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Critiques de Carole Fives (695)
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Térébenthine

Après avoir lu Tenir jusqu’à l’aube qui plongeait dans la dure réalité affrontée par une femme seule devant élever son enfant, je retrouve Carole Fives dans Térébenthine.

Ici, il s’agit d’une autofiction, pas vraiment un roman comme indiqué par l’éditeur sur la couverture.

Tout commence avec un article de Beaux-Arts magazine de 2019 saluant avec enthousiasme le retour en grâce de la peinture et mettant en exergue un jeune peintre, Luc Chancy, disparu, hélas…

C’est alors le moment de revenir en arrière, au début des années 2000 où la narratrice, à dix-sept ans, passe le concours d’entrée à l’École des Beaux-Arts de Lille.

Débute alors un parcours difficile, compliqué, semé d’embûches, d’incompréhension, de mépris et de solitude pour cette fille qui rêve d’exprimer son talent pour la peinture.

Reléguée dans les caves de l’école, avec ceux qui veulent peindre, dont ses deux meilleurs amis, Lucie et Luc, elle subit les moqueries des autres camarades qui s’épanouissent dans des œuvres plus en vogue à l’époque. Ils surnomment les peintres « Térébenthine » à cause de leur puanteur causée par l’odeur du solvant, plutôt du white-spirit, odeur qui ne les quitte guère. Il faut bien nettoyer pinceaux, palettes et tout le matériel !

En 2003, elle séjourne même à New York, avec Lucie et Luc, pour visiter le MoMA (Museum of Modern Art) où les œuvres de Pablo Picasso, Henri Matisse, Jackson Pollock, Robert Motherwell, Barnett Newman et Mark Rothko tiennent la vedette. Par manque d’argent, ils ne peuvent guère profiter de la ville.

À l’école des beaux-arts, pas de prof de peinture. Elle doit suivre des cours de dessin, le soir, dans les ateliers municipaux.

Alors que les femmes artistes sont vraiment marginalisées, c’est l’une d’elles, sa référente, qui la démolit au lieu de l’aider à préparer l’examen de passage en deuxième année.

Avec Lucie, en fin d’année, elles réalisent chacune une œuvre très sexuelle avec des poupées gonflables puisqu’il faut étonner, surprendre les profs. Hélas, son propre père ne supporte pas, se dit choqué et s’en va…

Ainsi, seconde et troisième année vont suivre et j’ai beaucoup apprécié les interventions des élèves pour mettre en valeur les artistes femmes, forçant même Urius, professeur d’histoire de l’art, à leur céder du temps sur ses cours pour qu’elles présentent Niky de Saint Phalle, Shigeko Kubota, Yoko Ono, Cindy Sherman, Gina Pane, Orlan (Mireille Porte), Annette Messager, Miss. Tic ou encore Marlène Dumas.

En attendant, il faut créer, peindre, recommencer, douter, chercher, subir l’indifférence, le mépris pour aller au bout de la troisième année. Peu satisfaite de ses résultats picturaux, la narratrice s’oriente vers le texte, les mots qu’elle met en scène, phrases qu’elle agence et qui sont la matrice de ce livre que je lis avec beaucoup d’intérêt.

L’après beaux-arts est sûrement le plus difficile pour ces jeunes artistes qui n’arrivent pas à se faire admettre dans les galeries et doivent assumer des petits boulots pour pouvoir manger, payer leur loyer. Certains, comme Lucie, se tournent vers l’enseignement. Luc persévère, offre un très intéressant entretien sur Radio Nova mais n’est finalement pas heureux alors que la narratrice écrit tout en refusant le roman classique.

Térébenthine, son parcours de vie, m’a permis une ouverture passionnante et fort instructive sur un milieu que je ne connais guère. Carole Fives a bien fait de partager son expérience tout en exprimant une fois de plus son talent littéraire vivant, varié et émouvant jusqu’au bout.


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Le Jour et l'Heure

C'est l'histoire d'Edith qui a décidé de donner un terme à sa vie,se sachant condamnée , elle refuse tout acharnement thérapeutique , elle veut pouvoir choisir le jour et l'heure de sa mort, En France cette démarche est impossible, pour réaliser son souhait elle doit aller en Suisse, à Bale, Un roman qui peut être dur à lire par son sujet, et là nous nous trompons,, et nous sommes bien étonnés, Elle traverse ce péril ,avec l'aide des ses 4 enfants et de son mari, qui acceptent son choix, Un voyage qui débute au départ de Lyon, un voyage remémorant des souvenirs de bonheur en famille, L'auteure donne , à travers des chapitres courts, la pensée de chaque enfant, leur vision de la vie et du deuil, mais sans tomber dans le pathos, La plume de l'auteure est subtile , sensible, saupoudrée d'une pointe d'humour. Nous sommes loin d'une lecture larmoyante, mais d'une vision positive . Un roman qui me laisse dans le questionnement, mon questionnement face à ce choix. Cette histoire est une véritable ode à la vie, à l'amour, à la tendresse, Un roman court mais intense et toute en finesse.



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Quelque chose à te dire

°°° Rentrée littéraire 2022 # 7 °°°



Pour une fois, je vais commencer par la fin car c'est clairement ce que j'ai trouvé de plus réussi. Oui le twist final est non et permet de reconsidérer tout ce qui a précédé en lui apportant un angle de lecture différent. Je ne l'ai absolument pas vu venir tout en sentant qu'il y avait quelque chose qui clochait dans le déroulement narratif, la constante référence ( un peu trop récurrente tout de même ) au Vertigo Hitchcock venant titiller mes méninges lorsqu'un détail semblait créer un décalage avec le reste de l'intrigue.



Est-ce qu'un final réussi peut rattraper une lecture terne et fade qui ne m'a jamais accrochée ni emportée ? La réponse est non. Carole Fives tisse une toile plaisante mais qui laisse une impression de déjà-lu sur des thèmes passionnants du double et de la fascination qu'une personne peut exercer sur une autre, mais aussi du statut et le métier de l'écrivain avec des ramifications ver le milieu germanopratin de l'édition. Je me suis souvent ennuyée alors que le roman est très court.



Elsa Feuillet , modeste écrivaine, reçoit une étrange invitation de la part de l'élégant Thomas Blandy, veuf de Béatrice décédée d'un cancer fulgurant deux ans auparavant, après l'avoir citée en exergue de son dernier roman. Béatrice Blandy, c'était l'écrivaine-star dans toute sa splendeur, adulée tant par la critique que le public, charismatique, intelligente et sûre d'elle et de son pouvoir. Elsa entame une relation amoureuse avec le veuf, ce qui lui permet de pénétrer dans l'univers de Béatrice et d'accéder au Saint des Saints, le bureau. Elle, l'écrivaine provinciale complexée, en passe d'adhérer à l'AMIA ( « Auteur en manque d'inspiration anonymes ), se découvre sous un autre jour.



Carole Fives assume les références à Rebecca de Daphné du Maurier, en proposant une variation plutôt fluide mais qui manque de densité. Même quand Elsa se met en danger dans le mausolée Manderley, surveillé par une nouvelle Mme Danvers, ce n'est pas vraiment inquiétant. C'est d'autant plus dommage que l'autrice avait initié deux scènes à la lisière du fantastique autour des portraits omniprésents de Béatrice qui semblent s'animer … sans aller vraiment jusqu'au bout de l'idée qui était pourtant excellente.



Au final, le roman est plutôt plaisant à lire mais, malgré un dénouement intéressant , son manque de relief n'en fait pas une lecture marquante, vite lue aussitôt oubliée.
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Térébenthine

Carole Fives avec son dernier roman dénonce avec sensibilité la difficulté d’être artiste de nos jours. Avec la narratrice, jamais nommée comme si l’auteure voulait faire d’elle la toile abstraite, l’absolu rêve, Luc et Lucie se retrouvent dans une cave froide et lugubre pour créer, peindre, se jeter corps et âme dans les formes, les couleurs, la térébenthine. Aux Beaux-Arts où on les suit pendant leurs trois années de cours, la vie est rude. Les professeurs semblent blasés, usés, désenchantés, ils découragent les élèves, ne jurant que par les artistes masculins, que par la nouveauté. La peinture est démodée. Il faut du neuf. Il faut plus qu’une matière, il faut une pensée, une âme, un discours, une histoire.



Ce roman est intéressant pour tous ceux qui aiment l’art. Il y a une jolie palette d’informations sur différents artistes. Puis il y a surtout ce côté hypnotique où la peinture fait corps avec les mots et habite chaque ligne de ce roman. On la sent s’animer, se rebeller, vibrer, pleurer, rêver, c’en est presque troublant.



C’est certainement ce côté très immersif dans les coulisses de l’art qui m’a le plus séduite ici.

Il me semble aussi avoir entendu les larmes, sentir le cœur en peine de celui qui chantait... J’aurai voulu être un artiste...
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Quelque chose à te dire

Très certainement à haute inspiration autobiographique, Quelque chose à te dire est un court roman troublant à la frontière du thriller.



Elsa Feuillet jeune écrivaine admire les romans de Blandine Blandy. Lorsque cette dernière décède, Elsa insère dans son dernier livre Forum (qui n’est pas sans rappeler Tenir jusqu’à l’aube) un passage d’un des livres de l’écrivaine.

Remarqué par Thomas Blandy, le mari, ce dernier contacte Elsa et commence entre ces deux-là une idylle aussi soudaine qu’étonnante.



Elsa découvre un univers de haute bourgeoisie, huppé où le spectre de Blandine règne sur tous les murs de l’appartement de Thomas. La jeune femme va doucement sombrer dans l’antre de cette écrivaine tant admirée.



Carole Fives signe ici un livre en filigrane de la création littéraire (Admirer, Explorer, Imaginer) où s’entremêlent l’amour, le besoin de reconnaissance, les douleurs fantômes, l’obsession. L’écriture est précise, fluide et va droit au but. Pour un dénouement que je salue pour son effet de surprise. Peut-être un peu court, peut-être a mi-chemin entre le rêve et la réalité, viens tout près, j’ai quelque chose à te dire… 168 pages lues d’une traite sans l’once d’un ennui.



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Térébenthine

Si j’avais beaucoup apprécié Tenir jusqu’à l’aube de Carole Fives, primé d’ailleurs à plusieurs reprises, j’ai moins accroché à Térébenthine, le dernier roman de cette auteure.

Divisé en quatre parties, les trois premières relatant chacune, une des trois années d’étude aux Beaux-Arts de Lille pour de jeunes étudiants, et la dernière intitulée l’après-Beaux-Arts, qui, comme son nom l’indique conte ce qu’ils sont devenus.

Lucie, Luc et la narratrice sont les trois étudiants, ils sont dévorés par l’envie de peindre, mais en ce début des années 2000, il faut vraiment être passionné car la peinture est déclarée morte. Sur la façade du bâtiment est d’ailleurs inscrit à la bombe « Peinture et ripolin interdits » et « les étages ont été rénovés pour accueillir les ateliers vidéo, son et multimédia ». « les ateliers de peinture pour les derniers résistants , ont été déplacés aux sous-sols, dans les caves ». Les Térébenthine, ainsi seront surnommés avec mépris ces mordus de peinture par les autres étudiants et pendant leurs trois années d’apprentissage ils devront affronter les humiliations et les profs eux-mêmes sont sans pitié.

Même si l’avenir semble bouché, notre trio fera face et après avoir terminé leur troisième année consacrée au mémoire, ils seront diplômés des Beaux-Arts comme tous les autres, l’écrémage se faisant après.

Térébenthine est une autofiction dans laquelle Carole Fives exprime tout son amour pour la peinture et en même temps tout son ressentiment pour cette période où une génération a été sacrifiée. On ressent sa colère, lorsqu’elle raconte les galères rencontrées par ces jeunes à l’issue de leurs études, se trouvant pour la plupart acculés à choisir d’autres voies pour subsister quand ils ne tombaient pas dans l’alcoolisme ou pire se suicidaient.

Lucie et la narratrice que l’on peut, je pense assimiler à l’auteure, s’étant étonnées auprès de leur professeur, du peu d’artistes femmes citées dans le programme d’histoire de l’art, ont obtenu carte blanche pour en parler. C’est un chapitre avec exemples à l’appui que j’ai trouvé magnifique qui montre encore une fois comment le talent des femmes a été longtemps ignoré et volontairement mis à l’index.

Carole Fives, elle-même diplômée des Beaux-Arts nous offre dans ce récit un portrait quasi historique d’une époque, où une génération de jeunes passionnés par l’art ont été sacrifiés. Si, Carole Fives, tout comme le personnage principal de Térébenthine, a fini par écrire plutôt que peindre, les lecteurs s’en féliciteront car nul doute qu’ils se régaleront et apprendront beaucoup de choses sur la peinture et sur la société, comme j’ai pu le faire.


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Tenir jusqu'à l'aube

Il suffit de peu pour sombrer dans la nuit la plus noire. Quelques factures impayées, un emploi qui ne vient pas, un enfant à élever seule, pas de famille, pas de crèche et vous êtes cuits, la corde se resserre, la nuit sera encore longue.

Une histoire comme il y en a pleins, une histoire de débrouille, à écumer les bons de réduction, à chercher conseils sur la toile, à attendre en vain le père-fantôme-déserteur, un jour qui se confond avec la nuit où aucune prière n’est entendue.



Voici l’histoire que nous livre Carole Fives.

Une mère solo s’occupe nuit et jour de son garçon de 2 ans sans ressource autre que son temps et son amour. A l’heure où la chèvre de Seguin espère tenir jusqu’à l’aube avant de se faire dévorer par le loup, cette mère espère elle aussi tenir jusqu’à l’aube avant d’être aspirée par la société. Une société du chacun pour soi, une société où le courage ne gagne aucune médaille, une société où l’on crève d’être laissé pour compte.



Carole Fives n’y va pas par quatre chemins. C’est direct et incisif. Cliché ou sur-médiatisé. Être mère-solo avec un jeune enfant, je connais, et l’amour pour la chair de sa chair fait pousser des ailes, fait déplacer des montagnes. Les aides existent, des logements sociaux, aux allocations diverses, aux devoirs du père à coups d’avocat pro deo,... La vie n’est pas simple et souvent injuste mais aimer son enfant est la plus grande richesse et la plus grande force qu’il soit donné aux mères.
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Le Jour et l'Heure

Gravement malade, Édith ne veut pas vivre l’agonie qui va avec ni la faire vivre à ses proches. Elle a choisi la mort volontaire assistée. Cette femme forte et éprise de liberté a voulu être libre jusqu’au bout. Elle a convaincu son mari et ses quatre enfants devenus adultes de l’accompagner à Bâle, en Suisse vers sa dernière destination. Elle a choisi la date et l’heure.

Les voilà donc, Édith et son mari Simon, partis de Saint Just, leurs trois filles Audrey, Jeanne, Anna et leur fils Simon récupérés à la Part-Dieu, filant dans la Peugeot à sept places vers le territoire helvétique, comme à la belle époque, « ne manquaient que les scoubidous et les cartes Panini. »

Ce voyage à six leur rappelle leurs nombreux périples en camionnette lorsqu’ils étaient enfants et, à se rendre ensemble dans une ville inconnue, a comme un petit goût d’aventure. La radio fait diversion et fait oublier un temps, que si l’on part à six, au retour, on ne sera plus que cinq.

Avec ce roman choral, Carole Fives nous donne à entendre le voyage intérieur de chacun des personnages, tous ont fait médecine sauf la benjamine Jeanne qui a fait les Beaux-arts, et la façon dont ils traversent cette épreuve.

Impossible de ne pas être touché et ému devant cette famille soudée qui n’hésite pas, quoiqu’il en coûte à chacun ou chacune, à accompagner cet être cher pour un dernier week-end pour lui offrir d’ultimes moments de joie.

Sans pathos, même si le dernier câlin de Léon, le petit-fils, se révèle un moment très court mais si intense, par chapitres alternés, chacun revient sur sa situation familiale, sur son vécu professionnel, et son ressenti face au choix fait par leur épouse et mère de cette fin choisie et à la perte irréductible de celle qu’ils aiment. Personne n’est prêt à perdre un parent…

Avec ce roman, Carole Fives aborde avec délicatesse et sobriété notre rapport à la mort et le droit à mourir dans la dignité, sujet de la plus haute actualité en France, actuellement, et appelle à la reconnaissance d’un non-acharnement thérapeutique et au respect de la liberté individuelle pour pouvoir choisir sa fin de vie.

Elle évoque également, par la voix de Simon, la place de la mort dans notre société et la distance que l’on met avec celle-ci en oubliant que « La mort entre dans la normalité du vivant au même titre que la vie. La mort, c’est la vie. Il faut l’accepter pour mieux vivre. »

Ce tableau d’un clan confronté à l’indicible peint avec une grande délicatesse n’omet pas, toujours par le souvenir de leur vie professionnelle, de se pencher sur d’autres maux qui affectent notre société et qui mériteraient une plus grande écoute, comme les violences conjugales, la prise en charge médicale des plus démunis ou des migrants, l’avortement interdit dans tous les pays africains générateur entre-autres d’enfants handicapés et le business de trafics humains avec les mères-porteuses…

Sous un ton qui pourrait paraître léger, Carole Fives nous livre avec Le jour et l’heure un récit plein d’humanité, un récit plein de vie, une belle leçon de liberté.


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Quelque chose à te dire

Elsa Feuillet, une jeune romancière dont les publications sont jusqu’ici passées inaperçues, voue une admiration sans bornes à Béatrice Blandy, une grande dame de la littérature française récemment disparue. Quelle n’est pas sa surprise, lorsqu’ayant cité une phrase de la célèbre auteur en épigraphe de son dernier roman, elle est contactée par le veuf Thomas Blandy et qu’une rencontre s’organise. Très vite, s’établit entre les deux une relation intime, curieusement triangulaire.





Car, Béatrice a beau être morte, c’est elle qui, omniprésente, préside à l’existence du nouveau couple, Thomas conservant son luxueux appartement à l’état d’un mausolée, et Elsa se glissant si bien dans la défroque de celle qu’elle envisage comme un idéal, qu’elle fait dire à son compagnon : « Dans le fond, ce qui vous plaît chez moi, c’est ma femme ! Je n’existe pas, je ne suis rien pour vous ! C’est Béa que vous cherchez à travers moi ! »





Le fait est, qu’après avoir aussi étroitement chaussé les contours physiques de l’existence de la morte, Elsa n’est bientôt plus qu’à deux doigts d’investir également son héritage spirituel. Et, tandis que les clins d’oeil même de la narration viennent souligner son atmosphère de plus en plus hitchcockienne – Thomas suggérant à Elsa que, contrairement aux apparences, c’est peut-être bien James Stewart qui manipule Kim Nowak dans le film Sueurs froides qu’ils sont en train de regarder, « Attendez la fin, vous comprendrez ! » –, se met en place une réflexion, un rien désenchantée, sur la création littéraire et sur le rôle véritable de l’écrivain.





Quand s’arrête l’influence, quand commence le plagiat ? N’est-ce pas l’oeuvre qui compte, peu importe son creuset ? Ne galvaude-t-on pas la littérature en survalorisant « la figure de l’artiste aux dépens de l’oeuvre », les lecteurs ne plébiscitant plus que les auteurs capables d’assurer leur promotion dans les médias, et les éditeurs ne les évaluant plus guère qu’à l’aune de leur valeur marchande ? « Quand elle se plaignit à son éditeur d’être la risée de tout Paris, il lui répondit simplement, ‘’Et alors, tes livres se vendent, c’est bien ce que tu voulais, non ? (...) Estime-toi heureuse !’’ »





A l’heure où narcissisme et marketing finissent trop souvent par occulter les vraies finalités de l’écriture et de la création littéraire, Carole Fives nous rappelle, au moyen d’une intrigue éloquente au retournement inattendu, que la raison d’être de l’écrivain, c’est avant tout d’avoir quelque chose à dire...


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Le Jour et l'Heure

Sur les pas d’une famille, autour d’une mère, Édith, frappée par une maladie incurable, Carole Fives (Tenir jusqu’à l’aube, Térébenthine) mène un roman choral riche d’enseignements et plein d’une humanité éloquente.

Avec Simon, leur père, et Édith, se retrouvent Audrey, Anna, Jeanne et Théo, leurs enfants. L’autrice leur donne la parole et ce sont leurs interventions, leurs pensées qui se succèdent tout au long du livre, permettant de comprendre leur histoire et de suivre leur parcours.

Juste avant de perdre le contrôle de ses pensées et de sa vie, Édith a choisi de mourir. Comme cela est encore interdit en France, elle pense à la Belgique mais choisit la Suisse pour éviter un trop long déplacement.

Si Édith, après avoir été infirmière, est devenue avocate, se dévouant souvent bénévolement pour défendre les plus démunis. Son mari, Simon, comme Audrey, Anna et Théo, est médecin. Seule Jeanne, l’artiste de la famille, a fait les Beaux Arts. Simon et Théo sont généralistes, Audrey obstétricienne et Anna bosse en soins palliatifs et soigne les plus malades en prison ainsi que les sans-papiers. Une pareille famille de médecins, cela doit être plutôt rare…

Peut-être que Carole Fives a choisi ce même métier pour bien nous faire comprendre toute la profondeur du choix d’Édith, un choix qui va être débattu, contesté et finalement accepté devant la détermination de la principale concernée.

Alors, sur un rythme non linéaire, chacune et chacun s’exprime, fait remonter des souvenirs, parfois des rancœurs, des jalousies et me fait partager le voyage en Peugeot sept places, comme avant, depuis la gare de Lyon Part-Dieu, jusqu’à Bâle, en Suisse.

Pourtant, chacun sait que, partis à six, ils ne seront que cinq au retour. Édith, bien comprise enfin, prouve que, pour elle, il ne s’agit pas d’une pulsion de mort mais, d’une leçon de liberté. En effet, quand le moment décisif arrive, toutes les précautions sont prises, les mêmes questions sont posées, la scène est filmée.

Impossible de ne pas être ému par cette séquence familiale, cette fin décidée et assumée, cette mort qui fait partie de la vie et qui nous attend tous. Simon continuera sa vie seul. Audrey, Anna, Jeanne et Théo retrouveront leur vie familiale, les petits-enfants d’Édith, une mère qu’ils auront accompagnée jusqu’au bout, en pleine conscience avant que la maladie ne détruise ses facultés cognitives. Il serait temps qu’en France, des décisions soient prises pour éviter de laisser aux seules familles ayant les moyens la possibilité de se payer cette fin de vie, cette mort assumée.

Le jour et l’heure fait partie des huit livres sélectionnés pour le Prix de Lecteurs des 2 Rives 2024.


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Est-ce que la maîtresse dort à l'école ?

Lundi 31/08/20, c'est la Rentrée pour tou/tes les enseignant/es.

Question: la maîtresse dort-elle à l'école, pour commencer un jour avant les enfants?

Un billet hommage à nos enseignant/es et à mes amies maîtresses (euh!) Babelio...





Comment faire pour la distanciation sociale ? Etc...

Mais rassurez-vous, si la maîtresse porte un masque, c'est pour l'empêcher de ...mordre les enfants!

-Moi, je suis pas venue à l'école pour travailler, je suis venue à l'école pour me faire des copains! (Ava, 4 ans)





Regardez la couverture, la maîtresse dort dans sa classe, avec son doudou.

Fatiguée, après la course d'obstacles organisée par Mr le ministre Blanquer (protocole sanitaire et l'agilité pédagogique ...), le protocole initial faisait 57 pages...

Il faut l'appliquer pour avoir des bons points, oui comme dans le temps et un..."Badge de bon prof!" (sinon, au coin avec un bonnet d'âne ?)

"Badge de passeur" ( comme au rugby?)

"Badge explorateur" (comme Indiana Jones et les aventuriers du Respect des profs perdu?)

"Badge bâtisseur" (infantilisation des profs? Ou de châteaux de sable, en Espagne?)...





- Dis maîtresse, où est le soleil quand il fait nuit?

- Moi, je sais où il est ! Il est toujours là, mais on ne le voit plus car il fait comme nous. La nuit, il se cache sous sa couverture. (Belinda, 4 ans)





Il fallait jongler avec le téléphone, pour joindre les familles et les rassurer, l'ordinateur, les cahiers, changer le plan de la classe...

Il faudra s'occuper des petits, leur faire un câlin, leur expliquer :

- Oui maîtresse, j'ai bien compris, tu me l'as répété plein de fois. Ça se voit que tu vieillis, tu te mets à radoter comme mon papi. (Maxence, 4 ans et demi)





Il y a aussi des maîtresses dans les placards, on les reconnaît aux traces de craie, sur leurs vêtements...

- Maîtresse, si c'est toi qu'est fatiguée, pourquoi c'est à nous d'aller faire la sieste?

Les mots d'enfants viennent de "Maîtresse, les plus belles perles d'enfants entendues par une institutrice" de Michèle Guérin.

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Tenir jusqu'à l'aube

Voulez-vous que je vous raconte l’histoire de la chèvre de Mr Seguin ?

Ah bon, vous la connaissez ! C’est vrai, tout le monde se souvient de cette petite chèvre avide de liberté, qui était incapable de vivre enfermée, attachée.



Eh bien, je peux vous dire qu’il y en a beaucoup autour de vous, de ces petites chèvres, qui se feront manger par le loup – la société - parce qu’elles n’en peuvent plus de leur vie d’esclave.

Des esclaves ? Ca n’existe plus chez nous, allez-vous me dire. Moi, je vous affirme que si ! Et je suis la première honteuse parce que je ne m’en rendais pas compte.

Je parle ici des femmes « solo » comme on dit pour cacher la vérité crue, des femmes que leur compagnon, leur mari a abandonnées avec l’enfant, les enfants. Des femmes qui doivent se battre pour survivre, pour que leur enfant soit aimé comme les autres, qu’il ait des jouets, qu’il mange bien, qu’il dorme dans une chambre acceptable...Et qu’il se développe normalement, sans son papa.



« Tenir jusqu’à l’aube », elles doivent tenir, ces femmes ! Et plus tard que l’aube ! Caroline Fives nous relate dans ce livre le quotidien d’une jeune femme abandonnée par son compagnon, avec son enfant de 2 ans qu’elle adore. Graphiste « free lance », elle se bat pour survivre.

Mais comment trouver du travail avec un enfant qui ne va pas encore à l’école, avec presque pas d’argent ? C’est vraiment le quotidien qui est narré ici, et ça me fend le cœur.

Ce me fend le cœur, oui, car la société bien-pensante est la toute première à taper sur le dos de ces femmes seules, « qui ont voulu l’enfant, donc qui doivent assumer ». Et les papas, alors ?

Lorsqu’elle recherche de l’aide sur des forums, elle se rend compte de l’imbécillité de ces gens bien-pensants. J’en suis atterrée.

Par conséquent, pour survivre, elle part 10 minutes, le soir, lorsque son enfant dort...Elle fait le tour du bloc. Puis elle va un peu plus loin, jusqu’au fleuve. Et elle revient vite, vite. C’est son oxygène.

C’est elle, la petite chèvre de Mr Seguin.



Et s’il vous plait, au lieu de la condamner, trouvez-lui de l’aide ! En ces temps électoraux (en Belgique, c’est aujourd’hui), votez pour les gens qui comprennent, qui savent ce que signifie tenir seule et vouloir le meilleur pour son enfant tout en ne sombrant pas dans la folie.

Caroline Fives les comprend, elle. Et très bien. Moi aussi, maintenant, je les comprends.

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Le Jour et l'Heure

C’est une famille excitée et tonitruante qui prend place dans la voiture familiale. Pourtant le but du voyage n’a rien de réjouissant. Le père est au volant, et les quatre enfants accompagnent leur mère en Suisse, comme elle l’a décidé depuis qu’elle se sait atteinte d’une maladie incurable et qu’elle refuse de laisser l’évolution naturelle se faire, pour que tous gardent le souvenir d’une personne disposant de toutes ses capacités. Il s’agit d’un choix mûrement réfléchi et approuvé par les proches, dont la plupart ont embrassé des carrières médicales.



Le lecteur suit donc le périple plutôt joyeux, en tout cas pas larmoyant du tout. Pourtant ils ont tous conscience de l’issue et du vide que laissera cette mère, grand-mère et épouse adorée.



Ce court roman sur un sujet aussi grave a le mérite de ne pas être plombant grâce à la légèreté accordée aux personnages, qui parviennent à comprendre cette décision irréversible de leur mère. Les points d’achoppement se créent sur des détails, comme le lieu de dispersion des cendres !



Fort bien écrit, avec une langue accessible et vivante, comme c’est toujours le cas avec Carole Fives, ce récit m’a vraiment séduite.



138 pages Lattès 23 Août 2023
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Une femme au téléphone

J’ai savouré ce tout petit roman, c’est du sucre d’orge sur un cactus, c’est d’une ivresse absolue.

Les pépiements de cette maman, un vrai régal, elle déploie une énergie folle à centrer tout autour de son petit nombril.

Méchante, Charlène ? Oh juste un poil, elle se défend, surtout maniaco-dépressive. Un peu casse-couille selon le fils, Charlène se défend, elle n’a pas eu des parents qui l’ont aimé. Comment aimer ses enfants quand on ne l’a pas été soi-même...



Tantôt sarcastique, terriblement égocentrique, toxique à souhait, tantôt elle se montre émouvante Charlène. Alors oui, elle ne parle que d’elle et ne se soucie guère de sa fille à l’autre bout du fil, mais ses discours sont drôles, entre le risible et la grande perspicacité sur le monde.

Quand Charlène n’est pas au téléphone, elle est sur les sites de rencontres, c’est jubilant tous les abrutis en mal d’amour qu’elle peut apercevoir sur son écran.

« Je me suis mise sur AdoptUnType. Tu ne payes rien et en plus tu vois les autres femmes, enfin, tu vois la concurrence. Il y en a une qui a écrit « j’ai besoin d’aide ». Carrément. Un sourire, un regard, c’est peut-être le début d’une belle histoire. Une autre qui s’appelle Bienperdue, elle demande qu’on lui fasse un petit signe. Elle est encore pire que moi, celle-là. Et elle : Aimez-vous les uns les autres, non mais, elle ne veut pas qu’on tende l’autre joue non plus ? C’est terrible tout ce que tu lis ici, terrible ».



Charlène n’a donc pas sa langue dans sa poche, elle s’exprime comme elle l’entend, et Carole Fives signe un roman à la plume roucoulante, cocasse, sensible, une plaidoirie idéale anti morosité.

Une mère comme Charlène, on ne la souhaite évidemment à personne, mais qu’est ce qu’elle est drôle !
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Le Jour et l'Heure

J'avais lu de bonnes critiques de ce livre mais j'appréhendais un peu l'histoire. Il faut dire que le sujet n'est ni gai ni facile. Edith se sait gravement malade et décide d'aller en Suisse avec son mari et ses quatre enfants où la mort volontaire assistée y est autorisée. Elle a choisi le jour et l'heure comme l'indique le titre de ce livre. On s'attend à une histoire glauque mais finalement pas du tout. C'est un roman choral où l'on écoute chacun des enfants, l'ainée Audrey, la cadette Anna, et les deux plus jeunes Jeanne et Théo sans oublier le conjoint Simon. Ils partent dans la voiture familiale comme au bon vieux temps où ils partaient en vacances en famille. Beaucoup de souvenirs y sont racontés mais aussi la réaction de ces enfants devenus grands façe à la mort de leur mère. C'est un joli roman bien écrit, plein de délicatesse, un roman plein de vie finalement.

Je vous le conseille bien volontiers
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Que nos vies aient l'air d'un film parfait

Une bien triste histoire que nous offre ici Carole Fives.

Quand le divorce déchire toute une famille et la plonge dans l’angoisse la plus totale. La mère est psychologiquement atteinte, folle diraient certains, dépressive diraient d’autres. Le père quitte le bateau.

Deux enfants, Tom 8 ans et sa sœur.

Trois voix sont données, la mère, le père et la sœur au nom de Tom.

On va lire les souffrances de chacun, la nouvelle place dans cette famille désunie qui est difficile à trouver, la frontière entre l’amour et la folie est infime. Les enfants sont pris en otage, parfois rejetés, d’autres fois abandonnés et puis repris.

C’est un roman très triste où l’espoir ne perce pas, où la sagesse semble oubliée.

Un fait bien d’actualité malheureusement avec bon nombre d’enfants qui triment quand les parents ne s’aiment plus.



Un chouïa déçue par ce roman qui m’a moins convaincue que les précédents de Carole Fives. On y retrouve pas mal de rappels musicaux qui veulent donner un ton plus léger au sujet grave mais les faits restent dérangeants avec nulle éclaircie pour sauver l’enfance. Malgré tout, la plume parvient tout de même à percer, la sensibilité étant un point fort de Carole Fives.
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Quelque chose à te dire

Elsa , divorcée , la quarantaine , mère d'un petit garçon , est une écrivaine en mal d'inspiration.Le hasard de la vie lui fait croiser la route de Thomas, veuf et dont la femme n'est autre que l'idole d'Elsa, une écrivaine à succès.



Roman qui ne perd de temps en fioriture , à qui on pourrait reprocher justement d'aller un peu trop vite. Une histoire qui se laisse lire , sans trop de surprise . Tout parait facile, trop sans doute .

La formation de l'auteure nous pousse à nouveau, comme dans le bien meilleur Térébenthine , dans le milieu de l'art , des réflexions sur le métier d'écrivain à la peinture en passant par le cinéma.

Certes, la fin du livre en constitue sans doute le meilleur moment, ce qui donne un relief différent à "l'historette" que l'on a lu avant.

Alors ce n'est pas mal, c'est plaisant à lire mais je mets une pièce que le Goncourt ira ailleurs.

Quand au mot thriller sur la quatrième de couverture , on n'est pas loin de la vaste blague .Au moins , faudrait il ajouter psychologique , ce qui aurait le mérite de ne vouloir rien dire , un peu comme les comédies dramatiques .

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Quelque chose à te dire

Elsa Feuillet est une jeune romancière au succès mitigé qui admire l’œuvre de la célèbre écrivaine Béatrice Blandy. Celle-ci meurt prématurément, et Elsa rencontre son mari devenu veuf, Thomas, un riche producteur de cinéma, dont elle s’éprend. Ils ont ensemble une liaison et Elsa découvre un monde qui lui était totalement étranger, celui de la haute société parisienne, pleine d’aisance sociale et d’entregent, et qui a aux murs de ses somptueux appartements des Picasso et autres toiles de maîtres. Elsa va être tentée de prendre la place de Béatrice, jusque dans l’écriture de ses romans. ● Les trois parties du roman, « Admirer », « Explorer », « Imaginer », font allusion au processus de création littéraire et semble pouvoir s’appliquer à l’autrice elle-même qui dédie son roman « aux autrices qu’[elle] aime, à jamais vivantes ». ● C’est une lecture agréable, malgré un sujet rebattu et une intrigue très linéaire sans véritable surprise. On s’attend à tout ce qui arrive. On a le sentiment que l’autrice ne s’est pas donné assez de mal, qu’elle aurait pu complexifier son intrigue afin de surprendre son lecteur.
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Quelque chose à te dire

Une bien belle surprise surtout la fin qui est pour moi, le bouquet final.

Elsa Feuillet, séparée, vit à Lyon avec son petit garçon. C'est une jeune écrivaine qui admire Béatrice Blandy, une grande autrice. Elle aimerait lui dire, mais n'ose pas. Un jour, elle apprend son décès et regrette de ne pas avoir dit son admiration. Elle est en train d'écrire son dernier roman et décide de le lui dédicacer. Quelques temps plus tard, elle reçoit une lettre du mari de Béatrice Blandy, Thomas, qui lui propose de l'inviter afin de mieux la connaître. Un peu surprise, elle décide d'y aller. Elle rencontre un homme qui vit dans un luxueux appartement. Elsa est conquise par son mari et l'omniprésence de sa veuve Béatrice. Peu à peu, Thomas, lui propose de venir habiter chez lui et de sa grande vie luxueuse.

Un roman fort, qui se lit rapidement. Beaucoup de clin d'oeil aux films de Hitchcock, ce qui à mon avis, n'est pas par hasard. Au début, on a dû mal à croire à ce conte de fée mais le récit est surprenant.

Récemment, j'ai lu de cette autrice, "Le jour et l'heure" son dernier roman très différent de celui-ci.

Une belle lecture que je vous conseille.
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Tenir jusqu'à l'aube

Une situation sans issue apparente que vit la jeune dame du roman.

Elle a un petit garçon de deux ans qu'elle élève seule sans aide de nulle part.

Il y avait bien un père, un compagnon au départ mais il est parti. Le quotidien n'était certainement pas son truc, à sa compagne d'assumer.

Plus facile à dire qu'à faire.

C'est avec beaucoup de dévouement et d'amour qu'elle s'occupe de son enfant mais elle voudrait tant une petite porte de sortie.

Alors, quand le petit est endormi, elle descend d'abord faire le tour du pâté de maison.

Elle a un métier : elle est graphiste free lance mais il faut le temps de s'y consacrer, de chercher du boulot. Les crèches ne laissent de la place qu'aux personnes qui travaillent.

Sa seule compagnie avec les adultes, ce sont les communications sur des forums avec des internautes "mamans solos". Elle s'y confie mais ne reçoit pas que des messages bienveillants comme celui où l'internaute lui fait carrément la morale.

Carole Fives fait référence au conte d'Alphonse Daudet et la chèvre de Monsieur Seguin qui essaie d'aller tout le temps plus loin dans ses limites pour gagner un peu de liberté, un peu d'air, un peu de temps pour elle.

Un roman dramatique de solitude et de noirceur pour ces jeunes femmes qui doivent affronter seules et sans moyens financiers la responsabilité de maman, qui ne voient pas le bout du tunnel.

J'ai personnellement regretté la narration à la troisième personne qui donne une trop grande distance au lecteur vis-à-vis du personnage principal. J'aurais préféré qu'elle existe plus.

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