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Critiques de Antonio Muñoz Molina (234)
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Le vent de la lune

D'un souvenir à l'autre, l'Espagnol raconte comment ses rêves d'ado allaient nourrir son oeuvre, et son récit déborde de tendresse nostalgique, dans les halos du temps retrouvé.
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Le vent de la lune

Le vent de la lune est une sorte de roman d’apprentissage. Un jeune garçon de Malaga, dans le sud de l’Espagne, se retrouve dans cette situation critique : il n’est plus un enfant mais il n’est pas encore un homme. À l’aube de l’adolescence, il se pose bien des questions. Et les curés, en charge de l’éducation des jeunes du village, sont loin de satisfaire ses exigences élevées. La religion n’apporte pas les réponses escomptées ni le soutien espéré. Qu’a-t-elle à dire à propos de l’astronomie ? Des dérives du franquisme ? De la mort de l’oncle ?



Mais, en plus, il vit à la fin des années 1960. À cette époque, les Américains partent à la conquête de l’espace, s’apprêtent à mettre le pied sur la Lune. La mission Apollo XI a été lancée, la fusée fonce sur l’astre de la nuit ! Forcément, ça a un impact sur l’imagination d’un adolescent à l’esprit déjà fantasque. Il faut dire que le narrateur lit du Jules Verne et beaucoup d’autres romans d’aventure. Quand ce ne sont pas des ouvrages d’astronomie, scientifiques. Décidément, il ne suivra jamais le chemin tracé par son père, qui s’occupe avec soin de son verger et qui souhaiterait que son fils prenne la relève un jour.



L’auteur Antonio Munoz Molina nous dresse un portrait de ce qu’a pu être la sortie de l’enfance d’un jeune Espagnol à cette époque. Je me suis surpris à ressentir un brin de nostalgie. Pourtant, je ne l’ai même vécue cette époque, je ne pourrai jamais dire : « Quand Armstrong a posé son pied sur la Lune, j’étais en train de faire… » Mais, au-delà de la conquête de l’espace, il y a les films américains. Et les filles. Et toutes les autres préoccupations d’un adolescent. Assez universel, non ? Je crois que n’importe qui peut se mettre à la place du narrateur et ressentir avec lui ce moment charnière.



En plus, tout est raconté bellement. Je suis vraiment tombé sous le charme de la plume d’Antonio Munoz Molina. Tellement que j’avais l’impression d’y être. La chaleur andalouse, le vent qui transporte les graines des champs de blé dorés et l’odeur parfumée des épices et des fines herbes, les figues et les grenades à la chaire juteuse, etc. Le tout dans un décor pas encore ravagé par la modernité (le réfrigirateur est une innovation inqiétante !). J’adore cette atmosphère précieuse. Je lirai assurément d’autres de ses romans et j’espère la retrouver.
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Le vent de la lune

La vie d'un jeune paysan cultivé dans une petite ville d'Andalousie, au moment où l'homme a foulé pour la première fois le sol lunaire (je me trouvais en vacances en Espagne à cette époque). Très belle description de l'adolescence, du franquisme, des travaux des champs. Bien documenté aussi sur les astronautes. Ne pas se fier à la photo de l'auteur, peu avenant et le lire en espagnol..
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Le vent de la lune

Chacun de nous et même ceux qui n'étaient pas nés à cette date, se souviennent du 20 juillet 1969, le fameux jour où l'homme marcha pour la première fois sur la Lune. Nous avons tous en tête l'image de cet astronaute posant un pied léger sur la surface de la planète grise et poussiéreuse, les phrases échangées et j'avoue que même si je n'avais que 3 ans à l'époque et que j'ai donc vu ces images beaucoup plus tard, je suis à chaque fois toujours émue, impressionnée, subjuguée même par la volonté, l'intelligence et le travail de l'homme qui ont permit cette rencontre avec l'espace, l'au-delà, l'infini...



Ce jour d'été 1969, donc, dans le village de Magina au sud de l'Andalousie écrasé de chaleur et de soleil, un jeune garçon suit avec passion chaque minute de cet évènement.



Suite sur Les lectures de Lili
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Le vent de la lune

Le vent de la lune est un roman de formation, roman de la mémoire, on pense inévitablement à Proust en particulier dans les dernières pages du roman, le Combray de Muñoz Molina se nomme Magina et l’auteur à travers ce roman rend un hommage vibrant à sa famille et surtout à son père. Le style est sobre et très beau.


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Les mystères de Madrid

Tout est un peu trop "téléphoné"... en se lasse vite.
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Les mystères de Madrid

Les mystères de Madrid est d'être le meilleur roman d'Antonio Munos Molina, paru pour la première fois sous forme de feuilleton dans le journal El Pais en 1992.

Lorenzo Quesada, un garçon de magasin vivant chez sa maman dans une petite ville d'Andalousie et correspondant local du journal Provincial est contacté par le comte Don Sebastian, notable de la ville car la statue du divin Christ à la Tignasse a été volé 18 jours avant les processions de la semaine Sainte.

Cette mission envoie notre anti héros, candide des temps modernes, à la capitale . Il sera confronté à de nombreuses péripéties et des rencontres farfelues et rocambolesques.
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Pleine lune

« ils ont des yeux et ils ne voient pas, ils ont des oreilles et ils n’entendent pas. »



Telle une vague qui roulerait mille fois sur une plage, Antonio-Munoz-Molina nous entraîne et nous aspire dans des phrases fluides comme l'eau, pour mieux nous immerger dans un univers traumatique. Celui d'un inspecteur hanté par les fantômes mortifères de l'ETA, d'un vieux jésuite repentant, d'un tueur haineux, de parents ravagés par la disparition de leur fille. Un monde désespéré et désespérant où seule une institutrice s'autorise à croire en l'avenir après l'assassinat barbare d'une enfant.



Un roman noir — très noir et fascinant. J'avoue que je ne m'attendais pas à être à ce point embarquée. Antonio-Munoz-Molina est magistral. Ses personnages par leur profondeur psychologique, leur densité et leur réalisme envoûtants ont quelque chose à voir avec l'universalité des sentiments humains, et c’est assez perturbant. Merci à michfred et à engie, grâce à leurs superbes critiques j'ai découvert un peu plus de la littérature espagnole et un magnifique auteur.



Challenge MULTI-DÉFIS 2020
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Pleine lune

Je suis sortie de la fiction pour entrer de plain-pied dans la réalité et c’est assez perturbant ! Je suis une inconditionnelle d’Antonio Munoz Molina. Il est l’un de mes auteurs favoris mais j’ai dû abandonner, à mon grand regret, ce livre qui me bouleverse trop et me rappelle un drame qui s’est passé dans mon environnement. Je ne m’attendais pas à cela, Antonio Munoz Molina est stupéfiant dans l'écriture d' un roman noir, il excelle !





Lorsque vous habitez dans un village limitrophe de Guermantes, le village de la petite Estelle Mouzin, que vous avez dû rencontrer ses parents au détour d’une course chez le boulanger, celui là même où elle a été vue pour la dernière fois, que vous connaissez le chemin que la petite Estelle a emprunté le jour de sa disparition, celui qu’elle prenait de l’école à chez elle, dans un petit village tout ce qu’il y a de plus calme, que vous avez en mémoire les photographies placardées un peu partout, que vous avez assisté impuissante aux déambulations de la police, vous ne pouvez lire ce livre sans éprouver une vive émotion, une boule au ventre, des larmes aux yeux. Ce livre décrit avec un réalisme saisissant la découverte du corps d’une petite fille de neuf ans et l’enquête qui s’en suit. Alors, le spectre de la disparition d’Estelle refait surface avec violence. Ici, personne n’a oublié, la moindre information télévisuelle, la moindre évocation capte l’attention. Ce fut un véritable traumatisme.



Et sous la plume incomparable d’Antonio Munoz Molina, l’horreur de ce drame reprend toute son intensité. Avec ses phrases qui n’en finissent pas dont le regard ne peut se détacher, la fascination ajoute du réalisme au réalisme de son écriture, cette écriture hypnotique magnifique qui génère une expérience émotionnelle, qui prend le lecteur en otage, il étouffe, médusé sous la précision des états d’âme de tous les protagonistes, mélange de culpabilité, de scrupules, le film de la journée fatidique qui tourne en boucle dans la tête des proches.



Alors je n’ai pas pu continuer, je regrette tant j’apprécie le style de cet auteur. Je suis vraiment désolée mais si, à ma différence, l’Ogre des Ardennes, Fourniret, n’est pas venu roder près de chez vous pour enlever, dans les mêmes conditions que le livre, une enfant du même âge, c’est un livre très fort, très noir mais remarquable de précisions, avec des personnages tous aussi intéressants les uns que les autres. Fourniret, à ce jour, est toujours dans l’incapacité de dire où il a enterré la dépouille d’Estelle.



« Celui qui a fait une telle chose doit le porter sur son visage, dit le père Orduna. Il doit porter un signe, comme Caïn quand il avait tué son frère et cherchait à se cacher de Dieu. »

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Pleine lune

C'était mon premier contact avec l'immense auteur qu'est Antonio Munoz Molina avec Pleine lune. Comment ai-je pu passer si longtemps à côté ?

Tout est bon, captivant : les personnages, leur histoire, leurs contradictions et ce lumineux personnage de femme ! Le style étonnant et prenant de longues phrases limpides pour traduire l'intérieur des personnages et des passages plus convenus pour l'avancée de l'enquête.

Car il y a meurtre et inspecteur, mais pas de véritable enquête, juste l'obsession d'un homme à découvrir le meurtrier.

Passionnant et l'auteur n'écrit pas que des romans noirs, sansdoute une des raisons de la profondeur du roman. J'ai immédiatement commandé "un promeneur solitaire dans la foule"
Lien : https://www.lesmotsjustes.org
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Pleine lune

Une histoire policière écrite comme une toile d'araignée, attrapante : une fillette de 9 ans est assassinée par un psychopathe à Magina (ville factice itérative chez AMM).

L'investigation sera confiée à un nouveau policier en provenance du Pays Basque où il a exercé 14 années, marquées par le terrorisme de l'ETA et des menaces directes qui ont fait perdre la raison à sa femme.



Les autres personnages tournent autour du policier : le médecin légiste, la maitresse d'école de la fillette, l'assassin.

L'axe du roman n'est pas l'action, mais les réflexions, en flux de conscience, de ces personnages, condamnés à l'échec.

La maitresse d'école est un personnage clé parce que c'est le lien qui les unit : accessoirement elle est aussi la maitresse du policier, le professeur de la victime et la cliente de l'assassin.

Beaucoup de réflexions éthiques dans ce roman et sur des sujets d'actualité : la violence, le Mal, une société dure, la recherche du sensationnel à tout va de la part des médias.

L'écrivain nous fait peur car il se place à l'intérieur du cerveau de ses personnages.

La lune joue un rôle important dans le récit, selon l'idée que la pleine lune provoque une influence négative chez les gens.

Le final de l'histoire est ouvert, à chacun de faire travailler son imagination.

Un film a été tourné en 2000 par Imanol Uribe; un bon film mais qui ne creuse pas la psychologie des personnages et donne une grande importance à l'histoire sentimentale.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Pleine lune

Oulala, mais quelle lecture difficile pour moi, j'ai luté en me disant sans cesse qu'un retournement de situations allait venir, il y en a eu pourtant.

Mais je crois qu'il s'agit tout simplement de la plume de l'auteur que je n'ai malheureusement pas du tout apprécié, car normalement, c'est tout à fait le genre que j'aime, peut-être un brin TROP travaillé.

Ce sont de longues phrases, parfois sans aucuns sens, mais pourtant avec tellement de sens à la fin du roman, il faudrait presque le lire deux fois !

Des chapitres où il faut attendre pour savoir avec quel personnage nous sommes, nous laissant un peu confus…

Quoi qu'il en soit, une lecture rocambolesque pour ma part, très dur de tourner les pages sans m'endormir !

Je me suis souvent surprise à divaguer dans mes pensées, sans vraiment lire ce que je lisais tant les phrases étaient trop lourdes.



Nous sommes ici en Espagne, avec Mr l'Inspecteur (où nous ne connaîtrons jamais son nom), un peu plus de la cinquantaine, mariée à une femme internée à cause d'une grande dépression, pris dans une enquête suite au meurtre atroce d'une fillette de neuf ans. Il en fera son obsession.

Nous passons de l'Inspecteur à d'autres narrateurs, dont le tueur.



Clairement, le livre tient en 200 pages, le reste n'est que futilités, d'innombrables détails ou descriptions très très longues, qui pour ma part m'ont totalement perdue, même si nous rentrons au plus profond des âmes de nos protagonistes.

Sûrement pour être au plus près des personnages… peut-être… mais cela n'a pas fonctionné avec moi.

Même si je dois bien l'avouer, l'auteur a fait un tel travail d'écriture… Incroyable mais trop pour la lectrice que je suis.



Et si on parlait de cette fin ?! Suis-je la seule à en être très frustrée ?!



CHALLENGE SOLIDAIRE 2023
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Pleine lune

Verbeux.



C'est une petite ville du sud de l'Andalousie. Sans histoire. Mais une petite fille vient d'être retrouvée morte la culotte enfoncée dans la bouche.



Je partais avec un a priori positif mais je ressors mitigée de ce roman. Je m'attendais à lire un polar écrit avec un style très travaillé, je me suis retrouvée avec un polar avec un style trop travaillé.



L'auteur fait des phrases proustienne qui sont certes belles, mais qui noient le lecteur et lui font perdre le fil de l'histoire. C'est dommage car j'ai trouvé que les personnages étaient très bien travaillé et leur évolution était intéressante.



Le parti pris de l'auteur de ne pas se concentrer sur l'enquête mais sur les personnages est audacieux. Il aurait pu donner un beau résultat, mais le style alourdit l'ensemble.



En conclusion, un roman qui avait du potentiel mais le style alourdit l'ensemble.
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Pleine lune

Antonio Munoz Molina écrit très bien. Mais son style est trop compliqué pour moi !



Le sujet est pourtant intéressant : un inspecteur, en proie à des difficultés personnelles, enquête sur une, puis bientôt plusieurs, agressions qui le remuent profondément. Le viol et le meurtre d'une petite fille, survenus alors qu'elle était sortie acheter un bristol et des crayons de couleurs pour terminer ses devoirs...



Le problème, c'est que même bien écrit, c'est terriblement long, et pendant des pages et des pages que dure une phrase, il ne se passe rien ou presque.



Bref, je n'ai pas aimé du tout, et je le déplore, parce que pour le coup, la langue est belle chez cet auteur.
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Pleine lune

Une petite fille est retrouvée morte et nue dans une petite ville andalouse. La ville vit maintenant au rythme de la peur et de l'effroi. Des personnages s'y débattent, l'inspecteur, muté depuis peu dans cette petite ville inconnue, l'institutrice de la fillette, l'assassin, mais aussi un prêtre et un médecin légiste, tous voulant rétablir la justice et trouver le coupable à cet affreux meurtre.

Entre amour et horreur, l'auteur parvient à accrocher son lecteur grâce à la profondeur de chacun des personnages.

Roman plutôt incompatible avec les amoureux des enquêtes à rebondissements et des thriller à suspens.
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Pleine lune

Ce premier roman d'Antonio Muñoz Molina que je lis m'a donné du fil à retordre. A première vue, on pense avoir à faire à un polar. Il en a les ingrédients principaux : un meurtre, horrible, celui d'une fillette, et un inspecteur, chargé de l'enquête. Nous sommes dans une petite ville du Sud de l'Andalousie dont nous ne connaîtrons pas le nom, pas plus que celui de l'inspecteur. La fillette, elle, s'appelle Fatima. Dès le début du roman, quelque chose cloche : d'enquête, il n'y en a point. En tout cas rien qui pourrait nous rattacher aux classiques du genre. L'inspecteur, sur les conseils du père Orduña, un prêtre catholique, étiqueté comme "rouge", et qui fut autrefois son éducateur, décide qu'il trouvera le coupable en remarquant quelque chose de spécial dans son regard. Bien. Le lecteur que nous sommes n'a plus qu'a attendre que cet événement survienne. Et pour tromper cette attente, l'auteur va nous envoûter et parfois nous engloutir sous d'interminables cascades de phrases, où l'on découvrira la vie passée et présente de quelques protagonistes de l'histoire : l'inspecteur, le meurtrier, l'institutrice de la jeune Fatima, le médecin légiste, ami de l'institutrice.



Il serait tentant de résumer ces vies et, finalement, toute l'intrigue, en quelques mots, mais ne serait-ce pas trahir l'intention de l'auteur ? Le résumé, la ligne droite, l'esprit de synthèse, sont à l'opposé des choix stylistiques de l'auteur. Ses phrases sont faites de cercles et de lignes sinueuses qui vous emmènent on ne sait où. Elles s'enroulent, bifurquent, empruntent des chemins de traverse, s'arrêtent à un détail impromptu, avalant le paysage, zoomant sur un geste insignifiant, accumulant les points de vue, dévorant les gens sur le chemin du personnage, haletant comme un coureur de fond, va, vient, recule et ne s'arrête que pour mieux rebondir. Ça fait penser à de la musique baroque, une partita ou une cantate de Bach. Mais en beaucoup plus déroutant, plus fatigant aussi. On aimerait faire "Pause", faire le point, résumer la situation. Mais, avec Muñoz Molina, hors de question de résumer quoi que ce soit. Il s'agit plutôt de décortiquer sans fin, jusqu'à l'étourdissement. Une écriture que j'ai envie de qualifier d'obsessionnelle. Quelle est donc l'obsession qui fait courir Antonio Muñoz Molina, comme un cheval fou ?



Le roman a bien une fin que je ne donnerai pas ici. Mais l'enquête est-elle résolue pour autant ? A-t-on fait le tour de la question ? Rien n'est moins sûr. On sent bien que du côté de l'institution religieuse où a grandi l'inspecteur, tout n'est pas clair, il y reste des zones d'ombres qui appellent d'autres éclaircissements, d'autres romans peut-être. Si tant est que la lumière ait ici une chance contre les ténèbres ? Si nous ne sommes pas dans un polar, nous sommes bien dans un roman noir et le noir y est particulièrement sombre.



Perturbé par ce livre, tantôt conquis et tantôt frustré, comme je peux l'être devant un tableau de Salvador Dali ou de Gérard Garouste, je pose une note qui ne veut pas dire grand-chose. Comment résumer par une note un livre par nature rétif à toute manœuvre de réduction ?

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Pleine lune

Dans une petite ville d'Andalousie, une fillette vient d'être assassinée, sa culotte retrouvée enfoncée dans sa bouche.

L'inspecteur chargé de l'enquête, est de retour dans sa région d'origine, après des années d'exercice dans le pays Basque où il fut confronté au terrorisme et à la peur quotidienne d'être abattu. Trouver le meurtrier devient alors une obsession dévorante, comme si son salut en dépendait.



Il s'agit moins ici d'un roman policier que d'un roman noir. L'enquête est suivi de loin, pas d'investigation poussée : l'inspecteur semble errer dans toute la ville à la recherche d'un assassin, qu'il reconnaitrerait par le vide de ses yeux.

En effet, ce sont plutôt les états d'âme des différents personnages face au drame et à leur vie qui sont ici pointés.

Les chapitres alternent les différentes voix des personnages : l'inspecteur, miné par son passé ; Orduna, le prêtre ouvrier ; l'institutrice Susana Grey qui culpabilise sur l'échec de son mariage ; et l'assassin, fils névrosé en quête de reconnaissance. On découvre que chacun semble avoir un côté sombre et que tous recherchent la rédemption.



Personnellement, il m'a fallu beaucoup de temps pour rentrer dans l'histoire...

La non-enquête, l'alternance des points de vue, le rythme lent et les longues phrases n'aident pas le lecteur à accrocher. Pourtant, passé ce temps d'adaptation, on finit par s'attacher aux personnages et à ressentir de l'empathie pour eux.

Récit désenchanté où tout le monde semble coupable de quelque chose, l'auteur scrute les tréfonds de nos âmes, révèle les pensées que chacun refoule et souligne les ambivalences de la nature humaine.

Pourtant c'est l'espérance, l'amour et le droit à la vie qui vaincreront : "Je ne suis pas mort " nous criera le dernier protaganiste.

Prix Fémina étranger 1998.
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Pleine lune

Ce roman, bien écrit par ailleurs, fût trop difficile à cause du thème d'une agression sur une enfant. Je n'ai donc pas été capable de le terminer. Ce genre de réalité, pénible à penser, encore plus pénible à en connaître les détails et le côté malsain de ces meurtriers pédophiles, fût très pénible. Mais pour un club de lecture, j'ai quand même tenté d'en lire le plus possible. C'est pas nécessaire de s'imposer de telle lecture et ce roman est sorti rapidement de ma bibliothèque.
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Pleine lune

Alors que l’on s’attend à lire un polar, Molina nous emmène ailleurs. Pour ceux qui connaissent cet auteur, rien d’étonnant. Les autres seront peut-être décontenancés, ennuyés car au bout de quarante pages, on n’a pas avancé d’un pouce, un pas en avant, deux pas en arrière. Il faut régulièrement attendre plusieurs dizaines de pages pour apprendre un élément nouveau, déjà connu de la police mais dont le lecteur n’est pas encore informé. Il y a bien un crime (horrible crime d’enfant), un inspecteur (sans nom) mais pas vraiment d’enquête. Du côté de la police, on ne verra quasiment que cet inspecteur, halluciné par le manque de sommeil, hanté par tout ce qu’il a vécu à Bilbao avec les terroristes de l’ETA. Ses méthodes de travail étonneront les amateurs de polars. Il cherche le coupable dans la rue en regardant les yeux des gens qu’il croise, convaincu que ceux d’un assassin doivent refléter le crime qu’il a commis.

Ça ne commence à bouger vraiment qu’au bout d’une petite centaine de pages et pourtant je ne me suis jamais ennuyée, jamais lassée des répétitions, bien au contraire. Subjuguée par le style Molina une fois encore, par sa maîtrise impressionnante du temps (passé, présent et futur imbriqués), par son écriture précise, envoutante, adaptée à chaque personnage et par ses fines analyses psychologiques.

Ce roman n’a pas la même puissance que Dans la grande nuit des temps qui restera à jamais pour moi un chef-d’œuvre inégalable. Il est plus court aussi. Mais Molina réussit l’exploit de rendre addictif un roman très lent et dans lequel il ne se passe pas grand-chose, nous attachant à ses personnages solitaires : l’inspecteur au passé trouble et à la prise de conscience bien tardive, l’institutrice abandonnée, le médecin légiste désenchanté et la petite Paula à l’enfance saccagée.

L’auteur nous offre une fin qui n’est pas mièvre et qui ne surprendra pas ceux qui n’auront pas oublié un passage du roman, glissé furtivement.

La traduction de Philippe Bataillon est impeccable comme d’habitude.

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Pleine lune

Sur un fonds (très estompé au demeurant) d'enquêtes policières, ce roman profond et intense nous plonge dans les méandres de l'âme humaine. Car c'est bien là le véritable thème de ce livre. Au travers de chacun des personnages, de leur passé et leur présent, Antonio Muñoz Molina nous emmène dans un voyage au cœur du psyché.

La force de cet ouvrage tient aussi pour la majeure partie dans son style précis et envoutant. L'écriture est ici une peinture au sens littéral du terme. Peinture des lieux d'abord : l'atmosphère des villes andalouses se dévoile au travers de presque chaque page ; peinture des êtres ensuite : à chacun des personnages correspond un style particulier, tant dans la syntaxe que le vocabulaire utilisé. Un style, véritable signature, qui permet d'identifier chacun d'eux tout au long du roman, et qui endosse comme une seconde peau leur personnalité.

Un livre somptueux.
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