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Citations de Arthur Schopenhauer (981)


Je le sais, si j’allais gravement affirmer à quelqu’un l’identité absolue du chat occupé en ce moment même à jouer dans la cour et de celui qui, trois cent ans auparavant, a fait les mêmes bonds et les mêmes tours, je passerais pour un fou ; mais je sais aussi qu’il est bien plus insensé encore de croire à une différence absolue et radicale entre le chat d’aujourd’hui et celui d’il y a trois cent ans.
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Rappelons-nous l’épouvante glaciale qui nous saisit à entendre prononcer un arrêt de mort, notre horreur profonde à la vue des préparatifs de l’exécution, la pitié qui nous arrache le cœur au spectacle de l’exécution elle-même. On croirait qu’il s’agit de tout autre chose que d’abréger simplement de quelques années une existence vide, triste, aigrie par mille tourments et toujours incertaine ; on penserait vraiment que c’est un événement d’une importance extraordinaire que de voir un individu arriver quelques années plus tôt là où, après une existence éphémère, il a des milliards de siècles à demeurer.
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[…] Pour dérober au regard scrutateur de l’adversaire ces indices souvent dangereux dans une négociation ou dans un accident soudain, la nature (qui n’ignore pas que homo homini lupus) a donné à l’homme la barbe. La femme au contraire pouvait s’en passer ; car en elle la dissimulation et la maîtrise de soi-même, « la contenance » sont innées.
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[…] un colimaçon, auquel on a coupé la tête, reste vivant, et au bout de quelques semaines une nouvelle tête lui pousse ainsi que des tentacules ; avec ces organes reparaissent la conscience et la représentation, tandis que jusqu’à ce moment l’animal ne manifestait dans ses mouvements sans règle qu’une volonté aveugle.
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Dès que j’ai commencé à penser, je me suis trouvé en rupture avec le monde.
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La parabole des hérissons


Par une froide journée d'hiver, un troupeau de hérissons s'était mis en groupe serré pour se protéger contre le froid et la gelée grâce à la chaleur de leur propre corps.

Mais tout aussitôt ils ressentirent des douleurs à cause de leurs piquants, ce qui les fit s'éloigner les uns des autres. Mais là, ils se retrouvèrent seuls à souffrir du froid.

Quand le besoin de se chauffer les eut rapprochés de nouveau, le même inconvénient se renouvela, de façon qu'ils étaient ballotés de ça de là entre deux souffrances, jusqu'à ce qu'ils eussent fini par trouver une distance moyenne qui leur rendît la situation supportable.

Ainsi, le besoin de société pousse les hommes les uns vers les autres ; mais leur nature méchante et leurs insupportables défauts les dispersent de nouveau. La distance moyenne qu'ils finissent par découvrir et à laquelle la vie en commun devient possible, c'est la politesse et les bonnes manières
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« La vie humaine, telle que la réalité nous la présente le plus souvent, ressemble à l’eau telle que nous la voyons d’ordinaire dans l’étang ou dans le fleuve ; mais dans le roman, l’épopée, la tragédie, le poète choisit ses caractères et les place dans des situations telles que leurs traits distinctifs s’y développent mieux, que les profondeurs de l’âme humaine s’éclairent et puissent être observées dans des actions singulières et significatives. C’est ainsi que la poésie objective l’Idée de l’humanité, qui, chose remarquable, se peint le plus nettement dans les caractères les plus individuels.
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[…] l’homme ordinaire ne s’attarde point longtemps à la contemplation pure ; par suite, il n’attache point longtemps ses regards sur un objet ; mais, dès qu’une chose s’offre à lui, il cherche bien vite le concept avec lequel il la pourra ranger (comme le paresseux cherche une chaise), puis il ne s’y intéresse pas davantage. C’est pourquoi il en a si vite fini avec toutes choses, avec les œuvres d’art, avec les beautés de la nature, avec le spectacle vraiment intéressant de la vie universelle, considérée dans les scènes multiples. Il ne s’attarde pas ; il ne cherche que son chemin dans la vie, ou tout au plus encore qui se pourrait par hasard le devenir ; il prend, dans le sens le plus large du mot, des indications topographiques ; mais il ne perd pas son temps à contempler la vie pour elle-même.
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« […] la science, en effet, ne saurait pénétrer jusqu’à l’essence intime du monde ; jamais elle ne dépasse la simple représentation, et, au fond, elle ne donne que le rapport entre deux représentations.
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Celui qui prend à cœur, qui prend en main une œuvre sans utilité matérielle, doit d’abord n’attendre aucun intérêt de la part de ses contemporains. Ce à quoi il peut s’attendre, par exemple, c’est à voir une apparence vaine de la réalité qu’il cherche se présenter, se faire accepter, avoir son jour de succès ; ce qui d’ailleurs est dans l’ordre. Car la réalité en elle-même ne doit être cherchée que pour elle-même ; sans quoi on ne la trouvera pas, car toute préoccupation nuit à la pénétration.
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Ce qui s'exprime dans la conscience individuelle comme simple instinct sexuel, sans se porter vers un individu déterminé de l'autre sexe, c'est le vouloir-vivre pris en lui-même et hors du phénomène. Mais ce qui apparait comme l'instinct orienté vers un individu déterminé, c'est en soi la volonté de vivre sous la forme d'un individu exactement défini. Or, dans ce cas, l'instinct sexuel, bien que simple besoin subjectif, sait très habilement prendre le masque d'une admiration objective et duper ainsi la conscience, car la nature a besoin de ce stratagème pour arriver à ses fins. Que cependant, si objective et si élevée que paraisse cette admiration, il n'y ait en réalité en chaque sentiment amoureux que l'intention de produire un individu d'une certaine nature, cela est dès l'abord confirmé par le fait que l'essentiel n'est pas la réciprocité de l'inclination, mais la possession, c'est-à-dire la jouissance physique. Être assurée de la première ne console aucunement de l’absence de la seconde ; bien plutôt plus d'un s'est brûlé la cervelle dans une semblable situation.

"Métaphysique de l'amour"
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Il est inutile, il est dangereux, il est imprudent, il est risible, il est vulgaire de laisser entrevoir sa colère ou sa haine par des paroles ou des mimiques.
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Car c'est une certitude incontestable, que le non-être après la mort ne peut différer de celui qui précède la naissance, et qu'il ne mérite pas davantage de lamentations.
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La vérité n'est pas une fille qui saute au cou de qui ne la désire pas.
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Les hommes sont responsables de ce qu'ils font mais innocents de ce qu'ils sont. A l'homme d'assumer le hasard de ce qu'il est. Le caractère est un destin.
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Le sommeil est pour l'ensemble de l'homme ce que le remontage est à la pendule.
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Donc, la dialectique n’a pas à s’engager dans cette direction [celle de la vérité], pas plus que le maître d’armes ne se demande qui, en fait, a raison dans la querelle dont est issu le duel ; bien placer sa pointe, bien parer les bottes, c’est de cela qu’il s’agit ; ainsi en est-il de la dialectique : c’est une escrime intellectuelle.
(P. 13)
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Le deuxième bal où nous nous rendîmes est le bal de l’hôtel Franklin, souvent appelé bal Anglais, bien qu’on n’y rencontre pas d’Anglais. Le local et la fréquentation de ce bal sont plus élégants qu’au premier; les souscripteurs sont presque tous des habitants des Chartrons, à savoir des marchands, et beaucoup d’étrangers. L’assistance se compose d’environ cent cinquante personnes. On danse dans une salle extrêmement vaste, mais qui manque singulièrement de hauteur de plafond. Outre celle-ci, il y a une salle où l’on joue à l’écarté, le seul jeu du moment en dehors de la bouillotte. L’éclairage de ce bal est bon, mais l’ameublement aussi médiocre que celui de l’Intendance. Je trouve un peu mesquin dans ce genre de bal, qu’on doive s’acquitter sur-le-champ des consommations. Lorsqu’à dix heures et demie nous entrâmes, nous fûmes pratiquement les premiers. Durant les trois derniers jours du carnaval, les masques se promènent dans la rue. Ceci est un grand privilège accordé au peuple mais qui cette fois, mécontent, participa très peu. Le Mardi gras, nous visitâmes les deux mascarades principales. D’abord nous allâmes au Grand-Théâtre. L’entrée de ce bâtiment somptueux étonne, et plus encore en ce jour de fête. De chaque côté de la porte, à l’intérieur, il y a deux escaliers de pierre très beaux, menant à une galerie magnifique, soutenue par des colonnes précieuses, chefs d’oeuvre de l’architecture. Le parvis, les escaliers, la galerie sont illuminés par des éclairages multicolores et remplis par la foule colorée des masques. Celui qui découvre ce spectacle pour la première fois est très surpris. La bâtisse est vraiment très importante. Elle comprend la grande salle de spectacle, une vaste salle de concerts, et peut-être encore six grandes pièces. En dépit de son immensité, il y avait dans tout ce bâtiment, dans loges, dans les couloirs, une foule si pressante qu’il était presque impossible de danser. Comme le prix des entrées (trois livres) était beaucoup trop bas, il en résulta un inévitable brassage des couches de la société, ce qui se décelait surtout à la présence d’une très forte odeur d’ail qui, dans ces régions, est l’apanage des gens du peuple. Cela est fort désagréable, surtout pour l’étranger. Bien qu’en ce jour de fête on voie plus de masques qu’à l’ordinaire, je pouvais compter un masque pour douze personnes non masquées. Parmi tous ces masques, aucun n’était extraordinaire ni original. La principale distraction de la plupart des personnes qui fréquentent ces bals est le jeu. Dans une longue pièce, il y a deux séries de tables qu’on peut louer pour douze livres; à chacune d’elle se trouvent un ou deux Dominos, mais aussi parfois des personnes non travesties, souvent des femmes, qui ont près d’elles un énorme tas de faux louis d’or et qui, en frappant avec des cornets sur la table, incitent les amateurs à jouer aux dés avec elles, pour n’importe quelle somme, ne dépassant toutefois pas un louis d’or. Généralement, elles gagnent, car beaucoup engagent leurs bons louis d’or contre les leurs qui sont faux. Il y a aussi une table de change, où l’on donne cinq mauvais louis d’or pour deux bons. Dans une autre salle, on joue à la roulette.
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C'est souvent à tort que l'un envie l'autre pour des événements intéressants survenus dans la vie de ce dernier. Alors qu'il devrait l'envier pour la réceptivité grâce à laquelle ces éléments paraissent si intéressants dans la description qu'il en fait.
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Arthur Schopenhauer
Les autres n'existent pas.
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