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EAN : 9782246826712
144 pages
Grasset (10/02/2021)
3.32/5   19 notes
Résumé :
Jeune fille au parcours scolaire sans faute, Melissa paraît s’intégrer au mieux dans la vie professionnelle… sans réellement trouver sa place. Fragilisée par un manque d’assurance sociale, elle perd le fil, se lie avec une autre jeune femme, désorientée comme elle, qui l’entraîne à de mystérieuses réunions. Dans ce groupe aux visées douteuses, animé par un gourou manipulateur, Melissa se soumet à un cadre rassurant et s’engage corps et âme dans un mouvement politiqu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Mélissa - Mélie - petite fille qui grandit dans une famille tout en pudeur, presque trop, à tel point que cette retenue de sentiments pourrait faire penser à de l'indifférence.

Mélie aimée, mais à qui on ne l'avouera pas - toujours cette pudeur affichée - se voit enjoindre d'étudier, de travailler à l'école : il faut progresser, pour avoir un métier, "s'en sortir".
Ses parents "s'en sortent" eux, difficilement, quand la mère se fait gardienne de son intérieur où rien ne vit, le père se fait écho des propos amers devant les informations télévisées.

Alors Mélie se remplit la tête de connaissances, elle ne se la remplit pas d'idées, pas de ses avis qu'elle se forgerait, non, elle la nourrit pour réussir. Et elle réussit, - aux yeux de ses parents - elle intègre une classe prépa.

Là, un nouveau monde, là elle rencontre des jeunes comme elle, plus porteurs de savoir que d'opinions, même si certains fanfaronnent pour faire croire le contraire. Là, encore, elle réussit, même si les questions commencent à se poser, même si l'armure se fissure.

Dans la vie professionnelle, Mélie excelle dans la théorie, moins dans les relations humaines, peu habituée qu'elle est à laisser parler ses sentiments. Là voilà évincée, remerciée, pour ce manque de communication qui doit exister, si artificiel soit-il, dans le monde du travail.

Mélie erre, chancelle et rencontre , au milieu des petits boulots qu'elle endosse pour essayer de se raccrocher à la vie, une jeune femme qui l'emmène dans un groupe de réflexion, elle y rencontre Marc, plus âgé, homme sûr de lui qui professe idées et convictions. Mélie se sent regardée, elle existe à travers ces yeux séducteurs plus que porteurs d'empathie, ces yeux qui convoitent, à travers ces propos qui excluent davantage qu'ils ne rassemblent.
Elle fait siens les arguments de cet homme à qui elle veut plaire. Pour une fois, elle se sent réceptrice de sentiments qu'elle croit louables et sincères.

Quand au cours d'une manifestation contre la présence d'étrangers, de migrants, Mélie en première ligne de ceux qui accusent, apprend la mort – ses convictions nouvelles et les idées de Marc en portent la responsabilité - d'un tout petit que le froid a emporté parce que les portes lui étaient fermées, elle perd pied, s'effondre, se questionne enfin réalisant le côté superficiel de ses relations avec Marc, se reprochant de s'être laissée manoeuvré mais il est trop tard.
Alors elle fuit et sa fuite prend des allures de rédemption...


Carole Zalberg a le don de secouer les consciences d'en faire goutter ce jus noir, ce jus de l'intolérance. Elle parle de ces êtres qui ont reçu - ou reçoivent - tellement peu d'amour sincère ou, qui le reçoivent sans en prendre la valeur, qu'ils ne savent pas en donner à leur tour, de ceux qui n'écoutent pas l'autre et ne peuvent ainsi pas l'entendre, de ceux qui regardent les différences de culture comme une barrière là où sont enfouies des trésors à découvrir.
Ils se regroupent, se confortent dans des nationalismes qui excluent, dans une violence qui expulse, dans une attitude qui ne se nourrit que de rejet et d'amertume. Ils sont persuadés de leur légitimité, et d'ailleurs les moyens de communication actuels leur prouvent qu'ils ne sont pas seuls, et qu'ils fédèrent.

Mais Carole Zalberg entrevoit toujours la luciole qui brille dans les ténèbres, la possibilité d'un renoncement au poing fermé, une possibilité d'ouvrir cette main et de la tendre. Ecouter en silence, regarder l'Autre comme un être à protéger, être curieux des différences est toujours possible et bien plus enrichissant que nourrir le ressentiment encore et encore.

Mélie agace, Mélie attriste, on a souvent envie de la secouer , de la réveiller de cet aveuglement… Mais Mélie révèle, d'une certaine façon, le mal de cette société qui est nôtre. A force de "construire" des êtres que le profit et la consommation obnubilent, on les désincarne pour en faire des êtres privés de sentiment, d'empathie, trop égoïstes pour ouvrir les yeux sur l'Autre. Heureusement, il y a ceux qui résistent, détachés qu'ils sont du matériel bien souvent, plaçant souvent la nature au creux de leur existence et au milieu d'elle, l'Homme quelles que soient sa couleur, sa race, son ethnie, qui est toujours regardé avec bienveillance et dont on s'enquiert perpétuellement…

Un livre pour réfléchir.
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Dans ce roman,la narratrice s'adresse soit à nous, lecteurs " elle..." Soit à Melissa " tu". Cette forme de narration pose une distance qui incite à l'observation, à la réflexion,voire au jugement et n'ouvre pas à l'identification comme c'est souvent le cas dans de nombreux romans. Pourtant il interroge et nous ramène finalement à nous. Aurions nous agit différemment de Mélissa ? Est-il si facile de se perdre?
Melissa est née d'une famille modeste,peu cultivée mais elle n'en prend conscience qu'une fois partie pour faire de brillantes études. Ce décalage n'est pas sans rappeler le concept de névrose de classe si bien décrit par Annie Ernaux.
Elle ne trouve de place nulle part,et se heurte à son incapacité à assumer les responsabilités professionnelles qu'on attend d'elle. C'est dans ce profond mal-être et sentiment d'échec qu'elle se laisse aveugler par le gourou d'un mouvement politique aux pratiques et valeurs fascistes jusqu'à participer à une action dont elle portera la culpabilité à jamais. Son chemin ne s'arrête pas là et sa quête n'est peut-être qu'une quête d'amour et de réparation?
Ce n'est pas un coup de coeur mais cette lecture m'a marquée car C.Zalberg trouble,confronte le lecteur dans ses certitudes et joue avec tact de la distance avec son personnage et un rapprochement pour créer une sorte d'introspection.
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Mélissa jamais là où il faudrait, où elle devrait !
L'incipit de ce livre est juste une merveille car le talent de Carole est là, avec une économie de mots elle vous flingue, vous met hors combat. Quand vous reprenez votre souffle c'est pour plonger dans cette histoire, vous savez celle qui est évoquée régulièrement dans les médias sans que vous ayez le temps d'en saisir les tenants et aboutissants puisqu'une info chasse l'autre.
Mehdi 18 mois est MORT.
Mais pourquoi ce petit être qui aurait dû avoir la vie devant lui, meurt dans les bras de sa mère par une nuit glaciale dans l'indifférence de tous ?
Mélissa Carpentier est issue d'un milieu simple, où la vie s'écoule au fil des jours et des transformations de la société. Picorer des instants de partage pour en faire des boulettes de bonheur car comme souvent dans les milieux simples, l'amour et la fierté sont taiseux.
Mais elle a « la chance » de faire des études :
« Sans le vouloir, sans y avoir mis une volonté de fer, j'avais eu une scolarité exemplaire et ce fut tout naturellement qu'au moment de décider d'une orientation, on m'avait conseillé de viser les grandes écoles… » et ce sera le sésame pour le saint Graal d'une classe préparatoire à Paris et ainsi de voir que la vie est différente voire multiple.
Et son corps la trahit, celui qui a évolué et qui a été accepté devient un objet encombrant dans ce lieu de haute culture. Il est hors cadre.
Alors elle crée son blog où sous le pseudo d'Artémis elle se fait flamboyante.
Là cachée derrière son écran elle a toutes les audaces. La liberté derrière un miroir aux alouettes. Mélissa/Artémis brille, brille !
Dans la réalité c'est une jeune femme qui a le savoir mais pas le savoir-être ni le savoir-faire, indispensable pour un bon développement en société.
C'est la fracture : elle n'est plus du monde des siens et pas de l'autre monde non plus.
Mélissa passe de l'autre côté du miroir, le virtuel pour sésame.
Ainsi enrôlée et valorisée Mélissa se perdra avant de s'être connue.
Cet enrôlement, où elle se croit reconnue et appréciée, annihile tout jugement chez elle jusqu'au drame.
Mehdi est MORT.
Disparaître, Mélissa s'y emploie.
Commencent ses errances et sa naissance.
Où mieux qu'aux USA, pays protéiforme pourrait-elle errer ?
Il lui faudra du temps pour apprendre à dire NON.
La rencontre de Melissa et Jane est très belle car c'est l'acceptation de l'autre avec bienveillance donc un véritable échange.
Je n'ai jamais eu d'empathie pour cette jeune fille, au cours de ma lecture. Elle est le symbole de toute cette jeunesse qui flotte à côté de ses pompes et pour qui c'est toujours la faute des autres si…. S'ils n'ont pas de boulot, s'ils ne sont pas reconnus et j'en passe. Mais c'est de ceux-là dont on parle toujours. Alors qu'il y a des jeunes qui se dévouent dans des associations pour apporter un peu de réconfort à ceux qui en ont besoin et ceux-là demeurent invisibles.
Toute l'énergie qu'ils dépensent en négatif sans voir que leur meilleure aide se trouve tout simplement au bout de leur bras, et qu'il faut retrousser ses manches, penser par soi-même, et que c'est cela la vie, des périodes de bonnes choses, de moins bonnes, de rencontres et d'échanges.
J'ai aimé ce livre pour ce qu'il dit de notre société avec force comme toujours chez Carole Zalberg, qui sait dire avec cette économie de mots qui est sa marque. Format court, mots et images percutants. Narration dense, intense qui vous fait vibrer et vous interroge.
Chez Carole il y a toujours la lumière au bout du tunnel.
Ici c'est un exemple de l'abjection qui devient quasi quotidienne. Des adolescents qui tuent d'autres adolescents sans conscience qu'ils sont dans la vraie vie. Ce n'est pas de cette société que je veux.
Un livre à inscrire dans les lectures du collège et lycée pour une réflexion avec à l'appui des coupures de journaux relatant des cas similaires pour faire émerger des consciences, c'est un travail qui se fait pour les horreurs de la seconde guerre mondiale, mais il faudrait s'attaquer à notre monde quotidien.
Il serait temps de réinventer notre société en mettant l'humain au coeur de la nature et la nature dans son coeur.
Utopique ? Il est l'heure d'ouvrir le débat.
©Chantal Lafon
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Mélissa, une jeune femme au physique quelconque, issue d'un milieu modeste, provinciale diplômée d'une école parisienne renommée "un des hauts lieux où incubent les futures élites" peine à trouver sa place dans sa vie professionnelle. Incapable de s'adapter, de prendre des initiatives, elle est paralysée par la peur d'échouer. Elle n'est à l'aise que lorsqu'elle s'exprime derrière son blog sous le pseudo d'Artémis.

Cette "diplômée déçue et déclassée", qui n'a pas été embauchée à la fin de sa période d'essai, va trouver un petit boulot alimentaire et se lier d'amitié avec une collègue qui va l'entrainer dans une mystérieuse réunion d'un groupe animé par Marc, un leader qui a tout du gourou. Mélissa trouve un sens à sa vie au sein de ce groupe, elle pense que Marc l'a révélée à elle-même, elle se sent son élue "Rien ne compte que réorienter vers elle le regard de celui qui l'a pour ainsi dire créée". Tombée dans les filets de ce gourou manipulateur, elle s'engage dans ce groupe politique aux actions violentes et extrémistes. Jusqu'au jour où, lors d'une action contre les migrants, elle se trouve mêlée à la mort d'un enfant. Au lendemain du drame, Mélissa quitte tout et part pour les États-Unis.

Après un prologue d'une puissance inouïe, Carole Zalberg nous raconte le destin de Mélissa, une jeune femme poussée par son manque de confiance en elle, son besoin d'être aimée, sa fragilité à se corrompre auprès d'un gourou qui attise la haine. Après cette période d'égarement, Mélissa part immédiatement pour prendre du recul. Obsédée par l'image de la femme berçant son enfant sans vie, son enfant mort de froid, elle est accablée de culpabilité, de dégoût et de honte. Commence une période d'errance qui va la mener de New-York à Key West puis en Alaska avec ses ombres sur les talons. "Une cavale, un effacement, une remise à zéro de tous ses compteurs intérieurs". Partie avec son ami Kiki, elle continue seule, jusqu'à ce que le hasard des rencontres l'amène à Jane, une femme lumineuse avec qui elle développe une magnifique relation au-delà des générations. Sa fuite, d'abord expiation d'une faute qui l'obsède, se transforme peu à peu en rencontre avec elle-même, en réinvention et en prise de conscience.

A mots comptés et soigneusement choisis, dans une langue d'une jolie musicalité envoûtante parfois un peu lyrique, avec une lenteur étudiée et une narration qui fait alterner le "je", le "elle " et le "tu", Carole Zalberg trace les chemins et les rencontres qui vont transformer la "Melissa qui était un brouillon", la Mélissa au corps plus souvent consommé que désiré, la jeune femme qui a eu l'impression d'être un "corps outil ", en une femme réconciliée avec elle-même. Une histoire qui se termine de façon lumineuse en Corse la "terre choisie" de Carole Zalberg. J'ai aimé le regard plein de bienveillance que Carole Zalberg porte sur son héroïne dont elle explore avec subtilité et sensibilité la psychologie.

Un roman court mais dense qui porte un regard sur la jeunesse d'aujourd'hui. Une forme d'alerte sur les dérives de la radicalisation, sur le piège du populisme, sur les conséquences des mauvaises rencontres "Tout est faussé par cette guerre incessante de phrases et d'images sorties ensuite de leur contexte, distordues à l'infini, reprises parfois d'un continent à un autre".

PS : le petit enfant mort dans les bras de sa mère avait dix-huit mois, il s'appelait Mehdi.


Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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Mélissa, jeune fille tout bien comme il faut réussit de brillantes études mais suite à un échec professionnel, va tomber dans les bras de Marc, un influenceur identitaire et entrer dans sa communauté. Pour se racheter, elle va fuir en Floride, puis en Alaska, dans l'aide humanitaire et enfin s'occuper d'une ferme en Corse.
Je n'ai pas été séduit par l'histoire car elle semble aisément se débarrasser d'une emprise de type sectaire, or on sait bien que ce n'est pas si simple. Pour un livre si condensé, s'agissant d'un road-trip, il manque pour moi des transitions, un approfondissement des relations et de ses réflexions qui l'amènent à changer plusieurs fois de vie. Peut-être est-ce le reflet d'une certaine jeunesse actuelle qui n'hésite pas à repartir à zéro assez facilement ou qui se cherche longtemps avant de trouver le sens de son existence. J'avais largement préféré feu pour feu de la même autrice.

Challenge multi-défis 2022
Challenge riquiqui 2022
Challenge ABC 2021-2022
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critiques presse (1)
SudOuestPresse
03 mars 2021
Comme dans « La Trilogie des Tombeaux », Carole Zalberg, fine analyste de la psyché humaine, s'intéresse à la détresse de ces femmes qui flottent à côté d'elles-mêmes.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
De son enveloppe, sac vide, rétréci, froissé au bord du fauteuil où on l'a invitée à s'asseoir - et c'était comme mettre sa tête sur le billot -, ne demeurera que son regard de bête encerclée, le pire étant qu'en un dédoublement atroce et alors même qu'elle semblera sans réaction à ses interlocuteurs horripilés, elle verra tout cela de l'extérieur avec une acuité cruelle. Descendra une marche dans le gouffre de son incapacité à s'adapter. Et comment en remonter quand la lumière n'est plus que rais entre des barreaux ?
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Ça te changera les idées, c’est pas bon de ruminer son mauvais foin comme une vache. Elle n’avait pas relevé l’indélicatesse de la comparaison ni ses sérieux doutes sur l’authenticité de l’expression. Elle devait bien admettre que depuis le début du week-end, elle n’avait rien fait d’autre que passer du lit au frigo, au lit, à la salle de bains pour une désastreuse séance de chasse aux points noirs – ce qui, si c’est possible, l’avait à la fois détendue et énervée –, au lit de moins en moins accueillant, jonché de miettes et de papiers froissés, draps moites repoussés en boule avec des vêtements enfilés et ôtés au fil de ses sautes d’humeur. Elle avait griffonné sans conviction et réalisé quelques vidéos de sa chambre, de la vue sur des pavillons et des champs tristes, de ses pieds trop grands, images déjà déprimantes sur lesquelles elle posait comme un linceul une voix off d’outre-tombe. Elle avait bien tenté de regarder le journal de midi avec son père mais avait vite été exaspérée par sa manie de tout commenter dès le lancement des sujets, sans écouter un mot, ne cherchant donc pas du tout à être informé mais conforté, plaquant simplement ses discussions de moins en moins accueillant, jonché de miettes et de papiers froissés, draps moites repoussés en boule avec des vêtements enfilés et ôtés au fil de ses sautes d’humeur.
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Continuer l’école était un privilège. Point. Pas question d’avoir des difficultés ou de se plaindre. Là encore, j’avais tellement intégré cet état de fait que rien en moi ne regimbait. Je n’étais pas brillante, je ne crois pas. Juste assez appliquée pour réussir même dans les matières qu’à priori je n’aimais pas ou ne maîtrisais pas d’emblée, comme la chimie, qui m’impressionnait, ou les langues, pour lesquelles je n’avais pas d’oreille (sans doute par manque d’occasions d’en entendre et plus encore d’en pratiquer).

Sans le vouloir, sans y avoir mis une volonté de fer, j’avais eu une scolarité exemplaire et ce fut tout naturellement qu’au moment de décider d’une orientation, on m’avait conseillé de viser les grandes écoles et donc de tenter les concours. Conseil que j’avais suivi non par conviction d’être meilleure que d’autres mais parce que je n’avais alors ni rêves
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Elle sait écouter, s’intéresse sincèrement à ses interlocuteurs qui s’en trouvent comblés, s’ouvrent à elle comme fleurs au soleil. La rumeur lui était favorable. Puis on lui a demandé d’agir, de fournir des outils et des solutions, ainsi qu’elle s’y était engagée. Son effroyable peur de se tromper a pris le dessus et tout s’est grippé. Elle sent l’agacement monter autour d’elle. Puis ce sera le doute et enfin, la répudiation. Elle a déjà vécu un tel enchaînement mais elle est incapable de l’empêcher. Dans de nombreux domaines, elle sait quoi faire mais elle ne sait pas faire. Oh, dans le cadre connu de l’école – oui, ce qui lui était apparu comme un territoire attirant mais illisible et vaguement hostile lui est maintenant une famille –, elle avait accompagné toutes les initiatives, s’était investie sur tous les fronts.
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Certains se méfiaient mais il faisait vraiment trop froid pour ne pas céder à la perspective d’un vrai repas et d’un toit, même à partager entre mille.

Une fois sur place, pourtant, ils n’ont pas été accueillis mais repoussés avec violence par un groupe vociférant : riverains aux rangs gonflés par quelques activistes en tenue de combat, tous brandissant de laides pancartes où s’affichait sans honte leur haine des étrangers. On ne voulait pas d’eux dans ce quartier cossu. Les ombres les plus inquiètes et découragées, n’attendant pas que les forces de l’ordre leur ménagent finalement un accès, ont aussitôt regagné l’ombre des recoins.
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Vidéo de Carole Zalberg
L'édition 2022 du Grand prix Sofia de l'Action littéraire a eu lieu le 18 et 19 mai, à Chambéry. Elle a proposée une table-ronde intitulée « Les festivals littéraires à la croisée des arts » en présence de Daniela Farail (festival du Premier Roman de Chambéry), Sébastien Planas (Festival international du livre d'art et du film) et Dominique Rouet (festival le Goût des autres), Carole Zalberg (autrice et membre de la commission attribution des aides de la Sofia) et Hugo Boris (auteur et membre de la commission attribution des aides de la Sofia) et animée par Cécile Deniard, Présidente de la Sofia.
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