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Critiques de Benjamin Whitmer (372)
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Les Dynamiteurs

1895, Denver. Sam et Cora, deux adolescents à l’enfance misérable et chaotique, vivent dans l’Usine, bâtiment désaffecté des bas-fonds de la ville, accompagnés de nombreux enfants des rues, recueillis au fil des années par Cora pour les protéger des Crânes de Nœud, autrement dit les adultes. Car ces enfants qui, à la manière des enfants perdus de Peter Pan, ne veulent pas grandir et détestent les adultes, doivent chaque jour, justement, survivre au milieu de la barbarie inhumaine qu’imposent les hommes du quartier – clochards, souteneurs, vendeurs de drogue… -, particulièrement aux enfants abandonnés. Et c’est à cause d’un Crâne de Nœud, qui va d’abord les défendre face à une attaque de clochards voulant s’installer dans l’Usine, que leur existence va radicalement changer, Sam, narrateur du roman, en tête…



Roman qui commence sur les chapeaux de roues en termes de violence et de cruauté, Les dynamiteurs nous fait plonger au plus profond des bas-fonds de Denver, une des plus grandes villes de l’Ouest américain à cette époque, particulièrement corrompue et dangereuse pour quiconque n’en connaît pas les règles tacites. Ainsi, nous découvrons comment les hommes politiques, policiers, détectives – plus précisément les Pinkerton, association de détectives créée dans les années 1850 et œuvrant dans tous les Etats-Unis – font ce qu’ils souhaitent en ville, ont leurs propres moyens de subsistance illégaux, et se débarrassent des petits truands qui mettent à mal leur commerce… jusqu’à ce qu’un de ces truands n’accepte plus les règles imposées par les pontes de la ville. Roman en partie historique en somme, qui nous décrit la ville à l’acmé de sa déchéance, à l’âge d’or du Far West sans foi ni loi qui gangrène la société américaine.



Cette description faite sans gants de Denver, c’est Sam, adolescent des rues au cœur de la bataille, qui nous la transmet, à travers un regard d’une grande maturité pour son âge, regard permettant au roman de prendre des allures originales de récit d’apprentissage, en ce que c’est l’apprentissage pour la vie dans les bas-fonds et la marge qui est fait par Sam tout au long de son aventure.



Roman aux multiples facettes, à l’image de Denver, Les dynamiteurs est un roman que j’ai apprécié pour tout ce qu’il décrit, mais duquel je suis restée un peu trop à distance : je n’ai en effet jamais réussi à entrer pleinement dans le récit. La narration, à vouloir présenter la multiplicité et la vivacité de certaines scènes de manière quasi cinématographique, rend l’ensemble parfois indigeste à la lecture, et en toute logique peu crédible : beaucoup de coqs à l’âne sans explication et sans temps mort m’ont empêchée de m’imprégner de ce que je lisais, mon temps étant dévolu à la nécessité de remettre en place certains éléments de l’intrigue pour que le tout me paraisse logique.
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Évasion

C’est une bien maigre consolation de déverser son fiel d’une lecture qui fut une déception.



Je suis pourtant allé au bout de « La quintessence du noir dans la plus magnifique tradition américaine. » comme le déclare Pierre Lemaitre référence littéraire que je révère.

Je l’ai lu jusqu’à la lie, jusqu’à l’hallali, et si là est l’Amérique, je souhaite qu’il se « Trump ». J’aurai du mal à oublier que j’ai eu du mal à terminer.



L’histoire d’une traque, saturée de détraqués qui se transforme bien vite en une quintessence de l’ennui dans la plus pure tradition de grossièretés gratuites ou l’on se chie dessus à tout bout de champ tout autant que je me suis fait chier en le lisant.



Les chapitres oscillent entre Mopar le détenu amoureux, Jim le traqueur détesté, Stanley et Garrett les journalistes avides, Dayton la hors-la-loi sympa et Jugg l’adipeux directeur de prison, tous aussi empêtrés dans leur piteuse vie chaotique que dans la tempête qui sévit dans leur bourgade désespérante ou trône « Old Lonesome », la taule infame.

Je n’ai jamais vraiment réussi à m’attacher à aucun de ces personnages cabossés, frustrés, tarés. Individus stéréotypés d’une Amérique déliquescente et décadente ou les « enfoirés de négros » sont encore les cibles préférées mais pas seulement de putains de yankees sous acides.



N’ai-je pas perçu le second degré enfoui sous la tempête de neige collante tachée de vomis fétides et de giclées de jus de chique grasses piétinée par des forcenés fraichement revenus de Corée et de tout ce que ces fils de pute peuvent avoir vécu ?



« Un grand livre sur la condition humaine où, malgré le crime et la violence, il y a la beauté, la rédemption à découvrir, à chercher. » écrit François Busnel.

J’ai eu 419 pages pour chercher comme un chien enragé ces évadés damnés errant dans la forêt autant embrumée que leur crâne mais, je dois l’avouer, je n’ai à aucun moment trouvé la beauté et encore moins découvert une once de rédemption.



Je n’ai finalement décelé qu’une timide éclaircie dans ce blizzard de lecture :

« Comment se retrouve-t-on coincé dans une vie qu’on n’a jamais voulue ? Voilà la vraie question. Et elle n’a qu’une seule réponse. Personne ne vit la vie qu’il a voulue. »

Ce roman est une belle démonstration de ce qu’il peut y avoir de franchement tordu dans l’âme humaine.

Pas de « rédemption song » donc, mais une très légère « positive vibration ». Yeahhh.



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Pike

Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Pike ?

"Je n'avais pas pu résister à la magnifique couverture d'Évasion, du même auteur, et le roman avait été une belle découverte et même, une véritable claque. J'avais donc très envie de me plonger à nouveau dans son univers, en commençant par son premier roman."



Dites-nous en un peu plus sur son histoire...

"Pike tente de garder ses démons à distance et de rafistoler sa vie comme il peut, sans faire de vagues, jusqu'au jour où une amie de sa fille vient lui annoncer qu'elle est morte d'une overdose, et lui déposer sa petite fille en héritage..."



Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?

"Le roman m'a accroché dès les premiers chapitres. C'est efficace, extrêmement bien écrit et jusqu'à la fin j'aurai beaucoup de plaisir à le lire. Mais après avoir dévoré plusieurs livres du même éditeur mais de différents auteurs, je commence quand même à trouver que tous ces anti-héros américains, cabossés, drogués et alcooliques, se ressemblent sacrément. C'est un bon livre mais ce n'est pas Évasion. Une fois encore l'auteur arrive à nous faire aimer des personnages qui sont pourtant de beaux salauds mais ça manque d'originalité et de cohérence. Cette chasse à l'homme n'a pas vraiment de sens, si ce n'est d'éponger la culpabilité du héros, et tourne même un peu en rond, pour finalement révéler ce que le lecteur avait deviné depuis longtemps."



Et comment cela s'est-il fini ?

"Mis à part un élément qui est de trop, glauque sans rien apporter, j'ai également apprécié la fin de cette quête de rédemption. J'ai peut-être un peu trop enchaîné les Gallmeister mais je garde l'envie de continuer à explorer l'univers de Benjamin Whitmer."
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Pike

Je dois devenir un peu fleur bleue avec l'âge... mais j'ai eu beaucoup de mal à digérer ce bouquin.



Les personnages principaux sont des semi-psychopathes à gros biceps. Ils évoluent aux marges d'un monde peuplé d'épaves défoncées chez qui le viol de petites filles et de cadavres semblent être des passe-temps assez communs.



Le "héros" - disons le personnage central - est lancé dans une enquête sans queue ni tête sur la mort de sa fille, qu'il n'a jamais connue. Il frappe, menace, torture et tue à tout bout de champ pour obtenir trois bribes d'information qu'il aurait pu trouver sur Google.



Les petites filles picolent et jurent comme des charretiers. La neige est sale. Les flics sont pourris. La lumière est glauque. Tout pue. Même les chatons ont des "petites dents vicieuses".



Certes, c'est plutôt bien écrit. Mais l''absence totale de répit ou de tout moment de grâce est assez pénible.



L'éditeur US de Whitmer, PM Press, est spécialisée dans la littérature libertaire et anarchiste, et pas dans le polar gratuitement sanguinolent. J'imagine donc qu'il y a un sens caché à ce livre, caché au 3 ou au 4ème degré. Je ne l'ai pas trouvé.
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Les Dynamiteurs

En nous plongeant dans les bas-fonds de la ville de Denver au Colorado, Benjamin Whitmer ecrit le roman de la misère et de la violence sociale de la fin du 19eS.

Pour accentuer cette déchéance sociale, il choisit de s'appuyer sur un groupe d'enfants vagabonds survivant dans une usine désaffectée en prise avec la violence des adultes. Certes il choisit une héroïne courageuse et maternelle qui se bat pour sauver ses petits. Certes, le jeune Sam, amoureux de Cora, partage son combat pour la survie. Mais ce combat, il le mène au prix de son innocence et il se retrouve bien vite englué dans des compromissions qui l'obligeront à accomplir lui-même des actes de violence envers d'autres.

Pas d'issue donc pour ces orphelins qui ne pourront échapper à un destin tragique.

Le bon gros géant défiguré n'en est pas un. Il leur vient en aide presque par hasard, mais lui aussi victime de son passé douloureux, bascule dans la haine et la vengeance en entraînant Sam dans sa chute.

Dans ce monde de brutes, les personnages positifs comme Cora et le pasteur Tom sont voués à l'échec. Malgré tous leurs efforts, personne ne sera sauvé car dans cette vision pessimiste de la société, l'amour lui-même est impuissant.
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Les Dynamiteurs

Ce western contemporain qui ne dépareille évidemment pas chez Gallmeister tient autant de la série Deadwood que d'un Peter Pan désenchanté (version Loisel?). On y retrouve aussi les ressorts du "Personne ne gagne" de Jack Black, récemment ressorti chez Monsieur Toussaint L'Ouverture.



Une troupe d'orphelins tente de survivre dans la fange de Denver à l'aube du XXe siècle, loin de la corruption des adultes, ramassis de putes, maquereaux, tenanciers de saloons, bourgeois aveugles, joueurs de cartes, vendeurs d'opium, chasseurs de prime et hobos, bons, brutes et truands. Les dynamiteurs du titre, c'est le trio d'antihéros du roman mené par Sam, gamin des rues qui donne son nom à chaque chapitre. Aux deux autres membres du triangle, un exploitant de tripot en butte au monde entier et un monstre défiguré en quête de vengeance et de rédemption, s'ajoute une jeune ado, amour inatteignable de notre innocent petit gangster en herbe.



Bon, j'ai passé un bon moment, mais pas impérissable. J'ai bien aimé le décor du Colorado pré-grande dépression mais j'ai trouvé que le rythme était peut-être trop haletant. On ne se repose vraiment jamais. L'action surtout peine parfois à rester limpide. On a de la peine à comprendre les motivations des personnages, à part foutre le bordel partout où ils passent et dès qu'on les regarde un peu de travers. Ce qui arrive à chaque coin de rue, vue l'attelage. Au niveau du style, c'est du dialogue beaucoup, avec des chapitres courts et très rythmés.Y a du sang, des flingues, des beuveries, des bastons, des fuites en train, mais tout ça m'a semblé déjà vu et un peu vain.
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Évasion

Pfiou ! On ne ressort pas indemne de cette lecture !

Tout du long de ce bouquin, j'ai cru entendre la musique d'Ennio Morricone dans un film de Sergio Leone...Et les mecs n'ont pas un cigarillo au coin des lèvres, mais avalent des amphétamines...

C'est une vision désespérée de la société , au fin fond du Colorado. L'opposé du bouquin qui vous fait du bien.

L'auteur raconte la noirceur de l'âme humaine, à la fin des années 60, des bouseux du coin, à l'occasion d'une traque d'évadés de prison pendant une tempête !

Y a pas réellement de gentils, sauf peut-être Charles et Dayton, mais c'est juste qu'ils ont adopté une autre méthode pour survivre que les autres.

Je ne connaissais pas Benjamin Whitmer, on m'a offert ce livre pour Noël...Si ses autres livres sont de la même veine, il vaut mieux lire cet auteur sur un transat, l'été au soleil !!!

Mais j'ai aimé cette lecture, elle décortique avec brio la sauvagerie des hommes libérés de la morale. Et l'écriture est plus qu'efficace.
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Évasion

Ce roman choral est terriblement noir. On s𠆞mpêtre dans un bourbier sale au milieu d’un blizzard. C𠆞st l’hiver, c𠆞st la neige mais elle est grise et elle fait mal. Elle attaque le corps et ampute les membres à l’instar des personnages, on ne sait plus qui est le plus violent des prisonniers ou des gardiens. Ils forment une communauté qui se piste, s𠆚ttaque à défaut de vivre dans une misère aussi bien humaine que matérielle.



Evasion (Old Lonesome en VO)est un très beau coup de point aiguisé comme de la glace!
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Pike

Lire un roman de Benjamin Whitmer, c’est la promesse d’être balancé dans un univers sombre et crasseux, doux mélange de violence et de tendresse. Il en a été ainsi avec Évasion – un des romans les plus marquants que j’ai lus chez Gallmeister – et Les Dynamiteurs, même si j’ai moins apprécié ce dernier.

Si entrer dans l’univers de l’auteur demande parfois quelques pages ou chapitres, une fois que je suis à l’intérieur, l’ambiance me colle à la peau, les personnages m’habitent, et très vite, je me retrouve à la fin du roman avant même d’avoir eu l’impression de le commencer. Pike ne déroge pas à la règle, et le choix serait très difficile si l’on me demandait de choisir entre lui et Évasion. Car le fait est là : il met fin à une série de livres certes bons, mais pas transcendants ni avec cette fougueuse envie de me replonger à l’intérieur nichée au creux de mon ventre. Dans le cas présent, j’aurais aimé avoir le temps de le dévorer comme il le mérite. Malheureusement, il en a été autrement, mais quelque part, j’ai ainsi pu savourer chaque minute passée en compagnie de l’écriture de Whitmer, de son ambiance noire que j’aime tant, et de ses personnages ambivalents, sombres, mais justes, auxquels je m’accroche tout le temps.







Suite au décès de sa fille qu’il ne côtoie plus depuis des années, Pike se retrouve avec une petite-fille à gérer, un passé qui le poursuit et un mystère autour de la mort de sa fille qu’il tient à élucider, d’autant plus qu’un flic véreux tourne autour de la gamine orpheline. Dans Pike, le lecteur rencontre la corruption et des êtres sans bonnes intentions, et s’il apprécie la noirceur dans toute sa brutalité, alors peut-être sortira-t-il repu de cette lecture, son désir de noirceur assouvi, la crasse encore collée aux doigts. Mais comme toujours avec Whitmer, il ne s’agit pas que de noir. Il s’agit aussi de tendresse et de bons sentiments, le tout incarné par des personnages capables de représenter l’un ou l’autre, parfois les deux, avec cette humanité et cette froideur, ce charisme et cette innocence, qui donnent du caractère aux personnages.

Plus que la noirceur des intrigues de l’auteur, c’est son talent à modeler des protagonistes qui me parlent qui me fascinent autant. Alors que je ne partage que très peu de valeurs et de principes avec eux, ils deviennent des compagnons de voyage, des gens que je suis capable de comprendre et de pardonner parfois, auxquelles je m’attache, longtemps parfois.



Lire un Whirmer, c’est tout ça ; bien plus encore, évidemment. Difficile de poser les mots sur un livre lorsque ce dernier est en train de faire de son auteur, un auteur doudou sur qui l’on mise lorsque le reste ne nous satisfait pas, ou pas assez. À travers la noirceur ambiante des romans de l’auteur, on y décèle aussi une certaine sensibilité, une douceur. Certains mots ou faits sont crachés avec hargne, fougue ou profondeur, et à d’autres moments avec une douceur infinie, rendant les sentiments et les émotions presque palpables et terriblement parlants. Et comme tout chez cet auteur suit le même chemin ; personnages, intrigue, ambiance, écriture, je tiens là un auteur de talent que je ne compte pas lâcher de si tôt. Benjamin Whitmer peut se tromper, se planter, ne pas me parler : j’y reviendrai tout de même, c’est un fait et ça fait partie des raisons pour lesquelles je le considère comme exceptionnel dans l’océan d’auteurs que j’ai pu découvrir.
Lien : https://aufildelhistoire.com..
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Évasion

❄COMME C'EST BLIZZARD!❄

On est en 1968, le soir du réveillon. La sirène de la prison d'Old Lonesome, Colorado, retentit, signal qu'une évasion vient d'avoir lieu. Branle-bas de combat dans la petite ville où la traque s'organise pour retrouver les 12 détenus qui se sont fait la belle dans les Rocheuses. Pas de bol, un blizzard à déraciner les sapins s'invite dans cette chasse à l'homme nocturne. Ce qui oblige les fugitifs à trouver refuge chez l'habitant pour échapper au froid mortel... Et ce qui sème la pagaille chez les poursuivants, matons menés par le sadique directeur de la prison, traqueur professionnel, journaliste et photographe en quête d'un scoop bien croustillant...



Benjamin Whitmer est un maître du roman américain extrêmement noir. On est tout de suite saisies par l'atmosphère glauque de cette poursuite impitoyable, rendue oppressante par la tempête de neige qui étouffe les bruits et brouille les pistes. Ici, pas de méchants ni de gentils. Les personnages sont tous violents, racistes, paumés, désespérés, borderline. Bref, "inattachants". D'une écriture sèche, brutale et crue, l'auteur nous dépeint l'Amérique des oubliés, des laissés-pour-compte qui ont été élevés à la violence et à la haine et n'ont plus rien à perdre, qu'ils soient pisteurs ou fuyards. À coup de chapitres courts qui alternent les points de vue des nombreux protagonistes, il nous entraîne dans la cavale infernale avec un suspens qui va crescendo. Inutile de vous dire qu'il faut avoir le moral au beau fixe pour ne pas se laisser gagner par la désespérance de ce roman choral, plus noir que noir. "La quintessence du noir", comme le dit si bien Pierre Lemaitre dans la préface. Impressionnant ! Uppercut assuré.💥 Connaissez-vous cet auteur ? Avez-vous envie de le lire ?
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Les Dynamiteurs

A la fin du 19ème siècle, la ville de Denver est en proie à la violence, à la corruption, à tous les trafics. Chacun tente d’échapper comme il le peut à la misère ambiante. Sam et Cora, enfants grandis trop vite, veillent farouchement sur une bande d’orphelins qu’ils ne veulent pas voir tomber entre les mains des adultes, capables de leur faire subir le pire. Un jour où leur foyer précaire est la cible d’une bande de vagabonds, un homme-colosse à la force inouïe vient en aide aux enfants. Sam se laisse embarquer par le colosse dans les bas-fonds de Denver…

Benjamin Whitmer montre encore une fois son talent extraordinaire pour créer des ambiances et des décors extrêmement soignés, où le lecteur se trouve en immersion totale, comme dans un très bon roman naturaliste. Denver et ses bas-fonds sont décrits avec beaucoup de noirceur, mais sans jugement de la part de l’auteur, car pour survivre dans ce cloaque il faut jouer des coudes, et violemment.

On ressent une grande tendresse de l’auteur pour les jeunes orphelins protégés par Cora, premières victimes de la misère et du déterminisme social. Ils sont tous rendus attachants grâce aux très beaux portraits faits de chacun d’eux ; mais Cora est la plus lumineuse, elle qui donne sans compter pour ses « petits ».

Sam est le narrateur et le héros du roman, au cours duquel il va grandir et perdre son innocence. Les chapitres s’enchainent au fil de ses aventures, que l’on imagine facilement publiées comme dans les feuilletons du 19ème.

Et bien sûr, chapeau bas à Jacques Mailhos, qui a parfaitement réussi à dompter le langage d’époque.

Une extraordinaire fresque sociale à l’ambiance explosive !



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Évasion

Plutôt friand de lecture "Mauvais Genre", on peut dire que l'on est servi ...

L'ambiance générale du roman est malaisante à souhait.

Mais je trouve que le livre souffre de certaines longueurs et d'un côté brouillon ( notamment sur les 2/3 du début).

Je n'ai rien contre les grossièretés mais au bout d'un moment cela lasse.

Dommage car certains passages sont très prenants et certains personnages très attachants..

En revanche j'ai adoré "Les dynamiteurs".
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Évasion

Évasion : La veille de Noël 1968, douze détenus s'évadent d'une prison située dans un bled du Colorado en pleine tempête de neige. le directeur de la prison lâche ses chiens après eux (ses gardiens), armés jusqu'aux dents et résolus à les ramener morts ou vifs. S'ensuit une cavale violente et meurtrière dont l'issue ne peut être que désastreuse. C'était mon premier roman de Benjamin Whitmer et je me demande si ça ne sera pas mon dernier. Bien entendu, avec un pareil synopsis, je ne m'attendais pas à un roman à l'eau de rose… Ce sacré bouquin déboule comme un film de Tarantino, avec un suspense haletant, en crescendo, des mots orduriers à toutes les pages, de l'hémoglobine à profusion, mais l'humour en moins : noir sans concession. Les scènes sont très cinématographiques, mais la violence de certaines m'a levé le coeur (et je ne suis pas si sensible). Un trio de personnages plus développés m'a permis de m'accrocher à cette histoire, un traqueur doué et blessé par la vie, un détenu injustement condamné, sa cousine vendeuse de mari qui voudrait le sauver. Pas à mettre entre toutes les mains. Pas le genre d'évasion dont vous rêvez en ce moment ;)
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Évasion

C'était annoncé : un roman bien noir et en effet je ne suis pas déçue ^^

Alors que des prisonniers s'échappent d'une prison du Colorado, une chasse à l'homme s'engage. Mais c'est toute la ville qui semble s'engager ou prendre partie dans cette chasse à l'homme, tandis qu'un terrible blizzard rend l'atmosphère encore plus tendue. Un roman plutôt surprenant par ses dialogues crus, poétiques ou tout simplement hallucinants , ses scènes d'une violence incroyable, et ce sentiment de ne plus savoir qui sont les gentils et qui sont les méchants ! On se croirait parfois dans un film de Tarantino où tout est permis. Le tout dans un décor enneigé et glacé. Et franchement c'était bien, vraiment !

Challenge Mauvais genres 2021

Challenge USA
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Cry Father

Voilà un roman noir comme je les aime. Arrosé de bière et de bourbon, avec des dialogues bien sentis, et où il n’est pas toujours évident de tracer la frontière entre les bons et les méchants. Un roman noir avec ses dérapages, aussi, bien sûr, qui sont autant de chances pour un nouveau départ.



Patterson, ce quadra, qui gagne sa croute à déblayer les terrains des catastrophes, et il y a de quoi faire aux States, qui crèche dans une cabane perdue dans la mesa, loin de toute civilisation, ce père endeuillé, blessé et fort à la fois, comme il m’a touchée, comme j’ai eu envie de le tenir dans mes bras.



Whitmer nous parle de la difficulté d’être père et de la perte, mais il y instille aussi, délicatement, un élan de vie et de lumière. Rien ne s’arrête, rien n’est définitif et, même dans les pires moments, la vie ne cesse de placer de nouvelles chances sur notre chemin.



Revigorant et résolument optimiste, exactement ce dont j’avais besoin.

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Pike

Je m'attendais à mieux, Pike ancien truand apprend par une junkie et prostitué la mort de sa fille, une mort par overdose et il découvre qu'il a par la même occasion une petite-fille Wendy 12 ans qui a un sacré tempérament et qui jure comme un charretier. Pike ne pense pas que sa fille est pu ce tuer seule à son avis on l'y a aidé du coup il va vouloir découvrir le responsable de sa mort. Sans suit une course poursuite pour tout simplement tuer le coupable.



Voilà en gros l'histoire de ce livre, j'ai lu le livre en entier car je voulais savoir le fin mot de cette histoire et jusqu'au bout je pensais que l'auteur aller nous révéler ce qui c'était réellement passé et au final rien, on reste avec ce mystère et je trouve ça dommage. Je comprend que ce roman soit noir, je comprend la violence qu'il y a dans ce livre, même le face à face final m'a déçu fini en un claquement de doigt aucun intérêt.
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Les Dynamiteurs

Booom ! Explosif ! C’est sombre, dur, violent, puissant...c’est une plongée et une autopsie de Denver fin 19eme. Des personnages pleins, forts. Opium, salle de jeu, tripots clandestins, enfants des rues qui se battent au quotidien pour sauver leur peau et manger. Tout y est dans ce qui est aussi une critique sociale. Mais c’est aussi une histoire d’amours déçues et elle aussi violentes. L’épilogue est... juste beau.. ce livre est une véritable déflagration !
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Les Dynamiteurs

Benjamin Whitmer signe un western noir dans le Denver de 1895, entre gang mafieux et orphelins débrouillards.




Lien : https://www.lalibre.be/cultu..
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Évasion

« Y en a un qui s'est chié dessus. Mopar Horn ignore s'il s'agit d'un maton ou d'un détenu, mais l'air du salon pulse en alerte rouge pour cause d'odeur de merde. »



La première phrase te gifle d'emblée et tout le reste du roman est au diapason : noir, très noir, brut. Hiver 1968, Colorado, le soir du Réveillon. Une chasse aux douze détenus qui se sont évadés dans un blizzard qui exacerbe les tensions. A leur trousse, toute une ville, des gardiens de prison vicelards menés par un directeur impitoyable, un traqueur professionnel, limier mais pas viandard, des journalistes en quête de scoop et des habitants armés jusqu'aux dents et gavés d'amphétamines.



L'intrigue est resserrée au plus simple autour de cette chasse à l'homme désespérée pour permettre à l'auteur de développer mille nuances de noir dans une palette monochrome riche de quelques saillies lumineuses. La traque s'exacerbe avec le blizzard qui s'abat sur la ville, la neige claustrophobique créant un quasi huis clos obsédant et inquiétant tant la folie guette chacun, tant

ressurgissent les blessures et rancoeurs de chacun.



Benjamin Whitmer est presque moraliste lorsqu'il décrypte au couteau les affres de la condition humaine, fouillant au scalpel les entrailles pourries de l'Amérique profonde : racisme, déterminisme social, ultra violence, drogue. Le tableau est sans concession, la fatalité dénuée d'espoir. Dans ce Far West contemporain chaotique, seuls les uniformes distinguent les chasseurs des proies.



Et pourtant, dans cette descente aux enfers, il parvient à donner de l'épaisseur à chaque personnage, tout particulièrement au duo de cousins : Mopar le fugitif acculé et Dayton la veuve dealeuse, bien décidée à le retrouver avant qu'on ne l'abatte. le parcours de vie de ces personnages qui vrillent est dépecé à l'os par de brillants flash back qui éclairent juste ce qu'il faut sans faire dans le lourdement psychologique. Ce ne sont pas des personnages qu'on aime, clairement on n'est pas dans l'empathie, ce sont des personnages dont on finit par comprendre le terrible destin. L'auteur capte la mélancolie des marginaux.



Et puis il y a cette écriture, sèche, nerveuse. Benjamin est un orfèvre du noir. Ses dialogues percutent jusqu'au trash et au grossier sans que cela soit gratuit. On est happée, on suffoque par la violence qui suinte de chaque phrase. Evasion est un roman que l'on lit comme on prend une cuite en mode binge drinking. Magistralement féroce.
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Les Dynamiteurs

Saluons d'abord ce jeune auteur américain non publié dans son pays (!) et les éditions Gallmeister qui avec beaucoup de professionnalisme et de passions traduisent des romanciers made in USA, toujours de petites pépites.

Si vous êtes fans des grands espaces, de la mythologie de ce vaste pays et de sa littérature, foncez.

1895, la ville de Denver est ravagée par la crise économique, le chômage et ses conséquences, la pauvreté et les inégalités sociales.

B.Whitmer en dresse un portrait extrêmement violent.

Le noeud de l'intrigue, un groupe d'orphelins, mendiants, réfugiés dans une usine désaffectée qui luttent pour leur survie dans un monde d'adultes inaccessible et indifférant.

Deux personnages d' ado, Cora et Sam qui croisent un colosse étrange et défiguré.

Roman initiatique, social, western noir et politique aussi dans des engagements, des luttes qui restent universelles.

On pense à Dickens grand défendeur des droits des enfants, ses inquiétudes et ses tendresses.

C'est aussi une histoire d'amour déchirante de gamins entrant dans le monde des adultes, dans la réalité sordide d'une époque.

Ecriture gothique et contemporaine, sans concessions...hallucinant.

La roue tourne et rien ne change.





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