Un livre magnifique!
Texte inspiré du poète et critique d'art Bernard Noël, qui est aussi un vrai dialogue avec l'artiste, et non une élucubration d'esthète sur l'art - et surtout, couvrant l'ensemble de l’œuvre sculpté d'Yves Dana, des photographies exceptionnelles!
Les photographes sont trop nombreux pour être cités mais ils ont tous un immense talent. La photo de sculpture requiert un don tout particulier: il faut déployer le volume,faire toucher la matière et pas seulement fixer la forme et la couleur.
Photos et texte rendent aussi bien compte des pièces achevées que du travail à la forge du jeune artiste aux prises avec le fer et le feu, comme un Vulcain!
Personnellement, si j'admire le forgeur de formes minérales, à la fois élégantes et acérées , je suis pétrie d'admiration pour les stèles de plâtre, - refondues souvent en bronzes, dans un second temps.
Ah, les pierres dressées d'Yves Dana, ces "stèles" finement griffées, parcourues d'étranges hiéroglyphes, palimpsestes pétrifiés et mystérieux dont le message parle à nos songes, patinées comme des pierres antiques, ébréchées et instables comme des fragments de monuments surgis des sables du temps, vestiges rescapés d'une histoire antédiluvienne...
Ce sont les stèles de Dana , plus encore que les pièces de fer ainsi nommées qui sont , à mes yeux, les "enclumes du rêve"...
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La redécouverte de dessins en noir et blanc d'Olivier Debré dans un grenier de la maison familiale à Cachan donne matière à l'écrivain Bernard Noël à une réflexion philosophique et poétique sur le signe, l'abstraction et la figuration en perpétuelle tension dans l’œuvre de ce peintre et graveur. Un livre qui permet de compléter une approche de l'artiste mais qui n'est pas représentatif de sa démarche caractérisée par la couleur et les très grands formats.
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Que ce dictionnaire ne soit pas plus connu n'est peut-être qu'une demie surprise. La fascination qu'ont les peuples pour leurs tyrans, souverains, gouvernants n'a pas de commune mesure avec l'intérêt qu'ils pourraient porter à tous les soulèvements des peuples, des gens comme eux. La Commune est l'un de ces soulèvements, une tentative pour donner au peuple les clés d'un d'un affranchissement.
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Je suis totalement hermétique à ce style de poésie. Je n'ai strictement rien compris, je me demande même ou se trouvait ce que j'imaginais être de la poésie. Je dois être un ignorant qui s'ignore.
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Un livre plutôt bien mais je préfère Gulliver à Lilliput.
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Un ensemble de notes sur le regard qui forme un essai. Profondeur et pénétration du regard de Bernard Noël. Le texte progresse comme une extension de lui-même. Forte densité de l'approche des espaces. ce que nous fait sentir cette approche du regard, c'est sa "mentalité charnelle". L'association de l'espace charnel dans sa dimension physique et mentale. Pas d'intellectualité déshydratante de l'écriture, ni de corps exsangue mais un alliage vertueux trouvant son expression dans le regard. Une recherche de dénuement, de profondeur du regard et de don de soi. Qualités rendues sensibles par le regard.
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Dans ce petit recueil, Eros et Thanatos entremêlent leur rythme inexorable. Rythme lancinant d'une mort toujours à venir, présente à la pensée comme une obsession de chaque instant. Rythme de l'approche amoureuse, qui se voudrait la négation de la mort : "je veux renoncer à mourir si tu m'aimes". Sensualité de la vie qui nous réconcilie avec notre condition d'hommes puisque "l'amour fait de chacun le revenant de l'autre".
Un recueil qui permet une entrée en douceur dans l'univers poétique de Bernard Noël où le corps, le regard, occupent une place prépondérante...
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Je reprends un peu par hasard ces essais de Bernard Noël publiés en 1994. A l'époque je les trouvais un peu audacieux. Je ne peux que constater qu'il avait une vision très pertinente de notre société et de sa dérive consumériste. Ironique, pessimiste ? Peut-être. Il réplique : " Je déteste l'optimisme parce qu'il n'a principalement réussi qu'à supporter l'oppression; j'appelle au désespoir parce qu'il possède une énergie propice à la colère". Son état des lieux sur la crise du sens et de la culture est, hélas, avéré. A lire ou à relire!
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Dans ce remarquable ouvrage, Bernard Noël, l'immense poète Bernard Noël, auteur du "Château de Cène", appelle à retrouver du sens. Que dit-il ? L'oppression a changé d'apparence. Nous sommes passés des régimes totalitaires dont la censure s'attaquait à la liberté d'expression au nouveau système totalitaire économique qui vise, lui, la "sensure" en pourfendant la liberté de penser. De fait, à la culture s'est substituée l'économie. A la création, la représentation. A l'action, l'image. Très habilement, les forces médiatiques, asservies à la loi du marché, ont assiégé notre intimité. Menaçant l'intelligence humaine d'émasculation cérébrale.
Le XXIème siècle sera-t-il frappé d'impuissance mentale ? Telle est la question fondamentale de ce merveilleux essai de Bernard Noël.
Visionnaire.
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Peut-être un peu d'Almodavar par anticipation (La piel que habito), de S.Kon (Perfect Blue), de B.Wilder (Boulevard du crépuscule) et bien d'autres références.
La langue utilisée est précieuse, précise et parfois crue dans ce qu'on aurait pu appeler "Peau d'âme". C'est celle de l'auteur récemment décédé et celle d'Anna, cette star de cinéma qui doute de son corps autant que de la vie.
Être mal dans sa peau, vraiment, obstinément.
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Expérience troublante de contamination et d'hypnose. Lourde responsabilité que de conseiller cet ouvrage, si vous deviez vous y risquer, gardez-vous une soirée et buvez d'une traite. C'est un passage à tabac, un viol assumé, qui se dévoile peu à peu et s'enracine par l'effort de répétitions qui poussent toujours plus avant dans l'immonde. Texte très représentatif de la pensée contemporaine du corps en poésie et réflexion intéressante sur la communication par le récit.
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Très ennuyé pour rédiger une note : je ne suis pas sûr d'avoir rien compris à ce récit. Le récit-un monologue-tourne sur lui-même dans des dédales rhétoriques qui semblent n'être là que pour perdre le lecteur. On devine, au détour d'un bras du labyrinthe, un lieu innommable : la cave, un personnage répugnant parce que pourrissant : le père et la figure maternelle presque plus monstrueuse et malsaine encore dans son désir sadique de vengeance. Pourquoi, pour qui, cela est très difficile à dire tant la lecture est noyée dans des détours de phrase inutiles ou plutôt utiles à l'égarement du lecteur. La profusion du verbe est là, à dessein, pour masquer la vérité afin que la révélation finale en soit encore davantage effrayante. Il me faudrait relire plusieurs fois ce texte pour vérifier ce qui n'est ici qu'intuition, mais cela est au-dessus de mes forces.
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J'ai reçu ce livre le 16 mai 2014, ai finit sa lecture le 18 mai 2014. Il n'aura fait que passer; je le remet à la vente ce même jour.
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Un peu érotique au début, on passe très rapidement à de la littérature de transgression. Quelques pages de lecture par jour suffisent. Parfois, juste un paragraphe, on referme, et on y revient plus tard, de nouveau prêt.e. Rapidement, on s'habitue aux images d'horreur et l'on se laisse volontiers mené.e dans cette histoire aux allures homériques et ésotériques. On rêve de Mona, cette déesse nocturne qui attise toutes les curiosités. L'écriture est d'une poésie remarquable ; d'ailleurs, Urbain d'Orlhac n'est autre que le nom de plume de Bernard Noël, le temps d'un roman jouant sur les tabous et le non-conventionnel. Peut-être un peu trop phallique à mon goût, j'aurais aimé plus de plaisir féminin... Édition originale de 1969. Roman censuré, interdit (les éditions Martineau sont saisies en 1970), jugé contraire aux bonnes moeurs, puis réédité avec le nom de l'auteur, chez Pauvert notamment.
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Incontournable, une vision apocalyptique de la guerre, qui n'apparaît jamais, cachée derrière un torrent de sexe.
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