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Citations de Camille Pascal (238)


- Allô, allô, c'est Nicolas Sarkozy à l'appareil.
- Oui, bonsoir, monsieur le président de la République.
- Ah Camille vous êtes là! Je n'entendais rien... Je suis absolument désolé de vous appeler si tard. Je ne vous dérange pas?
- Oui, je suis là, monsieur le président de la République. Non, vous ne me dérangez pas, monsieur le président de la République.
- Camille, je voulais tout simplement vous dire que vous m'avez écrit un magnifique discours pour demain, oui, un magnifique discours. (Le mot fut répété trois fois. J'étais en lévitation.)
- Je viens de le lire à haute voix devant Carla et elle est très émue. Elle trouve ce discours magnifique. D'ailleurs il n'est pas simplement magnifique, il est historique. C'est la première fois qu'un Président français prend avec autant de force la défense des chrétiens d'Orient. Si je vous appelle si tard, c'est que je voulais vous le dire et que je voulais aussi m'excuser non seulement de ne pas vous avoir accueilli au moment de votre arrivée à l'Élysée mais surtout de ne pas avoir pris le temps de vous recevoir pour préparer ce discours avec vous, mais je suis tellement occupé, vous savez... Je n'ai pas eu le temps. Or sans même avoir reçu mes instructions, vous avez écrit à la virgule près ce que je voulais dire demain. C'est de la transmission de pensée.
Je balbutiai péniblement:
- Merci, monsieur le président de la République.
- Non, Camille, ne me remerciez pas. C'est moi qui vous remercie, non seulement pour m'avoir écrit ce magnifique discours mais pour avoir accepté de venir travailler à mes côtés. Je suis très bien informé, Camille, je sais ce qui se dit dans Paris, les sondages sont en berne, DSK plane et les chacals rôdent. Ils attendent tous leur heure et vous, au contraire, vous montez dans l'ambulance. C'est courageux.
- Mais non, monsieur le président de la République. Mais non...
- Mais si, mais si, et je vais vous dire, cela n'a aucune importance car nous allons faire de grandes choses tous les deux. Vous allez m'écrire de beaux discours et porter la bonne parole dans ce Paris qui brille et qui pétille, que vous connaissez sur le bout des doigts et qui n'attend que vous pour changer de chanson! Moi je n'ai pas le temps de m'occuper d'eux, et puis je vais vous faire une confidence, ils ne m'amusent plus, ils me fatiguent.

- Oui, monsieur le président de la République.
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Marie-Anne jetait de temps à autre un regard distrait à travers ses fenêtres sur les broderies des parterres que l’hiver, pâtissier de talent, sucrait de neige après l’avoir saisi de glace.
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Si la guerre était une affaire d'hommes, l'Académie était celle des femmes, un champ de bataille où elles pouvaient déployer tout à loisir leur sens de la stratégie, envoyer des ambassades, contracter des alliances contre nature, aligner leurs bataillons et faire jouer toutes leurs relations pour parvenir à leurs fins, quitte à faire reculer l'Eglise et à s'opposer au roi lui-même.
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Elle voulait être maîtresse déclarée, comme l'avait été la marquise de Montespan sous l'ancien règne, un appartement où le roi viendrait hautement tenir sa Cour, un train de maison digne de cette lourde charge, une voiture dorée à six chevaux, une table servie de douze couverts tous les soirs, une rente viagère de cinquante mille livres et la possibilité de signer de sa main des billets à ordre sur le trésor royal dès que le besoin s'en ferait sentir.
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Sa Majesté demandait que l'on prenne l'empreinte du visage qui hantait déjà ses souvenirs et qu'un peintre fixe à jamais son portrait mortuaire. Or la marquise était morte dans une dernière convulsion qui lui déformait horriblement la figure, grimace de douleur que la rigidité cadavérique rendait particulièrement expressive. Sa grosse langue gonflée restait pendante, ce qui manquait un peu de dignité, mais la mort ne faisait après tout que révéler ce qu'avait été sa conduite dans le monde.
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Lorsqu'il se vit prisonnier de ses propres hommes, Marmont retrouva sa dignité militaire et n'opposa aucune résistance mais, en quittant le cabinet du dauphin, il ne put s'empêcher de lui décocher la flèche du Parthe:
- Monseigneur, je puis avoir le malheur d'être un de vos sujets, mais je ne serai jamais un de vos serviteurs.
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Polignac! Le roi n'avait d'yeux que pour Polignac, mais Polignac était un doux rêveur doublé d'un esprit faux. On disait que la Sainte Vierge lui apparaissait parfois. Si la chose était vraie, c'était à n'en pas douter un saint homme mais il fallait, en ce cas, qu'il se fit évêque comme Rohan auquel le roi venait de remettre la barrette de cardinal, mais pas ministre, car un homme d'Etat doit savoir par moments plonger les mains dans la fange pour aller y chercher le crime. On ne s'adressait pas aux anges du Ciel comme aux fonctionnaires de police.
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.La liberté de la presse était une chose sacrée,mais son impartialité dans les moments décisifs pouvait se révéler un crime impardonnable.
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Un jour que par mégarde je le félicitais sur son élégance, il me fixa d'un œil inquiet et, essuyant son monocle avec minutie avant de le réajuster pour me répondre, lâcha d'un t’on embarrassé : « Vraiment vous me trouvez élégant ? »
Je confirmai évidement mon compliment.
« C'est bien embêtant, j'ai du commettre une faute de goût ce matin. »
Et d'ajouter : « La véritable élégance est comme une restauration réussie, elle ne se voit pas. » Je retins la leçon. ( p98 )
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Alors le roi s'inquiéta de la troupe, ou tout au moins de ce qu'il en restait, et Marmont, qui n'avait même pas eu le temps de toucher au déjeuner préparé pour lui aux Tuileries avant que tout foute le camp, se souvint qu'il avait faim et ses hommes aussi.

Le roi fit aussitôt appeler son chambellan de l'hôtel, le vicomte Hocquart, qui, en l'absence du comte de Cossé-Brissac, premier maître de l'hôtel, avait l'honneur de prendre directement les ordres de Sa Majesté, pour lui demander, tout de go, de faire servir vingt mille rations de pain aux soldats de la garde exténués et affamés.

Le chambellan, sanglé dans son habit d'été de soie amarante soutaché de canetilles, paillettes et paillons d'or, culotte de coutil immaculé et bas de soie, boucles de vermeil aux pieds, demanda très respectueusement à son maître de bien vouloir lui répéter les ordres qu'il craignait de ne pas avoir très bien compris.

Avec cette affabilité dont il ne se départait jamais, Charles X répéta doucement qu'il convenait de faire porter aux troupes rassemblées au château vingt mille rations pour les braves soldats de la garde. Le vicomte, interloqué par ce chiffre extravagant, ne put s'empêcher de s'écrier qu'il disposait, en tout et pour tout, de deux cents rations de pain et qu'elles étaient bien évidemment réservées pour le service de Sa Majesté, laquelle ne pouvait ignorer qu'elle donnait, le soir même, comme tous les jeudis, une grande soirée d'appartement.

Le roi, que rien n'ennuyait tant que les comptes d'intendance, ordonna néanmoins à son chambellan de faire ce qu'il pourrait et de ne pas descendre si bas dans les considérations lorsqu'il s'adressait à lui.

Le vicomte s'inclina pour réapparaître quelques minutes plus tard sur le perron du château escorté des maîtres d'hôtel en service, eux-mêmes suivis de valets de pied portant d'immenses plateaux d'argent sur lesquels il avait fait disposer de grandes carafes d'orangeade, de limonade bien fraîche et d'orgeat à l'eau, accompagnés d'assiettes de présentation où l'on trouvait disposés des biscuits secs et le gâteau de Savoie préparé pour le goûter des enfants royaux. Les officiers furent alors invités à avancer et à se servir dans l'ordre de leur grade. Les soldats, pour leur part, feraient comme ils pourraient.
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Elle était née aux marches du trône, mais son mariage l'avait précipitée dans le lac gelé de la honte.
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La Cour était un grand théâtre où il fallait savoir garder sa place. La céder c’était se perdre.
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A la gauche de Voltaire, le duc reconnut aussitôt deux actrices dont il connaissait les charmes secrets autant que les talents, les premiers étant tout aussi publics que les seconds mais beaucoup plus coûteux à admirer.
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Louise de Mailly n'avait pas une chemise a se mettre sur le dos lorsqu'elle arriva en pleine nuit, dans un état pathétique chez sa vieille amie la comtesse de Toulouse à laquelle le roi avait fait demander d'avoir la complaisance, la comtesse les avait toutes, de se charger de cette femme dont il ne voulait plus mais pour laquelle il conservait un reste d'amitié comme pour sa vieille robe de chambre.
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On prépara alors minutieusement sa mission sous l’œil de loupe des carafes en cristal qui se vidaient par petites rasades.
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De Marie-Louise O'Murphy, l'Histoire n'a retenu , ni le nom, ni le visage mais le cul. Un cul auquel Casanova, Boucher et Louis XV, trois fins connaisseurs, ont rendu tour à tour et chacun à leur façon, un hommage émerveillé.
Certes, le mot est inconvenant, il inaugure rarement un travail d'érudition et tranche abruptement avec la retenue habituelle du discours historique. Pourtant, il s'impose ici dans toute sa crudité car c'est par lui que tout commence.
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Le visage du Régent offrait un aspect effrayant : le teint cramoisi, les lèvres bleues et les yeux révulsés présageaient du pire – néanmoins il respirait encore. Chacun des joyeux convives savait sa fortune attachée à ce reste de souffle, car la mort de l’amphitryon signifiait la faillite immédiate du système de Law et leur ruine complète. Les femmes surtout s’inquiétaient car, comme le duc de Bourbon, elles avaient pris l’habitude de recevoir des actions du Mississipi en échange de leur complaisance. Si le Régent passait de vie à trépas avant l’heure d’ouverture de la banque, elles n’auraient plus qu’à se torcher avec du papier-monnaie, et c’était une perspective bien rugueuse.
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Le pouvoir ayant, en effet, cette vertu, presque magique, de toujours réduire au silence les contradicteurs et leurs contradictions, le prince finissait par oublier que l’on pouvait parfois s’opposer à ses volontés et, plus insolite encore, penser différemment de lui.
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Il restait bien la Bretagne, qui grondait sous le poids des impôts et rêvait toujours aux libertés du temps de la duchesse Anne, mais pouvait-on faire confiance à des hobereaux qui buvaient une sorte de pisse de cheval à l'odeur de pomme et parlaient une langue invraisemblable ?
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Au sortir de son oratoire, Dubois se dirigea vers son cabinet où l'attendait une tasse de cet étrange breuvage au goût de médecine et dont les Anglais raffolaient.Comme il était impossible à Londres de boire un café qui n'ait pas le fumet du goudron, il s'était habitué à cette décoction de feuilles mortes, à laquelle il accordait la vertu de le faire pisser avec plus de régularité.
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