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Critiques de Brian Panowich (110)
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Bull Mountain

D'abord, il y a cette couv', visage émacié en lame de couteau, chapeau de cow-boy, cigarette au bec, un regard qui fuit mais que tu sens tendu, noir et violent ... c'est exactement ce que ce sera ce roman noir très noir ancré dans le fin fond des Appalaches.



Les Burrought, malfrats de père en fils, de génération en génération, retranchés hors des lois dans leur Bull Mountain où ils vivent de trafic en tout genre, de l'alcool époque prohibition au cannabis en pensant par les amphét'. Tous sauf un, Clayton, devenu shérif du comté, dont l'unique but semble être de racheter l'âme de cette famille qui n'est plus habituée à en avoir, qui tue, viole, torture, défouraille à tour de bras. Des vies en équilibre précaire jusqu'à ce que déboule un agent du FBI dont les motivations vont se dévoilées petit à petit et tout bousculer.



Voilà un excellent polar, avec du souffle, du brut et du fracas. Pas un énième polar rural avec des néo-cowboys comme on nous en a parfois rabâchés. La construction est habile, alternant présent et différents moments du passé, pour un rendu très addictif.

Vrai que sur la fin, il y a quelques raccourcis un poil faciles qui permettent à l'auteur de nous proposer un dénouement un peu en-dessous de tout le reste du livre, mais quels personnages féminins, elles dépotent : Angel la magnifique prostituée balafrée et surtout Kate, l'épouse de Clayton qui tient son couple comme elle tient un fusil, ferme et déterminée.



Bang bang ! Et vive les pompiers écrivains ( l'auteur Brian Panowich partage ce métier avec Larry Brown, un autre formidable écrivain américain )
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Comme les lions

Plus court, plus dense, de structure plus classique que Bull Mountain qui était déjà un très bon roman noir, laissant de l'espace pour un éventuel troisième tome, Comme les lions tient les promesses du premier texte de Brian Panovich.



Même si Clayton Burroughs reste le héros qui pilote l'histoire, l'auteur a donné une belle part aux femmes avec Kate, moins en vue que dans Bull Mountain et surtout Annette et Vanessa qui tiennent une belle place dans ce roman.



Les détails de l'histoire importent finalement assez peu -- il s'agit une nouvelle fois du trafic de drogue avec la plaque tournante de Bull Mountain -- ce sont plutôt les relations humaines entre les personnages, leurs caractéristiques et vécus personnels qui font la richesse de ce deuxième opus qui ne peut décevoir.



Sang, violence, quelquefois gratuite, humiliations diverses qui traversent avec plus ou moins de force les carapaces des personnages selon l'épaisseur de leur cuir, le rendez-vous du noir est réussi.



Les figures d'une quadrature familiale avec Clayton, Kate, Annette et Vanessa sont superbement dépeintes, leurs tempéraments, forts, puissants, endurants, décrits avec force détails qui amènent le lecteur à s'attacher inévitablement aux quatre malgré leurs intérêts et actions assez divergents.



Les personnages secondaires ne sont pas bâclés pour autant, qu'il s'agisse d'une jeune serveuse, de gros durs impitoyables, de jeunes loups prêts à en découdre tout inconscients qu'ils sont que leurs vies sont en jeu.



Du suspense, de l'action plus condensée que dans Bull Mountain, une écriture et des dialogues soignés dont les mots sont aussi lourds de conséquences que les trajectoires des balles, donc tous les ingrédients d''un très bon roman noir.
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Bull Mountain

L'originalité de ce très bon roman rouge et noir, sang et mort, espoirs et désespoirs, réside dans sa structure. On débute en 1949, en haut de la montagne, avec une scène de chasse où, déjà, ce n'est pas que le gibier qui saigne.



Puis, on passe en 2015, en un bond de plus de 65 années, et c'est en 2015 que se déroule la majeure partie de l'histoire. Mais, l'année 1973 tient également une place de choix. Et puis, on a des retours en 1950, 1961, 1981, 1985 et, plus récemment, 2014.



La plupart des protagonistes ont la gâchette facile, donc tous ne sont pas dans l'action de 2015, mais je crois bien que pas un seul d'entre eux est mort dans son lit.



Ce livre m'a parfois fait penser au très bon roman de Ron Rash : le monde à l'endroit. Mais Bull Mountain, c'est plutôt un conflit entre frères qui est développé, même si on retrouve une ambiance de cannabis, et surtout une autorité des héros majeurs qui n'est pas forcément celle de la loi. Ce conflit se transmet quasiment de génération en génération, d'abord en 1949, puis par la suite, pour arriver à une tension maximum entre les deux frères de 2015, Hal et Clayton. Leur conflit est magistralement présenté, tant dans les narrations de sa genèse et la probable impossibilité d'accord, que dans deux scènes où la rencontre entre les deux frères voit la pression monter au plus haut pour parvenir à un dénouement pressenti à mesure que l'on progresse dans leurs parcours.



D'autres personnages étoffent ce roman puissant, particulièrement des héroïnes, Angel alias Marion, la mère courage, et Kate, l'épouse aimante capable d'accepter presque tout et aussi de passer à l'action.



Holly est un personnage plus terne, encore qu'il tire pas mal de ficelles et qu'il apporte une notion plus personnelle au caractère policier de l'histoire.



Enfin, un texte servi par des dialogues qui en sont certainement une des meilleures parts. Il n'est pas une répartie qui tombe à plat. Les silences sont également très bien gérés et parlent tout autant que les mots.



Il ne reste pas beaucoup de place pour la montagne. Hormis le titre, on a quand même quelques références à la nature, à un lac, à un chalet mythique, mais il fallait certainement que l'action violente, les souffrances des uns, les certitudes des autres, les intérêts financiers, les amitiés indéfectibles et les trahisons tiennent la première place et, de ce point de vue, c'est une réussite.



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Bull Mountain

Une tragédie familiale trans-générationnelle

*

J'écris ces petits mots sur la chanson "Bloodline" de Dan Adams qui a été spécialement créée pour ce roman noir. La classe, hein! Du country folk pur jus comme j'aime! Alors je vous conseille fortement de lire ce petit bijou tout en écoutant cet air dont le titre me rappelle une série TV du même genre, "Bloodline" , une histoire de vengeance entre frères...

Tiens, tiens, un thème qui se retrouve également ici.

Oui, il est question de vengeance du début à la fin. Une saga familiale à la Hatfield & MacCoys (une histoire sombre de querelles familiales dans la Virginie rurale du 19esiècle).

*

Un règlement de comptes rempli de violence puissance 10 qui se finit mal (enfin mal, ça dépend pour qui...).

Un western moderne dont le sang ne cesse de couler sur une montagne du nord de la Georgie dans les Appalaches. Un récit immersif qui débute d'une manière brusque et effroyable. Des aller-retours dans le temps pour bien comprendre les mécanismes de ladite vengeance.

L'auteur m'a emmené dans le bruit et la fureur d'une famille haute en couleurs. Ca se tire dans les pattes au moindre petit mouvement de travers!

*

Un rythme haletant, si addictif que les pages se tournent toute seules. Des personnages qui laissent une empreinte indélébile sitôt le chapitre fermé.

La fin reste ouverte pour permettre une suite (je crois qu'elle est en écriture).

Un scénario habile, bien construit et crédible (si on se met dans la peau d'un américain vivant dans les Etats du sud) . Un environnement très masculin qui manque tout de même un peu de femmes montagnardes (je pense notamment à Serena de Ron Rash qui me hante encore :)

*

Le sang, la poussière, les détonations, vite aux abris, ça siffle au-dessus de nos têtes, surtout ne pas faire de bruit....sur la montagne de McFalls.

*

Lu dans le cadre du Picabo Riverbookclub du mois de janvier

(l'écrivain Mr Panowich y est également pour discuter)



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Bull Mountain

Depuis plusieurs générations, les Burroughs règnent en maître sur les hauteurs de Bull Mountain. De leur Géorgie natale, ils arrosent pas moins de six états en drogue, alcool et méthamphétamine. Clayton, lui, a définitivement tourné le dos aussi bien à ces activités illicites qu'à sa propre famille, son grand frère Halford en tête, en devenant le shérif du comté de McFalls. S'il ne peut coffrer ces hors-la-loi et mettre un terme à ces trafics, il tente toutefois de faire régner la paix. Lorsque Simon Holly, un agent spécial du FBI, se présente à son bureau en lui demandant de l'aider à coincer Oscar Wilcombe, l'homme à la tête d'une organisation installée en Floride qui fournit Halford en armes, il refuse aussitôt, certain que ce dernier ne le balancera jamais. Mais il faut croire que cet agent aura été persuasif puisque, après réflexion, Clayton se décide à aller parler à son frère. Une chose qui ne s'est pas produite depuis un an, lors de l'enterrement de Buckley, le petit dernier, au cours duquel les deux aînés ont bien failli en venir aux poings...



Avec cette scène d'intro qui donne le ton et ferre aussitôt le lecteur, il est clair que, d'emblée, on ne plaisante pas chez les Burroughs. Ni sur le sens de la famille ni sur celui des affaires. Depuis ce crime originel, le sang n'aura sans cesse couler, faisant de cette famille une lignée de hors-la-loi régnant en maître sur Bull Mountain. Seul le shérif Clayton aura eu le courage, pour les siens le déshonneur et la honte, de leur tourner le dos. Si cet agent spécial Holly veut mettre un coup de pied dans cette fourmilière, ce dernier, de bonne volonté, est loin de se douter de ses véritables intentions. Sur plusieurs décennies, et alternant habilement différentes années, ce roman, implacable et prenant, fait montre d'une noirceur et d'une violence absolues et revisite, sur fond de Géorgie rurale, le mythe de Cain et Abel. L'on baigne, outre dans le sang, dans une ambiance particulièrement tendue, anxiogène, déchaînée parfois. Si les hommes tiennent, immanquablement et avec prestance, les premiers rôles, les personnages féminins ne sont pas en reste. Notamment Angel, la prostituée prise au piège, ou Kate, l'épouse de Clayton, qui saura s'imposer le moment venu. Avec ce premier roman maîtrisé, à la fois sauvage et humain, cette intrigue captivante et ces dialogues travaillés, Brian Panowich est devenu un auteur à suivre...
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Comme les lions

« Comme les lions » est le deuxième roman de Brian Panowich, pompier de son métier, et constitue la suite de « Bull Montain », un roman noir, rural et poisseux, au magnétisme envoûtant.



Ce premier opus contait la terrible destinée de la famille Burroughs, qui dirigea d’une main d’acier, pendant plusieurs décennies, différents trafics de contrebande d’alcool, de cannabis et de méthamphétamine, profitant du caractère inaccessible des montagnes du Montana, pour faire prospérer ses multiples activités illicites.



Cette tragédie convoquait tout la fois la Genèse au travers de la lutte à mort entre les frères Burroughs et la tragédie grecque chère à Sophocle, au travers de la terrifiante vengeance ourdie par un agent du FBI mandaté pour mettre fin aux activités illégales des rois maudits des « Bull Montains ».



Brian Panowich reprend au début de son nouveau roman le procédé utilisé dans « Bull Montain » : un flash back en forme d’uppercut, qui nous projette en 1972 et voit la mère de Clayton et de ses deux frères aînés tenter d’échapper à l’emprise exercée par son mari Gareth, un homme aussi brutal que féroce, qui règne tel un lion sur son domaine indompté.



Le romancier revient ensuite sur le présent peu glorieux de son héros au coeur pur et au corps meurtri, qui dérive doucement en quête d’une improbable guérison. Clayton, le benjamin de la fratrie Burroughs, shérif de son métier, et unique rescapé d’un premier opus aussi sombre qu’enlevé, essaie de retrouver le goût à la vie en compagnie de sa femme Kate et de son tout jeune fils. Souffrant constamment des séquelles de blessures qui faillirent lui ôter la vie, notre héros carbure à la morphine et au whisky, et tente vaille que vaille de garder la tête hors de l’eau. Las, l’incursion d’un clan rival dans le territoire autrefois contrôlé par les Burroughs va à nouveau ouvrir les portes de l’enfer, et menacer d’emporter son épouse et son fils.



Comme l’explique avec une franchise désarmante son auteur dans sa postface, l’écriture de ce second volet de la saga « Burroughs » a constitué un exercice autrement plus délicat que la rédaction fluide d’un premier volet qui connut un succès qu’il n’attendait pas.



La construction en miroir de ce second opus, le déchaînement quasi-ininterrompu d’une violence et d’une cruauté invraisemblables, la brutalité sauvage de son intrigue sans nuances en font un roman qui n’atteint pas les sommets de « Bull Montain ».



« Comme les lions » est cependant sauvé par quelques instants de grâce qui se glissent au creux de la pesanteur, par la sincérité de l’amour qui unit Kate et Clayton, qui éclaire telle une flamme tremblante le coeur des ténèbres qui menacent de se renfermer sur la famille du shérif ainsi que par la résilience et le courage de ses héros qui n’entendent pas se laisser emporter par la noirceur d’un monde corrompu jusqu’à l’os.



« Comme les lions » est enfin éclairé rétrospectivement par la lumière crépusculaire de la saisissante révélation finale. Brian Panowitch referme ainsi avec brio la boucle narrative d’une ineffable tragédie qui débuta en 1972 lors de la tentative d’évasion désespérée d’une jeune mère prise au piège de l’indomptable félin qui dominait alors les « Bull Montains ».
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Bull Mountain

Une gueule, il aura suffi d'une gueule en première de couv' pour ressentir le besoin impérieux de dévorer Bull Mountain.



Dévorer est le terme adéquat.

Car au-delà d'une sombre histoire de chat et de souris entre un agent fédéral assoiffé de vengeance et un hors-la-loi brutal perché sur les hauteurs de Bull Mountain, il s'agit avant tout d'une histoire de fratrie.

De celles qui ne font pas rêver, non, mais qui vous enjoignent de ne jamais au grand jamais caresser l'espoir d'un repas familial fraternel placé sous le signe de l'amour inconditionnel le soir du réveillon de Noël sous peine de vous voir dégobiller cette pôv' dinde par le peu de chicots qu'il vous restera alors, baston d'égo oblige.

Car affirmer qu'Halford et Clayton se ressemblent comme deux gouttes d'eau équivaudrait à refiler à Trump le prix nobel de la paix. Du pet, éventuellement, et encore.

Halford, le trafiquant.

Clayton, le flic.

Vous voyez où ça coince ?

Et ce n'est pas Holly, en condé pugnace, qui sera préposé à la p'tite burette d'huile parcimonieusement distillée dans les rouages un rien grippés de la famille Burroughs.



Lire Bull Mountain, c'est se confronter au féroce, au désespoir, à la rugosité d'un monde empli de colère et de rancoeur.

C'est se poser en lecteur jouasse comme le p'tit ravi de la crèche de voir se lever moult rideaux théâtraux, tous différents mais fondamentalement complémentaires.

C'est espérer puis se résigner car comme l'ont si merveilleusement décrit les frères Coen, no country for old men.

Que les hommes de bonne volonté s'économisent, ce Bull Mountain ne sera jamais leur terrain de jeu.



Dire que je vais m'empresser de me procurer la suite « Comme les lions » relève de l'euphémisme outrancier.

Nouveau gros panard de lecture en vue.

Souquez ferme moussaillons.



Brian Panowich, non.

Brillant Panowich, oui !
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Bull Mountain

Les romans noirs, ancrés dans un sud des États-Unis à ce point rural et poisseux qu’ils nous semblent appartenir à un autre temps, commencent souvent par une épigraphe de Cormac McCarthy. « Bull Montain » ne fait pas exception et nous rappelle fort à propos que « C’est le sort de l’univers de fleurir et de s’épanouir et de mourir mais dans les choses humaines il n’y a pas de déclin et le zénith annonce déjà la venue de la nuit. L’esprit de l’homme est épuisé à l’apogée de sa réussite. Son midi est à la fois son crépuscule et le soir de sa journée ».



Le très beau roman de Joe Wilkins, « Ces montagnes à jamais », m’avait permis une première exploration plutôt mouvementée des Bull Montains, situées en Géorgie du Sud. Le roman noir de Brian Panowitch m’a offert l’opportunité d’un nouveau voyage au coeur de ces montagnes où la famille Burroughs prospère depuis des décennies, profitant de l’inaccessibilité des lieux pour faire fructifier, dans une relative impunité, divers trafics d’alcool de contrebande, de méthamphétamine, et de cannabis.



Clayton, le petit dernier de la fratrie Burroughs a radicalement tourné le dos à la tradition familiale en devenant le shérif du comté. Si l’enterrement de l’un des membres de la fratrie, Buckley, ravive les tensions entre Clayton et Halford, son imposant frère aîné qui règne en maître sur les activités illicites dissimulées au creux des montagnes, c’est l’arrivée d’Holly, un agent fédéral peu commun, qui va bouleverser l’ordre établi.



Nichée dans le décor majestueux et immuable des « Bull Montains », l’intrigue du roman de Brian Panowitch semble de prime abord tout droit sortie de la Genèse. Elle met en scène l’affrontement entre deux frères que tout sépare, et réveille inévitablement des souvenirs enfouis de la lutte à mort qui opposa Caïn à Abel. Tandis qu’Halford incarne une fidélité brutale et sans pitié à l’empire qu’ont construit ses aïeux, Clayton est habité par une forme de droiture qui pourrait bien causer sa perte.



Le tour de force de l’auteur est de dessiner habilement une toile familiale d’une noirceur peu commune, et de nous faire découvrir au fil du récit, le véritable ressort de la tragédie grecque qui se trame dans ces montagnes qui semblent appartenir à une époque révolue. Après avoir marqué son intrigue d’une empreinte biblique, Brian Panowitch se tourne en effet vers Sophocle.



« Bull Montain » transcende les codes du roman noir rural d’une certaine Amérique oubliée. En s’appropriant avec un brio indéniable le thème biblique de la rivalité entre frères ainsi que celui de la vengeance des crimes impunis de nos aïeux qui traverse tant de tragédies grecques, le roman frôle les sommets atteints par Cormac McCarthy dans « Méridien de sang ».

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Vallée furieuse

L’auteur, Brian Panowich, est né en Georgie où il exerce le métier de pompier. Déjà, ce fait est peu banal. Je crois que Panowich connait très bien le Sud, les gens du Sud, les traditions et les codes de celui-ci. On peut croire qu’il fait bon vivre dans les environs des Bull Mountains, mais la réalité peut être tout autre.

Vallée Furieuse est le premier roman indépendant de l’auteur. Ses deux précédents romans, la série Bull Mountains, nous racontaient la saga de la famille Burrough, famille de malfrats de génération en génération, dirigeant un empire criminel grâce à la drogue.

Il remet ça cette fois avec l’organisation de jeux clandestins. Pas n’importe lesquels : des combats de coqs ! C’est lucratif ça ? Lucratif vous dites ? Des millions en lots…qui aurait cru? Alors bien sûr, quand une espèce de paumé gagne tous les combats en une seule soirée et qu’il repart avec plus d’un million de dollars en gains et en poche, disons que ça crée beaucoup de doutes et de convoitise.

Notre capitaine. Kirby, tranquillement à la pêche à réfléchir aux mauvais résultats de ses derniers examens médicaux, se fait rappeler fissa par le shérif car son ami d’enfance, perdu de vue depuis près de dix ans, est accusé de meurtre. Ce qui est impensable, invraisemblable pour Kirby.

Et tandis qu’il tente de comprendre ce qui s’est passé sur la scène de ce meurtre, le FBI a besoin de ses lumières pour un meurtre en Floride…bien loin de ses terres. C’est un citoyen de chez lui qu’on a retrouvé carrément charcuté, avec un bâton de kali, arme typique des Philippines, puis brulé, dans un motel de Floride. Les agents du FBI ne voient pas d’un bon œil cette obligatoire collaboration imposée avec un « plouc » du Sud profond. Et bien sûr, ce qui me fait sourire car je ne comprends pas que l’on ne puisse pas travailler en collégialité avec d’autres services de police, on a droit à toutes les manifestations d’arrogance, de supériorité des agents du FBI face à ces « dégénérés » de la campagne…c’était incontournable.

Bref, la victime de Floride a gagné, ce qui semble impossible, tous les combats de coqs et le gros lot du Slasher ultime combat. On se demande comment un mec aussi minable peut avoir réussi ce tour de force jusqu’à ce que l’on découvre qu’il a un petit frère de onze ans, Asperger et génial. Et là, on se dit que c’est le petit la tête de cette combine. Mais le petit a disparu. Aucune trace. Et tout le monde voudra retrouver ce petit. Les vrais vrais méchants comme les méchants qui devraient être bons.

Et démarre sur les chapeaux de roues, la recherche, par tous, de ce gamin brillant, orphelin et seul.

Brian Panowich semble avoir vécu aux cotés de personnages à la morale ambigüe, douteuse, élastique. Il sait très bien nous en parler ainsi que de ceux qui n’héritent que de la malchance.

Vallée furieuse n’est pas nécessairement une histoire de rédemption, personne n’aspire au repentir dans ce récit. On nous parle plutôt du solide ancrage que procurent les amitiés affirmées, cette fidélité à toute épreuve malgré les ans et le temps qui passe, c’est l’acceptation de ce qui est.

Vallée furieuse est un véritable thriller comme on les aime. Rien de nouveau dans la facture de ce roman si ce n’est la maîtrise de l’auteur à mettre en scène d’aussi horribles personnages, meurtres et trafics avec d’aussi jolies et lumineuses histoires d’amour.





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Bull Mountain

Je l'avais manqué à sa sortie, mais Léa et son Picabo River Book Club m'ont donné l'occasion de me plonger dedans en le choisissant en "Poche du mois". Et bien lui en a pris : Bull Moutain de Brian Panowich, traduit par Laure Manceau, est un roman noir, particulièrement réussi et addictif !



L'histoire est pourtant assez classique : un clan familial qui s'est depuis des générations annexé une montagne de Géorgie devenue chasse gardée, pour y exercer ses activités d'alcool de contrebande, puis de drogue et d'armes ; une vengeance lointaine à assouvir des années après ; le fils "canard boiteux" du clan - puisque devenu shérif local - qui va tenter d'éviter le clash à venir quand les fédéraux décident de s'en mêler... Je ne vous cache pas que j'avais une petite pointe d'appréhension.



Honte à moi, lecteur de peu de foi ! Bull Moutain fonctionne parfaitement bien et mieux encore ! Le récit choral mixant les époques à chaque chapitre est parfaitement construit, l'intrigue est subtilement distillée entre faux rythme lent et accélérations en coins de page, les personnages - avec une prime pour Clayton et sa femme Kate - sont bien travaillés et l'empathie fonctionne, sans oublier ces quelques passages descriptifs de la forêt montagneuse géorgienne qui invitent à se poser et à rêver le temps de quelques lignes, sans en abuser.



Pour une première œuvre, Brian Panowich fait preuve d'une étonnante maîtrise du genre, avec une écriture enlevée, souvent drôle et manifestement joliment traduite. Cerise sur le gâteau : les remerciements sont également drôles et invitent à la découverte d'autres auteurs géorgiens, ce que je ne manquerai pas de faire.



La suite de Bull Mountain est annoncée au printemps : le rdv est pris !

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Comme les lions

« La fête est finie. C'est la crise à Bull Moutain ». Enfin pas tout à fait…



À la fin de Bull Mountain, on avait laissé Clayton Burroughs au milieu du chaos et des cendres, seul survivant marginal de sa famille clanesque, mafieuse et violente. On le retrouve shérif dans Comme les lions de Brian Panowich, traduit par Laure Manceau. Un homme heureux auprès de Kate sa femme et d'Eben, leur fils, promesse de renouveau. Mais un shérif torturé et alcoolo, qui tente désespérément d'oublier les fantômes du passé qui le hantent et l'atavisme familial qui lui pèse.



Alors quand un clan voisin tente de mettre violemment la main sur la montagne et réveille les vieilles histoires du passé, Clayton se retrouve au pied du mur et de ses principes : doit-il endosser le costume familial et réprimer la fronde en chef naturel qu'on voudrait qu'il soit ? Ou conserver ses principes, ses valeurs et sa différence ? Les lions ne lui laisseront finalement pas le choix ! Mais dans la jungle, les lionnes ne sont heureusement jamais bien loin…



Après la belle surprise de Bull Moutain, j'en attendais la suite avec impatience, mais avec aussi un peu d'inquiétude tant (et Panowich le dit lui-même dans ses remerciements) l'écriture d'un deuxième livre peut être difficile.



Eh bien c'est réussi et il ne faut que quelques pages pour être replongé dans cette atmosphère si particulière de la région de Waymore en Géorgie du Nord. Certes, l'intrigue est un léger ton en dessous de Bull Moutain, un peu moins complexe, un peu plus classique… mais peu importe. Comme des lions reste un page turner efficace qu'on lit d'une traite ! La construction est toujours impeccable, les personnages travaillés, et les indices laissés dans les premiers et derniers chapitres ouvrent des perspectives de suite qui font déjà envie…
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Comme les lions

Je continue à respecter mon objectif, en finissant les suites non lues.



Je ne fus donc pas déçu de retrouver la famille Burroughs. Puisque chapitre après chapitre l’histoire nous tiens en haleine. Même si la fin m’a un « peu » étonné…

Le reste était trop prévisible.

Mais agréable à lire tout de même.

J’aime bien cette facette un peu Far West, où la vengeance et la haine est le maître mot de l’ouvrage… C’est mon côté fleure bleue.



Je continuerai alors à lire les écrits de cet auteur, je vais de ce fait me précipiter sur son dernier roman « Vallée furieuse ».



Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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Comme les lions

Paraît que le lion peut s’accoupler 50 fois par jour, mais l’orgasme du cochon dure 30 minutes… À vous de voir dans lequel des deux vous voudriez vous réincarner.



Oui, le lion est un sacré copulateur, mais aussi un gros fainéant puisque ce sont les lionnes qui chassent et qui se tapent tout le boulot.



Gardez bien cela à l’esprit lorsque vous commencerez à lire ce roman noir comme son prédécesseur (Bull Mountain), mais un chouïa moins sombre, je trouve.



Ici, nous n’avons plus Abel tuant Caïn (non, non, je ne fais pas erreur, je me comprends) mais une guerre des gangs qui évite tout de même les clichés des exécutions en pleine rue puisqu’une partie du gang de Viner ne voulait pas aller marcher sur les plates bandes du clan Burroughs, hormis le fiston Viner, tête brûlée par lequel toute la merde va commencer et immerger tout le monde.



Clayton Burroughs, est de retour ! Pas en grande forme, il s’était pris deux balles dans le coffre dans le tome 1 et maintenant, il boite, boit de nouveau et hésite toujours entre être un shérif à part entière ou continuer la petite entreprise hyper lucrative commencée par son grand-père, puis reprise par son p’pa et ensuite par son frère aîné : le trafic de drogue en tout genre.



Pour le moment, la lucrative entreprise connait la crise puisque plus un gramme de drogue n’est acheminée dans la montagne et la plupart des caïds ou hommes de mains de son frère sont parti voir ailleurs si le trafic de meth ne se porterait pas mieux.



L’auteur s’engouffre dans un sujet bien connu, celui de la nature qui a horreur du vide et dans notre cas, c’est celui du milieu de la drogue et des truands qui n’aiment pas laisser vide la case des trafics en Géorgie du Nord.



L’auteur a su planter un décor réaliste, plus vrai que nature et des personnages qui, bien que faisant partie du clan Burroughs, bien qu’étant des truands, on s’y attache, surtout à Clayton, sa famille et Mike Le Croûteux.



Intelligent, l’auteur a su dresser d’eux des portraits affinés, sans trop s’appesantir sur leur passé, mais tout en nous disant assez pour qu’on ait envie de les apprécier. C’est tout en finesse et en justesse.



Le portrait qu’il nous dresse est celui des bouseux, des gars du Sud qui ont choisi la facilité en passant du mauvais côté de la Loi et si certains sont bas de plafond, d’autres plus tourmentés, certains n’ont rien à voir avec des ploucs et leur cerveau marche du tonnerre niveau stratégie.



Sans en faire trop niveau paysages, le décor est tout de même planté et on sent bien qu’ici nous sommes dans le Sud profond, une fois de plus, celui qui offre le plus de diversité sociale.



Alors oui, il y a de la violence, oui ça risque de saigner, oui on a des morts et certains sont mérités car quand on fait le malin, faut pas s’étonner de tomber dans le ravin et d’entrainer tout le reste du clan avec soi.



Voilà un roman noir comme je les aime, même si celui-ci est moins sombre que d’autres et qu’il possède tout de même une petite lueur de clarté qui donne envie de croire à la possibilité de rédemption ou de changement de mentalité chez certains.



Et puis, le final m’a laissé sur le cul, littéralement et là, je me dis que l’auteur a réussi un coup de pute magnifique. J’adore me faire botter les fesses de la sorte en terminant un roman.



Un roman noir maîtrisé, une suite qui est dans la lignée du premier tome et mes craintes de voir le tout partie en carabistouilles (c’est pas vraiment le mot que je voulais utiliser, je vous laisse deviner mon choix) étaient infondées.



On reste dans du plus classique que pour Bull Mountain mais tout est sous le contrôle de l’auteur qui, il le savait, était attendu au tournant. Pari réussi.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Bull Mountain

♫ Pourtant, que la montagne est belle ♪ Comment peut-on s’imaginer, en voyant un champs de cannabis, que les Burroughs vont s’arrêter ? ♫



Non, le clan Burroughs ne va pas s’arrêter en si bon chemin, ils ont commencé avec de l’alcool de contrebande durant la prohibition puis les suivants ont fait du cannabis et maintenant, de la meth.



Jamais inquiétés… Leur petite entreprise, connait pas la crise… Bien que elle pourrait la connaître avec l’agent Simon Holly qui vient de débarquer pour mettre fin au business florissant de la famille Burroughs qui s’étend tout de même sur six états.



Clayton Burroughs, shérif de la petite ville et frère cadet des deux trafiquants là-haut sur la montagne va tenter de proposer à son frangin de se ranger des voitures… et c’est là que les romains s’empoignèrent.



C’est une véritable petite pépite noire que je viens de reposer après une lecture qui m’a entrainée en Géorgie, dans une petite ville où le shérif donnerai presque l’impression de couvrir les trafics des frangins. Mais est-ce vraiment cela ?



L’alternance des chapitres m’ont fait passer du présent au passé, me présentant ainsi cette histoire de 1949 à 2015, passant d’un personnage à un autre, nous donnant ainsi une vision plus grande de tout ce qui s’est passé entre les différents protagonistes.



Si parfois on se demande le pourquoi nous avons droit à une partie de la vie d’un personnage qui est secondaire, c’est parce que rien n’est laissé au hasard et que le diable se cache dans les détails, comme toujours.



Et quand le diable surgira de sa boite, on se demandera si, tout compte fait les méchants n’étaient pas moins pire puisque estampillés « méchants » directement, eux.



Les personnages sont travaillés, j’ai apprécié Clayton Burroughs, le cadet de la fratrie qui a mal tourné puisqu’il est flic, Simon Holly, l’agent fédéral qui semble droit dans ses bottes, l’escort girl Angel, la montagne elle-même car c’est un personnage important aussi… Petit bémol, j’aurais aimé en savoir plus sur Halford, l’ainé du clan Burroughs.



Hormis ça, la présentation des principaux protagonistes (dont le grand-père Cooper qui mis en place cette malédiction qui pèsera sur toute famille) est bien présentées et on n’a qu’une envie, tout dévorer d’un coup.



Niveau scénario et agencement, c’est bien fichu et le récit est distillé comme du whisky de contrebande : c’est du brutal !



C’est sombre, noir, dur, implacable, prenant et lorsqu’on le termine, on a l’impression de reprendre son souffle.



Une saga familiale qui a tout d’un univers impitoyable… Pourtant, dans ce roman rural noir, il y a quand même quelques lueurs d’espoir.



Une vraie pépite noire comme j’aime en lire.


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Bull Mountain

BULL MOUNTAIN de Brian Panowich

Traduit par Laure Manceau



Éditions Acte Sud (GF) / Babel noir (poche)



"- Je vous jure chef. Les chips se sont mises à voltiger dans tous les sens, et bim, il s'est payé un poteau téléphonique sur le trottoir d'en face. Franchement, je pourrais pas inventer un truc pareil. Donc c'est pour ça qu'y a un jeune Black amoché dans la cellule n°1 et que la voiture n° 3 est au garage. C'est la vérité, chef. Juré craché."



Voilà comment l'adjoint Choctaw se justifie auprès du shérif Burroughs d'avoir démoli la voiture de police... et on n'en est qu'à la page 32 ! Avant ça, dans les 20 premières pages, on a à peine fait la connaissance du vieux Riley Burroughs qu'il se fait déjà descendre par son frère Cooper Burroughs sous les yeux du jeune Gareth Burroughs (neuf ans et futur père du shérif) lors d'une partie de chasse plutôt inamicale... Parce que le clan Burroughs est une famille très particulière qui règne sur toute une montagne et qui a transformé l'ancienne production de gnôle clandestine en un trafic de méthamphétamine bien plus lucratif... mais toute famille a sa brebis galeuse, et là, il s'agit de Clayton qui est devenu shérif au grand dam de son père et de ses frères...



Quel satané bouquin ! Impossible de le lâcher... ce qui a diablement réduit mes heures de sommeil et valu quelques sérieux coups de pompe au boulot... mais bon sang, il en vaut la peine ! C'est le genre de livre que l'on regrette d'avoir mis aussi longtemps à sortir de sa pal. Bref, j'ai ADORÉ !



Et bravo à Laure Manceau pour son impeccable travail de traduction.



"BULL MOUNTAIN"... un livre mis à l'honneur dans le #PicaboRiverBookClub dans le cadre du "poche du mois de janvier".
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Bull Mountain

J’ai repéré ce livre grâce à @Sachalia, lors d'une de ses critiques.

Merci, ce fut une belle découverte.



J’adore cet aspect noir, le côté rural et violent. Une enquête hors norme ou les méchants sont très méchants. Et les gentils pas si gentils.

Un roman qui a une suite… Je la lirais bien évidemment.

Un auteur à suivre. Une agréable écriture, un récit palpitant, un exposé fluides que j’ai eus du mal à lâcher.



Bonne lecture !


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Bull Mountain

Bull mountain est un polar noir très américain, qui se déroule au milieu des bouseux, aux alentours d'une montagne sauvage où une famille de gangsters a élu résidence. Une poudrière qui ne va pas tarder à exploser suite à l'arrivée d'un agent fédéral qui veut faire le ménage.

Ce livre m'a particulièrement plu, tout d'abord par l'écriture de Brian Panowich, qui maîtrise parfaitement son récit, et qui ne m'a pas perdu une seule fois avec de nombreux allers-retours entre passé et présent. On peut se douter de l'issue du roman, qui sera sanglante, mais l'auteur a quand même réussi à me surprendre par certains rebondissements bien pensés.

L'autre gros point fort du livre, ce sont les personnages. Nombreux et pourtant tellement bien caractérisés qu'il faut le vouloir pour les confondre. Tous des "gueules", et même si certains n'évoluent que pendant quelques pages, ils marquent l'esprit. J'ai également beaucoup aimé les dialogues, très bien ciselés, jouissifs parfois, qui mettent en avant les thèmes forts du roman. La famille, l'héritage, l'hérédité du mal, la vengeance, et la rédemption, plus souvent ratée qu'accomplie.

Gros coup de cœur pour Bull Mountain, dont je ne peux qu'encourager la lecture. Et pour finir, je glisse un petit merci à Kirzy, dont la belle critique m'a poussé à lire ce roman.
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Bull Mountain

Un roman noir qui démarre classiquement par un contexte de trafiquants en Géorgie (USA).

Trois générations de Burroughs dans le business, depuis les anciens de la prohibition, jusqu’aux plus jeunes, gros bonnets de la cocaïne ou de la méthamphétamine.



Un monde d’hommes de pères en fils, et de violence extrême, où quelques éléments tentent d’échapper au destin, tel ce Burroughs/shérif, bien écartelé entre respect de la loi et loyauté familiale.



Je craignais un certain ennui face à un scénario assez rebattu. Mais une histoire de vengeance s’invite, rendant la narration plus personnelle, dans un rythme d’évènements qui s’accélére très efficacement.



Roman très noir donc, et très américain pour un twist en happy end.

Ça ferait une bonne adaptation en série. (Les droits ont été achetés…)

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Bull Mountain

Quelques critiques élogieuses récurrentes et cette image de Redneck à la couenne tannée façon moniteur de ski m’avaient déjà émoustillé, il a fallu que je lise Géorgie pour que le déclic « Appalaches » me file la bave aux babines.



L’addiction au récit, comme au crack, se fait dès la première prise, ici un incipit percutant qui donne direct le ton d’un bouquin qui s’annonce pané mais exit l’œuf et la chapelure, on remplacera ici par une marinade de sang au bourbon et deuxième bain dans de la suie pour le goût et la couleur.

« C’est chez nous, iciii ! » Les Appalaches, c’est leur territoire aux Burroughs, ils y sont liés, relation ambivalente qui tire autant de l’envoutement à la nature que de la malédiction générée par un passé fait de brutalité et d’illégalité, l’héritage n’est pas des plus jouasses et gare à toi si tu essayes de t’écarter de ta destinée, ce n’est pas un chemin tracé, mais une ornière profonde ou le raisiné se mêle à la lie dans laquelle on te pousse du bout canon…



Cadre magnifique, quoi de plus somptueux que d’ancrer son récit dans ces somptueuses montagnes normalement accessibles à tous mais ici jalousement gardées pour faire perdurer une lignée qui survit grâce à des trafics illicites. Les personnages sont vraiment chouettes, et on s’attache au héros vilain petit canard de la famille qui est là pour essayer de redorer le blason familial noirci d’hémoglobine.



Le scénario est classique mais la construction habile, tout n’est pas servi sur un plateau et des retours dans le passé par chapitres distillent une trame solide et addictive, c’est très bien tenu. Les dialogues sont de grande qualité émanant de personnages forts. Une fin un poil rapide sans être bâclée n’enlève qu’une petite demi-étoile, mais ne gâche pas un très gros plaisir de lecture.



Un auteur-pompier qui balance un bon premier roman brulant à souhait.



Vous l’aurez compris, ce cocktail explosif touillé par une plume convaincante est exquis.

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Vallée furieuse

Direction la Géorgie, le Sud Profond (Deep South)… Dans ces montagnes, dans cette contrée, nous sommes loin des grandes villes. Ici, c’est la ruralité et ceux que les autres considèrent comme des campagnards, pour ne pas dire des ploucs, des débiles profonds.



Mais avant de se retrouver dans les montagnes, le roman commence en Floride où un homme va se faire déchirer par le bâton de Kali. C’est fou comme un petit truc peut faire autant de dégâts…



Au départ, j’ai eu du mal avec ce roman noir, ce qui m’a étonné, parce que les deux autres romans de cet auteur avaient été des coups de cœur chez moi. Mais dans celui-ci, exit les personnages qui avaient fait mon bonheur dans les deux autres romans.



Heureusement que je me suis accrochée, parce qu’ensuite, tout s’est éclairé. Enfin ! Après un départ cahoteux et plusieurs arcs narratifs, le récit s’est focalisé sur Dane Kirby qui va mener l’enquête sur cette mort affreuse (et elle ne sera pas la seule).



Pas d’enquête sur les chapeaux de roues, mais ce ne sera pas pépère non plus, pour notre Dane, notamment parce que rien n’est facile, qu’il n’a pas de piste pour retrouver un gamin recherché par des truands (le frère de la victime) et qu’on a demandé à l’agente du FBI, Rosalita Velasquez, qui a un sale caractère et qui prend Dane pour un plouc de flic du Deep South. Y’a de l’orage dans l’air (et pas de la rumba).



Les personnages du FBI sont assez caricaturaux, Dane Kirby, lui, est torturé au possible, pas en forme, tête à claque et il cache un secret à sa copine. Personne n’est tout à fait blanc ou noir, tout le monde est en nuance de gris, à la moralité élastique.



Si le départ était chaotique, ensuite, ça a roulé comme sur une autoroute trois bandes, sans barrages routiers. Dane Kirby est attachant, c’est un bon enquêteur et il a une âme, un cœur. L’auteur a su lui donner de la profondeur et du réalisme. Et si Rosalita est imbuvable, ce n’est pas pour autant qu’elle n’est pas attachante (et attachiante).



Le final est assez explosif, brutal, sanglant et ne vous laissera que peu de répit. J’ai aimé la manière dont il se terminait, même si, dans l’ensemble, on pourra dire qu’il manque d’un poil de réalisme, mais bon, pas trop grave.



Malgré le fait qu’après un départ difficile, j’ai adhéré au récit, je le trouve tout de même plusieurs crans en dessous de ses deux prédécesseurs (Bull Mountain / Comme les lions).


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