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Critiques de Barbara Kingsolver (549)
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Des vies à découvert

«  Quand les hommes craignent de perdre ce qu’ils connaissent, ils suivraient n’importe quel tyran qui leur promet de restaurer l’ordre ancien »



Voici un roman d'actualité qui mêle intelligemment passé et présent pour explorer la capacité humaine de résilience en période de grands bouleversements.



Dans ce roman deux histoires s’imbriquent dans des chapitres alternés et dans un va-et-vient entre 1871 et 2016. Les deux histoires se déroulent dans la même maison, dans la communauté de Vineland. Nous suivons les gens qui y habitent à différents siècles alors qu'ils sont aux prises avec des soucis financiers, une société réactionnaire et une vie de famille agitée. Barbara Kingsolver crée un astucieux dialogue avec le passé pour nous parler de politique, d’humanisme, d’écologie et de croyances.



Barbara Kingsolver s'attaque à l'essor de l'économie des services, au matérialisme, à la privation de droit de vote et à la colère de la classe moyenne, au système de soins de santé labyrinthique, à l'immigration et au désespoir de se sentir désarmé alors que vous aviez pris toutes les «bonnes» décisions et qu’il ne vous reste rien. En fin de compte, c'est l'histoire de l'effilochage du rêve américain.



Les personnages de Kingsolver - réels, complexes et merveilleusement dessinés - sont face à des problèmes importants et concrets, autour de la notion d'abri. La famille, les bâtiments dans lesquels nous vivons, les choses que nous croyons, les histoires qui nous réconfortent, nos rôles dans la société, les communautés dans lesquelles nous vivons, la planète elle-même: toutes ces choses nous abritent, donnent un sens et un but à notre vie - et tout est vulnérable. Kingsolver explore cette vulnérabilité avec cœur et clairvoyance; les lecteurs s’identifieront et comprendront rapidement ce qu'elle raconte.



Permettez-moi de préciser qu'il y a de l'humour, de la légèreté et de l'amour dans tout le livre. Et bien qu’il aborde de nombreuses questions sérieuses, il n'est ni sombre ni désespérant. Plutôt l'inverse.



Finement conçu avec un message fort, ce roman ample et fouillé est juste brillant. Difficile d’en faire le tour dans une chronique de quelques lignes. Lisez-le c’est mieux.



Traduit par Martine Aubert

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Les cochons au paradis

Formidable! Cette suite (qui pourrait d'ailleurs se lire tout à fait à part) se découvre avec le même bonheur. Toujours beaucoup de fantaisie, de tendresse, d'humour, des remarques qui touchent le coeur, de jolies expressions et des personnages hauts en couleur (ah Barbie...)...



Mais de la gravité aussi, puisque trois ans environ après L'arbre aux haricots Turtle est réclamée par la nation Cherokee à laquelle elle appartient. Cruel dilemme pour Taylor, car tout n'est pas si clair. Taylor et Turtle sont liées comme mère et fille, mais la petite ne devrait-elle pas être proche de sa nation et de ses coutumes? Dans ce roman on en apprend vraiment pas mal sur les Cherokee, ne serait ce que leur histoire et leur conception de la famille.
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L'arbre aux haricots

Taylor Greer est la fille d'une maman extraordinaire qui a insufflé en elle de la confiance en soi et l'envie de ne pas connaître le même destin que les autres filles du coin paumé du Kentucky où elles vivent. Voilà donc Taylor en route vers l'ouest, au volant d'une vieille guimbarde qui demande à être poussée pour démarrer...

Dans l'Oklahoma, une femme dépose dans sa voiture une toute petite fille indienne, et disparaît! Taylor comprend assez vite que cette femme voulait la soustraire à une vie vraiment mal démarrée, car la petite est en piteux état, et il faudra du temps pour que la petite qu'elle a prénommée Turtle devienne moins mutique et s'éveille.

Pendant ce temps là, à Tucson, Arizona, Lou Ann vient à la fois d'avoir un bébé et de voir partir son mari Angel. Lou Ann est une fille pas trop bien dans sa peau et se dévalorisant facilement.



Là je ne raconte vraiment que le début, évidemment Taylor et Lou Ann vont devenir de super copines, et interviendront dans l'histoire d'autres personnages, y compris des réfugiés guatémaltèques.



Mais l'essentiel est que ce soit une vraiment chouette roman qu'on ne lâche pas, où on se sent bien, un livre doudou, un livre "feel good". Beaucoup d'humour, des dialogues pétants, de l'émotion, et plus de profondeur qu'il n'y paraît. J'ai adoré!
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Les yeux dans les arbres

Grand coup de coeur pour ce roman !



C'est un roman à plusieurs voix. Dans un style très vivant et selon leurs sensibilités et centres d'intérêt, Rachel l'aînée, Leah et Adah, les jumelles surdouées, Ruth May la petite dernière de 5 ans, et la mère nous donnent chacune leur vision de l'Afrique.



C'est un roman sur le Congo d'une densité incroyable, une peinture précise de l'ambiance, de la manière de vivre, des fléaux qui le touchent, des indignités de la colonisation. Mais c'est également un roman sur les relations familiales car le lecteur est le confident des soeurs dans ce domaine également. La famille ne va pas être épargnée, elle va vivre les difficultés d'intégration, la maladie, la peur des violences, être prise dans un flot d'évènements qui vont laisser leurs marques.



C'est un livre foisonnant, passionnant, très axé sur les ressentis, sur les discours intérieurs. Les personnages ont des contours très nets, des cheminements personnels, c'est un vrai bonheur. J'ai l'intuition que ces témoignages d'une force extraordinaire m'accompagneront encore longtemps.



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Des vies à découvert





Barbara Kingsolver construit un roman à charge contre les États-Unis autour d'une maison du New Jersey.

Cette maison délabrée est la résidence principale de deux familles à 150 ans d'intervalle.

Si la maison semble l'héroïne du roman, ce n'est qu'a titre anecdotique et pour construire des ponts entre les deux histoires. De même que l'auteure donne à chaque chapitre le titre des derniers mots utilisés pour conclure le précédent.



En 1870, une famille emménage dans la maison de Vineland, déjà bien délabrée. Thatcher, le jeune mari vient d'obtenir un poste provisoire de professeur de sciences. Adepte des theories de Darwin, il rencontre l'opposition de l'administration, ancrée dans des convictions creationnistes, ainsi que celle des habitants conservatistes religieux. Jusqu'à sa rencontre avec sa voisine, Mary Treat, entomologiste et botaniste qui résidait réellement à Vineland et entretenait des relations avec les scientifiques de l'époque.

Ensemble, ils tentent de résister aux préjugés.



Au moment de l'élection de Trump, une famille s'installe dans la même maison. La mère est journaliste au chômage, le père est un universitaire qui ne parvient pas à obtenir une titularisation et ils connaissent des difficultés financières, celles des classes moyennes aux États-Unis.

Zeke, le fils aîné, financier au chômage, père d'un bébé et veuf analyse la situation :

"On croît ou on meurt, c'est la loi de notre économie, Tiggo. Incontournable. C'est comme la loi de Darwin, ce sont les plus forts qui survivent.

- Sauf que ta loi est une invention, et pas les lois naturelles. Ce qui est incontournable, c'est qu'il n'y a plus de place pour la croissance."

Ainsi se fait le lien entre darwinisme biologique et darwinisme économique. Les uns et les autres doivent faire face aux bouleversements et trouver leur place dans une société en crise.



Dans les deux époques, ce sont les femmes qui choisissent leur voie : Mary Treat poursuit ses recherches en se moquant des conventions et Tig s'insurge contre l'économie de marché et opte pour la décroissance.



Barbara Kingsolver réussit à faire dialoguer les deux histoires en croisant les fils des deux époques. Malgré cela, le rythme s'en ressent et j'aurais pour ma part, préféré les deux romans successivement.
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Un jardin dans les Appalaches

Barbara Kingslover, son mari Steven L. Hopp et leurs deux filles Camille et Lily décident de quitter définitivement Tucson en Arizona pour s'installer dans une vieille ferme dans les montagnes de Virginie. L'idée est de vivre en se nourrissant des produits de leur ferme (fruits, légumes, mais aussi volaille) ou de produits locaux et bio, pendant au moins un an. Si Barbara Kingslover écrit le récit au fil des mois, Steven L. Hopp, professeur de biologie donne des informations factuelles et Camille des recettes de cuisine et son point de vue d'adolescente sur cette expérience.



Challenge Pavés 2022

Challenge Plumes féminines 2022
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Des vies à découvert

Nous sommes tous à découvert : que nous soyons des fourmis rares ou de précieuses fougères (étudiées au 19è siècle par la naturaliste Mary Treat), nous ne sommes pas à l'abri de la destruction des milieux naturels.

Professeur en 1865 ou en 2020, nous ne sommes pas davantage à l'abri des petits salaires et de la perte de revenus - notamment dans l'Amérique de Donald Trump.

Que la maison soit fragilisée par sa construction bâclée ou bien par l'ouragan Sandy, nous ne sommes plus à l'abri de rien lorsque le toit s'est envolé.

Et quel que soit le lieu où nous vivons, nous tous humains sommes à découvert, sans protection et sans abri, face aux monstrueux changements climatiques à venir.



C'est le constat que fait Barbara Kingsolver dans ce roman époustouflant, dans lequel la maison qui fuit de partout devient la métaphore de la planète tout entière.

Maison qui fut habitée au 19ème par le voisin de Mary Treat, un jeune professeur de sciences qui doit lutter pour faire prévaloir l’œuvre de Darwin, dans une société sclérosée où dominent l'argent et la religion.

Maison où s'installent au 21ème siècle Willa, journaliste sans emploi, et toute sa famille pleine d'interrogations anxieuses pour l'avenir.

Aujourd'hui même alors que je termine ce roman, c'est la publication du deuxième volet du rapport du GIEC : ni alarmant, ni alarmiste, juste réaliste... et désespérant.

Traduction, peu inspirée et même parfois maladroite, de Martine Aubert.

Challenge ABC
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Des vies à découvert

« Elle pense que nous sommes à découvert à la banque, au niveau de notre espèce, mais que nous ne voulons pas l'entendre. »

Des vies à découvert se veut un roman de l'intime qui embrasse l'universel et qui mieux que Barbara Kingsolver (et aussi bien sûr Joyce Carol Oates) pour tisser un tel récit simple et complexe à la fois.

Willa Knox, la narratrice, habite une ancienne belle maison maintenant délabrée, héritée de sa tante, à Vineland, New Jersey, Etats-Unis. Entourée de son mari Iano Tavoularis, de sa fille Antigone (Tig), de son beau-père malade Nick et de leur chienne Dixie, le sauvetage pourtant essentiel du bâtiment chambranlant se révèle toutefois hasardeux, compliquant une situation économique familiale déjà instable. Et l'arrivée de son fils Zeke avec son bébé Aldus (Dusty), tous deux endeuillés, compliquent encore plus les choses, considérées toujours d'un point de vue financier. En parallèle, on suit les activités de Thatcher Greenwood, un instituteur installé dans la même maison avec sa famille, en 1875. Promoteur des découvertes de Charles Darwin, il se lie d'amitié avec sa voisine Mary Treat, une entomologiste professant les mêmes idées scientifiques. Mais leur communauté reste fermée aux nouvelles théories de l'évolution, influencée en cela par le fondateur de la ville, Charles K. Landis, leader vénéré des habitants qu'ils soient de condition modeste ou aisée.

Barbara Kingsolver révèle tout son talent dans ce roman socio-politico-scientifique. Un début accrocheur, une narration fluide soutenue par une prose intelligente et subtile, un savant maillage avec le passé grâce auquel le présent prend tout son sens, cela donne une oeuvre brillante qui fait écho à nos préoccupations actuelles. Une auteure que je chéris depuis longtemps et de qui il me reste heureusement d'autres lectures à découvrir.

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Des vies à découvert

Je suis habituellement admirative des romans de Barbara Kingsolver mais pour la première fois, j'ai un petit peu moins aimé son dernier roman. Attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit : j'ai vraiment pris beaucoup de plaisir à le lire mais pas autant que d'habitude…



Cette fois, Barbara Kingsolver a choisi de nous raconter deux histoires de famille qui se déroulent à deux époques différentes, l'une contemporaine, l'autre dans les années 1870-1880, connectées par une maison à la beauté délabrée, vouée chaque fois à la démolition.



La première est celle de Willa, à la fois mère et grand-mère, qui se bat au quotidien, avec des ressources financières réduites, pour rafistoler et consolider tout ce qui part à vau l'eau : la maison qui s'effondre jour après jour, mais aussi la vie de son fils, dont la compagne vient de se suicider peu après la naissance de leur bébé, celle de son beau-père gravement malade… Assez étrangement, c'est celle que tous considéraient comme le vilain petit canard ou la rebelle de la famille, sa fille Antigone - au prénom si évocateur du refus des compromis - qui va lui apporter son aide, lui ouvrir les yeux sur notre société consumériste et lui montrer d'autres voies possibles pour améliorer leur quotidien tout en préservant les ressources de la planète. La leçon d'Antigone est souvent douloureuse pour sa mère mais elle est porteuse d'espoir.



Dans la deuxième histoire, l'auteure rend hommage à une femme de sciences restée méconnue de nos jours, l'américaine Mary Treat (1830-1923), botaniste et entomologiste reconnue en son temps par ses pairs, notamment par Asa Gray ou Charles Darwin avec lequel elle a travaillé sur les plantes carnivores. Vulgarisatrice talentueuse de ses propres travaux de recherche, Mary Treat soutenait les idées de Darwin sur l'évolution et la sélection naturelle. Dans le roman, nous la découvrons réalisant ses expériences sur des araignées ou des plantes carnivores et se liant d'amitié au professeur Greenwood, personnage fictif qui s'oppose courageusement aux tenants du finalisme et du créationnisme. Cette lutte du professeur contre l'obscurantisme est très intéressante et, dans le contexte actuel qui voit chaque jour le recul d'une pensée rationnelle et scientifique, j'ai regretté qu'elle ne soit pas relayée par l'un des personnages de la première histoire.



Ces deux histoires passionnantes auraient pu chacune constituer un roman à part entière. En effet, je n'ai pas été convaincue par cette construction parallèle des deux récits, qui ne résonnent guère entre eux que par le lien artificiellement forcé de cette maison et par la mise en lumière de deux figures féminines qui, chacune à leur manière, luttent pour éveiller les consciences. Néanmoins, le roman reste une lecture très riche et intéressante !



Challenge multi-défis 2020
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Un jardin dans les Appalaches

L'auteur et sa famille ont essayé pendant un an de devenir des « locavores », c'est-à-dire de ne se nourrir que des produits locaux et de préférence produits par eux-même ou des environs.

Pour cela, ils ont emménagé dans une ferme, se sont mis à faire pousser des légumes, à élever des animaux (dindes, poulets), à produire leur fromage. Ils ont choisi de ne plus consommer d'aliments nécessitants des trajets en avions ou en camions de plus de 100 miles (150 km), ou de produits industriels ou génétiquement modifiés, d'aliments grands consommateurs d'additifs et de pesticides….



Et un tel choix n'est pas si facile à assumer… entre la peur réelle de manquer de nourriture lorsque les légumes refusent de sortir de terre, la frustration liée à l'abandon de certains aliments (bananes, chocolat…), les différents membres de cette famille nous raconte avec beaucoup d'humour cette année pas comme les autres.



Cet essai collectif (l'auteur a mis à contribution son mari et ses deux filles) nous parle tout autant de la culture si attendue de l'asperge, que de la maladie de la vache folle, du tourisme à la ferme, de l'élevage des poussins, du commerce équitable, des 1001 variétés de courges, du choix d'être végétariens, des restaurants « solidaires », mais aussi et surtout de cuisine saine et succulente, de repas qui font saliver d'envie.…



Des nombreux encarts portant sur les besoins en carburant des avions, sur les OGM, sur l'agriculture intensive, etc... sont insérés tout au long du récit et nous renvoient à des sites plus complets sur le sujet, (malheureusement) souvent en anglais.

Un document passionnant et tout à fait d'actualité.

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Des vies à découvert

Suite à un troc, j'ai dans ma PAL, depuis très longtemps, ‘'L'arbre aux haricots'' de Barbara Kingsolver. Je n'ai jamais éprouvé l'envie de le lire et de découvrir cette autrice.

Dans le cadre d'un challenge de lecture, son dernier roman m'a été proposé parmi d'autres ; l'occasion faisant le larron, j'ai décidé de lire ‘'Des vies à découvert'' et l'ai réservé à la médiathèque. Il m'a été prêté, début juillet, après une longue attente… Fin août je n'avais toujours pas envie de le lire malgré le succès manifeste de ce roman ; date de fin de prêt approchant, j'ai sauté le pas sans enthousiasme excessif.



L'histoire commence par la visite d'un entrepreneur à la famille Knox ; but de la visite : obtenir un devis pour faire réparer la maison dont ils ont hérité et dans laquelle ils viennent d'emménager (ils veulent la vendre). Et l'autrice délaye, délaye, délaye…

Suite de l'histoire : Willa, personnage principal, assiste aux obsèques de sa belle-fille ; et l'autrice délaye, délaye, délaye… avec, en point d'orgue, la description des vomis de bébé sur le tailleur Armani qu'elle porte !



Je n'en suis qu'à la page 40… je me demande si je vais pouvoir ingurgiter les 532 pages restant à lire.



Chapitre suivant : une autre famille de Vineland, famille recomposée ayant des problèmes avec une maison en mauvais état. Et l'autrice délaye, délaye, délaye…



Page 67 : j'abandonne le livre et l'autrice.



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Une rivière sur la lune

Codi se retrouve contrainte de revenir à Grace, pour s'occuper de son père atteint de la maladie d'Alzheimer. Elle se retrouve face à son passé qu'elle a fui, elle devra faire face à ses blessures d'enfance et d'adolescence.

Une facette moins connue et plus intime de Barbara Kingsolver qui signe là un très bon volet de sa saga "arizonienne".
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L'arbre aux haricots

Emprunté pour son titre surprenant, j'ai d'abord été déroutée par le style "fin fond des états-unis" et par l'héroïne assez quelconque.

Et puis on fait la connaissance de ces autres personnes "ordinaires" et de Turtle. Et on lit la vie, pleine et entière, faite de fêlures, d'habitudes, de rencontres, de générosité.



Nous sommes transportés dans un autre monde, où on peut encore trouver un petit boulot par ci par là, où les femmes se marient toutes à 20 ans, où l'entraide existe encore.

Comment ne pas s'attacher à toute cette clique de vraies personnes et à la petite fille si silencieuse qui traverse le récit?



Une bien belle histoire au final, qui m'a émue et que j'ai dévorée.

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L'arbre aux haricots

Tout est dit dans le résumé. On suit les aventures de Taylor GREER, qui s’appelle en réalité Marietta GREER avec enthousiasme. Que va-t-elle faire de Turtle, petit bébé, qu’une femme dépose dans sa voiture au moment où elle allait partir du bar où elle s’était arrêtée ? Comment vont-elles s’en sortir ? Elle n’a pas d’argent, pas de travail. Elle qui est partie du Kentucky parce que les filles faisaient des bébés… La voilà nantie d’une petite fille dont elle va devoir s’occuper.



Les personnages qu’elles vont rencontrer sont très attachants.



J’ai hâte de lire la suite qui doit sortir en poche courant mai !

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Les yeux dans les arbres

Comme le dit si bien Ancolie, on se demande pourquoi on n'en a pas entendu parler plus tôt.



A mesure que je progressais dans ce livre, il me semblait qu'il y avait des points communs avec d'autres romans qui m'avaient autant enthousiasmé, tels Serena, Désolations ou Parfum de cèdres. Et pourtant ce n'était pas du tout la même histoire ni le même lieu, ni la même époque... Alors quoi ?

J'ai fini par trouver: chaque fois, on est en présence de personnages passionnés qui ne savent plus, ne peuvent plus s'arrêter. C'est une des filles qui le dit de son père. En lisant sa réflexion, je me suis rendu compte que c'est cela, effectivement, qui caractérise les autres romans auxquels je pensais.. Le voilà le point commun de tous ces livres qui m'ont séduit: l'homme ou la femme complètement givré, celui qui n'écoute que lui-même, qui refuse d'appuyer sur le frein malgré tous les avertissements qu'on lui crie. Et allons donc, après moi le déluge.. J'adore ce genre d'histoires! Je n'arrive plus à fermer le livre, il faut que j'aille jusqu'au bout, que je voie jusqu'à quel point on peut être aveugle ou sourd, par passion, par ambition. C'est fascinant!



Mais ce n'est pas la seule raison qui a valu à ce roman mes 5 étoiles.

Une autre de ses qualités, c'est l'humour. Parfois, le trait est un peu caricatural, mais le plus souvent, c'est fin, subtil, ironique, voire méchant.. Ce n'est pas Kristin Scott Thomas dans Easy Virtue mais ça peut être cinglant malgré tout.



La dernière raison qui m'a fait aimer ce livre, ce sont les thèmes secondaires abordés surtout dans la deuxième partie. Ils sont variés et plutôt inhabituels pour moi. Cela touche à l'Histoire de l'Afrique, à l'ethnologie (vie des villages africains), la psychologie (rapports mère-fille, grossesse) et souvent la même circonstance ou le même événement est raconté par des narrateurs aux vécus différents. Cela donne une vision kaléidoscopique originale des choses: Intéressant de voir le peuple africain à travers les yeux d'un Congolais, puis de deux blanches, l'une tiers-mondiste convaincue, l'autre comme monsieur ou madame tout-le-monde.



Si je devais relever un point négatif, ce serait celui-ci: les 2 ou 3 premières pages, dans lesquelles la mère raconte, sont un peu hermétiques et ne m'ont pas donné envie de rentrer dans le roman. Certains lecteurs s'arrêteront peut-être ici faute de suspense ou d'accroche captivante... Dommage! Cependant, je me suis tenu à cette règle: aller au moins jusqu'à la page 100.. Et heureusement, car on découvre dès le second chapitre un récit nettement plus vivant.



En conclusion, Barbara Kingsolver m'a convaincu: l'histoire était passionnante, bien racontée: j'ai ri, j'ai frémi d'horreur, j'ai eu pitié, j'ai maudit. C'est de la belle ouvrage.
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Les yeux dans les arbres

Ce n'est pas pour rien qu'on dit de ce roman qu'il est le plus ambitieux de Barbara Kingsolver. Elle s'attaque au gros morceau du colonialisme, du fanatisme religieux au Congo. Quand on s'y penche, il y a de quoi écrire en effet.

J'ai un peu regretté ce ton si vivant, piquant, humoristique de son premier roman mais celui possède aussi sa force. A travers les quatre voix des filles d'un prêcheur baptiste complètement fou furieux on découvre la vie au dans un petit village Congolais au début des années 1960 dans la période charnière de l'indépendance.

Les incompréhensions vont croissantes entre cette famille blanche menées par un homme sûr de son bon droit et les villageois qui en ont vu passer d'autres. Les quatre filles vont évoluer chacune à leur façon et nous dévoiler les différentes visions d'une Afrique tour à tour hostile, accueillante, vivante, aimante, trompeuse...

Une chose est sûre: aucun membre de la famille, ne sortira inchangé de cette rencontre.
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Un jardin dans les Appalaches

« Un jardin dans les Appalaches » (Titre Original : Animal, Vegetable, Miracle. A year of Food Life) se situe au-delà du simple roman autobiographique de Barbara Kingsolver. C’est une expérience, un projet. D’ailleurs, elle n’est pas seule puisque interviennent également Steven L. Hopp, son mari, et sa fille Camille Kingsolver, une ado de 18 ans intelligente et perspicace (si, si, ça existe, elle n’est pas un élément fictif du bouquin).



Donc le projet : Pendant un an, la famille déménage dans une ferme du Kentucky, terre plus généreuse que le désert de plus en plus assoiffé de l’Arizona, et devenir de simples citoyens « locavores ».



Fini donc ce fameux sirop de glucose que les américains raffolent tant et qui inonde le marché mondial de son pétillement. Fini donc les produits transformés dont on ne sait même plus ce qu’ils contiennent, à part des OGM, des pesticides, des insaturations et tout un tas d’autres saloperies nuisibles à la santé. Une terre, une ferme, le printemps semble être la saison la plus propice pour démarrer une telle lubie. Première étape, semer et bêcher. Seconde étape, réapprendre le sens des saisons et redécouvrir les marchés locaux. Troisième étape : cuisiner avec amour, discuter avec ses tomates et ses courgettes, ne pas faire l’amour dans la cuisine au milieu des tomates, puis déguster en famille.



Le bonheur peut être aussi simple que ça : une ratatouille faite maison, la découverte des premières asperges, le premier chant du coq au petit matin, la copulation des dindons ; juste un carré de terre et les mains dans la terre.



Au début, tout vous parait compliquer, se passer de tant de produits de consommation parait même inenvisageable et insurmontable. Pourtant, juste un petit effort de tous, et le monde pourrait allait mieux. C’est ce que j’en déduis à la lecture de ce projet très ambitieux.



Barbara raconte sa vie à la ferme, les péripéties de sa famille, Steven, en prof universitaire, apporte sa caution scientifique et économiste avec toute une série de liens (en anglais) pour apprendre à mieux comprendre ce que peut représenter la mondialisation dans l’agriculture et la bouffe, et Camille (l’ado intelligente et brillante) nous propose ses bonnes recettes de cuisine. Un roman familial, en somme, comme le maintien d’une ferme...
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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L'arbre aux haricots

Un roman plein de charme, d'humanité et d'espoir. Barbara Kingsolver reprend ses thèmes de prédilection : la défense des amérindiens et la protection de la nature. On s'attache à Taylor et Turtle dans ce road-movie américain qui traverse l'Arizona et s'attache à montrer la détresse des laissés-pour-compte dans les réserves indiennes.

Beaucoup d'énergie et de gaieté dans ce roman !
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On m'appelle Demon Copperhead

J’ai beaucoup entendu parler de Barbara Kingsolver sans avoir d’occasion de la lire avant de recevoir ce service presse. Et cette découverte me donne incroyablement envie de renouveler l’expérience tant sa plume, le choix de ses sujets et la richesse de ses personnages m’ont émue. Avant de vous présenter mon avis sur "On m’appelle Demon Copperhead", je tiens à éclaircir un point : oui, ce roman est très lié à "David Copperfield" (1850) de Charles Dickens mais il serait dommage de le limiter à cela tant il est une grande œuvre par et pour lui-même !



Alors qu’il commence à raconter sa vie, Demon Copperhead tutoie autant qu’il rudoie le lecteur, le mettant face à un monde où toutes les illusions finissent par s’effondrer, et pourtant ce surprenant narrateur ne s’arrêtera jamais de rêver. Le lecteur ne tarde pas à comprendre que le véritable démon de cette histoire est la société américaine qui exclut et stigmatise les Red Necks, les péquenauds, les ploucs. La camisole de misère dans laquelle elle les enferme charrie son lot d’enfants abandonnés, de filles-mères, d’abus de drogue, de violence. Et c’est là que l’humanité et la bienveillance de l’autrice rayonnent tant il faut les aimer pour aussi bien parler d’eux.



L’histoire de ce fils de junkie ballotté de famille d’accueil en famille d’accueil et tombant dans les pires addictions est classique, presque prévisible, mais la langue avec laquelle elle nous est racontée est si vivante et spontanée qu’elle m’a donnée l’impression de me tenir assise en face de Demon chaque jour lorsque j’ouvrais ce livre ! Ses souffrances dénoncent le drame d’une société non pas mise en échec mais qui a fui ses responsabilités, laissant à elle-même une partie de sa population qui, ne trouvant aucun secours auprès d’infrastructures sociales insuffisamment équipées et financées, s’est tournée vers l’oxycodone.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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L'arbre aux haricots

Un roman américain comme je les aime : les grands espaces (on part du Kentucky, on passe par le désert de l'Oklahoma avant d'arriver en Arizona), une galerie de personnages tous plus attachants les uns que les autres, de l'humour et en même temps de l'émotion et des sujets graves qui sont abordés. Ça fait vraiment réfléchir à la famille, à la filiation et à ce qui nous lie les uns aux autres. C'est très beau. Il y a aussi de belles descriptions des lieux, du climat, de la végétation qui pousse (ou pas) selon les endroits.

Maintenant que j'ai rencontré Taylor et Turtle et j'ai bien l'intention de lire la suite de leurs aventures dans Les cochons au paradis.
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