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Citations de Asli Erdogan (389)


Au-delà de l'attirance sexuelle, soudaine et passionnée, j'étais en train de vivre une révolution intérieure.
Mon corps réglait son compte à une frustration ancienne, il faisait la paix avec lui-même.
Je comprenais que je n'avais jamais vraiment désiré aucun de tous les hommes avec qui j'avais fais l'amour jusqu'alors.
Le vrai désir était brûlant, dangereux, aussi puissant et réel que le mort.
C'était un cri que rien ne pouvait étouffer.
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Un nuage aux effluves sexuels flottait dans l'air, où se mélangeaient les odeurs de cigarette, d'alcool, de parfum et de sueur.
Une atmosphère dans laquelle baignent à peu près toutes les boîtes de nuit du monde, mais qui ici, sous les tropiques, cette nuit là était d'une tout autre intensité.
C'était un érotisme naturel, libre et passionné, sans aucun rapport avec l'érotisme standardisé, poseur et décadent des latitudes septentrionales. Ici, le sexe était un cri jailli du corps lui-même. Une fois son corps emporté par le rythme, on ne se contentait plus de le remuer follement, on prenait conscience de sa réalité. Et on apprenait à éprouver et à accepter sa nature sexuelle.
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L'Homme Coquillage était vraiment amoureux de moi. Or je n'avais rien fait pour mériter pareil amour, un amour sincère, profond, désintéressé.
C'était un amour féroce, presque monstrueux, tel que je n'en ai jamais rencontré depuis, un amour qui me terrifiait.
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"Tony parlait un anglais métissé, un mélange de patois jamaïcain et des îles Vierges, de créole et d'argot américain; il employait des mots simples mais percutants, sa façon de dire les choses était directe, incroyablement intelligente. Ses images étaient riches et fortes, il possédait une inventivité et une poésie naturelles comme on en rencontre chez peu de gens. Il était à la fois délinquant du ghetto, poète de rue, sage mystique de la nature. Une vraie âme de corsaire."
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Je suis la somme de tout ce que l'on m'a et ne m'a pas donné, de ce que j'ai perdu et qu'il me reste à perdre, des mots et du silence... Et nul à ce jour n'a vu mon visage sans masque.
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Il est tard, et à la lueur de la lune où j’observe les parchemins de la mémoire… Une bougie à la main, je descends les marches qui mènent à ce silence là, ainsi que j’entrerais dans un temple abandonné ou respirer me brûlerais les poumons
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Des créatures cauchemardesques, ressemblant aux rescapés d’Auschwitz, la tête couverte de bandages, mutilées, avec des pattes d’éléphant, des jambes de bois ; des adolescentes impitoyables, rabougris, se promenant en bandes ; des fillettes violées chaque jour ; des femmes qui luttent contre une faim redoublée ; d’autres, à moitié détraqués, enveloppés de haillons, qui marquent leur territoire grâce à leur puenteur, se répandent à des mètres de distance, comme celle des putois ; des enfants mendiants, recouverts de marques de coups, de brûlures, de torture ; des enfants tuberculeux, atteints de trachome, de sida… Des fous à lier, qui parlent tout seuls, qui poussent des ricanements, qui se masturbent, qui lancent des injures – totalement justifiées – aux passants représentant l’humanité… Des vieux, dont on souhaite qu’ils quittent ce monde le plus vite possible, qui s’accrochent à la vie avec leurs dents cariées… Les seigneurs des sans-abris, divisés en castes : les cambrioleurs, les imposteurs, les voleurs à la tire, les dealers de drogue, les espions… La classe moyenne, travaillant avec honnêteté : ceux qui vendent, sur leurs étagères de seconde main, des billets, des jetons, des confiserie à la noix de coco, des guaranas, des batidas… Des tribus, se rassemblant autour du feu gigantesque, sous le pont… Des familles enchevêtrées par des liens incestueux, où on ne connaît ni le nombre, ni l’âge des enfants, ni l’identité des parents… Les mendiants, qui essaient d’arracher le maximum de jours, d’heures, de minutes de tolérance presque zéro de Rio…

Il y a aussi ceux qui ne sont même plus en état de mendier. La faim les a conduits à la limite de la mort, ils ont atteint le niveau le plus pur, le plus simple de l’existence : la substance vivante… Ils dorment sans cesse, nuit et jour, allongés sur l’asphalte brûlant ou le béton humide, en plein milieu des flaques de boue, des trottoirs. Ils dorment, indifférents à tout ce qui se passe autour d’eux, aux pluies tropicales qui durent parfois des semaines, au soleil mortel, aux bus, aux policiers à ceux qui les enjambent, qui les heurtent, qui les insultent ou qui leur laissent un morceau de pain moisi. C’est un sommeil qui s’approfondit, s’alourdit, se coagule progressivement ; un voyage nonchalant vers les frontières du pays des Morts… Leur mort est toujours silencieuse, comme une bougie qui s’éteint dans le vent. Une mort à laquelle ne se mêlent ni prières, ni cantiques, ni trompettes. Ils ne gémissent pas, ne hurlent pas, ne se révoltent pas. Parce qu’il n’y a personne pour les entendre. Ils résistent à la moindre particule de vie qui leur reste, avec la passion la plus vieille, la plus désespérée, la plus irrésistible du corps, avec une volonté de fer, ils résistent, résistent, résistent… (pp. 118-119)
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Et s'il m'est impossible de saisir l'Homme Coquillage dans toute sa complexité, ce à quoi je ne saurais même pas prétendre, il me faut cependant essayer d'en faire le portrait fidèle, fidèle à ce qu'il fut pour moi. Pour y parvenir, c'est en moi-même que je dois m'efforcer de creuser, car l'Homme Coquillage représente une part magique et extraordinaire d mon existence, un présent qui ne saurait plus s'en dissocier.
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" Tout le monde a peur du noir, mais il faut savoir s'ouvrir à la lumière que les ombres portent en elles. "
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La Turquie joue une « nuit de Cristal » à sa mesure, les foules prêtes au lynchage envahissent les rues de la ville.
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Je comprenais maintenant que ma vie avait toujours été pleine de la peur de voir les choses disparaître. Ce sentiment confus de perte était accablant et beaucoup plus douloureux qu'une perte véritable, car je n'avais aucune idée de ce que je perdais ni de ce que je cherchais.
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Le silence est songeur, naïf et tendre. Tendre comme un baiser, doux comme un sourire. (p. 94)
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Le soleil est déjà haut mais c'est comme si la couleur du sang restait pendue à un crochet sur l'horizon. (Sur le pont , les lynchages ont commencé). Davantage qu'un jour nouveau, il semble que la nuit continue et se prolonge... Venue d'un soleil plus lointain et plus froid, la lumière ne réchauffe ni ne console, elle ne promet rien aux vies qui ont été sauvées ou perdues.
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Les morts, les meurtres, les disparus... peut être que certains choses ne peuvent être racontées autrement que par elles mêmes. Les mettre en mots, c'est faire œuvre d'historien, sans plus. (...) mais lorsqu'en se "racontant", on se déshabille.... on se retrouve nu, la chair à vif, dans le désert des mots.
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Tu as baissé la tête. Tes yeux semblent deux étoiles mouillées et esseulées dans le ciel caché par les feuillages.
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Écrire , contre la nuit, avec la nuit... avec sa langue, ses hésitations, ses répétitions... à l'aide de ses mots somnambuliques, de sa mémoire qui se terre en elle même... à la flamme vacillante d'une bougie qui brûle toujours dans le cœur, au point de bascule... à la lueur d'une étoile qui continue de briller, bien que morte depuis le gtemos, et que tu as rapportée des confins...
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écore une nuit à contempler l'obscurité, à regarder le monde depuis mon visage de femme exténuée qui se dessine sur une vitre gelée, à espérer une aube nouvelle.
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"Et jusqu'à ce que mon effroyable histoire soit racontée, dit un vieux poème, ce courage en moi ne cessera de brûler. " mais comment la raconter? Les mots sont secs et nus, l'écorce d'un cri sans nom qui murmure à travers ses fissures, rien de plus.
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On entend parler kurde, arabe, bambara, devant la porte un vendeur de montres sénégalais, un fleuriste rom et un réfugié syrien inventent une langue commune et délirante, autour d'un plat de riz qu'ils dévorent avec une faim bien réelle.
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Depuis un certain temps on s'introduit dans ma boîte mail sans autorisation, et mon droit à communiquer, droit fondamental de chaque être humain, est invariablement bafoué.
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