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Citations de Camille Pascal (238)


En 1715, la France n'avait pas seulement changé de règne, elle avait changé d'époque. Le tempérament du pays n'était plus à la guerre, à la gloire et à la ruine, mais à la paix, aux plaisirs et à la prospérité. Malheur à ceux qui ne l'avaient pas encore compris car leur tombe était déjà creusée, et Dubois comptait bien les y pousser les uns après les autres jusqu'à ce que la place soit bien nette. Désormais, tous ceux qui se mettraient imprudemment en travers de son chemin seraient écrasés, comme le chien de ferme dont la dépouille gémissante venait d'être traînée toute une lieue sous les roues de sa voiture lancée au grand galop. Tant pis pur eux et tant pis pour le chien, pensait l'abbé...
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Joignant le geste à la parole, l'ambassadeur furieux fit tomber une petite figurine de porcelaine de Chine qui éclata à ses pieds en mille morceaux. Dubois, contemplant les débris éparpillés au sol, commenta sobrement mais non sans malice :
- Eh bien, j'aime mieux ça que si c'était moi...
- Chacun son tour, riposta le prince espagnol, car le Ciel est juste.
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La pourpre cardinalice protégeait certes de la hache du bourreau et même de la prison, mais pas de l'exil entre les quatre murs d'une abbaye.
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Il se signa par trois fois avant de se précipiter sur son prie-Dieu comme un homme pris de colique court à la chaise percée.
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M. de Girardin plaçait les plus grands espoirs dans ce déploiement d'artillerie tout en maudissant la faiblesse d'un ministère incapable de conduire un coup d'Etat sans les précautions d'usage. Bonaparte était un insupportable parvenu, mais au moins il savait disposer ses canons dans l'axe des rues lorsque l'autorité de l'Etat se voyait contestée.
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La petite duchesse de Berry trépignait littéralement à l’évocation de ces soldats qui se faisaient broder le cœur sanglant de Jésus sur la poitrine pour détourner les balles des bleus et ne rêvait que chevauchées, châteaux en flammes, souterrains mystérieux et conseil de guerre sous la lune. Le roi, lui, hésitait toujours et rabrouait même sa bru à laquelle il reprochait d’avoir trop lu Walter Scott.
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la nef était presque aussi pleine que pour la grand-messe du dimanche. Il y avait là autant de curieux que de fidèles, mais les riches familles de marchands et d’industriels continuaient à céder le pas à la noblesse du pays venue prendre possession de ses bancs et de ses chapelles armoriées pour renouveler au roi les vieux serments vassaliques. Personne n’osait arborer la cocarde tricolore dans la maison de Dieu. La révolution était invitée à attendre dehors sous une pluie fine.
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Le maréchal brossait au gouverneur du duc de Bordeaux un état de la situation avec la lucidité froide et désespérée d’un homme qui n’a jamais rien su faire d’autre dans son existence que de calculer la trajectoire d’un boulet de canon et, cette fois, il atteignit sa cible en plein cœur. Le baron de Damas baissa pavillon et accepta de se renier lui-même pour sauver l’avenir de l’enfant dont il assurait l’éducation. Après tout, Dieu avait Ses raisons.
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Il n'existait rien de pire pour la tranquillité de l'Etat que des pauvres à demi savants.
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D'un ton impérieux, Thiers exigea le silence. L'heure était grave. Les ordonnances venaient de les condamner au chômage d'abord, à l'exil ou à la prison ensuite.
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Lorsqu'il comprit que la flotte espagnole venait d'être coulée par le fond au large de la Sicile, Philippe d'Orléans crut l'espace d'un instant à l'existence de Dieu mais, en prince habitué à toujours dissimuler, ses premiers mots furent pour plaindre sincèrement son cousin, le roi d'Espagne. Une fois l'ambassadeur raccompagné et chargé de ses remerciements, il se tourna vers son vieux complice à rabat en riant aux éclats.
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Le démon de la politique était comme celui de la chair, ses délices devenait plus rares et donc plus vives avec le temps.
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Les Tuileries étaient la maison de son enfance, il en avait autrefois exploré tous les recoins, grimpé chaque escalier et parcouru les corridors à en perdre haleine. Il avait couru sur ses toits avec son ami iroquois rapporté du Canada pour son divertissement d'enfant unique, commandé à un bataillon de fantaisie sur les terrasses du bord de l'eau, houspillé les marmitons des cuisines et assisté, l'air chagrin, aux corrections que d'autres recevaient à sa place car on ne fesse jamais le roi de France.
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– Où sont les ministres ?

– Dans le cabinet.

– Et que font-ils ?

– Ils délibèrent…

– Sur quoi ?

– Sur la perte de la France…, répondit Marmont avec aigreur.

– Veulent-ils la consommer ?
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Mortemart pensa que cette année les journées d'octobre allaient se jouer en juillet mais, après tout, il n'était pas de mauvaise saison pour mourir loyalement.

page 209
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Le roi souriait d'aise mais, pour donner plus de poids encore à ce qu'il venait de dire et confondre les pessimistes de tout acabit, il lut d'un ton de triomphe la fin de la lettre qui se terminait par ces mots: "Sire, si je me trompe dans mes prévisions, j'offre en holocauste ma tête à Votre Majesté..."
A peine le roi avait-il terminé cette belle tirade que la duchesse de Gontaut, affolé par la confiance du monarque et exaspérée par la fatuité folle de Polignac, ne put réprimer:
- Eh bien, en voilà, un piètre cadeau!
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Une fois le cortège immobilisé sur la place, tous les voyageurs de l’impériale se mirent à appeler le prince d’une même voix pour qu’il paraisse aux fenêtres et vienne admirer leurs trophées, mais le duc d’Orléans, prévenu de ce que l’on voulait lui faire admirer les dépouilles de l’ancienne monarchie, refusa obstinément de se montrer au balcon. Les cris du peuple commençaient à le fatiguer et, autour de lui, même les plus libéraux de ses amis pensaient désormais à haute voix qu’il était temps de renvoyer la canaille dans ses faubourgs.
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En vieux joueur de whist, le roi, malgré l’acharnement du sort et sa mauvaise donne, tentait une annonce risquée pour impressionner l’adversaire mais en pure perte car, désormais, le Palais-Royal qui avait longtemps surestimé le jeu du roi connaissait parfaitement le dessous des cartes. Charles X n’avait plus le moindre atout en main, il le savait....
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Dans ces conditions il ne pouvait y avoir de place, à ce moment de l’histoire de France, que pour une révolution à l’anglaise. Une révolution qui chassait un roi prisonnier d’un passé révolu pour en couronner un autre plus conforme aux aspirations de la nation. Depuis le renvoi du ministère Martignac, il en était convaincu, le duc d’Orléans, fils de régicide, compagnon d’armes de Dumouriez, prince libéral et populaire, offrait un compromis possible pour une France éprise de liberté mais fatiguée des convulsions historiques. Il était l’heure pour le fils de Philippe Égalité d’entrer en scène,
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Le siècle qui avançait, son siècle, avait vu un obscur sous-lieutenant d’artillerie avec un accent à peu près aussi fort que le sien s’emparer du pouvoir, se couronner lui-même empereur et commander à toute l’Europe. Pourquoi un journaliste tel que lui ne pourrait-il pas demain devenir député, ambassadeur, ministre et, qui sait, président du Conseil des ministres ?
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