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Citations de Bernard Noël (279)


un jour/la bouche est devenue obscure…


Extrait 5

c’est en nous-même
que l’autre nous attend
il faut éplucher
le visage à coups de qui
le nom est le labyrinthe
l’oubli sa bête
parfois mon crâne a un fond
la réalité y jette quelques sous
le souviens-toi qui tinte
est un bris de vitre
mais dans quels yeux
je voudrais citer tous les livres
la citation est un plat
froid et moi
voyant tout à coup ma table
mon papier
ma main
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un jour/la bouche est devenue obscure…


Extrait 6

je vois
une
chose
mais les trois qui composent la chose
ne la sont
pas
ce qui existe
ressemble à ce qui le fait
exister
un peu de non-pensée suffit
à refléter le ciel
d’en bas
ma main
mon papier
ma table
qu’ai-je pensé
qui
déjà
enlevait la peau
de mon visage
parfois tout se tient
sauf moi
et ce défaut suffit à donner lieu
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un jour/la bouche est devenue obscure…


Extrait 4

je ne tiens pas tellement à moi
mais qui peut faire l’autre
on dit que les jours s’en vont
alors qu’ils viennent
nous sommes l’avenir du temps
comment disperser le cercle
la moelle de l’homme s’enferme
devient centrale
le centre attire la mort
le silence n’a pas de centre
il est le plein et le vide
l’écoute du commencement sans fin
alors tous les siècles forment
un seul aujourd’hui
la vieille blessure écarte
ses lèvres pour rire
dis-moi
est-ce en nous l’inconnu qui cherche
un nom ou bien le nom qui cherche
l’inconnu
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un jour/la bouche est devenue obscure…


Extrait 3

aussi on dit
que ce qui est écrit cache
la chose qui voulait
l’être
c’est faire du mystère à peu de frais
il n’y a de mystérieux que le venir
et qu’il batte de l’aile
sous l’écrit et non pas
au-dessus
les dieux d’autrefois se sont trompés
s’ils avaient aimé l’en-dessous
ils vivraient
on peut tout imaginer
sauf un premier
jour pourtant l’eau fraîche
vient d’en bas regarde
les yeux de ta mère
le corps pense avec ses mains
il fabrique de la tête peu à peu
et la mort ouvre sa porte
dans la bouche même
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un jour/la bouche est devenue obscure…


Extrait 2

c’est du vent
le vent est la langue
qui remue la langue
elle a racine en l’air
pourquoi
pourquoi l’air qui n’est pas
visible ressemble-t-il au
visible pourquoi nos yeux s’y boivent-ils
eux-mêmes il y a
la nuit il y a la main
sur la bouche
tout ce qui couvre couvre
le même deuil
les lèvres lâchent nos paroles
une pierre tombe de moins
haut
on oublie et
quand on ne sait plus
ce que l’on sait
la vie est à l’aise
un peu d’est-ce moi
rend la tempe douce
les os ont tout
leur temps le nom
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un jour/la bouche est devenue obscure…


Extrait 1

un jour
la bouche est devenue obscure
la langue re
muait
maintenant la vie n’est plus chaude
je cherche mes mains et
dans mes mains le pouce
originel
le temps est de la terre
autour des os
du monde notre mort
épaissit cette chair on creuse
pour se souvenir
l’air noircit puis
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assiégé de quel rire…


assiégé de quel rire
et galopant vers le bord du vertige

                  avec des pourquoi
                  de fleuve à sec
                  et qui ne comprend pas

quelqu’un descend vers la mer

mais l’eau n’est pas l’horizon du désir
ni les piles de sel portant l’arche du seuil

trop soif de sens
le sens a été bu
l’avenir est étale

d’ailleurs le temps se couche
buée qui descendrait au creux des plates pierres blanches
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quelqu’un entre dans son corps…


quelqu’un entre dans son corps
où sont dedans et dehors
il prend un couteau sans lame
pour tenter de trouver l’âme
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quelqu’un se perd dans le ciel…


quelqu’un se perd dans le ciel
il n’a plus ni haut ni bas
et le vertige est en lui
ce qui reste de l’esprit
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quelqu’un regarde la terre…


quelqu’un regarde la terre
il veut la réalité
ses mains cherchent la présence
ses pieds n’y comprennent rien
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quelqu’un s’en va vers l’orage…


quelqu’un s’en va vers l’orage
sa tête a faim de la foudre
ses yeux mangent les nuages
il veut boire la lumière
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parfois…


parfois

paroles sont
larmes
de silence

parfois
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Le silence a parfois la même douceur que l'eau quand elle défatigue
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chapitre "le roman de l'émotion"
Nous savons ce qu'est une image, et chacune pourtant nous leurre d'une nouvelle promesse : celle d'entrer par le signe qu'elle nous fait dans une relation plus étroite et plus juste avec le sujet qui, tout à coup, pourrait s'incarner au bout de nos yeux. La représentation n'en finit pas de rafraîchir ainsi son pouvoir pour peu que son agencement nous surprenne ou nous interroge, mais dès lors qu'elle nous a capturés, agit-elle encore en représentante ou matérialise-t-elle sa propre nature [...]. Quand vous regardez cette peinture qui ressemble à un paysage est ce la ressemblance que vous considérez ou bien les effets visuels d'un objet que vous désignez plus couramment par le mot "paysage" que par le mot "peinture"? La première pensée est que le "paysage" est là pour faire oublier la "peinture"; la seconde pensée, tout au contraire, vient suggérer que le "paysage" a pour fonction de se fondre dans la "peinture" après l'avoir fait remarquer". (p. 191-192)
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(...) et puis il y a toutes ces sculptures, en fer, en bronze, en plâtre... Choses debout, si essentiellement debout qu'elles rendent insuffisant le mot générique qui les rassemble. Le regard parcourt leurs rangs, isole l'une puis l'autre. Comment dire la simplicité de deux courbes formant les bords d'une forme sans recourir à l'image d'une barque étroite qu'on aurait plantée sur sa proue?
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Qu'est-ce qu'écrire?

Tracée au sommet d'une page, cette question est restée dans son blanc, jour après jour.
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’information s’efface dans sa compréhension alors que l’œuvre ne se contente jamais d’être comprise parce qu’elle exige sa re-création. Et la re-création est, bien entendu, le contraire de la consommation, qui exige quant à elle l’épuisement constant de ses produits. L’idée même de consommation culturelle est donc une aberration car tout ce qui est essentiel dans la culture est inépuisable.
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La pensée doit nécessairement se tourner vers la langue comme la première et la dernière des valeurs.
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S’il est vrai que la superficialité, et ce qu’elle induit, entraîne une métamorphose de l’humanité, le résultat de ce changement est la victoire du reflet sur l’intériorisation avec pour conséquence la primauté de l’image sur le verbe grâce au règne des media.
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