, mais la fascination exercée par ce petit livre et son récit en quête d’une fabuleuse cité reste la même.
J’ai aimé tous ces personnages ; j’ai aimé les suivre dans leurs espérances, leurs rêves, leurs rémissions et leurs défaites.
Anna et sa soif d’apprendre. La tare du visage d’Omeir, et sa façon de parler aux animaux. L’amour impossible de Zeno. L’effroyable tumulte dans la tête de Seymour. La rébellion de Konstance contre Sybil…
Des vies et des époques différentes avec pour seul fil conducteur leur rencontre avec ce petit livre épuisé par les ans.
Où donc a voulu nous mener Anthony Doerr ? Comme pour tous les grands livres, il y a tellement de portes d’entrée que chaque lecteur pourra se faire sa propre opinion. Moi, j’y vois l’insignifiance du petit homme emporté par l’histoire et les évènements comme feuilles au vent, et la puissance éternelle du rêve et de l’espérance…
Un roman fleuve puissant, évocateur, où l’émotion est à fleur de peau. Dès les premières pages, vous voilà embarqué. Vous ne le lâcherez plus.
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J’ai eu un peu de mal à plonger dans cette histoire, sans doute car je ne lisais que quelques pages par soir avant de dormir. J’ai fini, au bout de 100 pages par tout reprendre depuis le début et me faire un canevas des chapitres, des personnages, de la ligne de temps et finalement cela a tout fluidifier. Cette histoire parle de l’importance des livres, plus précisément de l’importance d’un livre: fil conducteur dans la vie des personnages Zeno, Anna, Constance. Mais l’histoire n’est pas limitée au livre: elle nous rappelle la vanité des choses; nos désirs de toujours plus, voire nos jalousies. Mais l’herbe n’est pas toujours plus verte dans le jardin d’à côté. J’ai quand même trouvé la première moitié du livre un peu longue mais ai beaucoup aimé la deuxième partie, à mon avis moins contemplative et plus active
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Très bon roman conçu comme un hommage au pouvoir des livres. L'auteur nous amène dans des époques très différentes avec de nombreux personnages mais on ne se perd jamais. Le lien est un ancien manuscrit, texte mystérieux et incomplet qui traverse les âges et fait la liaison entre tous les personnages. C'est aussi une réflexion sur notre société et notamment les problématiques écologiques.
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Les « Merveilles d’au-delà de Thulé » d’Antoine Diogène inspirent cette mosaïque quelque peu nébuleuse qui fourmille de personnages, d’époques et de lieux : dans l’ordre chronologique — que l’auteur ne suit pas —, la Thessalie antique, le siège de Constantinople vu du côté byzantin et ottoman, la frontière chinoise pendant la guerre de Corée, une ville de l’Idaho contemporain visitée à plusieurs années de distance, et un vaisseau spatial fuyant la terre pour un interminable voyage. L’auteur joue savamment des contrastes : jeunes personnages et fin des mondes, culte des livres et destruction des bibliothèques, ravissement de la nature et désastres écologiques, progrès techniques et guerres, amour filial et parents désespérés. L’imaginaire est superbe, la précision documentaire impeccable, le luxe descriptif séduisant, mais la longueur et la virtuosité agacent. La pulvérisation de l’action sous les murs de Constantinople, dans le vaisseau confiné ou la bibliothèque attaquée finit par désamorcer l’émotion.
Bref un livre virtuose et peu attachant, sous-titré "chef-d’œuvre" par Albin Michel, orné en quatrième de couverture du regard hypnotique et du sourire indéfinissable de l’auteur. On imagine Doerr composant son roman puis le recomposant après l’avoir démembré, s’aidant de notes, de calendriers ou de cartes puis supprimant tout index pour laisser le lecteur avec trois ou quatre niveaux de chapitres, coupés des extraits d’un roman archaïque. On sait depuis l’Arioste que la complexité ne garantit pas le génie d’un roman à système. N’est pas qui veut Perec, Boulgakov ou Cabré.
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Anthony Doerr s’avère un redoutable conteur. Avec La Cité des nuages et des oiseaux, il peaufine ce don jusqu’à la perfection. Autour d’un vieux manuscrit écrit en grec ancien, transmis de génération en génération et traduit par un autodidacte résidant en Idaho, les personnages du roman évoluent en des temps et des contextes différents, mais tous ont un lien qui les rattachent. L’auteur joue sa partition sur plusieurs tableaux en de courts chapitres bien identifiés, évitant du même coup à son lecteur de se perdre. Ce roman, c’est de la haute voltige littéraire tout à fait maîtrisée, magnifiée par une prose plus qu’éloquente, qui m’a transportée au tournant de chaque page vers le passé et le futur, en un maëlstrom spatio-temporel dont je suis sortie éblouie.
Laissez-vous porter sur les ailes de cet ouvrage inclassable et faites à votre tour un voyage inoubliable dans ce que la fiction offre de meilleur!
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