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Critiques de Bruno Dumézil (58)
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Charlemagne

Charlemagne dispose enfin d'une très bonne biographie, courte et efficace.



L'auteur, spécialiste aussi des mérovingiens, rappelle que ces derniers utilisaient des papyrus. Or cette matière se conserve mal, très mal, d'où le fait qu'on en sache peu sur cette dynastie, au point d'être ensuite accusée d'être des "rois fainéants", comme si l'absence de trace signifiait absence d'action. Mais les carolingiens, eux, dirigèrent à l'époque du parchemin : c'est plus cher, ils écrivent moins, mais leurs capitulaires se dégradent moins, pour le plus grand bonheur des historiens...



Pour ce qui est de Charlemagne à proprement parler, on découvre un usurpateur dont le pouvoir a longtemps été contesté, notamment en Aquitaine. Mais ses campagnes militaires, contre des membres de sa propre famille, puis à l'encontre d'autres peuples, les Saxons notamment, ont renforcé sa légitimité. Cela ne profita pas à ses successeurs : si le hasard à fait que Louis le pieux soit le seul à succéder à son illustre père, il n'a pas poursuivi les entreprises de conquêtes, et donc le moyen le plus sûr de gagner des richesses à redistribuer...



L'ambition religieuse de Charlemagne est aussi abordée. On lui doit notamment l'interdiction de l'incinération et la constitution d'une grande bibliothèque religieuse collectée par les plus grands savants européens de son époque. De là à parler d'une "renaissance carolingienne" il n'y a qu'un pas, que l'auteur ne franchit pas. À sa mort, Charlemagne voulait que ses livres soient vendus. Il n'a pas créé de grandes institutions pour conserver les savoirs. De façon plus générale il n'a pas beaucoup bâti : son plus grand projet, à part la modeste Aix-la-Chapelle, était un pont sur la Meuse. Au bout de quelques années de travaux, il fût détruit par des intempéries...



La dernière partie de l'ouvrage aborde la postérité du personnage. Le sujet est vaste : sa barbe fleurie, son épée "Joyeuse", sa création de l'école, que des mythes dont l'auteur rapporte les origines. Ils en disent bien davantage sur l'époque de leurs inventions que sur Charlemagne lui même.



Bref, cette biographie est dans la bonne lignée de celle de sa collection PUF : excellente mais chère par rapport au nombre de pages.
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Charlemagne

Cet ouvrage est issu d'une biographie sonore du personnage dont le mythe a traversé les siècles. Il en constitue une sorte de condensé.



L'essentiel de la vérité selon les rares documents disponibles, le plus souvent toutefois écrits longtemps après sa mort, le redressement d'une image forgée au fil des temps et aussi, pour l'auteur, un prolongement de son livre sur l'empire des Mérovingiens.



Car l'histoire de Charlemagne (744 ?-814), Karl der Grosse en pays germanique, reste en effet difficile à écrire parce qu'elle a trop souvent été écrite.



Première surprise : le flou de sa date de naissance : Il naît sous le règne des mérovingiens descendants de Clovis. Il est descendant de la lignée des Pipinnides détenant la charge devenue héréditaire de maire du palais d'Austrasie – chef de l'administration du royaume – et le petit-fils de Charles Martel qui s'est donné pour objectif de reconstituer l'empire des Francs en réunissant Neustrie, Austrasie et Burgondie, autour d'un projet religieux : imposer partout le christianisme.



Charlemagne devient roi en 768 : c'est un géant (1,80m), doté d'une santé de fer et d'un charisme extraordinaire. Sa formation culturelle est sommaire mais il parle plusieurs langues et sa curiosité intellectuelle insatiable. Son principal talent : la guerre et la diplomatie. Il est sacré Empereur à Noël 800 par le pape, mais je ne dévoile pas comment, ce serait spolier ...



A l'issue de quatre décennies de guerres – répressions de révoltes provinciales ou conquêtes et christianisation de nouveaux territoires - Charles a presque doublé la superficie du royaume de son père Pépin le Bref avec l'Aquitaine, la Bavière, le nord de L'Italie et fait briller la chrétienté face au basileus de Byzance et aux Arabes. Il procède à un resserrement de l'administration – on compte environ 500 circonscriptions ( les pagi qui deviennent des comtés) en confiant à des fidèles des missions d'inspection, une réforme monétaire (le denier de Pépin est remplacé par un denier pesant 1,46g d'argent), s'entoure d'intellectuels …



Il s'agit d'une royauté tempérée par une part l'oligarchie : le plaid général regroupe l'assemblée des hommes libres (quelques centaines d'hommes). L'empire est tenu par une trentaine de familles, toutes ou presque descendantes de l'ancienne Austrasie et liées par mariage, concubinage ou filiation à la famille carolingienne.



Charlemagne gouverne par capitulaires – lettres diffusées largement et lues au public et qui tiennent plus souvent du sermon, comme l'Admonitio généralis de 789.



Charles s'est marié plusieurs fois, a engendré de nombreux enfants et bâtards, conclu des alliances mais n'a jamais marié ses filles. Se considérant comme héritier des rois bibliques, Charles défend l'Eglise et combat toutes ses déviances. Il considère sa mission comme un devoir sacré, et sa lutte contre le paganisme lui permet d'élargir ses états.



Un portrait dense, loin de bien des clichés, qui raconte aussi comment s'est forgée, au cours des siècles, la légende de Charles utilisée avec succès par différents régimes politiques de part et d'autre du Rhin, et au sein de l'Union européenne.
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Charlemagne : Empereur de l'Empire romain d..

Une magnifique biographie de Charlemagne, la plus complète possible vu les rares documents qui ont survécu jusqu'à notre époque. Par ex, nous ne savons rien de son enfance... Et de plus, il subsiste toujours le risque que les textes aient été embellis par leurs auteurs.

Mais Bruno Dumézil nous soumet aussi une analyse fine de tout ce qui a perduré jusqu'à nos jours. J'ai notamment appris que Charlemagne avait poussé les clercs à inventer une écriture petite et ronde, moins gourmande en parchemin. Ainsi est né le "Times New Roman" que l'on utilise toujours.

Bref, passionnant ! J'ai adoré.
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Des Gaulois aux Carolingiens (du Ier au IXe..

C’est le premier volume d’une collection intitulée « Une histoire personnelle de la France », confié à un spécialiste de cette période si mal connue de l’histoire de France qui court du Ier au IXème siècle. Une longue période qui se caractérise surtout par la rareté des sources écrites. Le mérite de cette entreprise est donc de tordre le cou à un certain nombre de mythes ou de clichés récupérés par la suite par les politiques de tous bords.

Bruno Dumezil, jeune universitaire au style alerte et clair nous donne beaucoup de clés pour mieux comprendre notre hisotire : la première question est de savoir pourquoi la faire commencer avec les Gaulois. Voir dans les Gaulois une préfiguration des Français est un choix nationaliste (celui des instituteurs de la IIIème République, entre autres !) ou celle des créateurs d’Astérix, encore marqués par l’occupation allemande.

En fait, on a bien du mal à fixer le moment où apparut le sentiment national et, en définitive et en tenant compte des pesanteurs culturelles, on en restera aux Gaulois. Cependant, le livre nous donne des indications utiles pour mieux appréhender la période. Des princes de Hallstatt aux guerriers professionnels de la Tène, les Gaulois maîtrisent la métallurgie et la production d’armes recherchées dans toute la région. Ainsi s’emparent-ils de Rome en -390, de Delphes en-279 et s’installent dans la plaine du Pô. Cependant, à partir du IIème siècle, les Gaulois se romanisent à grande vitesse, l’influence des Druides s’estompe, les élites locales évoluent, nouent des contacts politiques avec les élites romaines. Bien avant les victoires de César, la Gaule est romanisée et en -50 avant Jésus-Christ, et la Gaule, occupée par les Romains, vit une période de grande prospérité car Rome lui apporte une infrastructure de transport et un marché de consommation étendus.

Jusqu’à la crise économique du IIIème siècle : instabilité politique, révoltes paysannes, brigandage endémique, pression fiscale insupportable, malnutrition, épidémies. La population régresse de 20%, la frontière avec les populations « barbares » est dégarnie. Vient le temps des grands déplacements de populations.

Les succès des Francs s’expliquent non pas par une unité ethnique mais par ce qu’ils apportent aux populations qui s’agrègent à eux : un statut juridique avantageux, l’exonération de taxes, une mode vestimentaire identitaire. Et voici un autre mythe démonté : les partages successifs de l’empire entre les héritiers de Clovis sont une façon de défendre et d’étendre le territoire et ne l’ont nullement affaibli. Et les rois mérovingiens n’étaient en rien fainéants : c’est la rumeur répandue par leurs successeurs carolingiens qui nous est restée, comme certains responsables politiques démantèlent tout ce que leurs prédécesseurs ont accompli avant eux.

On connaît ainsi beaucoup mieux la période du règne de Charlemagne ! Mais une nouvelle crise secoue l’empire au IXème – Xème siècle : une série d’incursions de Musulmans au sud, de Hongrois à l’est et de Normands au nord l’assaillent. La richesse du pays, de ses abbayes, attire. Pire, en 840, le monde carolingiens entre en guerre civile qui voit s’affronter quatre camps. Charles le Chauve, Louis le Germanique, Lothaire, Pépin II. Tous descendants directs de Charlemagne. On aboutit à une partition qui durera 1000 ans.

La Francie occidentale est attribuée à Charles le Chauve. L’Etat s’affaiblit au profit de l’aristocratie locale et le pouvoir se fait de compromis, d’échanges, de dominations ressenties et plus ou moins acceptées : la France du Moyen-Âge. Mais ça, c’est le deuxième tome de cette histoire personnelle, et je vais de ce pas aller me l’acheter !

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Des Gaulois aux Carolingiens (du Ier au IXe..

Je ne vois pas bien ce que cette histoire a de personnelle, mais elle est intéressante. Elle s'adresse tout de même, je pense aux initiés : non pas que le propos soit abscons, mais on a affaire davantage à une socio-histoire de la France qu'à un récit des événements qui s'y sont déroulés. Si les repères historiques ne manquent pas, ils auraient tout de même plus être plus nombreux, plus systématiques, non seulement pour nourrir encore la réflexion cette fois très intéressante des auteurs mais aussi parce que le format des livres de la collection, ainsi que leurs titres, laissent à penser que l'on peut trouver là des manuels d'initiation : je ne crois pas qu'ils puissent servir à "entrer" dans la matière si l'on n'y connaît rien.

Ceci étant dit, ces ouvrages sont tous intéressants, nourrissants même. Une collection que je suis heureux de posséder et d'avoir lue et à laquelle je reviendrai sans doute. Un des avantages les plus certains de ces ouvrages (notamment les 3 premiers qui concernent la construction de l'entité France) est de montrer à quel point un roman national (à la Jules Michelet, Jacques Bainville ou encore récemment Jean-Christian Petitfils) sont bien des interprétations discutables comme l'est l'idée d'un sens de l'histoire. Non, la France n'a pas de destin ; ceux qui le prétendent sont des idéologues.
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Des Gaulois aux Carolingiens (du Ier au IXe..

La vulgarisation est un exercice très compliqué, surtout quand il a comme ici des visées scholastiques. Bruno Dumézil s'y prête à merveille, et son analyse de l'histoire "française" - la légitimité de tels guillemets en est d'ailleurs le principal objet- est aussi, simple et claire que riche et parfaitement articulée. L'exercice était difficile : le sujet menaçait d'ennuyer facilement les néophytes, mais l'auteur a su condenser neuf siècles et plus d'une histoire des plus mouvementées, et pourtant, malgré sa proximité, difficilement représentable car dépouillée de documents, avec une facilité et une passion qui inspire le respect. Et pour étayer cette critique, je donnerai mon propre exemple : pour moi, ce livre a été l'introduction parfaite à mon parcours historique d'hypokhâgne !
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Des Gaulois aux Carolingiens (du Ier au IXe..

Pour tout savoir, d'une façon précise et vivante, de Clovis, des princes de Hallstatt et de Robert le Fort, premier "Capet".
Lien : http://www.lepoint.fr/livres..
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Des Gaulois aux Carolingiens (du Ier au IXe..

Dumézil examine plus de dix siècles d'histoire de "France" et montre comment on passe des Gaules au royaume de France, de la civilisation de Hallstatt aux Carolingiens. Sa thèse principale est que le pays garde longtemps les structures de pouvoir et rapports sociaux hérités de l'Antiquité tardive et que les changements qui mènent au féodalisme du Xe siècle, au Moyen Age proprement dit, s'installent avec les Carolingiens seulement. Il réhabilite les Mérovingiens, "rois fainéants" (dont nous avons si peu de traces écrites), mais pour lesquels la res publica, la chose publique, reste centrale dans l'organisation des pouvoirs, comme au temps de l'empire romain.

Ce texte est issu d'un cours de Dumézil et il bénéficie d'un langage simple et très clair. Il est construit sur la chronologie mais s'appuie sur quelques notions étudiées au fil du temps pour en voir les prolongements ou ruptures ce qui le rend très abordable.
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Histoire des préjugés

Dans cette époque ou les fake-news s’associent aux préjugés pour continuer à diviser une humanité qui devrait plutôt s’unir pour mieux vivre, se poser quelques heures pour la lecture de cette passionnante compilation d’opinions préconçues, leurs origines et leur permanence au fil du temps, est un vrai moment de plaisir ( oui, bien plus que de la littérature feel-good qui n’est qu’un shoot de sucrerie).

Lire les nombreux historiens, spécialistes divers qui se sont penchés sur des affirmations aussi variées que “ Un homme ça ne pleure pas “ ou “ Les noirs sentent fort et les blancs sentent la mort” ( prises au hasard parmi les 56 préjugés traités), c’est faire une plongée saisissante sur comment les hommes, aidés souvent par des scientifiques, des politiques, des religieux, ont pu s’approprier de fausses idées et comment, souvent par bêtise, ignorance, manque d’instruction, elles ont perduré et divisé les hommes. Les préjugés, véhiculant la plupart du temps un racisme rampant ( de la femme aux juifs en passant par les roux ou les chinois), ont ainsi, au fil des siècles ou des décennies, irrigué sournoisement certaines pensées et se sont ainsi ancrées dans bien des esprits. Nous avons confirmation que l’Histoire a été triturée de façon à complaire à une époque ou à satisfaire quelques idéologies douteuses ( on n’en est pas étonné).

Au gré de sa fantaisie, de ses envies, le lecteur peut papillonner à l’intérieur de cet essai, qui se compose de chapitres pas trop longs. Le seul petit bémol est que, comme ils sont rédigés par différents spécialistes, certains sont plus attrayants que d’autres, tout le monde n’ayant pas la même faculté de vulgarisation ni la même verve.

Inutile de faire la fine bouche ! Eclairante, intelligente, facile à lire, formidablement pédagogique, cette “Histoire des préjugés” est un essai absolument nécessaire, à lire et à relire pour pouvoir contrecarrer cette haine ambiante assénée partout ( surtout sur certaines chaînes TV commençant C).
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Histoire des préjugés

Aujourd’hui je vais évoquer Histoire des préjugés stimulant essai historique dirigé par Jeanne Guérout et Xavier Mauduit. Il s’agit d’un ouvrage collectif avec la contribution d’une quarantaine d’historiens. Sur la couverture figure une définition du préjugé : « opinion hâtive et préconçue souvent imposée par le milieu, l’époque, l’éducation ou due à la généralisation d’une expérience personnelle ou d’un cas particulier ». Dans l’ouvrage cinquante-six préjugés sont scrutés et déconstruits ; les auteurs en retracent la genèse qui se perd souvent dans les limbes du passé.

Histoire des préjugés propose de reconstituer l’origine des préjugés et de mettre en exergue l’évolution historique autour de ces notions dans une approche originale qui sans ordre couvre de vastes sujets. Cette compilation est passionnante et mêle l’histoire à la sociologie et à la psychologie. En effet, les préjugés, parfois qualifiés de stéréotypes ou d’archétypes, sont explorés par les psychologues qui s’intéressent au fonctionnement des comportements humains isolés ou en société. La perspective historique est éclairante et aide à comprendre l’ancrage dans la psyché de ces préjugés qui sont très difficiles à remettre en cause malgré leur fondement souvent pour le moins fragile. Cette histoire sociale montre combien les préjugés sont à l’origine de stigmatisation, de dépréciation, de moquerie et de dévalorisation ; c’est souvent une manifestation de la domination et une exacerbation de rivalités historiques. Ces clichés dévastateurs concernent de multiples catégories, des groupes ou des peuples. Ainsi dans ces brefs chapitres qui se font écho (et qui sont complétés d’utiles références bibliographiques) sont traités les chinois, les italiens, les homosexuels, les roux, les gitans, les intellectuels, les réfugiés, les juifs, les allemands, les noirs. Cette simple liste montre la stupidité de ces préjugés qui rassemblent des ensembles qui par nature sont disparates. Les populations d’une nation ont peu de probabilité de n’être composées que d’individus identiques aux mêmes caractéristiques. Et pourtant toutes les contributions montrent que les roux sentent mauvais, les gauchers sont maladroits, les noirs ne pensent qu’au sexe, les japonais sont suicidaires, les mexicains sont violents, les vaccins sont dangereux pour la santé. Cette liste non exhaustive des titres de chapitres donne le ton sur la nature de ces préjugés. Ils sont souvent porteurs de haine et de discrimination ; en comprendre l’histoire peut aider à les dénoncer pour une meilleure entente entre les différents groupes humains.

Histoire des préjugés est un ouvrage complet et facile d’accès. Mettre en parallèle ces dizaines de préjugés en montre l’absurdité qui perdure au long des siècles. En effet les préjugés ont la vie longue, malgré tous les démentis ils sont difficiles à déconstruire.

Voilà, je vous ai donc parlé d’Histoire des préjugés de Jeanne Guérout et Xavier Mauduit paru aux éditions Les Arènes.


Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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Histoire des préjugés

Ce livre, rédigé par des historiens spécialistes de différents thèmes, s'attache à décortiquer quelques-uns de nos préjugés. Par exemple, les cochons sont sales, les homosexuels sont efféminés, les hommes ne pleurent pas, les vaccins sont dangereux pour la santé, l'art contemporain n'est pas de l'art. Ce florilège montre la diversité des thèmes abordés. Les différents historiens se sont attachés à retracer l'histoire des préjugés et tentent de nous faire comprendre pourquoi ces idées reçues se sont installées dans notre inconscient collectif. C'était une lecture très intéressante, parfois amusante, mais qui le plus souvent nous interroge très personnellement sur tel ou tel préjugé. En effet, on peut se croire très ouvert, sans préjugé mais en réalité en lisant le livre on se dit parfois : "Ah mais moi aussi parfois je pense cela". Donc c'est un livre utile, qui ne règlera certes pas les problèmes mais qui permet au moins d'en prendre conscience et ce n'est déjà pas si mal.
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Histoire des préjugés

Une lecture fort instructive, un livre en plein dans l’actualité. Cet essai nous permet également de nous remettre en question car il faut bien se le dire nous avons tous plus ou moins des préjugées en tête. Ça nous permet de nous déconstruire et de se demander « Tiens pourquoi j’ai cette idée en tête ». « Est ce que ça a vraiment du sens de penser ça ? »



Cet essai est abordable et se lit très bien. On navigue à travers plusieurs époques et plusieurs thématiques s’en jamais s’ennuyer. Certains chapitres sont plus passionnants que d’autres mais ça dépendra de vos centres d’intérêts.



Un livre à lire sans aucune hésitation pour avoir l’impression d’être un peu moins bête.

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Histoire des préjugés

D’où viennent les préjugés? Pourquoi certains perdurent plus que d’autres? 39 historiens répondent avec plus ou moins de bonheur.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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Histoire des préjugés

Saviez vous que...

Cette histoire des préjugés propose une lecture à la fois parfois, amusante, passionnante, surprenante, et bien entendu très intéressante. L'histoire vue par le biais de ce que l'on en croit, à défaut de ce que l'on croit savoir.

Tous les "chapitres" ne se valent pas. Certains sont plus axés sur l'anecdote, d'autre sur l'aspect historique. Les explications données se perdent dans certains cas dans des digressions moins faciles à suivre.

Ce livre n'est pas forcément à lire de façon linéaire, ce qui en fait cependant un document plaisant. J'ai aimé à piocher, selon les jours, mon humeur, l'une ou l'autre de ces 39 aventures fort bien documentées (petite bibliographie et renvoi à chaque fois). Rappelons aussi que ce sont de grands noms qui signent "une leçon d'histoire et un antidote à la haine". Ce qui fait du bien en ces temps moroses.

Un grand merci à Babélio (Masse Critique)
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Histoire des préjugés

Par l’ampleur de ses approches, la richesse de ses argumentations et la clarté de sa présentation, ce livre mérite de trouver un large public.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Histoire des préjugés

39 historiennes et historiens reconnus et de différents horizons tentent de déconstruisent près d’une cinquantaine de préjugés dans cet essai édifiant.



Histoires des préjugés se penchent sur l’origine et sur les effets que peuvent encore avoir ces idées préconçues sur notre société moderne. Cet essai nous fera voyager dans le temps et dans l’espace et nous offre une liste très exhaustive et pertinente. On apprend énormément de choses dans cet ouvrage. Bien que chaque partie ne contienne que quelques pages, ce texte m’a permis de découvrir des auteurs et m’a donné envie de me pencher sur des textes plus approfondis sur plusieurs des thématiques proposées.



Le pari est donc parfaitement réussi et je conseille fortement cet essai qui a su parfaitement être didactique et agréable à découvrir. Il nous prouve que l’Histoire et la vérité historique a une importance fondamentale.
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Histoire dessinée de la France, tome 4 : Les ..

Plus on connaît notre histoire, mieux on comprend notre époque. C'est ce qu'affirment régulièrement professeurs et chercheurs. Cet album en est la preuve éclatante ! Enfin, c'est la pensée qui m'est venue souvent au fil de ma lecture. Non seulement, on apprend beaucoup sur cette période - de la chute de Rome à Pépin le Bref, mais Bruno Dumézil, historien, ne nous fait pas mystères des points restés dans l'ombre et des différentes interprétations souvent élaborées pour servir un discours politique dans le but de flatter les gouvernants et créer une identité nationale, pour mieux rassembler ou désigner un ennemi "juré"...



"Le barbare est nécessaire. Surtout s'il appartient à un passé lointain. Les européens ont donc fait appel aux peuples du haut Moyen Âge, soit pour se trouver des ancêtres, soit pour dénoncer de supposés ennemis héréditaires. Et quand les Français ne pouvaient plus voir les Allemands en peinture, ils se sont mis à peindre les tableaux montrant les anciens Germains. C'est ainsi que le XIXe siècle, âge d'or des nationalismes, a façonné le passé... à son image !"



Beaucoup d'humour dans le texte et dans les dessins de Hugues Micol qui n'enlèvent rien au sérieux de cet ouvrage, mais apportent ce petit côté jouissif qui aide à retenir et appréhender les choses. La Une de Kloser, les dossiers de l'écran... donnent tout de suite le ton à cet album !



Dans une première partie, la bande dessinée nous ouvre à cette période, déroulant la chronologie des événements et des acteurs marquants, qui ont laissé une trace plus ou moins importante, dans nos mémoires ou nos livres d'histoire. Les rois (pas si) fainéants, Dagobert, Clovis... et j'en passe et non des moindres.



"L'histoire se fait avec des dates, mais aussi avec des individus : puissants ou misérables, hommes ou femmes, clercs ou laïcs... N'oublions pas les animaux, dont l'existence silencieuse influe souvent sur le fonctionnement d'une société."



Ensuite dans une seconde partie Bruno Dumézil démêle le mythe des connaissances réelles ou supposées de ces temps souvent délaissés et si mal jugés, et nous fait partager son savoir, de façon claire et simple.



"l'histoire se fait aussi avec des historiens, qu'ils soient anciens ou contemporains : leurs idées, leurs projets, leurs erreurs d'interprétation, leurs mensonges, parfois, orientent la vision que nous avons d'une époque."



Merci à Babelio et aux éditions La Découverte et La Revue Dessinée pour l'envoi de ce livre, qui donne envie de découvrir les prochains tomes.
Lien : https://page39web.wordpress...
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Histoire dessinée de la France, tome 4 : Les ..

L'Histoire, en tant que sujet d'étude et d'enseignement, est ce qu'en font les historiens, et ceux-ci, sauf exception, sont des hommes (ou des femmes...) de leur temps, influencés par les idées en circulation à l'époque où ils vivent, qui n'est pas encore, à son tour, sujet d'étude et d'enseignement. C'est ainsi que la période qui s'étend de la fin agitée de l'empire romain à la prise de pouvoir des membres de la famille de Charles Martel sur les territoires qui deviendront, entre autres, la France et l'Allemagne, a été diversement jaugée selon les époques et les pays. Les "grandes invasions", aux yeux des Allemands, furent plutôt des flux migratoires comme en connaît l'humanité depuis la nuit des temps, l'histoire récente et l'actualité en fournissant maints exemples. Théoriquement, notre connaissance des Francs, des Mérovingiens, comme la connaissance en général, s'affine avec le butin issu des recherches archéologiques, à condition de s'intéresser à ces siècles obscurs, ce qui n'a pas toujours été le cas, et d'œuvrer en scientifique, non en idéologue.

Ce quatrième volume de la collection "Histoire dessinée de la France", alliant BD et texte "savant", se révèle aussi passionnant que les précédents, peut-être même davantage car il couvre une période un peu nébuleuse, fortement marquée par des écrits tendancieux ou "nationalistes" comme ceux de Grégoire de Tours ou, plus proches de nous, d'Augustin Thierry. Personnellement, j'ai découvert avec plaisir des personnages dont je n'avais jamais entendu parler, par exemple la princesse wisigothe Galswinthe dont le pouvoir et la fortune lui valurent de finir sa vie étranglée par les sbires de son mari Chilpéric, ou son contemporain Venance Fortunat, poète italien au service de divers aristocrates francs, qui ne répugnait pas à pratiquer le calembour, ce qui ne l'empêcha pas de terminer sa vie, lui, comme évêque de Poitiers.
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Histoire dessinée de la France, tome 4 : Les ..

Quatrième volume de l’ambitieuse Histoire dessinée de la France, Les temps barbares s’avère aussi drôle qu’instructif.
Lien : https://www.avoir-alire.com/..
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Histoire dessinée de la France, tome 4 : Les ..

Remarquable présentation de la période charnière entre antiquité et moyen-âge que cette semi-BD.



Une présentation qui nettoie au karcher tout ce que l’on croit savoir, pour en éliminer les impuretés.

Ce que j’en retiens avant tout, c’est que l’Histoire c’est un peu comme la mécanique quantique : de la réalité intrinsèque, on ne peut se faire une idée qu’en terme de probabilités ; l’observateur a systématiquement une influence sur le système observé.

En Histoire, cela peut être un processus parfaitement conscient. Bruno Dumézil nous en montre moults exemples : Grégoire de Tours embellit Clovis pour forger une figure grandiose du début de la dynastie mérovingienne, pour son époque qui en a grand besoin. Les historiens carolingiens démontent l’image des derniers rois mérovingiens dits « fainéants », ce qui justifie la prise de contrôle par les carolingiens. Les historiens français du 19ème siècle (Augustin Thierry en tête de gondole) vont plutôt présenter les Francs comme des envahisseurs barbares et chercher des origines gauloises à la Nation. Les historiens allemands (Gustaf Kossinna en porte-parole), de leur côté, vont au contraire mettre en avant l’honneur et la grandeur des Germains face à la décadence de l’Empire romain. Et j’en passe.

La partie BD vient d’abord, puis c’est l’indispensable dossier, complémentaire et non pas redondant. Une brève biographie des personnages qui interviennent dans le récit ainsi qu’une riche bibliographie renforcent la structure. Dans l’ensemble, les Barbares perdent ici de leur barbarisme, et le gouvernement mérovingiens s’en sort avec les honneurs.



Revers de la médaille, cette méthode transforme ce qui s’est vraiment passé en un flou difficilement concevable. Elle érode les prises sur lesquelles l’amateur s’accroche pour escalader la montagne de l’Histoire et retenir un tant soi peu les événements. Il lui faut à présent concevoir des structures plus complexes, des associations « période historiques-période d’observation » qui, pour moi du moins, ont un aspect frustrant tout autant qu’un aspect satisfaisant pour l’esprit.



Hugues Micol est remarquable au dessin. Un humour discret, des tentatives de reproduction de toiles de maître dont il anime les personnages et les fait agir. J’essaierai de trouver d’autres œuvres de sa part. De même, je lirai certainement d’autres épisodes de cette Histoire dessinée de la France.

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