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Citations de Brit Bennett (303)


Sa mère l'avait inscrite à toutes sortes d'activités, parce que c'était ce que faisaient les parents à Brentwood, ils lançaient leurs enfants comme des filets de pêche, en espérant qu'ils raméneraient un talent ou un autre.
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« Des événements improbables se produisent constamment ... car l’improbabilité est une illusion basée sur nos préconceptions. Lesquelles n’ont souvent rien à voir avec la vérité statistique. 
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Quand on a une jumelle, on a parfois l'impression de vivre avec une autre version de soi.
Tout le monde a sans doute ce fantôme d'un soi alternatif. Sauf que le sien était réel.
Stella se réveillait le matin face elle-même/
Certains jours, elle lui paraissait une étrangère.
Pourquoi est-ce que tu ne me ressembles pas plus ? pensait-elle.
Comment suis-je devenue moi et comment es-tu devenue toi ?
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Sa mort lui revenait par vagues. Pas une marée qui engloutissait tout, mais un clapotis qui venait lécher ses chevilles.
On pouvait se noyer dans cinq centimètres d'eau. Peut- être en allait-il de même pour le chagrin.
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... les gens et leurs superstitions ridicules, persuadés qu’une femme enceinte risquait d’avoir un bébé plus foncé si elle buvait du café ou mangeait du chocolat. 
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Il laissa le silence s'installer, la dévisageant. Puis elle sentit sa main sur sa nuque. Tendre, presque comme on consolerait un enfant en pleurs. C'était tellement déstabilisant, tellement différent de sa brusquerie habituelle, qu'elle resta sans voix. Soudain, il tira sur son foulard. Les traces commençaient à s'estomper mais, même dans la pénombre, l'hématome qui s'étalait sur son cou était encore bien visible.
Tous ces gens qui s'extasiaient sur la clarté de son teint quand elle était enfant, aucun ne l'avait prévenue.
Personne ne lui avait dit que la colère d'un homme marquerait plus facilement sa peau.
Early fronça les sourcils et elle se sentit aussi nue que s'il avait soulevé sa jupe. Elle le poussa et il trébucha, surpris. Elle enroula d'une main fébrile le foulard autour de son cou avant de se diriger vers la porte, bousculant les clients au passage.
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Barry se vantait de sa capacité à compartimenter sa vie. " J'obéis à la Bible, lui avait-il dit une fois. Fais en sorte que ta main droite ne sache pas ce que fait la gauche." Il était Bianca, deux samedi par mois et, le reste du temps, elle n'existait pas. (...) . Bianca avait sa place et Barry la sienne. On pouvait vivre une vie coupée en deux . Tant qu'on savait qui était aux commandes.
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Dans la bibliothèque humide, Jude tournait les pages de l'atlas. La Louisiane, les États-unis, le monde.
" Quand j'étais petite, à quatre ou cinq ans, je croyais que c'était juste la carte de notre côté du monde. Que l'autre face se trouvait sur une carte différente. Mon père m'a dit que c'était idiot. "
Sam l'avait emmenée dans une bibliothèque et, quand il avait fait tourner le globe, elle avait bien vu qu'il avait raison. Mais, alors qu'elle regardait Reese passer le doigt sur la carte, elle se rendit compte qu'une part d'elle espérait toujours que son père s'était trompé, qu'une partie du monde restait à découvrir.
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Dans les années 1970, Pam avait interprété une policière dans une série de films d'action, avant d'être tuée par le méchant dans le troisième volet. Puis elle avait été juge dans un feuilleton télévisé. Elle jouerait les juges jusqu'à la fin de sa carrière. (...)
« La télé adore les femmes noires juges, poursuivit Pam. C'est marrant... Tu imagines à quoi ressemblerait ce monde si c'était vraiment nous qui décidions de ce qui était juste ? »

[ milieu des 80's, USA ]
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Au cours de son dernier été à Mallard, [elle] avait rencontré un garçon pas comme il faut.
Tous ceux qu'elle avait connus jusque là étaient très comme il faut : des garçons de Mallard à la peau claire, ambitieux, qui tiraient sur ses couettes, des garçons assis à côté d'elle au catéchisme qui marmonnaient le Credo, des garçons qui mendiaient un baiser à la fin du bal du lycée. C'était le genre de garçon qu'elle était censée épouser et, lorsque Johnny Heroux laissait des messages en forme de coeur dans son livre d'histoire ou quand Gil Dalcourt l'invitait au bal des anciens élèves, elle sentait presque [sa mère] la pousser vers eux. Choisis-en un, choisis-en un. Mais ça lui donnait juste envie de ruer dans les brancards. Il n'y a pas pire tue-l'amour qu'un garçon approuvé par sa mère.
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« Et vous, est-ce que votre mari s’entend bien avec votre famille ? »
La question prit Stella par surprise ; elle était ailleurs, se demandant déjà ce qu’elle ferait de ces dix jours sans Loretta.
« Mes parents ne sont plus là. Ils sont … »
Elle laissa la phrase en suspens, incapable de l’achever. Le visage de Loretta se décomposa.
« Oh, je suis désolée. Je ne voulais pas remuer des souvenirs douloureux …
- Ce n’est rien. C’était il y a longtemps.
- Vous étiez très jeune à l’époque ?
- Assez, oui. Un accident. Ce sont des choses qui arrivent.
- Vous n’avez pas de frères et sœurs ?
- Pas de frère. « Stella s’interrompit un instant. « J’avais une jumelle ; Vous me faîtes un peu pense à elle. »
Elle n’avait pas prévu d’en dire autant et elle le regretta aussitôt. Mais Loretta se contenta d’ouvrir de grands yeux.
« Comment ça ?
- Oh, c’est difficile à dire. Des petits détails. Elle était drôle. Effrontée. Rien à voir avec moi. »
Elle sentit les larmes monter et s’empressa de les essuyer. « Excusez-moi, je ne sais pas ce qui me prend de me répandre comme ça …
- Ne vous excusez pas ! Vous avez perdu votre famille. Si on n’a pas le droit de pleurer là-dessus ! Et votre sœur en plus. Par pitié
- Je pense souvent à elle. Je n’imaginais pas que j’y penserais encore autant …
- C’est bien normal ! Perdre une jumelle. Ca doit être comme de perdre la moitié de soi-même. »
Parfois, elle se prenait à rêver qu’elle décrochait le téléphone et qu’elle appelait Desiree juste pour entendre sa voix. Mais elle ne savait pas où la joindre et, de toute manière, que lui dirait-elle ?
L’idée de devoir justifier un choix qu’elle avait déjà fait la fatiguait à l’avance. Elle ne voulait pas être replongée dans une vie qui n’était plus la sienne.
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Voilà ce que serait sa vie désormais : accomplir les choses que sa mère n'avait pas faites...
Comment pourrait-elle être fière de dépasser sa mère alors qu'elle l'avait ralentie au départ ?
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Le confort, c'était de ne jamais manquer de rien.
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[ Alzheimer ]
- T'es mon garçon ? (...)
Il prit sa canne à pêche et lui sourit.
- Non, m'dame.
- Non, répéta-t-elle. J'ai jamais eu de gars.
Elle se tourna vers les arbres, satisfaite, comme s'il venait de l'aider à résoudre une énigme qui la préoccupait. Puis elle le regarda de nouveau, presque timide.
- T'es quand même pas mon mari ?
- Non.
- J'en ai pas non plus.
- Je suis votre Early. C'est tout.
- Early ? C'est un drôle de nom.
- Peut-être mais c'est mon drôle de nom.
- Oh, je sais qui t'es. T'es le petit gars de la ferme qui tourne autour de [ma fille].
Il effleura le bout de sa tresse grise.
- C'est ça. C'est exactement ça.
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[ années 1970, USA ]
Elle n'était pas idiote au point de croire qu'un jour elle serait claire, mais marron, pourquoi pas ? Tout, sauf ce noir infini. Elle essaya donc de conjurer le sort. Elle avait vu une publicité pour Nadinola dans 'Jet', une femme caramel (...) souriante, la bouche écarlate, un homme lui parlant à l'oreille : 'La vie est plus belle quand on a le teint frais, lumineux, clair-Nadinola !' Elle avait arraché la publicité et l'avait pliée en quatre. Elle l'avait gardée sur elle pendant des semaines, la dépliant si souvent que les plis blancs fendaient les lèvres de la femme. Une crème, c'était tout ce dont elle avait besoin. Elle s'en tartinerait la peau et, à la rentrée, elle retournerait à l'école métamorphosée.
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Il retenait sa main, comme s'il pensait que c'était une condition préalable à quoi que ce soit entre eux.
"Je comprends.
- Et je la retrouverai peut-être jamais. Elle a peut-être disparu pour de bon."
Elle marqua un temps.
"Je sais.
- Je continuerai à chercher tant que tu voudras. J'arrêterai que si tu me dis d'arrêter."
Elle dégagea sa main et la glissa sous son tee-shirt noir. Ses doigts caressèrent le bourrelet d'une cicatrice qui barrait son ventre.
Il frissonna.
"T'arrête pas", dit-elle.
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Dès qu'un secret est révélé, tout le monde devient prophète.
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Ils le surnommaient Bébé de goudron.
Minuit. Noiraude. Jus de réglisse. On disait : Souris, on ne te voit pas. On disait : T'es si noire qu'on te confond avec le tableau. On disait : Je partie que tu pourrais te pointer toute nue à un enterrement. Je parie que les lucioles te suivent en plein jour. Je partie que, quand tu nages, on dirait du pétrole.
Ils n'étaient jamais à court de blagues. Plus tard, alors qu'elle aurait largement passé la quarantaine, elle en réciterait une litanie dans un dîner, à San Francisco.
Je parie que les cafards t'appellent cousine. Je parie que t'arrives pas à trouver ton ombre.
Elle était la première surprise de s'en souvenir si bien, de voir qu'elle avait conservé une encyclopédie de son humiliation.
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Pendant dix-sept ans, Addy fut la seule poupée historique noire, et la seule non blanche jusqu'en 1998. Si vous étiez une petite fille blanche et si vous vouliez une poupée historique qui vous ressemblait, vous pouviez vous imaginer dans la demeure victorienne de Samantha ou en train d'affronter les éléments dans les prairies avec Kirsten. Si vous étiez une fillette noire, vous étiez une esclave en fuite.
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Dire que le monde est si grand et qu'on ne vit qu'une fois.
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