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Citations de Benoîte Groult (595)


Je me découvrais des aptitudes toutes fraîches pour le bonheur et une propension inattendue au rire et à la légèreté. Car le plus dur dans le malheur, ce n'est pas tellement d'être malheureux, c'est de se trouver privé de son minimum vital d'insouciance, de ce recours au rire ou, mieux encore, au fou rire salutaire qui fait sauter vos circuits et vous laisse pantelant, exhalant un de ces soupirs qui délivrent des pires tensions. Le malheur est désespérément sérieux.
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L'égoïsme est une vertu de délivrance.
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Et ces simples mots me bouleversent. Il m'a tout offert et ne m'a jamais rien demandé et il a besoin que je lui dise oui, là,tout de suite. Sa détresse, si rarement visible, m'émeut. Il me semble en continuant d'aimer Gauvain que j'obéis à un sentiment très pur, car seul un amour authentique peut expliquer que les obstacles ne nous découragent jamais.
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- Qu'est-ce que tu veux que j'écrive ? Ils se couchent, ils se lèvent, ils se recouchent, il la baise et rebaise, il la comble, elle le fait reluire, il lui fait des yeux de merlan frit...
- Normal pour un marin !
- Tu as tout sauf les yeux de poisson.
- Les thons ont de beaux yeux, tu sais, noirs bordés d'argent. Dans l'eau je veux dire. Tu les as jamais vus vivants, toi, tu peux pas savoir.
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"l'histoire de la résistance des hommes à l'émancipation des femmes est encore plus instructive que l'histoire de l'émancipation des femmes" Virginia Woolf
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J'avais le privilège de pouvoir regarder sans angoisse les premiers signes du mal sur mon corps, parce que quelqu'un l'aimait. Je tapotais mon ventre un peu bouffi et moins musclé sans trop d'écoeurement parce que quelqu'un l'aimait. Je contemplais avec résignation le ramollissement progressif de mes bras parce que quelqu'un m'aimait. Mon rictus, mes pattes-d'oie qui se creusaient... Tiens, c'est bien ennuyeux mais quelqu'un m'aime. Aucune dégradation ne pouvait m'abattre aussi longtemps que Gauvain me désirerait.
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Il y a tout de même une distorsion incroyable des valeurs à voir des députés ou les forcenés de "Laissez-les vivre" nous présenter des embryons qui n'ont guère plus de conscience qu'une larve d'insecte, alors qu'on discute très abstraitement dans les instances internationales de la faim dans le monde, sans que personne ose poser sur la tribune un vrai enfant en train de mourir de malnutrition. Le seul contenu de nos poubelles ressusciterait le Sahel. Que les courageux défenseurs de nos oeufs s'en aillent au Bengladesch. Là, les foetus ont un an et ils crient.
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DITES-MOI que tout cela passerait vite si je vivais avec Gauvain et qu'aucun de nous ne doit bouleverser sa vie, surtout pas lui……..
Car pour l'instant, je ne parviens pas à retrouver mes marques. Je séjourne en marge de ma vie, dans un sas de décompression où je tente de me désintoxiquer de la délicieuse drogue d'être adorée. En arrivant à la surface il me faudra également réapprendre l'amour bien tempéré de Sydney, ses épaules maigres, son dos déjà voûté, sa nonchalance, alors que la densité des muscles de Gauvain est encore sous mes paumes et que sa présence fervente ne me quitte pas. Je porte sur moi, comme une jeune fille sa première lettre d'amour, le petit feuillet quadrillé qu'il m'a glissé à l'aéroport, "pour quand tu seras sortie de ma vie une fois de plus".
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Ceux qui adorent les femmes, mais…sont les mêmes qui ne sont pas racistes, mais…
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J'en étais à envisager des manœuvres si grossières... qu'il serait encore plus grossier de sa part de ne pas y répondre. Je me chargerais bien ensuite de lui prouver la délicatesse de mon âme. Mais comme tous les gestes salaces que j'ai souhaité faire dans ma vie, celui qui eût tiré Gauvain de son irritante indifférence ne parvint pas jusqu'à ma main. J'ai sans doute le corps mieux élevé que la tête!
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Elle voudrait faire provision de tout ce bonheur pour après. Mais l'amour c'est comme le soleil ça ne s' engrange pas. Chaque fois est unique et s' effacent comme ces vagues qui rentrent dans le sein de l'océan.
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La mort des parents ne devient définitive que le jour où leurs enfants ne sont plus là pour les évoquer.
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"A partir d'une certaine récurrence, la chance n'est plus un hasard mais une qualité."
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J'ai eu l'impression d'être revenue un siècle en arrière quand j'ai lu qu'un jeune type avait crié à Hillary Clinton dans une réunion électorale, en cette année 2008 :"Tu ferais mieux de repasser mes chemises !" et que ça a fait rire le public, par habitude, par résignation (à la connerie !). Impagine-t-on quelqu'un criant à Barack Obama dans un meeting : "Tu ferais mieux de cirer mes bottes !"' ? Ce serait un scandale dans toute la presse. Le racisme scandalise, le sexisme est considéré comme naturel, incurable et inévitable.
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"Qu'est-ce qui leur prend, soudain, aux femmes ? Voilà qu'elles se mettent toutes à écrire des livres. Qu'ont-elles donc à dire de si important ?" demandait récemment un hebdomadaire qui ne s'était jamais posé la question de savoir pourquoi les hommes écrivaient, eux, depuis deux mille ans et ce qui leur restait encore à dire !
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Alors qu'on nous fasse grâce de la galanterie, brandie comme le privilège exquis de notre condition féminine : il ne s'agit que d'une manifestation de l'instinct sexuel. La vraie chaleur humaine naît d'un sentiment plus franc et plus rare et qui n'a rien à voir avec le sexe.
Nous continuons pourtant à nous laisser attendrir par les hommages, comme s'ils signifiaient autre chose que le désir (qui est d'ailleurs une chose fort plaisante, la question n'est pas là), et à nous laisser entortiller par le dernier en date des arguments masculins : "Vous êtes très bien en avocate, en P.D.G., en exploitante agricole, en déléguée syndicale, en informaticienne, en tout ce que vous voudrez. Très très bien même. Mais vous oubliez le principal : vos enfants ne peuvent se passer de vous et nous non plus."
Et scroutch ! Le tour est joué, nous quittons tout émues nos études, notre métier, notre liberté et nous nous laissons enfoncer la sublime auréole sur la tête. Elle nous serre les tempes ; elle nous gêne pour étudier, pour voyager, pour réfléchir et même pour aimer tranquillement. Et s'il nous prend l'envie de mettre l'auréole au vestiaire parce que ce n'est pas une coiffure commode, alors la société se dresse, furibonde et prête à tout. Dans notre pays soi-disant moderne et libre, Gabrielle Russier est morte des préjugés antisexuels et antiféminins, tout comme les héroïnes du XIXème, "déshonorées" par une faute, qui n'est jamais mortelle pour l'autre sexe.
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Si nous avions ce genre de valseuses à la place de nos seins par exemple, j'entends d'ici les plaisanteries, les remarques perfides et les horreurs qu'on débiterait sur le corps féminin ! Où elles sont placées, pauvres minouchettes, on dirait deux crapauds malades tapis sous une branche trop frêle. C'est mou, c'est froid, ni vide ni plein ; ça n'a aucune tenue, peu de forme, une couleur malsaine, le contact sépulcral d'un animal cavernicole ; enfin c'est parsemé de poils rares et anémiques qui ressemblent aux derniers cheveux d'un chauve. Et il y en a deux !
Vues de dos, le porteur à quatre pattes, elles font irrésistiblement penser à un couple de chauves-souris pendues la tête en bas et frémissant au moindre vent, comme on en rencontre par milliers sur les arbres des îles du Pacifique. Un ingénieur qui aurait inventé ce système-là pour entreposer des spermatozoïdes se serait fait mettre à la porte.
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Sans fierté de soi-même et sans respect de l'autre, il n'y a pas de couple. Et la fierté de l'un ne se construit pas sur l'abaissement de l'autre. Cette sinistre habitude de pensée a été la plus grande cause des malheurs que les femmes et les hommes ont trouvé à vivre ensemble. C'est plus qu'une faute : c'est un mauvais calcul. Mais la vanité d'une part, une peur ancestrale et obscure de la féminité d'autre part, ont conduit l'homme à vouloir une femme faible et insipide plutôt qu'égale et excitante, malgré les déprimants résultats de ce genre d'alliance.
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Tout ce qui vient au monde pour ne rien troubler, ne mérite ni égards ni patience. Citation de René Char par Benoîte Groult
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Ton amie s'appelle George, sans s ? disaient nos collègues à Sydney d'un air plein de sous-entendus, comme si j'avais choisi ce prénom moi-même dans le but de collectionner les amants, de préférence nerveux, géniaux et plus jeunes que moi, et de négliger les travaux ménagers, ce qui cadrait tout à fait avec l'opinion qu'ils [les Américains] se faisaient des Françaises.
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