AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Carole Zalberg (169)


…ce sourire aujourd’hui comme alors maintient vivant ce que lui et cette île avaient à me donner : l’occasion d’un engagement, corps et âme, avec ce que cela implique toujours de vertige et de cécité. C’est ailleurs que je m’enracine, non sur une terre mais auprès de l’homme qui depuis lors m’accompagne.
Commenter  J’apprécie          10
Louna n'aurait pas su s'occuper de maman aussi bien que moi, mais elle avait pour elle une attention fraîche et légère. Alors que moi, avec elle, j'étais souvent lasse, mécanique. (p.74)
Commenter  J’apprécie          30
Quelque chose en moi sait que le jour où je cesserai de partir à sa recherche, ou peut-être même simplement de l'attendre, d'espérer son retour en rassemblant mes forces pour la tenir encore un peu debout et auprès de moi, la rue l'avalera. (p.54)
Commenter  J’apprécie          00
Le secret est vite éventé, un confrère débordant de bonnes intentions se chargeant de mettre le père au courant. A la clinique où l'IVG est pratiquée, on orchestre en choeur une véritable punition. On choisit le processus le plus long et le plus douloureux, ne lui donne rien pour calmer la douleur, ne cherche à aucun moment à la réconforter. Au contraire, il faut qu'elle paie et n'oublie, de sa vie, ce qu'il advient des trainées.
Commenter  J’apprécie          40
Ce qui a été abîmé avec tant de constance, toutefois, le restera, et je devrai m'accommoder de ruines pour seules fondations.
Commenter  J’apprécie          100
On dit qu'une chanson peut être un pont, Maman.
Mais je dis que c'est aussi le sol sur lequel nous nous tenons.

(Ocean Vuong)
Commenter  J’apprécie          40
Carole Zalberg
Il y a là sous la chair
entre les os fragiles
et les réseaux habiles
dans une profondeur que les mots seuls éclairent
un lac sombre, un monde qui scintille,
d'homme en homme à la file
un fond de vie où j'erre,
où je plonge une et reviens mille

(" Poesie 1: les femmes et la poésie)
Commenter  J’apprécie          220
De son enveloppe, sac vide, rétréci, froissé au bord du fauteuil où on l'a invitée à s'asseoir - et c'était comme mettre sa tête sur le billot -, ne demeurera que son regard de bête encerclée, le pire étant qu'en un dédoublement atroce et alors même qu'elle semblera sans réaction à ses interlocuteurs horripilés, elle verra tout cela de l'extérieur avec une acuité cruelle. Descendra une marche dans le gouffre de son incapacité à s'adapter. Et comment en remonter quand la lumière n'est plus que rais entre des barreaux ?
Commenter  J’apprécie          150
Je savais bien que c'était un moment parfait. Un moment à avaler tout rond avant qu'il ne fonde, parce qu'il n'y en aurait pas deux comme ça.
Commenter  J’apprécie          00
C'est si fatigant pour elle de résister à la tentation de tout lâcher, de ne pas céder au désir de vider une bouteille après l'autre jusqu'à l'oubli.
Commenter  J’apprécie          00
Ce n'est pas qu'elle veut y rester, Maman, à la rue. C'est la rue qui a tendance à ne plus vous lâcher une fois qu'elle vous a attrapé.
Commenter  J’apprécie          10
Je vais donc jusqu'à l'épuisement, ne sens pas les plaies à mes pieds nus et partout où des branches, des ronces, des cailloux ont mordu ma chair. J'ai deux coeurs au travail. Quand le mien faiblit, le tien, petit battement d'oisillon dans mon dos, le ranime - j'ai noué un pagne comme le faisait ta mère et t'ai accrochée à moi peau à peau. Contre mon buste je suis ton monde doux et tu ne cries plus. Mon coeur d'homme obéit à ton coeur d'enfant.
Commenter  J’apprécie          50
Carole Zalberg
Grâce

Elle avance
et voit palpiter l'air autour,
caresse qui la suit à pas de loup
Elle avance, avance
et comprend que c'est un de ces jours
où tout l'enlace:
les regards, le vent, l'instant
ce qu'elle désire et ce qui l'attend
elle avance, avance, avance
laisse sa trace
de parfum, de lumière, de silence doux
c'est un frisson, une joie dense
et la voilà qui court.

(" Les formes, poèmes")
Commenter  J’apprécie          350
Elle ignore consciencieusement sa mémoire insolente quand celle-ci lui rappelle que sa mère n’a jamais estimé utile de voter et que s’il avait fallu, en politique, prendre au mot son père devant le journal télévisé, on en serait quitte pour constater un beau gâchis. Lorsqu’ils cherchent à la joindre, elle esquive, ne prend surtout pas le risque d’être tirée de sa fantasmagorie.
Commenter  J’apprécie          00
Elle s’enivre du pouvoir qu’elle pense exercer sur le cours des choses et, comme quiconque souffrant d’addiction, elle la nie, veut continuer de s’y adonner. La parade amoureuse vire à la pathologie. Sa conscience a bien quelques soubresauts mais Melissa l’endort en lui jetant des souvenirs arrangés comme du mauvais rhum, des trajectoires et des épisodes familiaux ou professionnels revus pour donner raison à son égarement.
Commenter  J’apprécie          00
Mais tu rêves que personne ne t’aide à frotter la pellicule de suie qui se dépose sur tes vitres alors que le ciel est d’une pureté aveuglante. Au moins, tu peux te débarrasser sans aide de la saleté dans ta bouche, sous tes ongles. Tu craches une salive noire. Tu cures jusqu’au sang. Ce n’est jamais assez bien pour le jury chargé de t’évaluer. Au réveil, tu te souviens d’avoir encore échoué.
Commenter  J’apprécie          00
Tu fais la belle, babines retroussées sur tes jolies quenottes prêtes à dévorer où et qui le maître ordonnera de dévorer. Tu as repris ton blog et tout ce qu’Artémis poste illustre ce que très superficiellement tu crois désormais : la fin (une nation de nouveau fière et puissante, attentive à ceux qui, par leurs actions, leurs valeurs, leur volonté, gagnent le droit d’être choyés) justifie amplement les moyens (la guerre aux indignes, tous les coups permis).
Commenter  J’apprécie          00
Dans les ombres, dans les plis des hardes et des sacs se lisent aussi les épreuves inconcevables, les membres douloureux, l’espoir à terre. À regarder, on sait. Dans son ventre, on sait. On fait ce qu’on veut et ce qu’on peut de ce savoir mais on sait. Même si d’autres drames s’annoncent déjà, chasseront celui-là, quelque chose de corrosif s’est déposé, irradiera longtemps.
Commenter  J’apprécie          00
On en parle en boucle sur les chaînes d’info. C’est repris et commenté partout sur la Toile. Cela force à savoir ce qu’on préférerait ignorer. Parce qu’on s’en arrange comment, de ces vérités-là, quand des marges de notre conscience, où elles ne font que dériver, elles se déversent soudain au beau milieu de nos vies, devant nos pas réglés, là où il faut alors s’en saisir ou les enjamber toute émotion abolie ?
Commenter  J’apprécie          00
Tu ne vois pas que votre hostilité fait rebrousser chemin aux plus échaudés, qu’ils renoncent à peine arrivés, ceux que déconvenues et trahisons successives ont transformés en écorchés rendus à la fuite par le moindre signe inquiétant.

Tu n’as pas les yeux fermés, pourtant.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Carole Zalberg (365)Voir plus

Quiz Voir plus

La Vénus d'lle

'L'histoire se déroule à Ille, petite commune du sud de la France dans :

Le Rousillon
Le Rouergue
Le Midi Pyrénée
Le Limousin

10 questions
1204 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}