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Critiques de Benito Pérez Galdós (36)
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Trafalgar

La bataille de Trafalgar n’en finit pas de nous livrer ses trésors littéraires et après « Le Chevalier de Sainte-Hermine », inédit d’Alexandre Dumas, publié en 2005 (136 ans après sa publication en feuilleton), André Gabastou traduit le roman de Benito Pérez Galdós écrit à Madrid en 1873.



Nous voici embarqués aux coté de Gabriel de Araceli, apprenti dans la famille Gutierrez de Cisniega. Don Alonso, 70 ans, officier de marie retraité, refait le monde et ses batailles avec Marcial, son vieil ami unijambiste. Nos deux anciens combattants subissent le joug de Dona Francisca et lorsque l’armada de Nelson apparait au large des cotes espagnoles, Alonso fuit le domicile conjugal avec Marcel et Gabriel et le trio rejoint le Santa Trinidad (130 canons) au coeur de la flotte franco-espagnole.



Chacun connait la victoire anglaise et la mort du vice amiral Horatio Nelson (21 octobre 1805), mais qui sait que la météo dégradée au soir de la bataille permet aux espagnols d’initier une guérilla victorieuse et de reprendre plusieurs de leurs navires le 23 ?



Passionnant et instructif ce roman historique est le premier d’une série de 46 « Episodes nationaux » qui racontent l’histoire de l’Espagne de 1805 à 1874 et sont aux espagnols ce que sont pour nous français les « Romans nationaux » d’Erckmann-Chatrian. Comparaison d’autant plus juste que les auteurs sont inspirés des mêmes idéaux démocratiques et républicains.



Ce Trafalgar se compare donc au Waterloo qui conclut le cycle d’Erckmann-Chatrian en nous livrant le tableau d’une bataille funeste qui met un terme à l’ambition coloniale espagnole et au projet napoléonien d’un débarquement en Grande-Bretagne.



PS : ma critique de Waterloo :
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Dans le tram

Imaginez-vous, au 19ème siècle, assis dans un tram, embarqué pour un trajet vers l'autre bout de la ville.



Vous y rencontrez une connaissance, commère hors pair, qui vous raconte l'histoire d'une comtesse, de son amant, du mari et d'un vilain maître-chanteur. Histoire dont vous ne connaîtrez pas la fin, puisque la commère en question doit descendre au prochain arrêt sans avoir terminé son récit.



Toujours dans le tram, vous tombez alors sur un bout de gazette déchirée, et vous lisez un extrait de roman-feuilleton, qui parle d'une comtesse et d'un majordome jouant les corbeaux...



Et puis, comme le trajet est long et qu'il fait chaud, vous somnolez et vous rêvez d'un comte, d'une comtesse et de thé empoisonné...



Vous vous réveillez en sursaut, et vous regardez par la fenêtre. Vous apercevez un individu qui correspond exactement à la description du majordome dans le feuilleton du journal...



A l'arrêt suivant, deux types s'installent face à vous dans le tram et se mettent à parler d'une femme poignardée par un mari jaloux...



Et puis... et puis... Les coïncidences s'accumulent au cours du trajet, la confusion se fait dans votre esprit, vous divaguez, vous êtes obsédé par cette histoire dont vous voulez connaître le dénouement à tout prix, vous songez à alerter la police, mais...cette histoire est-elle réelle, ou est-ce votre imagination qui part en vrille ? Troublant...



Au rythme du tram et des voyageurs qui montent et descendent, Benito Pérez Galdós (1843-1920) nous emmène avec beaucoup de fantaisie dans une lecture jouissive, aux confins du roman policier, de la comédie et de la littérature populaire. Une nouvelle tourbillonnante, qui se déroule dans le huis-clos d'un tram, le temps d'un trajet, et où la réalité et la fiction s'emmêlent par la force de l'imagination.



La prochaine fois que vous prendrez un transport en commun, soyez prudents et pensez à (ne pas trop) laisser divaguer votre esprit...



En partenariat avec les Editions de la Reine Blanche via une opération Masse Critique de Babelio.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Aita Tettauen

Direction le Maroc avec Aita Tettauen, "la guerre de Tetuán", sixième roman de la quatrième série des Episodes nationaux de Benito Pérez Galdós, décédé il y a un siècle, surtout connu en France pour son roman Tristana adapté par Luis Buñuel.



Je me suis jurée de lire cette série monumentale dans son intégralité, hélas, je suis faible. Il faut dire que les Episodios nacionales comptent quarante-six romans historiques divisés en cinq séries traitant de l'histoire de l'Espagne entre 1805 et 1880, de la guerre d'Indépendance à la Restauration bourbonienne.

Mêlant personnages historiques et personnages de fiction, cette oeuvre colossale non dénuée d'humour fut comparée à celle de Tolstoï par Max Aub, ce qui est une raison amplement suffisante pour la lire.



Aita Tettauen se déroule lors de la Deuxième guerre du Maroc, en octobre 1859, et se termine avec l'entrée des troupes espagnoles de O'Donell à Tetuán l'année suivante, avec pour enjeux majeurs les enclaves de Ceuta et de Melilla.

C'est à travers les yeux de Juan Santiuste, héros pacifiste parti servir au Maroc que nous assistons aux manoeuvres, et au choc des cultures et des religions.

Outre les passages consacrés aux mouvements des troupes, ce sont les chapitres évoquant les contacts entre les Espagnols et les descendants des Juifs expulsés en 1492, qui parlent toujours le castillan médiéval et ont préservé leurs coutumes, qui m'ont surtout intéressée.

Dans le quartier juif, la Mellah, où vivent Mazaltob/Afortunada, sorte de magicienne, qui n'est pas sans rappeler la Celestina de Fernando de Rojas et Yakub Mendes, qui fait commerce des pierres précieuses, les soldats espagnols sont accueillis à leur grand étonnement par les juifs de Tetuán .

« Como no daba señales de entender el árabe, le hablé en su lengua, obedeciendo a Mazaltob, que me decía: «Háblale en español bonico y de son pacible». "

Ces rencontres qui eurent réellement lieu permirent de renouer les liens entre l'Espagne et les descendants des juifs expulsés en 1492.



Avec Aita Tettauen, Benito Pérez Galdós poursuit sa geste épique et dépeint avec toujours autant de souffle les évènements qui eurent lieu dans la ville nommée Ojos de Manantiales que dans ceux qui se déroulèrent précédemment sur la Péninsule ibérique.

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Dans le tram

C'est tout d'abord la gravure surréaliste de Nono Granero qui a attiré mon attention sur ce livre proposé lors de la Masse critique de janvier. Puis le thème d'un homme qui déambule dans les rues de Madrid en tram,se laissant aller dans ses pensées oubliant la frontière entre réel et fiction, m'a convaincue de postuler pour sa lecture.

Sa réception fût une surprise car , comme pour illustrer le message de l'auteur,mon esprit n'avait retenu que ce qui l'attirait et je n'avais pas vu qu'il s'agissait d'une nouvelle. De plus l'objet en lui-même est original car tout petit puisqu'il peut tenir dans la paume de la main !

A travers une plume révélatrice du début du XX ème siècle,Benito Perez Galdós dépeint avec un humour pince sans rire la métamorphose psychique d'un homme qui se laisse emporter malgré lui dans son imagination sur la base de quelques paroles échangées avec un ami en début de parcours,puis de la lecture d'un papier trouvé par terre qui corrobore les propos de cet ami qu'il avait pourtant jugé totalement inintéressants.

C'est loufoque avec un arrière plan à la Vaudeville. Le dénouement montre à quel point cet homme fait fi de la réalité pour alimenter son délire à travers tous les voyageurs qui monteront dans ce tram.

Et pourtant,qui n'a jamais vécu,dans une moindre mesure, cette valse de l'esprit qui nous mène par le bout du nez vers une fiction heureuse ou dramatique nous éloignant momentanément des frontières du réel !?

Merci à Babelio pour cette découverte et notamment de l'édition de La Reine Blanche qui m'était inconnue. J'apprends qu'elle n'édite en effet que des nouvelles ou de très courts textes dans le respect de la " théorie de l'effet d'Edgar Allan Poe" que je ne connaissais pas non plus! Évidemment, grand merci aussi à cette maison d'édition.
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Tristana

Tristana est l'oeuvre au faîte de l'entreprise littéraire exceptionnelle de Pérez Galdos, l'égal, pour le moins, d'auteurs à l'instar De Balzac ou encore de Charles Dickens.





En effet, Benito Pérez Galdós (1843-1920) est l'auteur d'une oeuvre immense, des dizaines de romans, pièces de théâtres et de contes, d'articles, d'essais – de nouvelles également (je recommande la lecture « Dans le tram » où l'auteur s'interroge sur la place de la lecture et de l'imagination et de leurs conséquences sur notre vie).



Quelques romans ont été traduits en français -dont Tormento et Madame Bringas…

Plusieurs de ses romans ont été adaptés au cinéma par Luis Buñuel, dont Tristana – Oscar du meilleur film international – avec Catherine Deneuve.



Il est un véritable monument littéraire en Espagne, son portrait figurait sur les billets de 1 000 pesetas il y a encore quelques années.





Il serait inopportun et prétentieux de prétendre présenter une critique strico sensu du roman de Galdos à défaut d'être un exégète de l'auteur - tellement son talent, aussi bien sur la forme que par les qualités à présenter finement, précieusement, malicieusement

et justement - avec humour cinglant parfois - la société espagnole, essentiellement sous le règne d'Isabelle Il.





Bien évidemment, Perez Galdós est un auteur exceptionnel, que le présent récit ne dément pas.





Mais je tiens vivement à apporter la précision suivante : je suis stupéfait par certaines critiques aussi superficielles que la lecture de l'auteur par ces rédacteurs.





Les appréciations critiques sont toujours éminemment respectables, même lorsqu'elles sont négatives ou modérées - le grand Cercas n'est pas toujours très indulgent avec Galdos -, à la condition de ne pas les faire par seule référence à l'adaptation cinématographique de l'oeuvre, au "vulgaire" motif que le film serait bien meilleur (sic).





Sans disqualifier le film de Buñuel - Tristana avec Catherine Deneuve, au demeurant excellentissime -, comment peut-on procéder à de telles comparaisons entre une oeuvre « moderne » et, quoi qu'il en soit, éphémère, et l'oeuvre classique initiale et incontournable de Galdos ?





À ce niveau de de jugement, il ne s'agit plus d'une question d'appréciation, mais de culture.





Bonne lecture.





Michel.

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Tristana

A travers ce roman qui ressemble à une longue nouvelle, l'auteur aborde des questions basiques mais essentielles : le vieillissement de l'homme séducteur, la tentation de la liberté face à la réalité de l'ordre et des règles établis voire de l'atavisme, la volonté d'émancipation de la femme (le roman date de 1892).

Luis Bunuel le portera à l'écran, en changeant toutefois la fin.

Faisant usage d'une langue pure, qui va à l'essentiel, l'écrivain nous rappelle ici que quand tous les livres nous tombent des mains, seul un classique nous réconcilie avec la lecture.
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Les romans de l'interdit

"Les romans de l'interdit" sont un seul et même ouvrage regroupant "Tormento" et "Madame Bringas".



Dans le premier, nous sommes en 1868 à Madrid. Nous suivons alors la famille Bringas lors de son emménagement au Palais Royal. Don Francisco, officier, et son épouse, Rosalia, font parties de la bonne société espagnole. Lors de leur installation, leur personnel les accompagne. Parmi celui-ci, on trouve Amparo que tout le monde surnomme Tormento. La jeune femme est une servante de Madame Bringas, destinée à entrer dans les ordres. Etant orpheline, n'ayant ni biens, ni argent, elle n'imagine pas son destin autrement. Quel homme voudrait l'épouser ? Pourtant, un inconnu va faire son apparition. Il s'agit d'Augustin, riche célibataire qui n'est pas insensible à son charme.



Dans le deuxième, l'histoire s'attache plus précisément sur la personne de Rosalia Bringas. Nous découvrons alors une femme hautaine, attachée à sa condition sociale et, pourtant, ce n'est finalement pas celle que l'on imagine.



Je remercie les éditions Le Cherche Midi pour cette lecture.



Benito Pérez Galdos est un auteur espagnol de la fin du 19ème siècle, comparé à Balzac et Dickens. Les romans "Tormento" et "Madame Bringas" ont été écrits en 1884. Avec beaucoup d'ironie, ils racontent l'histoire d'une société et d'une famille espagnole sous le règne d'Isabel II.



Mais, ces deux œuvres parlent surtout de femmes. L'une est pauvre, belle et généreuse ; l'autre est riche, dépensière et prétentieuse. Amparo est guidée par son cœur. Rosalia est tourmentée, en proie à des manigances de toutes sortes. L'auteur entrecroise le destin de ces deux personnalités en développant des intrigues dignes d'une pièce de théâtre dramatique et humaine.



Le texte est riche, bien construit. L'auteur prend son temps dans la présentation des personnages. Les dialogues sont excellents. J'ai trouvé certaines scènes extravagantes, voire théâtrales. Le premier livre a été une bonne lecture, mais j'ai vraiment préféré le deuxième. Madame Bringas se retrouve dans des situations très drôles. Si, au début elle paraît manipulatrice, dans la deuxième partie elle devient touchante et fragile.



J'ai également beaucoup apprécié la préface introductive. Plusieurs écrivains espagnols y décrivent leur ressentis face à l'œuvre, de manière générale, de Benito Pérez Galdos. Et comme le souligne parfaitement Almudena Grandes "Lire Galdos, c'est comprendre l'Espagne, faire naufrage avec elle, trouver des raisons pour continuer à croire. C'est pour cela aussi qu'il est un auteur essentiel." La seule chose que je regrette est qu'il est très peu traduit en France.



A découvrir absolument !


Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Miséricorde

Cette belle œuvre de l'espagnol Benito Pérez Galdós, parue à la fin du 19ème siècle,entre récit à thèse et roman de mœurs, met en scène une servante, Benigna, aux qualités humaines remarquables, mendiant en cachette pour sa maîtresse ruinée par son caractère frivole et dépensier.

L'auteur traite avec brio dans ce livre de l'opposition entre vraie et fausse religiosité, avec une écriture très fluide et élégante. La servante Benigna (la bienfaisante), une femme banale et âgée, véritable figure christique, pardonne tout, donne tout et répand le bien : elle est la quintessence de la charité mais de manière surhumaine. Tout le monde devrait être Benigna, dit l'auteur, mais Benigna ne semble pas de ce monde.

Si Pérez Galdós semble comprendre l'impossible idéal qu'est Benigna, il enjoint la société espagnole à plus de solidarité chrétienne et de compassion sociale.

Si cette servante a une forte fonction symbolique et moralisatrice, elle permet au roman, par la densité et le comportement de son personnage, d'être un miroir tendu à la bourgeoisie de cette fin de 19ème siècle pour la pousser à l'auto-analyse et à la réflexion.

Enfin, Miséricorde est aussi une parole donnée aux exclus d'une société espagnole profondément croyante mais qui est tout sauf miséricordieuse.
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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Dans le tram

Une nouvelle trépidante à la frontière entre plusieurs genres, policier, fantastique, comédie, drame.



Tout se passe quasiment dans le huis clos d'un tram à Madrid. Le narrateur entend l'histoire d'une comtesse dont le mari jaloux lui mène la vie dure. De fil en aiguille, le scénario va évoluer au point d'obséder le narrateur et de voir défiler la vie de la comtesse devant ses yeux, au gré des changements de voyageurs. Certains ont maille à partir avec le scénario lié à la comtesse et entretenu par le narrateur.



Cela crée des situations tantôt graves, tantôt cocasses. Le rythme rapide suit la vie du tram et les dialogues, comme au théâtre quand sortent en entrent des personnages.



Voilà un récit bien mené, maîtrisé d'un point de vue narratif. Je le conseille notamment aux écrivains en quête d'inspiration.
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Trafalgar

Benito Pérez Galdós est considéré comme un grand écrivain en Espagne mais qui reste méconnu en France, notamment sa grande saga de 46 volumes : Episiodos nacionales dont Trafalgar est le premier volume.

Trafalgar, nous raconte cette bataille navale perdue par l’escadre Franco-espagnole en 1805 face aux anglais à travers les yeux du jeune Gabriel qui accompagne son vieux maître, officier de marine à la retraite, pour assister à ce combat à bord du Santa Trinidad.

Ce roman historique est passionnant et d’une grande qualité littéraire. L’auteur nous tient en haleine tout le long du livre et décrit parfaitement et avec un grand réalisme, les atrocités de la guerre et les sentiments de patriotisme, de courage et d’honneur qui surgissent dans une situation extraordinaire et cruelle qu’est la guerre.

Roman espagnol, les français ne sont pas décrit sous leur meilleurs jours.

Seul volume , traduit et publié pour l’instant en France, j’espère que la suite de la saga sera rapidement publiée afin de suivre la suite des aventures de Gabriel dans cette période troublée de l’histoire d’Espagne.
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Dans le tram

[Merci à la Masse Critique de Babelio] Cette fois, ce n'est ni avec le chandelier, ni dans la bibliothèque (dis-moi que toi aussi tu aimes jouer au Cluedo) que le majordome a fait le coup. C'est plutôt avec une lettre de chantage...et dans un roman-feuilleton publié par un journal, que le narrateur de ce tout petit livre lit par hasard en attendant que le temps passe sur sa banquette de tram madrilène. Là où ça devient cocasse, c'est quand le majordome et tous les personnages du feuilleton se matérialisent face à lui en usagers dudit tram. Réalité ou imagination d'un homme qui a un peu trop tendance à laisser son esprit divaguer? L'auteur floute volontairement la frontière sur le fond, mais aussi dans sa forme (roman policier, philosophique, fantastique, comique? un smoothie de tout, en fait). J'ai aimé visualiser les différents personnages monter et descendre du wagon comme autant de sorties et d'entrées sur scène. Le tout forme un charmant petit ouvrage que j'ai apprécié lire... dans le métro (on fait avec les transports qu'on a).
Lien : https://tsllangues.wordpress..
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Tristana

Monsieur Garrido est un vieux beau qui, ayant des prétentions, tel un hidalgo, se donne du Don Lope. L'homme, contempteur des valeurs bourgeoisies, du mariage et de la religion, a mené une vie de débauche et de dissipation. N'étant pas un mauvais bougre, professant un souverain mépris pour l'argent, prêt à sacrifié sa chemise pour un camarade dans la déveine, il a recueilli fort généreusement une orpheline et s'est saigné littéralement pour elle. Malheureusement, la chair est faible, est le sieur a commis la suprême indignité de séduire la jeunesse dont il avait la garde. Le digne homme, malgré ses rodomontades, bien conscient que sa charmante captive est la dernière victime de ses charmes déliquescents, est très jaloux de ses prérogatives. Malgré cela la donzelle fait la connaissance d'un artiste peintre dont elle tombe, dans son inexpérience, éperdument amoureuse. Ce dernier étant contraint de suivre une parente malade en villégiature, elle commence à parer son amoureux des charmes et des fantasmagories de l'absence. Une grave maladie, le temps de la séparation et le choc de la confrontation entre les rêves amoureux et la réalité prosaïque, portent un coup fatal à cette idylle. Don Lope verra, ainsi donc, son triomphe, se rapprochera sur le tard du goupillon et découvrira les charmes de la vie matrimoniale et l'art de cultiver son jardin...



Tristana est un roman d'analyse psychologique centré autour de trois personnages. C'est une énième mouture des jeux amoureux, la lecture en est, par cela même, assez fastidieuse. Le langage hyperbolique qui caractérise les entretiens de l'orpheline et du gâcheur de couleur est pénible par son aspect rebattu et surfait. L'intérêt, assez maigre, réside, outre une certaine ironie diffuse, dans la construction fantasmée de l'objet amoureux aggravée par l'absence et la séparation.
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Fortunata y Jacinta

Juanito Santacruz est un Espagnol superficiel et léger, qui navigue entre deux femmes: son épouse, l'angélique Jacinta, et Fortunata, fille du peuple, énergique et passionnée.

Un roman de la passion, dont la trame est la maternité impossible de Jacinta et l'enfant que Fortunata lui donnera en un beau geste de réconciliation.

On y trouve aussi le personnage du fou, hérité de Don Quichotte.

Un très beau roman qui se déroule au coeur de Madrid et présente des couples de personnages contrastés, grands et vils.

Une vision intéressante de l'Espagne.
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Marianela

Après ma récente découverte de la littérature classique latine et notamment portugaise, j’avais très envie de retenter l’expérience avec cette fois-ci la rencontre d’un auteur espagnol. Malgré une lecture forte pertinente, force est de constater que je n’ai pas renouveler l’exploit avec autant de réussite. La faute à une style bien trop alambiqué et compliqué qui ont freiné mon incursion dans ce roman.



En effet, la plume de Benito Pérez Galdós m’a semblé beaucoup trop pompeuses et avoir assez mal vieilli dans ses premiers chapitres. A coup de longues phrases, de métaphores et autres figures de style, ce dernier nous dessine un décor assez sombre dans lequel se tiendra sa tragique histoire d’amour. Ainsi et alors que je m’attendais à découvrir des paysages chaleureux et dépaysants, je me suis retrouvé dans la campagne profonde de l’Espagne et plus précieusement au fin fond d’une mine. Une fois passée ma déconvenue, je dois quand même admettre avoir passé un moment de lecture fort divertissant et satisfaisant malgré les durs sujets abordés par l’auteur. Il est vrai que cette œuvre loin d’être réjouissante dépeint et traite avec gravité de nombreux et variés thèmes allant des conditions de vies difficiles du petit peuple, en passant par les différences sociales mais aussi par la vanité des hommes. J’ai été surpris mais pour autant séduit par la sombre tonalité de Marianela qui en fait tout son sel et toute sa saveur. C’est pourquoi une fois habitué à la prose de Benito Pérez Galdós et une fois le premier tiers de ce classique atteint, je n’ai pu m’en détacher tant je voulais connaître l’issue finale qui m’a plus que convaincu tant elle conclut à merveille ce savoureux satire.



D’autant plus que les personnages sont à l’image de ce dernier et se sont dévoilés d’une séduisante sombreur, complétés d’une extrême profondeur. La psychologie de chacun est parfaitement esquissée et toute la complexité qui émane de chacun en font des protagonistes forts éloquents et pertinents à découvrir. A commencer par notre héroïne Nela. Présentée comme une simple et vulgaire chose comme le prouve l’utilisation du pronom « la » devant son diminutif, faisant d’elle une personne sans réelle identité. Cette dernière m’a vite séduit et je me suis de suite attaché à celle-ci qui se dévoile aussi laide que pure et aussi seule que loyale. Orpheline et rejetée de tous, notre héroïne sert de guide et passe tout son temps avec le second et aveugle héros de ce roman, Pablo. Ainsi et malgré toute la dureté de sa condition, Nela est parvenue à trouver sa place au sein de ce dur labeur et semble avoir trouvé son équilibre jusqu’à l’arrivée de notre narrateur et jeune médecin. En effet et malgré leurs différences sociales nos deux infirmes se sont jurés amour et fidélité mais c’était sans compter sur le remède miraculeux que peu offrir le docteur à l’aveugle éperdu. Une longue déchéance s’en suit alors pour notre jeune éperdue qui voit son monde s’écrouler en même temps que son amour retrouve la vue. De peur d’être rejetée par l’élu de son cœur à cause de sa grande laideur, son cœur s’assombrira au fil des chapitres jusqu’à se briser. Suivre cette violente déchéance m’a fait vivre de vives émotions et de forts sentiments. En ce sens, il est indéniable que la plume de l’auteur est parvenue à me toucher d’une quelconque manière. Néanmoins et quand bien cette histoire d’amour s’est démontrée émouvante et plaisante à lire, je dénote un manque de romantisme penchant pour une direction religieuse parfois un léger trop prononcée.



En somme et malgré un début assez difficile avec le style de l’auteur qui m’a semblé assez pompeux et avoir mal vieilli, je reconnais avoir apprécié mon incursion au sein de ce classique espagnol à l’univers aussi dur et sombre que les nombreux sujets traités. Ainsi, ce dernier dépeint une histoire d’amour impossible touchante et séduisante malgré un manque de romantisme évident et portée par une héroïne aussi complexe que laide soit-elle.
Lien : https://mavenlitterae.wordpr..
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Le 2 mai 1808 suivi de Baylen

Le 2 mai 1808 suivi de Baylen Benito Pérez Galdós (1843-1920) est sans aucun doute l'un des plus grands romanciers espagnols, avec Cervantes. Il a écrit un ensemble de romans ayant pour toile de fond la guerre d'Espagne contre la France. Ces monuments de la littérature espagnole sont enfin disponibles en français grâce à la traduction de Claire-Nicolle Robin. Gabriel se souvient de mars 1808 lorsqu'il avait dix-sept ans et qu'il était ouvrier typographe. Son esprit s'évadait alors vers Inès, restée à Aranjuez avec son oncle, le père Don Célestino Santos del Malvar. La jeune fille sera recueillie par Don Mauro Requejo, un riche commerçant en tissus. Il s'agit en fait d'un piège pour la transformer en domestique à peu de frais... Gabriel est prêt à tout pour la rejoindre et quitte son emploi. Cependant, il a un rival amoureux en la personne de Juan de Dios, qui éprouve une véritable passion pour Inès. De graves événements politiques se mêlent à leur histoire : Ferdinand VII prend le trône d'Espagne suite à un coup d'État. De plus, Napoléon, qui veut instaurer de force les idées révolutionnaires de liberté et d'égalité, occupe une partie du pays, poussant la population de Madrid à se soulever contre les troupes françaises... Une merveilleuse fresque mêlant le romanesque à la grande Histoire. Ce premier tome reprend deux ouvrages de Benito Pérez Galdós. Il sera suivi de deux autres tomes.



Il y a "trafalgar" qui est la première partie Non Traduit . Sivi de 35 autres parties...Perso je l'ai lu en espagnol. Il y a aussi une version anglaise.
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Tristana

Un texte bref, incisif, réaliste, qui se concentre sur trois personnages: l'orpheline Tristana, merveilleusement interprétée à l'écran par Catherine Deneuve, don Lope, son tuteur tyrannique et Horacio Dias son amant. Une grande profondeur psychologique dans ce récit de Pérez Galdos.

Luis Bunuel a tiré un film remarquable de ce roman...
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Les romans de l'interdit





J’avoue avoir un peu délaissé Zola ces derniers temps mais je n’ai pas pour autant quitté la littérature du 19eme. Je suis allé faire un tour derrière les Pyrénées et suis partie à la découverte de Benito Pérez Galdós.

Né en 1843 et mort en 1920, il est le plus grand représentant du courant réaliste-naturaliste en Espagne. Son œuvre, immense, se compose d’environ 100 romans, de 30 pièces de théâtre, d’une importante somme de contes, d’articles et d’essais.



Ce volume regroupe deux romans de l’auteur: Tormento et Madame Bringas. Les intrigues sont très différentes dans ces deux livres et chacun mériteraient une chronique détaillée mais ils ont en commun d’être un miroir critique de la société espagnole à la fin du règne d’Isabel II. Galdós délivre une étude de mœurs de la bourgeoisie madrilène. Il explore les comportements sociaux et y décèle tous les vices avec délice et bien souvent avec humour. L’avidité, le désir, le jeu des apparences, l’hypocrisie, l’ambition, le puritanisme, le conservatisme… le romancier passe au crible tous les défauts en véritable chroniqueur de son temps.



Galdós est une très belle découverte pour moi (même s’il ne détrône pas Émile 😉). J’espère vraiment que l’éditeur continuera la traduction des œuvres de l’auteur.



Traduit par Sadi Lakhdari et Pierre Guénoun
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la batalla de los arapiles

Ici on démarre par la réunion des armées anti napoléoniennes, espagnoles, portugais et britanniques commandés par Lord Wellington près de Salamanque encore aux main des français que ceux ci ont préparés à la résistance de l'assaut. On suivra les rocambolesques dernières aventures de Aracelli ,ainsi que la superbe description de la bataille elle même. comme toujours dans cette série historique Galdos s'intéresse de près à la description d'un personnage historique, ici Lord Wellington.



Un dernier épisode formidable qui n'a rien a envié à Dumas ou Dostoyevsky
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Les romans de l'interdit

C'est dans la section livres du mois du mensuel "Le monde diplomatique" que j'ai lu une critique de cette oeuvre. Comme je n'ai pas souvent été déçu par ces recommandations, je me la suis procurée sans avoir la moindre idée de ce à quoi m'attendre.



Quelle révélation! Benito Perez Galdos mérite d'être découvert et mieux connu par le public francophone. Son lyrisme, sa verve, son réalisme et son esprit caustique nous permettent de nous imprégner des moeurs espagnoles du milieu du XIXe siècle, chez une certaine couche de la population. C'est un pur délice!



Pour qui cherche des romans d'action avec des personnages chevaleresques et des scènes héroïques, je vous dirai de passer votre tour. Par contre, pour qui veut s'imprégner de la réalité des couches pauvres de la société Madrilène, ou du quotidien de la famille d'un fonctionnaire attaché à la royauté Espagnole, l'oeuvre de Galdos est tout à fait appropriée.



Les deux histoires qui composent "Les romans de 'interdit" sont reliées par le fait qu'elles se situent à la même époque. Elles ont aussi un lien par l'entremise de plusieurs personnages qui figurent dans les deux récits, mais qui ont évolué au fil des évènements.



En dépit de quelques longueurs découlant de soliloques de certains personnages, l'auteur nous fait naviguer, avec une grande maestria, dans cette ère (1864-1874) qui voit la monarchie espagnole vaciller sur son socle sous la pression de mouvements révolutionnaires. Il nous fait surtout découvrir le quotidien de certaines élites qui est fait de futilités, de parures, d'apparats, de cancans et de réceptions fastes; le tout dans le but de jeter de la poudre aux yeux et vivre au-dessus de ses moyens. L'esprit de l'époque est très bien rendu par le texte et, surtout, grâce à la traduction.



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Tristana

La vie de Tristana côtoie au jour le jour sa plus profonde abjection et elle espère lui échapper par les arts la pensée et l'Amour.

Comme Icare elle approchera le soleil mais chutera lourdement. Et c'est en claudiquant qu'elle trouvera un chemin plus expiatoire que désiré.

Un très beau et tragique roman ,un très beau personnage de Femme .



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