Le Fard et le Poison de
Béatrice Egémar
Tout cela était bien loin, elle ne pensait plus à ces jours heureux du début de leurs amours. Elle vivait à présent un combat perpétuel, pour tenir, pour durer, pour dompter son corps, qui la lâchait souvent. Sa santé n'était pas bonne, elle était sujette à des migraines, à des crises de toux, à des malaises. Vivre à la cour, pour elle, représentait un travail de chaque instant, qui exigeait autant de discipline et de volonté qu'on en attendait d'un soldat ou d'un ministre. Sa vie était usante, épuisante, mais elle était incapable d'en changer, de s'imaginer un autre avenir que de rester auprès du roi.