AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Benjamin Bachelier (137)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le Clan des Otori, tome 1 : Le silence du r..

La première chose qui m’a plu dans cet album qui se déroule dans un Japon féodal imaginaire de la seconde moitié du XVIe siècle, époque des provinces en guerre, est la couverture magnifique aux dessins et couleurs splendides.

En l’ouvrant, une carte des trois pays qui forment une péninsule dominée par trois clans les Seishou qui règnent dans l’Ouest, les Otori dans le centre, et les Tohan dans l’Est, et quelques autres détails permettent de bien comprendre ensuite le déroulé de cette fresque historique épique.

Tomasu, alias Takeo est un jeune garçon qui fait partie des Invisibles, les premiers chrétiens du Japon. Ceux-ci subissent les persécutions du clan Tohan.

Takeo fuyant son village qui vient d’être incendié et les massacres qui s’en sont suivi, est sauvé puis recueilli pour être adopté par Otori Shigeru, le chef du clan des Otori, dont l’ennemi principal est justement Lida Sadamu seigneur des Tohan.

Takeo doté de pouvoirs surnaturels est évidemment animé par un désir de vengeance que Maître Shigeru tentera de canaliser.

En parallèle à l’histoire de Takeo, une autre aventure nous est donnée à suivre, celle de Shirakawa Kaede, cette belle jeune femme otage du clan Tohan. Un mariage stratégique est prévu pour elle pour assurer la domination des Tohan.

Un souffle épique porte cette saga. La guerre avec ces conflits sanglants entre clans où alliances et trahisons s’enchaînent sans oublier la jalousie entre membres du même clan côtoie la loyauté et l’honneur, la beauté, la passion et l’amour.

Les sentiments les plus vils comme les plus délicats sont présents tout au long de l’album, lui apportant puissance et beauté poétique merveilleuse.

Cette adaptation en bande dessinée du roman de Lian Hearn est absolument réussie.

Les dessins de Benjamin Bachelier, ses personnages aux traits très expressifs et aux costumes particulièrement bien rendus, alliés à des couleurs variées et toujours bien adaptés aux différentes situations ou atmosphères, plongent le lecteur dans cet univers médiéval japonais, le tout en parfaite adéquation avec les dialogues du scénariste Stéphane Melchior.

Violence et cruauté, contemplation et poésie délicate, spiritualité, magie sont au cœur de ce récit initiatique totalement captivant. Une BD ado/adulte envoûtante !

Il n’est pas étonnant du tout qu’une adaptation cinématographique soit en cours… à suivre.

Je remercie les éditions Gallimard BD pour m’avoir permis cette superbe découverte et attends avec impatience le tome 2 !


Lien : https://notre-jardin-des-liv..
Commenter  J’apprécie          832
Oliphant

C'est clair que quand on fait naufrage sur le continent de l’Antarctique, les chances de survie pour les rescapés sont pratiquement nul surtout en 1916. Cependant, il y a peut-être une chance de s'en sortir en essayant de gagner une base scientifique située sur une île à 700 km de là.



En effet, on a affaire à un capitaine très humain qui souhaite sauver tout son équipage d'une mort certaine. C'est une belle aventure humaine tirée d'une histoire vraie à partir d'une expédition qui avait mal tournée en 1916 à l'époque où la première guerre faisait rage en Europe.



Parfois, je peux ne pas aimer une BD qui pourtant objectivement recèle de bien de qualités. C'est le cas en l'espèce car je suis ennuyé à cette lecture où trop de bavardages ont nuit à la bonne fluidité du récit rendant ma lecture pénible surtout avec une telle multiplicité de personnages. J'ai trouvé cela assez déroutant dans l'ensemble.



Il y a également une variété d'audace graphique qui ne laissera pas indifférent. Moi, ce n'est pas trop mon genre. Alors voilà : j’ai fait un effort, mais je n’en ai pas été récompensé. Cependant, c'est magnifiquement mis en valeur dans un bel écrin.



Au final, je passe mon tour mais cela ne veut pas dire que ce titre ne mérite pas une attention particulière. Les thèmes sont intéressants comme la survie dans un milieu hostile, l'espoir de s'en sortir, la résistance humaine. Mais bon, le traitement ne m'a pas séduit.

Commenter  J’apprécie          711
Le Clan des Otori, tome 2 : Le silence du r..

Des couleurs tout aussi resplendissantes que dans le tome 1 avec quelques planches sublimes, qu'il s'agisse du jour ou de la nuit, de scènes de combats, de nature séduisante ou de murailles invincibles dressées vers le ciel.



L'histoire et le foisonnement des personnages m'ont semblé toujours aussi confus, d'autant que j'avais peu en mémoire le tome 1, cependant je me suis laissé volontiers porté par ces aventures sentimentales et guerrières dans le japon du XIème siècle.



Les personnalités des deux adolescents sont bien marquées, que sera leur destinée? Réponse dans le tome 3?
Commenter  J’apprécie          621
Le journal d'Henri 1939-1945

Ce journal a été écrit par Gertrude Dordor qui n’est autre que la sœur du petit Henri dont il raconte l’histoire. L’auteure explique que son grand frère, devenu âgé, conserve des souvenirs vivaces et poignants. Elle a donc décidé d’écrire cette histoire en se servant du témoignage de son frère et des lettres que son père a écrites pendant sa mobilisation de 1939 à 1941.





C’est l’histoire d’une famille dans la tourmente à Evreux, dans une région qui a particulièrement souffert du conflit : mobilisation et départ du père d’abord, puis bombardements, exode vers la Rochelle, retour à Evreux qui a subi de gros dommages, occupation, privations, rationnement, pour terminer par d’intenses bombardements des américains et nouvel exode après le débarquement.





Un livre document qui décrit quelques facettes de cette seconde guerre mondiale comme on a pu la vivre en Normandie : le drôle de guerre, la défaite, l’exode, les avions Allemands, puis alliés.

Il y est fait quelques allusions à la question juive, à la ligne de démarcation, à la résistance. Un récit émouvant et révoltant quand on pense aux gosses privés d’enfance, des enfants particulièrement exposés à la guerre, Henri racontera d‘ailleurs son retour à l’école après l’exode et les copains qu’il n’a jamais revus parce tombés sous les bombes. L’épilogue explique que ces populations ont subi la guerre longtemps après le 8 mai, la reconstruction de la ville d’Evreux, complètement détruite, rappelant à chacun des événements douloureux.

L’intérêt de ce témoignage, c’est qu’il peut être proposé à des enfants de 9 ans sans difficulté, qu’il est le témoignage d’un enfant, et qu’il constitue une excellent documentaire sur la deuxième guerre mondiale.



Je remercie Babelio et les édition Belin pour ce partenariat.
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
Commenter  J’apprécie          530
Oliphant

Club N°52 : BD non sélectionnée mais achetée sur le budget classique

------------------------------------



C'est une aventure dans les eaux et sur la glace en Antarctique.



C'est aussi poétique et métaphorique.



Le froid de là-bas m'a saisi grâce aux personnages, aux dessins,...



Une BD à découvrir absolument !!!



Morgane N.

------------------------------------


Lien : https://mediatheque.lannion...
Commenter  J’apprécie          440
Le Clan des Otori, tome 1 : Le silence du r..

Une palette de couleurs inépuisable pour cette bande dessinée pleine de lumière, les tons allant du pastel au sanglant, avec des verts et des bleus féeriques, un travail fantastique aussi bien sur le rendu des sites naturels que celui des visages dont les expressions traduisent parfaitement les différentes émotions des personnages.



L'histoire, tirée d'un roman, est assez confuse, mais le dessin propose une telle splendeur que, pour ma part, j'en ai suivi le déroulement sans rechercher la compréhension immédiate ou obligatoire de toutes les situations.



Un beau jeune homme, une belle jeune fille, le premier doué de pouvoirs secrets, la deuxième très belle, d'apparence vulnérable, détenant sans soute aussi des pouvoirs particuliers, semblent être les principaux héros, mais ils sont loin d'être les seuls.



Un premier tome prometteur pour la suite.
Commenter  J’apprécie          431
Gatsby le magnifique (BD)

Je n'ai pas aimé le personnage falot que l'on m'a présenté en guise du sémillant Gatsby, ou du moins le Gatsby tel qu'il m'est apparu à la lecture de l'ouvrage il y a ... Une trentaine d'années , ne chipotons pas avec le temps!

Qu'est devenu le héros romantique et chargé de sa Sehnsucht (mélancolie à l'allemande, la plus charmante, pire que la peste ou le choléra celle dont on ne se remet pas si vous voyez ce que je veux dire)? Bref premier point: le héros ne fait pas le poids.

Passons au scénario, qui ressemble plus à une bluette voire une série B, au fait pourquoi mettre une majuscule: on écrira donc une série b comme "Les feux de l'amour"mais sans braises ni charbon qualité restauration!

Tant qu'à tailler un costard et rhabiller le tout pour l'hiver: le dessin: ô Miserrria!!!

Consternation: comment rendre plus plats et plus fades des illustrations qui auraient méritées les pastels les plus romantiques, avec ici ou là quelques rutilants vermillons!

Gatsby n'est pas "magnifique" dans cette BD, il est terne, fade!

J'ose espérer que F. Scott Fitzgerald ne s'est pas trop retourné dans tombe!

Pour ma part, si j'osais, je vous conseillerais de passer votre chemin!

Et d'ouvrir le roman, le seul, le vrai Gatsby...
Commenter  J’apprécie          380
Dimitri Bogrov

Marion Festraët nous raconte l'histoire tragique du frère de son arrière grand père. Jeune homme juif né dans une famille bourgeoise,il s'est intéressé comme beaucoup d'autres jeunes intellectuels aux idées révolutionnaires émergentes en Russie en 1910 sans d'engager dans une action militante. C'est la rencontre fortuite avec Loumia lors d'un voyage en train qui va le conduire à commettre l'assassinat de Piotr Stolypine dans un acte d'amour désespéré et non par conviction politique. Cette histoire d'amour hors du commun et la richesse de cette époque sur le plan social et politique méritaient à mon avis un développement bien plus important ! C'est dommage car en un seul petit album,il était en effet impossible de rendre hommage à une telle histoire. Pour autant j'ai découvert avec plaisir cet épisode historique qui m'était entièrement inconnu. Le graphisme et les couleurs de Benjamin Bachelier sont une vraie réussite,il crée une ambiance qui m'a tout de suite plongée dans le récit.
Commenter  J’apprécie          270
Oliphant

Parfois, le pinceau déambulant sur la feuille semble se laisser aller à une certaine mélancolie fragile et la lecture devient alors un moment de torpeur, on se sent envahi des mêmes sensations que les personnages du récit, un peu engourdi, comme dans un rêve, bercé de magie, le rêve devient un cauchemar, la mort pose sur nous un voile d’angoisse, le trait du pinceau tremble, devient brutal, il erre sur la feuille pour devenir faille, éclat, émotion. J’ai trouvé tout cela dans ce récit, beau et grave.



Il est directement inspiré du drame de l’expédition de l’Endurance au pôle sud en 1914 dirigée par Ernest Shackleton, mais l’auteur a changé tous les noms pour se permettre une certaine liberté avec la réalité, et avec cette liberté, il nous offre un récit magique, troublant et romanesque. Là où je trouve que Nick Bertozzi dans “Shackleton, l’odyssée de l’Endurance” s’était planté, Loo Hui Phang et Benjamin Bachelier excellent. Le graphisme interagit avec le scénario, il lui répond, une sorte de dialogue se crée. Au démarrage, les personnages apparaissent comme dans les meilleures bandes dessinées d’Hugo Pratt, ils échangent, on les découvre au fil de quelques paroles succinctes, quelques gestes et paroles. D’ailleurs, ce qui ne m’avait pas sauté aux yeux dans le roman graphique de Nick Bertozzi m’éclate ici en plein visage : le premier Corto Maltese, Ballade en mer salée, se passe exactement au même moment de l’Histoire.



Il y a le capitaine, Emerson Oliphant, paternaliste et lucide, Snark, un second qui ne parle pas très bien la langue, compagnon de longue date du capitaine, tatoué tel Queequeg, le harponneur dans Moby Dick, il y Walter Terence de Liddell, le jeune bourgeois, fils d’un des principaux mécènes de l’expédition, que le capitaine s’évertue à appeler Kerguelen, et Arkadi, le fils adoptif du capitaine, jeune drogué, qui va venir apporter de la modernité au récit, mais aussi sa part de magie, d’angoisse, de malédiction ou de bénédiction. Tous ces personnages semblent tout droit sortis des romans de Joseph Conrad qui, faut-il le rappeler, a aussi influencé Hugo Pratt.



Le contexte historique aussi a son importance, situant l’action en ce début de première guerre mondiale, leur aventure qui se tient à distance questionne alors sur l’envie de vivre, sur l’individu face à l’humanité, sur les valeurs humaines. Avec le personnage d’Arkadi, des sujets tel l’écologie, le rapport de l’homme à la nature sont évoqués, mais, parce que c’est un personnage un peu décalé, hors des normes, tel Cassandre, ces questionnements restent inappropriés aux yeux des autres personnages.



Chaque chapitre est introduit par une explication scientifique, accompagnée d’illustrations souvent abstraites, climatologie, météorologie, il est alors question de courants marins, de magnétisme… des notions anachroniques pour l’époque. Elles ne sont pas là pour justifier les propos des protagonistes, mais juste pour marquer la complexité des éléments face à leur petitesse et leur impuissance. C’est encore plus la représentation quasi abstraites qui va donner au récit sa force inquiétante au récit, le coup de pinceau devient lui-même acteur de l’histoire, violent, tourmenté, gestuel, imposant, les couleurs s’emmêlent, se salissent, sortent du cadre, il y a même une illustration en découpage qui vient s’intercaler.



Benjamin Bachelier nous propose ce que le médium peinture peut apporter de mieux, a peine une couleur est posée sur le papier qu’elle nous ouvre tout un univers et même tout l’univers, c’est magistral. Le scénario de Loo Hui Phang, teinté d’influences prestigieuses, Joseph Conrad, Herman Melville, Jack London… semble se mettre au service du dessin et non l’inverse.



J’ai lu là, une bande dessinée forte, originale, créative, innovante, romanesque, profonde, poétique, artistique… et j’ai eu un beau coup de cœur.
Commenter  J’apprécie          255
Taïpi : Un paradis cannibale

Un île du pacifique, dans les Marquises, le XVIIIe siècle, deux matelots de baleiniers, déserteurs. Les deux peuples de cette île ont la réputation d'être cannibales. Les deux matelots, Tom et Toby, vont se faire prendre par les taïpis. le graphisme est brut, coloré, commes ces îles, il y a un travail intéressant sur la lumière, entre les scènes dans la jungle et celles dans le village ou sur la côte. le trait brut devient parfois lyrique, pleine d'énergie, j'ai aimé la représentation des arbres qui semblent vivants, sauvages, et l'ambiance inquiétante, entre la naïveté des personnages, l'étrangeté des coutumes. Cette histoire est une adaptation d'un roman d'Herman Melville et malheureusement, c'est un peu bancal de ce côté, la fluidité du récit souffre de transitions parfois brutales, d'un rythme pas très maîtrisé, il semble manquer quelques morceaux du récit et les personnages restent en surface. La réécriture manque indubitablement de maîtrise si bien qu'il est difficile de s'immerger dans ce récit pourtant singulier. dommage...
Commenter  J’apprécie          250
Oliphant

Des illustrations d’une grande beauté, des paysages à couper le souffle, une aventure humaine exceptionnelle… et pourtant, cet album ne m’a pas convaincue tant que ça.

J’avais vu passer récemment des avis très contrastés sur cette œuvre : pour ma part mon avis sera mitigé.

C’est une exploration polaire (dans l’océan glacial Antarctique, inspirée de l’expédition Shackleton) qui tourne mal ; survivre va requérir des compétences surhumaines, un moral d’acier et des choix drastiques. Cet aspect-là m’a beaucoup plu.

Au début de chaque chapitre, une double page aborde une question océanographique plutôt bien expliquée.

En revanche, les passages ésotériques, mystiques même, m’ont vite lassée, amenant des longueurs qui interrompent l’action sans lui donner davantage de sens.

Entre Histoire et magie, j’aurais préféré que l’autrice se décide…



Challenge Bande dessinée 2023
Commenter  J’apprécie          242
Le Clan des Otori, tome 1 : Le silence du r..

Excellente adaptation du roman de Lian Hearn! J'ai replongé avec délices dans cet univers, ce "Japon rêvé du XVIe siècle" et les dessins retranscrivent exactement les descriptions de la romancière: les paysages, les maisons de thé, les jardins japonais...

J'aime beaucoup le choix et l'usage des couleurs, ces traits noirs prononcés qui rappellent l'art japonais justement.

Je trouve l'adaptation très fidèle à l'intrigue initiale.

Une belle réussite!

Commenter  J’apprécie          240
Le Clan des Otori, tome 1 : Le silence du r..

J'avais lu la trilogie du Clan des Otori il y a quelques années et j'en avais gardé un très bon souvenir. Récemment, j'ai découvert que la trilogie avait une suite et je me suis promis de la lire. Mais avant, il fallait me remettre l'histoire en tête et replonger dans les détails de cette aventure fantastique.



Alors est-ce par hasard, par coïncidence, par l'action d'un Truman Show pervers ou par la force de la destinée (^^) que cette adaptation BD est venue à moi, pile à ce moment ?!



J'ai tout de suite replongé dans l'aventure et l'adaptation me semble fidèle, même si mes souvenirs sont vagues. Les dessins ne sont pas totalement à mon goût, mais le style se défend et correspond finalement très bien à l'ambiance du roman.

Ne reste plus qu'à dénicher la suite !
Commenter  J’apprécie          220
Taïpi : Un paradis cannibale

Encore une B.D que j’emprunte au hasard. J’ai été attirée par l’illustration de couverture et par le titre, « Taïpi, un paradis cannibale », que je trouvais poétique et intriguant. Hélas, même si cette B.D a des qualités, je suis restée sur ma faim.



Le dessin est vraiment très beau. Un trait épuré et des jeux de couleurs subtils, c’est le genre d’illustrations que j’apprécie. En revanche, du point de vue narratif, je ne suis pas convaincue. La B.D est une adaptation d’un roman de Melville. Je suis toujours méfiante vis-à-vis des adaptations de romans en B.D. Même s’il y a de belles réussites en la matière, bien souvent, le format B.D est trop court et la narration reste en surface, ne parvenant pas à mettre en images l’aspect psychologique et émotionnel du récit. C’est ce qui se passe dans « Taïpi, un monde cannibale ». J’ai souvent eu le sentiment qu’il y avait des trous, des manques dans le récit. L’aventure reste à l’état d’esquisse et n’est jamais approfondie. A tel point qu’à peine terminée, il ne me reste plus grand-chose de l’histoire que j’ai lue. En revanche, me restent en mémoire de belles illustrations. C’est déjà pas si mal mais pas suffisamment pour faire dire que cette B.D est une réussite.



« Taïpi, un paradis cannibale » a donc été une lecture en demi-teinte. J’ai été séduite par le travail d’illustrateur de Benjamin Bachelier mais pas vraiment convaincue par le scénario. Ceci dit, cette lecture m’a suffisamment intriguée pour me donner envie de découvrir le roman d’origine.

Commenter  J’apprécie          200
L'Ile au trésor - BD

L’île au trésor est sans aucun doute l’un de nos romans d’aventures préférés : l’histoire de Jim, le fils d’aubergistes qui embarque à bord d’une périlleuse expédition à la recherche du trésor d’un pirate mythique, nous a coupé le souffle. Et surtout, les personnages imaginés par Robert Louis Stevenson – Long John Silver au premier chef – nous ont intrigués, déconcertés, surpris, nous procurant un plaisir littéraire rare. Nous avons donc été ravis d’avoir l’occasion de nous replonger dans cette aventure grâce à cette adaptation en BD.



Les deux auteurs sont restés très fidèles à la trame narrative du roman dont on retrouve les péripéties, extraordinaires jusqu’à la toute dernière page. J’ai beaucoup aimé le graphisme, les coups de crayon très expressifs et des gammes de couleurs rendant bien hommage à la végétation luxuriante de l’île, mais aussi à l’atmosphère angoissante qui règne, notamment pendant la nuit. La couverture, à la fois inquiétante et lumineuse (et même enluminée, ce qu'on ne voit pas sur la photo !), est particulièrement réussie.



Seul regret : si la chronologie est respectée, cette version condensée ne rend pas justice aux longues descriptions de la vie sur L’Hispaniola et de la topographie de l’île, aux états d’âme et aux doutes de Jim, et surtout aux personnages, dont l’ambivalence est si bien travaillée par Stevenson dans les 330 pages du roman. La lenteur de certains passages y contribue à faire monter l’angoisse et le suspense et ne rend les rebondissements que plus époustouflants. L’aventure semble ainsi plus lisse dans la BD. Je conseillerais donc de la découvrir seulement après avoir lu le roman, pour conserver un plaisir de lecture et des frissons intacts !
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
Commenter  J’apprécie          201
Gatsby le magnifique (BD)

Etonnante adaptation de l'oeuvre de Francis Scott Fitzgerald. Je ne m'attarderai pas sur la qualité du graphisme, ni sur le lieu de l'histoire, en Asie plutôt qu'aux Etats-Unis. La trame demeure intacte ; celle narrant la trajectoire d'un homme tentant de renouer avec son grand amour par tous les moyens.



Tout ceci sur fond de fêtes fastueuses où il fait bon se faire voir, et de codes sociaux étouffants du milieu dans lesquels il évolue. Quand il pense l'avoir trouvé, un drame viendra dérailler la dynamique. Mais il y a comme un malaise entre le héros et sa "dulcinée". Leur histoire n'était-elle pas condamnée dès le départ ? Gatsby n'y a-t-il pas trop cru ? Sa destinée me laisse dubitative ...



Commenter  J’apprécie          190
Gatsby le magnifique (BD)

Roman graphique de Melchior-Durand et Bachelier, adapté du roman éponyme de Francis Scott Fitzgerald.



L’histoire est la même. Nick Carraway a pour voisin le mystérieux Jay Gatsby qui donne des fêtes somptueuses dans sa villa. Nick est le cousin de Daisy Buchanan, jeune femme très sensible dont le mari, Tom, dissimule à peine sa liaison avec une autre. Tout est là : les voitures, la vitesse, la chaleur, le drame. La seule différence, c’est le temps et le lieu de l’action. Nous ne sommes plus dans la riche périphérie new-yorkaise des années 1920. Nous sommes en Asie, probablement à Shanghai, à l’aube du 21° siècle.



Ce dépaysement littéraire était-il utile ? Non. Oui. Je ne sais pas. J’ai retrouvé avec plaisir la tragédie de Fitzgerald et le désespoir sublime de Gatsby. « Il devait avoir en lui quelque chose de magique, un don prodigieux pour l’espoir… Une aptitude au romanesque que je n’avais jamais rencontrée chez personne et que je ne pense pas rencontrer de nouveau. Oui, vraiment, Gatsby s’est montré parfait jusqu’à la fin. » (p. 5) En chair et en image, le personnage a toujours son aura mystérieuse et irrésistible. Nick Carraway est toujours cet émissaire triste et détaché qui ne sait s’il doit soutenir sa cousine ou aider son ami. Quant au couple Buchanan, ils sont tels que Fitzgerald les a voulus. « Tom et Daisy. C’étaient tous deux des insouciants. Ils cassaient les choses et les êtres, puis allaient se mettre à l’abri de leur argent ou de leur prodigieuse insouciance, et ils laissaient à d’autres le soin de nettoyer les dégâts qu’ils avaient faits… » (p. 88)



Le changement de lieu et d’époque n’apporte rien à une histoire qui n’a pas besoin d’être révisée. Mais il y a bien quelque chose, finalement, dans l’œuvre de Melchior-Durand et de Bachelier : leur vision de Gatsby le magnifique prouve que cette histoire est atemporelle et que le drame qu’elle porte n’a finalement besoin que d’une scène pour s’accomplir.



Je n’ai pas été vraiment séduite par l’image, entre aquarelle et impressionnisme. Je lui reproche un aspect trop flou. Toutefois, les couleurs sont superbes, très dynamiques.



2013 est décidément l’année des reprises et des adaptations du fabuleux roman de Francis Scott Fitzgerald. Bientôt un film sur les écrans, avec Léonardi di Caprio et Carey Mulligan dans les rôles principaux. Affaire à suivre…

Commenter  J’apprécie          190
Le Legs de l'Alchimiste, Tome 5 : Anna et Z..

Nous retrouvons Zacharia et Anna vieilli de quelques années. ils vivent une période sombre, l'ombre nazie vient recouvrir leur pays. C'est le début du ghetto.



Pour le dernier tome de la série, les auteurs ont choisi une note beaucoup plus sombre et triste. L'Histoire s'y prête bien sur avec l'endoctrinement des jeunes par les nazis et les horreurs faites au juifs. Ces sujets sont abordés par le cercle familial. Zacharia a beau être psychiatre, ce n'est pas facile d'être père. Surtout si son ainé, en proie à la rébellion adolescente, se laisse convaincre par des intégristes de descendre lentement la pente de la violence et de l'aveuglement.

Après un combat acharné, aidé par l'alchimie, on aurait pur croire à un retournement de situation heureuse. Hélas on sait que L Histoire ne le fut pas.

Niveau dessin ça s'est un peu épuré. Moins de hachuré pour l'ombre, au profit d'une colorisation plus douce.
Commenter  J’apprécie          160
Le Clan des Otori, tome 1 : Le silence du r..

Comme lecture de fin d’après-midi mouilleux, cette quête initiatique dans un Japon féodal m’a fait passé un peu de bon temps sans plus. J’aime bien en général les histoires de samouraïs et des clans japonais.

Dans ce cas-ci, nous suivons Takeo, qui vit dans la communauté des Invisibles. Il voit sa famille massacrée par le seigneur des Tohan. Pour sauver sa peau, il doit engager un combat avec l’ennemi et se met dans le trouble. Il sera sauvé par Shigeru, de qui il apprendra les mystères de sa vie, l’art de la bataille, la poésie et tout le reste…Takeo a développé un don qui lui vient de son père et ce don, il doit l’apprivoiser. Une belle jeune fille, Kaede, promise à son père adoptif, Shigeru, saura gagner son cœur.

Il me faudra attendre le tome 2 pour mieux comprendre les tenants et aboutissants de cette saga. Et je me doute que toutes les réponses ne seront pas au rendez-vous.

Malheureusement, la bande dessinée n’est pas à la hauteur d’un roman pour cette histoire complexe. Les codes sont présents mais pas assez élaborés. Les dessins sont assez ordinaires malgré de belles couleurs. Les habits des samouraïs sont par contre, très beaux. Je vais continuer la série en bd assurément mais je crois que la série romancée de Liam Hearn serait mieux adaptée à mes désirs de légendes japonaises!
Commenter  J’apprécie          152
Le Clan des Otori, tome 1 : Le silence du r..

Bien que j’aie lu la série romanesque de Lian Hearn il y a plusieurs années, je trouve cette adaptation fidèle à l’intrigue (et à mes souvenirs). Je n’ai eu aucune difficulté à retrouver les éléments de l’histoire, la situation étant clairement exposée dès le début.

Trois clans s’opposent, animés par une haine farouche. Un statut quo est en place depuis que deux jeunes filles sont retenues en otage chez leur ennemi respectif. En parallèle, Takeo, un jeune invisible (chrétien) est sauvé puis recueilli par l’héritier d’une des grandes familles. Ce dernier est menacé à plus d’un titre et lui-même attend patiemment l’heure de la vengeance. Ainsi plusieurs intrigues s’entremêlent peu à peu.

Pour cette plongée dans le Japon du XVIe siècle (quand bien même fictif) le choix du dessin et des couleurs est fort judicieux, très proche de l’art de l’estampe japonaise. J’aime particulièrement la page 6 et cette case tout en hauteur où apparaît la cascade ! Les jardins fleuris, les étangs avec notamment le héron, les maisons de thé, les scènes de rue sont de toute beauté ! Les scènes de combats en parallèle sont sanglantes, violentes et sombres mais tout aussi réussies.

Je regrette juste que le passage à propos du « silence du rossignol » soit si bref car il me semblait beaucoup plus long et intense dans le roman. C’est un élément clé de l’intrigue et qui plus est, le titre de ce premier tome. Deux pages et demi cela me paraît insuffisant quand bien même le dessin proposé est efficace.

Entre poésie, beauté des décors, cruauté des relations, haines ancestrales, c’est un très bel ouvrage que j’aurais à cœur de partager !
Commenter  J’apprécie          150




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Benjamin Bachelier (531)Voir plus


{* *}