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Citations de Bérengère Cournut (373)


De mon côté, je remâchais :
« Mélancolie, mélancolie… »
De tous les mots, c’était désormais
Le plus beau que je connaissais.
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Les femmes n'ont pas tellement su
Raccommoder le passé des hommes
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Devant mon mutisme, Sauniq finit par dire : « Ne t’inquiète pas. Nous allons coudre des plumes à la combinaison de ta fille. Grâce à son nom, elle connaît les couloirs du temps et le sens du vent. Si quelqu’un cherche à lui faire du mal, elle pourra se sauver comme un oiseau qui prend les courants ascendants ».
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« Puis un matin, quand le printemps a été bien installé, j'ai décidé quelque chose pour faire cesser ce rêve. J'ai pris Tête-de-Boue sous mon bras et je me suis rendue à l'endroit où mon père et moi aurions dû prélever la terre pour les haricots. Le sol, bien entendu, était maintenant dégelé. J'ai sorti de ma poche les haricots que mon père m'avait confiés et je les ai plantés dans le sens qu'il m'avait montré, en faisant cette prière à Mère-Corbeau : soit les esprits courroucés par tout le tabac fumé en dehors de la kiva passaient l'éponge et nous rendaient mon père en même temps que pousseraient les haricots, soit ils étaient obtus et reprenaient les haricots – mais en ce cas qu'ils gardent également la tristesse qui s'était abattue chez nous depuis le rapt de mon père. "Qu'à jamais la terre étouffe dans ce petit trou les mauvais rêves et les sanglots !" avais-je crié devant les haricots fraîchement plantés. Et j'étais rentrée à la maison. » (p. 56)
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Je ne me souviens plus très bien comment tout cela a commencé...si c'est à l'ombre ou en pleine lumière, tout en haut d'une montagne ou en pleine mer, dans les profondeurs d'un sous-bois ou sur de la lave en plein ciel.
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En attendant, chacun cherche à animer du mieux qu'il peut les veillées de la grande maison. Les hommes se livrent à des récits de chasse épique et précis. Leurs mains se font dos d'ours et pattes de renard. Ils miment la marche lente du gibier qui est venu à leur rencontre et la façon dont ils ont mené leur traque.
Une vieille raconte aussi le grand voyage qu'ont fait ses parents bien avant sa naissance, les périls qu'ils ont enduré en traversant les glaces. Il paraît qu'à une époque retirée, on pouvait rejoindre en hiver une île lointaine où le gibier abonde. depuis, les courants ont changé, et il n'est plus possible de s'y rendre en traîneau. Ainsi se meut notre territoire dans une grande respiration qui nous entraîne.
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C'est la première fois que tulukaraq prononce mon nom de naissance, celui qui me désigne comme animal blanc, à la fois Ours et Hermine. Je n'ose pas lui répondre.
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Depuis que je sais qu’un enfant est là
Qu’un enfant va passer par moi
Je ris, je ris en secret
Je ris comme une brassée de palourdes
Qui roulent depuis les collines
Jusqu’aux galets lourds
Du rivage (p. 195)
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D’elle aussi, désormais, s’écoule périodiquement le sang qui fait de nous des creusets de vie.
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A peu près au mileu de la baie, nous atteignons un chenal où se tient un groupe de phoques annelés. D'un coup de pagaie, Tulukaraq me propulse devant lui, afin de me laisser le champ libre pour tirer.
Nous ne faisons plus aucun bruit. Les phoques ne nous ont pas vus. Le plus gros est trop loin de nous, je me concentre sur un jeune mâle qui nous fait face, allongé sur un glaçon dérivant. J'observe son humeur, ses mouvements. Le museau en l'air, il cherche la caresse de la brise. Nous sommes sous le vent, je perçois son souffle, je me cale sur son rythme de respiration. Derrière l'écran blanc dressé à l'avant du kayak, je lève mon harpon et j'attends.
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Maintenant que j’ai mon propre kayak, je peux suivre Tulukaraq. Nous allons loin parfois. Au-delà de la baie, au pied des icebergs qui passent au large. Ces géants de glace sont comme des montagnes posées sur l’eau. Aux heures où le soleil monte dans le ciel, ils sont éblouissants, on ne peut pas les regarder sans se blesser les yeux. Ils parlent une langue étrange – de succions, d’écoulements et de craquements. Ils sont plus imprévisibles encore que la banquise.
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J’ai sans cesse envie de rire et, lorsque je m’approche du rivage, j’entends les palourdes qui claquent sous la glace. Si j’avance seule sur la banquise, je perçois la mer qui bouge en dessous, je sais qu’elle rit avec moi. Cette
fois, j’en suis certaine: un enfant est là.
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Au revoir, vieille mère. Nous ne prononcerons plus ton nom jusqu'à ce qu'un enfant l'endosse, mais le son de ta voix vibre encore dans l'air qui nous entoure.
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Être un poids pour la banquise, c'est autre chose ; être un poids pour soi-même et le groupe, c'en est un autre - qui n'est pas souhaitable.
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Nous sommes l'été
Nous sommes le Nord et le Sud
Nous sommes les vents violents
Qui soulevons la terre et l'eau
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Nous n'avions pas dormi, le jour semblait fatigué, lui aussi.
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Les blancs sont aveuglés par la poudre quand il neige, mais ils savent mieux que nous d'où viennent les bruits, le gibier et le vent. Sauf que sans nous, ils se perdent. Dans le grand blanc d'ici et même dans leur pays.
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Je ne veux pas de toi
Ni en chair ni en chant
Je suis de noir et de nuit
Tu es de neige tiède et de sang
Va-t'en
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Nous allons loin parfois. Au-delà de la baie, au pied des icebergs qui passent au large. Ces géants de glace sont comme des montagnes posées sur l'eau. Aux heures où le soleil monte dans le ciel, ils sont éblouissants, on ne peut pas les regarder sans se blesser les yeux. Ils parlent une langue étrange - de succion, d'écoulements et de craquements. Ils sont plus imprévisibles encore que la banquise.
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Les quatre anciens ont rappelé que, pour un un clan fragile comme le nôtre, l'urgence était de ne pas péricliter. Il fallait que nos familles puissent vivre dans une certaine prospérité. Pour cela, il fallait veiller à ce que chacun se conduise en bon Hopi, selon des principes de vie mesurés, afin d'éviter maladies et mauvaises récoltes. Bien guidé, le clan du Papillon pouvait se maintenir, voire se renforcer ; laissé en friche et en errance, il courait le risque de disparaître.
Avec une pointe de provocation, ma mère a demandé :"Et pourquoi devrions-nous nécessairement survivre ? Nous sommes peu nombreux, nous sommes les derniers. Ne pourrions nous pas simplement envisager, au fil des générations, de nous fondre dans le clan du Blaireau auquel nous sommes si fortement lié ?
- ll ne nous est pas permis de décider de ces choses-là, a répondu la vieille mère du Blaireau. Le pouvoir du Papillon est complémentaire de tous les autres, notre peuple ne peut pas s'en passer. Songe à nos totems, nos wu'ya, chère Hookonatalasho'i. Si le clan du Blaireau connaît les plantes et sait en user, le clan du Papillon, grâce à son wu'ya, est le mieux placé pour en assurer la sauvegarde et la reproduction. Le papillon est capable de parcourir de grandes distances pour féconder les graines et harmoniser la répartition des espèces. Il représente à lui seul le principe de la vie disséminée, et un principe n'a pas besoin d'être répété à l'infini. Il lui suffit d'être présent quelque part dans l'Univers pour être actif. Voilà pourquoi l'esprit du Papillon ne doit pas seulement être sauvegardé dans les chants d'été célébrant la floraison, le mûrissement des fruits et des récoltes, mais également dans son essence même incarnée par la vitalité d'un clan."

p. 165-166
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