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Citations de Bérengère Cournut (373)


Un iceberg est un monde qui peut basculer à tout moment.
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La lune brille comme deux couteaux de femmes assemblés, tranchants sur les bords.
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Dans les semaines qui ont suivi, j'ai cessé de pisser sur les gens, et ficelée sur mon berceau de roseaux comme le sont tous les nourrissons, moi plus encore que les autres à cause de mes jambes mal formées, j'ai ri avant que de pouvoir danser. Voilà pourquoi je suis restée Tayatitaawa.
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D’une certaine manière, même si cela n’est pas la plus éclatante, nous avons réussi, vous et moi, à nous rencontrer, à nous aimer par-delà nos corps, la guerre et la mort. Vous êtes une goutte d’eau dans ma vie, et c’est cette goutte-là qui, au fil du temps, a étanché ma soif, ma fièvre et mon tourment. J’ai trouvé en vous une ombre bienfaisante, où le fracas et le silence coexistent en une même région retirée.
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Mais je suis d’accord avec vous pour dire que l’intensité de nos regards et la main que, bien souvent, je vous ai laissé serrer, ont labouré les tréfonds de nos êtres, comme devaient le faire bientôt les bombes et les obus dans les tranchées creusées aux frontières de la France.
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Je suis née contente à Oraibi, ancien village hopi perché sur un haut plateau d'Arizona. Je dis née contente car, à l'âge de vingt jours, quand les femmes m'ont présenté au soleil levant, il parait que j'ai poussé des cris qui ressemblaient plus à des éclats de rire qu'aux pleurs ordinaires d'un enfant
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« Le papillon est fragile, il ne faut pas tenter de le retenir quand il a envie de s’envoler… »
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Selon lui, dans l'existence, il y avait un temps pour agir en commun et un temps pour se faire sa propre expérience du monde. Contempler les animaux, les roches et les végétaux pour les comprendre était un devoir au moins aussi important que celui d'honorer les esprits, et en tout cas plus noble que de surveiller ses voisins.
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Les quatre anciens ont rappelé que, pour un un clan fragile comme le nôtre, l'urgence était de ne pas péricliter. Il fallait que nos familles puissent vivre dans une certaine prospérité. Pour cela, il fallait veiller à ce que chacun se conduise en bon Hopi, selon des principes de vie mesurés, afin d'éviter maladies et mauvaises récoltes. Bien guidé, le clan du Papillon pouvait se maintenir, voire se renforcer ; laissé en friche et en errance, il courait le risque de disparaître.
Avec une pointe de provocation, ma mère a demandé :"Et pourquoi devrions-nous nécessairement survivre ? Nous sommes peu nombreux, nous sommes les derniers. Ne pourrions nous pas simplement envisager, au fil des générations, de nous fondre dans le clan du Blaireau auquel nous sommes si fortement lié ?
- ll ne nous est pas permis de décider de ces choses-là, a répondu la vieille mère du Blaireau. Le pouvoir du Papillon est complémentaire de tous les autres, notre peuple ne peut pas s'en passer. Songe à nos totems, nos wu'ya, chère Hookonatalasho'i. Si le clan du Blaireau connaît les plantes et sait en user, le clan du Papillon, grâce à son wu'ya, est le mieux placé pour en assurer la sauvegarde et la reproduction. Le papillon est capable de parcourir de grandes distances pour féconder les graines et harmoniser la répartition des espèces. Il représente à lui seul le principe de la vie disséminée, et un principe n'a pas besoin d'être répété à l'infini. Il lui suffit d'être présent quelque part dans l'Univers pour être actif. Voilà pourquoi l'esprit du Papillon ne doit pas seulement être sauvegardé dans les chants d'été célébrant la floraison, le mûrissement des fruits et des récoltes, mais également dans son essence même incarnée par la vitalité d'un clan."

p. 165-166
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Et il y avait le rite des morts. Ma mère et ses sœurs ne voulaient pas que j'assiste au lavage des cheveux ni aux peintures du corps, mais dès qu'elles avaient fini, je me rendais auprès de mon père pour accomplir un rite qui m'était propre.
Sa mort ne me faisait pas peur. Sous la couronne de pahos que lui avait confectionnée ma mère, son visage brun était tranquille. Il ne m'était pas permis de le toucher - lui-même m'avait appris avec les chats qu'il ne fallait pas "tripoter la mort" - mais j'avais l'impression qu'en le frictionnant, il aurait été possible de le ramener à la vie. Le masque de coton blanc qui flottait à côté de sa tête et qui lui servirait à rejoindre le peuple des Nuages l'enveloppait d'une douceur qui m'apaisait.
Maintenant qu'il était couché là, ma parole était encore plus libre qu'autrefois sur les chemins. Je lui racontais tout ce qui me passait par la tête : nos journées chez Itangu, les réactions des uns et des autres à l'annonce de sa mort, tout ce que nous faisions pour honorer son esprit en attendant le jour où son corps partirait - chaque détail de ces trois journées froides et sèches, que je n'arrivais pas vivre autrement que dans une sorte d'exaltation.

C'est Honahöhöqya la première qui, quand elle est arrivée à Oraibi le quatrième jour, a cherché à me persuader de cesser de parler à mon père. "Il est mort, disait-elle. Tu dois maintenant laisser son esprit partir en paix." Les autres n'avaient pas eu la force de m'interdire cela. Comme il m'était difficile de l'accepter au moment même où son corps allait être emporté, ma grand-mère m'a emmenée à l'ouest du village, pour me montrer la butte blanchâtre qui se dressait en direction du nord. Je ne pouvais pas la voir, mais d'après elle, sur cette butte se situait l'entrée de la Maison des morts. C'est vers elle que mon père était en train de cheminer. De là, il redescendrait par l'est et continuerait un chemin que nous ne devions pas essayer de connaître. Il avait besoin de toutes ses forces. Il ne fallait pas le retenir.

p. 51-52
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"Vraiment d'une humeur de clochard aujourd'hui !" Et la petite dame au manteau noir crache sur les clous. Piaffements d'impatience sénile sur la bande podotactile du pavé surbaissé, c'est d'un oeil mauvais qu'elle guette l'apparition du bonhomme vert sous sa visière fêlée de plastique noir, façon ghetto urbain. (p.65)
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00h00, en chiffres rouges. Il fait une chaleur confortable. Ça me pique un peu le ventre, mais si je m'ajuste, la piqûre glisse, puis s'apaise. (p.19)
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La course de Léocadie commença un soir sur les quais, c'était en 1900. (p.15)
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