Citations de Aurélie Valognes (1588)
Personne n'a le temps. Ni vous ni moi. Nous sommes tous en sursis.
Faites très attention, vous croyez que vous avez le temps, mais la vie ne nous est pas donnée, elle nous est prêtée, et ça va vite, très vite même, et on ne sait pas à quel moment cela peut s'arrêter, ni comment.
L'art, la beauté et la nature nous sauveront toujours.
Je vous rassure tout de suite: nous avons tous une petite voix dans notre tête, un juge ou un démon qui critique, commente, freine ou empêche.
Mon fils Jules m'a demandé hier : « Dis, Maman, pourquoi tu aimes inventer des livres ? » Après quelques secondes de réflexion, j'ai répondu : «L'enfance, c'est faire des bêtises. Écrire, c'est continuer à en faire. >
Partout. Le gris béton, le gris « fumée », le gris souris, le gris carrosserie sale, le gris cime- tière. Le gris avalait tout. « Avec tout ce gris, pas étonnant que les gens deviennent aigris », avait-il dit un matin à sa seur, alors qu'is étaient accou- dés à la rambarde de leur balcon. Joséphine lui avait répondu en murnmurant : « Sous cette brume empoisonnée par leurs fatigues d'hier, des millions d'hommes s'éveillent, déjà exténués d'aujourd'hui. »
P.141
Écrire ce que l'on n'arrive pas à dire, Ce que l'on a peur de dire. Fut un temps, je pensais n'avoir peur de rien, mais en fait non. J'ai peur de tout. Et si j'analyse l'intégralité de ma vie, j'ai été habitée « par la peur »: la peur d'être malpolie, la peur d'être en retard, la peur de mal faire, la peur de déranger, la peur de la peur rater, la peur de ne pas être à la hauteur, la peur de décevoir, la peur que tout s'arrête, la peur d'être abandonnée. Tout est lié.
Je dois sans cesse surmonter ces peurs. A l'intérieur de moi c'est un chaos continuel que je fais taire à coup de travail acharné.
P.28
Chère Louise,
Vous avez vu juste. On ne naît pas « femme qui doute », on le devient.
P24
Je ne sais pas si je vais être capable d'aller au bout. Touchant au but, je me vois faire demi-tour. Baisser les bras est définitivement ma spécialité.
P.18
Il faut laisser le temps au temps et persévérer. Quand on échoue, on apprend toujours. Et comme disait Beckett : rater, rater encore, rater mieux.
« La veille du jour où devaient arriver les parents de Jules et Paul, Jacques et Martine s’accordèrent pour dire que le bon temps était probablement fini, et que leurs deux adorables petits-fils allaient bien leur manquer lorsqu’ils allaient laisser place à deux garçons capricieux. »
« Mais ça rapporte l’humanitaire ? Parce que c’est bien beau de vouloir sauver le monde, mais il s’agit surtout d’être indépendant financièrement ! On vient à peine d’arrêter de sponsoriser Alexandre, qui, semble-t-il, a fini par « se trouver » avec la photographie, avait dit Jacques en ponctuant le verbe de guillemets manuels. Il faut espérer qu’Emmaüs paie mieux que la photo ! »
« Stéphanie était la seule belle-fille qui avait eu le privilège de venir deux années de suite. Elle aimait à penser que son compagnon, Matthieu, était le plus stable des trois frères. À d’autres moments, elle se disait plutôt qu’elle était surtout la plus stupide des belles-filles de ne pas avoir pris tout de suite la poudre d’escampette, une fois qu’elle eut mieux cerné la famille où elle avait mis les pieds. »
- Vous comprenez pourquoi je ne veux pas vous tutoyer ? Je préfère vous dire merde avec élégance !
P194
- Dire que je t'ai payé une école de commerce, chère en plus, et que tu as tout abandonné pour devenir «fleuriste»... Tu sais ce que j'aurais pu faire avec cette somme ?
- ... un lifting ? dit Patrick, en se tournant vers sa rívale.
P151
De mourir, ça ne me fait rien, mais ça me fait de la peine de quitter la vie.
Dans la vie, j'ai beaucoup joué, et jai souvent perdu. De toute façon, vieillir, c'est accepter de perdre. De perdre, chaque jour, quelque chose de beau.
D'abord l'enfance, puis une certaine jeunesse, et ensuite des amitiés, des amours, des parents. Toutes ces choses qui ne reviennent pas et qui vont nous manquer longtemps. La vie est comme ça, elle nous rattrape toujours.
J'aime l'automne parce que tout devient bonus. Les jours raccourcissent, mais il y a une urgence à profiter du moindre rayon, de la première éclaircie. Et puis, j'adore les couleurs, le feuillage arc-en-ciel des arbres. On dirait un tableau de maître. L'été, ils sont tous verts, c'est sans surprise, mais, dès septembre, c'est une explosion de couleurs, des nuances plus merveilleuses les unes que les autres : entre deux feuillages verts, un jaune; un arbre rouge qui irradie, incendie, embrase à lui seul une forêt entière, les mille teintes d'orange qui redonnent à chaque regard un nouvel intérêt. En automne, la nature récompense les patients, les observateurs, les optimistes, ceux qui décèlent le beau là où d'autres ne prennent pas le temps de le voir. Rien n'égale la beauté du vent qui emporte les feuilles mortes...
Louis a 8 ans. A cet âge, le passé n'est qu'une virgule, le futur, des points de suspension, et le présent, des interrogations.
Le nombril est là pour que tu gardes une trace de ta maman, toujours avec toi, même quand elle n’est pas là