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Citations de Bernard Noël (288)


Bernard Noël
approche 3


Extrait 2

un trou dans l’espace
qui prendrait figure
puis des mains autour
et ce tremblement
la vie répandue


se jettent en vous
brillent sous le crâne
lèvent la pensée
ou la couchent
rendent la présence
incalculable


sont là tout à coup
le sens sur la langue
ce que la mort
ne peut ni le ciel
toucher
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Bernard Noël
approche 3


Extrait 1

traversent la peau

vont et viennent
du cœur aux yeux
une bulle dans la tête
visages de vent
derrière le visage


sont du temps
mais de quelle étoffe
pareils aux images
qui contiennent cela
qu’elles ne contiennent plus


soufflent tout parfois
toute la vue
une tempête dans le regard
si légers pourtant
au milieu du torrent d’air
et de chevelure
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Lecture du Chilam


Extrait 5

ils se souvinrent de leur main
ils pensèrent avec leur pouce

quatre plus un fut l'unité

ils décrochèrent leur visage
et zéro leur fut donné

          *

ils étaient sous les cimetières

ils avaient oublié
le face à face
les quatre coins
le côté chaud de la pierre

          *

ils dirent
les dieux sont périssables

ils mangèrent leurs propres racines
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Lecture du Chilam


Extrait 2

ils jetèrent leur chevelure en avant
ils se rasèrent la nuque
ils se peignirent un visage
à cet endroit

on mit le feu à leurs cheveux

          *

alors leur terre exista sans eux

il y eut trop de jour

on planta le bois des croque-morts


          *
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Lecture du Chilam


Extrait 1


devant le mur

leurs visages furent forcés

ils eurent des diarrhées de sang

          *

pas d'or dans le mot d'ordre
dirent-ils

ils oublièrent la parole

l'impôt fut réuni

la grande sécheresse


          *
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Grand arbre blanc


Extrait 4

grand arbre
le temps n'a plus de feuilles
la mort a mis un baiser blanc
sur chaque souvenir
mais notre chair
est aussi pierre qui pousse
et sève de la roue
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Grand arbre blanc


Extrait 3

grand arbre
l'espace est rond
et nous sommes
Nord-Sud
l'éventail replié des saisons
le cri sans bouche
la pile des vertèbres
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Grand arbre blanc


Extrait 2

grand arbre
nous n'avons plus de branches
ni de Levant ni de Couchant
le sommeil s'est tué à l'Ouest
avec l'idée de jour

grand arbre
nous voici verticaux sous l'étoile
et la beauté nous a blanchis

mais si creuse est la nuit
que l'on voudrait grandir
                  grandir
jusqu'à remplir ce regard sans paupière
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Grand arbre blanc


Extrait 1

à l'Orient vieilli
la ruche est morte
le ciel n'est plus que cire sèche

sous la paille noircie
l'or s'est couvert de mousse

les dieux mourants
ont mangé leur regard
puis la clef

il a fait froid

il a fait froid
et sur le temps droit comme un i
un œil rond a gelé
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un jour/la bouche est devenue obscure…


Extrait 5

c’est en nous-même
que l’autre nous attend
il faut éplucher
le visage à coups de qui
le nom est le labyrinthe
l’oubli sa bête
parfois mon crâne a un fond
la réalité y jette quelques sous
le souviens-toi qui tinte
est un bris de vitre
mais dans quels yeux
je voudrais citer tous les livres
la citation est un plat
froid et moi
voyant tout à coup ma table
mon papier
ma main
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un jour/la bouche est devenue obscure…


Extrait 6

je vois
une
chose
mais les trois qui composent la chose
ne la sont
pas
ce qui existe
ressemble à ce qui le fait
exister
un peu de non-pensée suffit
à refléter le ciel
d’en bas
ma main
mon papier
ma table
qu’ai-je pensé
qui
déjà
enlevait la peau
de mon visage
parfois tout se tient
sauf moi
et ce défaut suffit à donner lieu
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un jour/la bouche est devenue obscure…


Extrait 4

je ne tiens pas tellement à moi
mais qui peut faire l’autre
on dit que les jours s’en vont
alors qu’ils viennent
nous sommes l’avenir du temps
comment disperser le cercle
la moelle de l’homme s’enferme
devient centrale
le centre attire la mort
le silence n’a pas de centre
il est le plein et le vide
l’écoute du commencement sans fin
alors tous les siècles forment
un seul aujourd’hui
la vieille blessure écarte
ses lèvres pour rire
dis-moi
est-ce en nous l’inconnu qui cherche
un nom ou bien le nom qui cherche
l’inconnu
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un jour/la bouche est devenue obscure…


Extrait 3

aussi on dit
que ce qui est écrit cache
la chose qui voulait
l’être
c’est faire du mystère à peu de frais
il n’y a de mystérieux que le venir
et qu’il batte de l’aile
sous l’écrit et non pas
au-dessus
les dieux d’autrefois se sont trompés
s’ils avaient aimé l’en-dessous
ils vivraient
on peut tout imaginer
sauf un premier
jour pourtant l’eau fraîche
vient d’en bas regarde
les yeux de ta mère
le corps pense avec ses mains
il fabrique de la tête peu à peu
et la mort ouvre sa porte
dans la bouche même
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un jour/la bouche est devenue obscure…


Extrait 2

c’est du vent
le vent est la langue
qui remue la langue
elle a racine en l’air
pourquoi
pourquoi l’air qui n’est pas
visible ressemble-t-il au
visible pourquoi nos yeux s’y boivent-ils
eux-mêmes il y a
la nuit il y a la main
sur la bouche
tout ce qui couvre couvre
le même deuil
les lèvres lâchent nos paroles
une pierre tombe de moins
haut
on oublie et
quand on ne sait plus
ce que l’on sait
la vie est à l’aise
un peu d’est-ce moi
rend la tempe douce
les os ont tout
leur temps le nom
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un jour/la bouche est devenue obscure…


Extrait 1

un jour
la bouche est devenue obscure
la langue re
muait
maintenant la vie n’est plus chaude
je cherche mes mains et
dans mes mains le pouce
originel
le temps est de la terre
autour des os
du monde notre mort
épaissit cette chair on creuse
pour se souvenir
l’air noircit puis
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assiégé de quel rire…


assiégé de quel rire
et galopant vers le bord du vertige

                  avec des pourquoi
                  de fleuve à sec
                  et qui ne comprend pas

quelqu’un descend vers la mer

mais l’eau n’est pas l’horizon du désir
ni les piles de sel portant l’arche du seuil

trop soif de sens
le sens a été bu
l’avenir est étale

d’ailleurs le temps se couche
buée qui descendrait au creux des plates pierres blanches
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quelqu’un entre dans son corps…


quelqu’un entre dans son corps
où sont dedans et dehors
il prend un couteau sans lame
pour tenter de trouver l’âme
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quelqu’un se perd dans le ciel…


quelqu’un se perd dans le ciel
il n’a plus ni haut ni bas
et le vertige est en lui
ce qui reste de l’esprit
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quelqu’un regarde la terre…


quelqu’un regarde la terre
il veut la réalité
ses mains cherchent la présence
ses pieds n’y comprennent rien
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quelqu’un s’en va vers l’orage…


quelqu’un s’en va vers l’orage
sa tête a faim de la foudre
ses yeux mangent les nuages
il veut boire la lumière
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