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Citations de Asli Erdogan (389)


“Il n’essaya ni de me juger, ni de m'analyser, ni de mettre en doute, sur un ton ironique, la “vérité” de ce que j'avais dit. Les approches logiques et rationnelles de la chose m'écœurent autant que les mots d’amour à deux sous; la surface du globe grouille de gens qui n’ont rien d’autre à faire valoir que leur intelligence. Faisant preuve d’un courage dont nousautres intellectuels serions à jamais dépourvus, Tony était en mesure d’affronter l’évocation du suicide, et de lui répondre de la seule manière humaine qui fût, par la tristesse.”
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De ta mère tu avais appris, à trois ou quatre ans tout au plus, à faire tes lacets, ou par exemple à marcher, à être patiente, à être une femme, à t'effacer, et comme les chats qui s'apprêtent à mourir, à t'en aller sans laisser de traces...
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Parler de soi ... N'est-ce pas une sorte de bavardage autopersuasif qu'on fait durer dans l'espoir de révéler ce "moi" enfoui au fond de sa solitude ? Une perte d'innocence, un suicide ajourné, un défi lancé au monde - ta réalité contre la mienne ? Une libération, ou bien au contraire notre plus vieille prison ?
C'est la question que je pose au tombeau vide que je fabrique avec les mots.
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Peut-être qu'ici, à cet endroit où les heures toujours sonnent au passé ... En ce lieu où la tour qui scintille telle une étoile esseulée grimpe en tournant sur elle-même à l'assaut des ténèbres bleues du ciel ...Là où le silence des pierres épouse celui des cieux, où la mémoire des brèches vides rejoint l'incertitude vague de l'avenir - peut-être est-ce là le pouls du Temps, ce que nous croyions être le silence.
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« Tu ne fais pas confiance aux gens, toi, pas vrai? Je veux t’en offrir parce
que j’en ai assez pour pouvoir en offrir à mes amis. Est-ce que tu ne m’as pas demandé si j’en vendais? »
On avait l’impression qu’il parlait à un enfant.
« Si.
- Et je t’ai dit que je pouvais t’en vendre, pas vrai? Donc, tu étais prête à m’en acheter. »
Il avait raison, je me taisais.
« Tu as assez confiance pour acheter mais pas pour recevoir un cadeau. »
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(...) c’était une chose sacrée, miraculeuse, que pût entre deux êtres s’établir une communication nue, sans masque, sans que ni l’un ni l’autre n’eût besoin de se réfugier derrière une armure ou un bouclier.
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"Regarde, voilà les nuages de nuit."
Le ciel était divisé en deux comme fendu d'un seul trait de couteau, une moitié inondée de lumière, l'autre absolument noire. L'obscurité formait un grand nuage aspirant la lumière du jour, tel un monstre énorme dévorant sa victime. La nuit se répandait aussi vite qu'une fumée. p.147
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J'appris plus tard que son béret tricolore était un des symboles de la religion rastafari, originaire d'Afrique et très répandue aux Caraïbes, un signe de protestation contre le racisme et la colonisation, de même que les dreadlocks, ces longues tresses de cheveux qu'on ne peigne jamais. Vert, pour la terre arrachée aux colons; jaune pour la richesse de cette terre ; et rouge pour le sang versé à la reprendre. p 84
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Quelque chose fut remué au fond de moi-même, une lourde pierre que je portais dans mon cœur s’était déplacée et commençait à dégringoler. Je me retournai vers lui et, pour la première fois, mon regard eut la même intensité que le sien. Entre nous s’établissait un dialogue silencieux et profond dépourvu de paroles.
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Il est certains êtres pour qui rien n’est plus douloureux que de se souvenir, surtout lorsque les souvenirs sont heureux. Ne pas savoir oublier. Implacable vengeance de la mémoire. Quand la moindre trace qui s’y imprime est vouée à devenir plaie béante. La tentative de mettre en mots les moments que nous avons vécus ressemble à celle qui voudrait rendre impérissables des fleurs séchées en les glissant entre les pages d’un livre.
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A cet instant je compris avec effroi que Tony pouvait lire dans mes pensées, et plus encore, qu'il devinait les moindres mouvements de l'inconscient avant leur concrétisation en une pensée intelligible, les moindres frémissements de l'émotion. Il allait faire remonter à la surface mes peurs et mes désirs les plus profondément enfouis, comme ces coquillages qu'il allait chercher au fond de la mer. A partir de cet instant je serais toujours nue et sans défense face à lui.
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Tous ces moments vécus, précieux autant que des diamants, me glisseront entre les doigts comme des gouttes d'eau. De l'immense océan de la réalité ne demeurera qu'une coquille vide échouée sur le sable. Je la presserai contre mon oreille et m'efforcerai de mettre en mots la chanson infinie qu'elle me soufflera.
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La tentative de mettre en mots les moments que nous avons vécus ressemble à celle qui voudrait rendre impérissables des fleurs séchées en les glissant entre les pages d'un livre.
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En me virant de l'asile, comme on jette à la rue un petit chat dont on s'est lassé, on me signifiait ceci : désormais, j'étais une fille agréable, ou du moins acceptable. La société (c'est à dire vous, que vous le vouliez ou non), au nom de la diversité, ferme les yeux sur bien des choses ! Elle tolère les Noirs (surtout s'ils dansent bien), les hippies, la bisexualité, nous... Mais l'homme ne doit pas se faire trop d'illusions sur sa prétendue liberté. Visible ou non, la police est partout. Pour un oui ou pour un non elle vous tombe dessus comme la foudre et vous fait regretter d'être venue au monde.
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Belle écriture et beau portrait de femme insoumise malgré ses fêlures mais trop de clichés pour en faire un texte vraiment bon.
Des chercheurs en physique venant de toute l'Europe participent à un séminaire dans les Caraïbes. La narratrice, 25 ans, turque, y participe pour sortir de ce milieu si fermé, machiste et pour voyager. Mais elle est la seule avec Maya à sortir de l’hôtel, aller se baigner, découvrir l'île car le reste de l'équipe reste cloîtrée. Elle, elle veut vivre, fumer, boire, nager, profiter pour oublier une vie déjà parsemée de violence. Au cours de ses balades, elle va rencontrer Tony, vendeur de coquillages exotiques. Tony au physique laid, mais au regard intense, sans éducation mais qui sait l'écouter. Il va naitre entre eux une amitié amoureuse sur les 4 derniers jours de son séjour, teintée de violence, de moments intenses. Mais nous avons droit à des Blancs racistes, des Noirs écorchés, une île balayée par les vents mais franchement, où l'on n'a pas du tout envie d'aller. Je crains hélas, d'oublier trop vite cette histoire. Il manque pourtant peu pour en faire un bon livre. Je conseillerai largement plus un Natacha Appanah avec Blue Bay Palace.
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Pour pouvoir survivre dans pareil endroit, il était nécessaire de n'avoir aucune passion, aucune relation en dehors du travail, il fallait apprendre à s'oublier soi-même, à négliger son corps, à réprimer la plupart de ses émotions. D'une manière ou d'une autre, chaque membre du laboratoire montrait des signes de délabrement psychique et d'immense solitude. Comme en prison, les relations humaines étaient limitées par un carcan de règles invisibles. Une ambition frénétique, l'espionnage, l'insensibilité, la paranoïa, l'insatisfaction sexuelle, l'alcoolisme généralisé, voire la schizophrénie. Un milieu putride. J'étais dans l'institution la plus productive mais aussi la plus inhumaine du genre humain, et telle une fleur plantée en mauvaise terre, je me desséchais à vue d’œil.
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Je m'étais si bien habituée à la solitude que je ne pouvais envisager l'intérêt de l'autre à mon égard que comme une menace. Une sensation pareille à l'inquiétude qu'éprouve un animal sauvage en face d'un être humain. J'avais peur qu'on ne réveillât le cadavre que je portais en moi.
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Ici, on laissait libre cours à des sensations purifiées, affûtées, on se déshabituais du réel, une voie toute en courbes semblait se dessiner. Vivre au gré des sens. Sentir le soleil qui brûle à faire fondre les os, les doigts courts et humides de la pluie, le vent qui lèche le corps comme une langue chaude. Sous un ciel dont les couleurs jamais ne s'éteignent, découvrir son corps, apprendre qu'il existe ; boire à petites gorgées le rythme vibrant, lent et coloré de la vie tropicale.
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J'ai revu devant moi Tony, l'Homme coquillage. L'Homme Coquillage, de petite taille, aux larges cicatrices et aux yeux très noirs. Puis tout défile peu à peu dans mon esprit, les plages couvertes de palmiers, la jetée de bois à l'entrée du ghetto, les coquillages, le voyage jusqu'à la pointe des cocotiers, ce voyage qui m'avait arrachée à moi-même pour m'emporter avec lui dans un monde interdit, à la rencontre d'un autre homme. La mort, la peur, l'horreur, le désir, la pluie, la danse, les eaux noires, le crime, les nuages de nuit, le désir. Et l'amour. Et la perte.
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Il est certains êtres pour qui rien n’est plus douloureux que de se souvenir, surtout lorsque les souvenirs sont heureux. Ne pas savoir oublier. Implacable vengeance de la mémoire. Quand la moindre trace qui s’y imprime est vouée à devenir plaie béante.
La tentative de mettre en mots les moments que nous avons vécus ressemble à celle qui voudrait rendre impérissable des fleurs séchées en les glissant entre les pages d’un livre.
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